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3,15

sur 212 notes
Un polar à l'ancienne, comme inspiré par la lecture des aventures d'Arsène Lupin... Avec une excellente idée de départ, celle de l'enquêteur amnésique contraint de noter chaque jour ce qu'il oublie dès qu'il se réveille le lendemain... Sous les yeux du lecteur, le roman se construit et révèle ses surprises... Charmant.
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À lire et relire en pensant aussi au "Soldat des Brumes" !

Avec ce nouveau roman, Bello nous livre à la fois, quelque peu paradoxalement, un parfait contrepoint et une poursuite amplificatrice du diptyque "Les falsificateurs / Les éclaireurs".

Sous couvert d'une enquête policière et d'un hommage profond et érudit à Agatha Christie (et aussi au Gene Wolfe du "Soldat des Brumes", et à Pierre Bayard, d'ailleurs cité dans les notes finales), nous prenons part à une ample réflexion sur la nature de l'écrit et sur la capacité des mots à façonner la réalité. Vertigineux par moments, et jouissif.

Il s'agit d'un livre qui se relira vraisemblablement plusieurs fois : le nombre important de "détectandes" (le mot est expliqué dans le livre) à l'intention du lecteur attentif ne peut pas être épuisé en un seul passage...

Moins épique que les deux ouvrages précédents, moins planétaire, moins jubilatoire, indéniablement. Beaucoup plus ambitieux au plan littéraire, tout aussi indéniablement. Plaisir intellectuel, comme on s'y attendait, et plaisir émotionnel, comme on s'y attendait beaucoup moins.

Avec sa conclusion à la brève apparence de pirouette, qui nous place en réalité juste au bord du gouffre, il s'agit à coup sûr du meilleur roman de Bello à ce jour.
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La quatrième de couverture était alléchante, une enquête sur une disparition faite par un ancien enquêteur amnésique, je pensais au film Mémento. La première partie du livre correspond bien au postulat de départ et on se laisse prendre par l'intrigue mais très vite la deuxième partie ne devient qu'une analyse des livres d'Agatha Christie. Je suis donc très déçue et frustrée par la fin, j'attendais autre chose de ce roman certainement. Si je voulais une analyse des romans policiers j'aurais opté pour un essai.
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Le principe du détective qui est frappé d'amnésie après chaque nuit de sommeil est intéressant. On est complètement dans l'univers du très bon Mémento de Christopher Nolan. le rythme et la manière de dérouler l'intrigue fonctionnent bien. Les personnages sont un peu nombreux pour l'intérêt que certains revêtent. L'intégration de référence à Agatha Christie ponctue intelligemment le livre dont l'écriture moderne fait appel à des références classiques. Au final, même si j'ai adoré Les falsificateurs et les Eclaireurs (ce qui fait que je lis tout Bello avec appétit), j'ai été vraiment déçu par ce livre, sa chute ou non chute, que je ne révèlerai évidemment pas, est vraiment ratée.
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c'est un livre amusant, qui se lit avec un certain plaisir, surtout au début, mais par moment je trouve que l'enquête tourne un peu en rond, et certaines pages se répètent et n'apportent rien à l'histoire; je me suis parfois un peu ennuyée ; dommage car l'idée de faire une enquête en comparant les différentes aventure d'Hercule Poirot est excellente.

Bonne lecture toutefois à celles et ceux qui comptent lire ce livre
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J'ai trouvé ce livre intéressant, mais un peu long et quelquefois embrouillé : il s'agit d'un véritable jeu de piste entre une intrigue policière et les romans d'Agatha Christie suivi par un policier et un suspect qui ont tous deux perdus la mémoire. Si j'ai apprécié le tour de force littéraire que représente cette adaptation de l'esprit d'Agatha Christie à une autre intrigue, comme dans un jeu de miroirs, cela ne m'a pas donné envie de lire ses livres, car Bello en raconte à la fois trop et pas assez. Je pense que ce livre s'adresse à de très bons connaisseurs de l'oeuvre d'Agatha, qui auront plaisir à la retrouver en filigrane tout au long de ce texte, et non à la découvrir à travers un écrivain qui décrit ses méthodes pour mieux organiser son récit. Restent l'intérêt du rôle de la mémoire, rude partenaire de deux protagonistes qui jouent sans cesse entre eux au chat et à la souris, et le suspens, davantage psychologique que policier.
Mais bon j'avoue m'y être ennuyée bien qu'aimant beaucoup Agatha Christie : l'original est mieux que la copie.
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J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque car il avait été identifié comme un coup de coeur des lecteurs.
J'ai été franchement déçue.
Il s'agit d'une enquête sur la disparition d'Émilie Brunet et de son amant par un policier à la retraite qui est amnésique.
Le mari d'Émilie est le suspect numéro 1, avec pour mobile l'héritage d'Émilie. Lui-même est amnésique suite à un passage à tabac au commissariat.
L'enquêteur tient un journal qu'il relit chaque jour pour pallier à sa perte de mémoire.
Les deux hommes sont fans d'Agatha Christie et le principal atout du livre est l'analyse des romans d'Agatha.
A part cette originalité, il n'y a pas vraiment de rebondissements, l'enquête n'est qu'un prétexte pour parler d'Agatha Christie.
Je ne qualifierai presque même pas ce livre de polar.
Je ne le conseille qu'aux inconditionnels d'Agatha Christie, par curiosité pour les critiques de ses enquêtes. Pour les autres, il y a d'autres romans policiers bien meilleurs !
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Antoine Bello est un auteur français né aux USA et ayant la double nationalité.
Étrange ouvrage que celui-ci. Difficile, du coup, de le chroniquer.

Effectivement, comment critiquer un livre dont les qualités en font le défaut et qui n'a pour défaut, que les partis pris de l'auteur.

Il n'est pas rare qu'un auteur utilise le roman de genre pour tenter, en parallèle, un exercice de style.

Il est sûrement moins fréquent qu'un auteur ait tenté un double exercice de style au travers d'un roman de genre.

Mais un triple exercice de style confine au génie... ou au cataclysme assumé.

Et c'est le cas avec ce roman, ce qui explique, probablement, que la plupart des lecteurs aient soit adoré, soit détesté ce livre. Comme je ne suis pas comme les autres (j'espère pour les autres), je suis d'un avis mitigé. J'ai apprécié le risque et les exercices de style, moins le livre en tant que roman policier.

Car, développer un roman policier sous la forme d'un journal intime dans lequel un enquêteur souffrant d'amnésie antérograde note les indices qu'il récolte afin de ne pas les oublier durant son sommeil est déjà un exercice difficile à soutenir sur la durée. Effectivement, par essence, on écrit son journal intime sans style, de façon lapidaire, en allant directement au sujet. D'autant plus lorsque, chaque matin, on imagine avoir à tout relire pour se remettre à niveau. D'un roman, on attend justement l'inverse : du style, des circonvolutions littéraires, des faux semblants...

Faire, à travers un roman policier, un essai sur l'oeuvre d'Agatha Christie et de son personnage fétiche, Hercule Poirot, peut avoir un attrait certain... pour les amateurs d'Hercule Poirot et d'Agatha Christie... par contre, vous risquez de perdre les autres, ceux qui n'ont jamais lu de romans d'Agatha Christie, ceux qui ont déjà lu, mais qui n'ont pas apprécié et ceux qui ont un peu lu, mais sans plus...

Développer une partie d'échecs entre le criminel et l'enquêteur, une partie d'échecs épistolaire où chacun a accès aux écrits de l'autre et où l'enquêteur se doit de cacher certains faits à son adversaire, mais sans se priver de ceux-ci... voilà qui a de forts risques de devenir rébarbatif.

Mais si on rajoute un autre exercice de style dans la mise en page en raturant volontairement des phrases, en biffant des bouts de texte, pour des raisons que le lecteur devinera, mais qui lui seront révélées plus tard, on obtient un roman totalement à part et assurément clivant. Certains se prendront au jeu notamment parce qu'ils seront en possession des clés (pour ceux qui auront lu Agatha Christie) et les autres décrocheront faute de trouver un réel intérêt à l'ensemble.

Personnellement, je n'ai jamais lu Agatha Christie et ne connais Hercule Poirot qu'à travers l'interprétation de Peter Ustinov au cinéma (notamment dans « Mort sur le Nil »). Mais j'aime bien les prises de risques et les exercices de style. du coup, j'avais un peu les yeux entre deux bésicles.

Je ne parlerai pas de la plume de l'auteur, difficile de la juger à travers un « journal intime ». Pour ce qui est de l'histoire, il s'agit d'un jeu du chat et de la souris ou chacun des deux ennemis semble souffrir d'un problème de mémoire, mais pas d'intelligence.

Pour ce qui est des exercices de style, voyons les un après l'autre.

Le journal intime n'est pas une nouveauté dans le domaine de la littérature. Véritable journal (« le journal d'Anne Frank ») ou bien histoire racontée sous forme d'un journal sensé être écrit par le héros ou, encore, journal intime trouvé en cours de route et donnant des directions à suivre au fur et à mesure des lectures sporadiques... les exemples ne manquent pas. Quand le contenu est réel, la véracité des faits décrits peut prendre le dessus le style et compensé certaines faiblesses de ce dernier. Quand le contenu est fictionnel, et que le roman tout entier est rédigé sous cette forme contraignante, l'intérêt peut vite décroître. C'est un peu le cas dans « La disparition d'Émilie Brunet ».

Un essai sur un auteur culte de romans policiers, à travers un roman policier, voilà qui est un parti pris casse-gueule. Déjà, il faut avoir une culture sur le sujet suffisant pour pouvoir en discourir sur le long terme. Il faut apporter des arguments, des hypothèses, « thèser », « anti-thèser », conclure... Pour que l'exercice soit réussi, il faut déjà tenir se pari. Mais une fois ce pari tenu, il en est un autre, bien plus redoutable, à relever : conserver l'intérêt du lecteur. Pour celui ou celle qui connaît l'oeuvre de Christie par coeur, pas de problème, mais quid des autres ? Réussir à faire débattre deux personnages sur des histoires et des romans que le lecteur ne connaît pas, voilà qui n'est pas chose aisée.

Exercice de mise en page... Je dois avouer que c'est déstabilisant de voir des ratures dans le livre que l'on est en train de lire. Pour la première, on se demande si c'est une erreur. Ensuite, on comprend que c'est le détective qui rature certains passages qui ne doivent pas être intéressants... pourtant, on se sent obligé de les lire tout de même. Puis, quand viennent les biffures... on se demande ce qu'elles cachent, on tente de lire à travers le noir, de changer d'angle de vue... puis on abandonne quelque peu frustré... et, frustrer un lecteur, voilà qui est un grand risque.

Enfin, la partie d'échecs épistolaire. Pour que la partie d'échecs soit un succès, il faut deux adversaires intelligents, pugnaces et batailleurs. Difficile de démontrer, par écrit, l'intelligence d'une personne seulement à travers des situations mises en place par l'auteur. Pourtant, il faut que le lecteur soit persuadé de l'intelligence des deux hommes pour que le duel ait un intérêt. Sortir de grandes phrases, des théories savoureuses, ne suffit pas à apporter cette certitude. Quand, en plus, l'auteur se saborde en faussant le duel à travers le questionnement du détective finissant par se demander si les indices qu'il a recueillis son réel ou bien le fruit de son imagination, le duel a bien du mal à passionner.

Pour ce qui est du reste... justement, je suis resté sur ma – faim, fin – (on peut lui donner les deux orthographes) pour des raisons que je ne révélerais pas pour ne pas déflorer l'histoire à celles et ceux qui envisageraient de lire un jour ce roman.

Au final, si j'ai tout de même lu ce roman jusqu'au point final, ce qui démontre tout de même certaines qualités à l'ensemble, je suis convaincu que l'auteur aurait gagné à être moins exigeant, moins ambitieux et ne pas dépasser le double exercice de style qui aurait déjà été un pari assez risqué. Mais je ne vais pas jeter la pierre à ceux qui prennent des risques. Mieux vaut se rater en tentant que réussir à ne rien faire.
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N°521 – Mai 2011.
ENQUÊTE SUR LA DISPARITION D'EMILIE BRUNET – Antoine Bello – Gallimard.


L'intrigue, condition indispensable à tout bon roman policier, est simple, à tout le moins en apparence. Comme l'indique le titre, Émilie Brunet, une des femmes les plus riches du pays, a disparu. Là où cela se complique, c'est que sa disparition coïncide avec celle de Stéphane Roget, professeur de Yoga, mais aussi amant d'Émilie et que Claude Brunet, son mari, connaissait leur liaison ! C'est même lui qui avertit la police en l'absence de son épouse. On sent déjà le vaudeville et ce d'autant plus que ce brillant professeur d'université s'octroyait largement des libertés de Don Juan ! Bien évidemment, ce dernier est suspecté et même quelque peu molesté lors d'une garde à vue musclée par un inspecteur zélé, partisan des méthodes expéditives, qui sans doute sont classiques et ont fait depuis longtemps la preuve de leur efficacité. Pourtant, dans son cas, cela amène notre suspect à l'infirmerie et certainement pas aux aveux. L'ennui c'est que Brunet est neurologue, professeur de sciences cognitives... mais ne se souvient de rien !

Achille Dunot, détective de son état, compatit à ce qui pourrait être regardé comme une opportunité intéressante pour Brunet, et ce d'autant plus qu'il souffre lui aussi d'une amnésie chronique dite « antérograde ». Il ne peut, en effet, imprimer dans sa mémoire ses souvenirs immédiats. Chargé de l'enquête sur la disparition d'Émilie Brunet, notre détective s'en tient à la rédaction d'un journal relatant les différentes phases de ses investigations. Chaque matin il tente, grâce à sa chronique de se remémorer ce qu'il a fait la veille. Pourtant, cet adepte d'Agatha Christie à qui il fait constamment référence devient, petit à petit et sans presque s'en rendre compte le héros d'un roman policier dont il est aussi l'auteur.

Le médecin est dans une bien étrange posture puisque tout l'accuse. Il a, en effet a plusieurs mobiles, et notamment financier... et aucun alibi ! Pour aggraver son cas, il fait constamment l'apologie du crime parfait, donnant à penser au détective qu'il n'est pas étranger à la disparition de son épouse. Il a d'ailleurs pour ce concept une véritable fascination. de par ses études sur le cerveau humain, il est parfaitement capable de compartimenter et de domestiquer sa propre mémoire. Il joue même avec Dunot en lui proposant d'écrire lui aussi ses propres sentiments sur cette affaire et de les livrer à l'enquêteur, tout en gardant, bien entendu, la maîtrise de cette situation. Dunot suspecte Brunet d'être coupable de ce double meurtre et ce dernier n'ignore rien des soupçons qui pèsent sur lui. Ainsi assiste-t-on à un chassé-croisé entre les deux hommes, le policier cherchant à s'identifier au médecin à travers son témoignage écrit et ainsi le confondre, le médecin s'obstinant à rester à l'hôpital, et donc à ne pas fuir, refusant puis acceptant de livrer ses écrits au policier pour mieux l'abuser par ses développements intellectuels et universitaires. Il sollicite même la justice pour être innocenté le plus vite possible, histoire de bénéficier de « la chose jugée ». Une sorte d'amitié naît même de cet échange, ce qui fausse un peu les choses.

Les personnages peuvent paraître peu originaux : un flic violent et borné, une domestique puritaine, tout droit sortie d'un roman d'Agatha Christie, un universitaire prétentieux et brillant, une étudiante fascinée par son professeur avec qui elle a, bien entendu, eu une liaison, et dans tout cela le mythe du crime parfait et le contexte un peu facile de l'amnésie. D'autre part les références souvent trop érudites sur l'oeuvre d'Agatha Christie (mais aussi d'Edgar Poe et d'Alfred Hitchcock) donnent lieu à des longueurs quelque peu inutiles et tournent carrément à l'exégèse de ses romans et au panégyrique d'Hercule Poirot. Au point qu'on en oublie l'intrigue ! le lecteur reste sur sa faim puisque cette sorte de mise en abyme (un roman dans le roman) ne conclut rien, n'explique rien, laisse en suspens toutes les questions que le lecteur s'est posées. C'est un peu dommage, la présentation du récit sous forme de journal dont Dunot caviarde certaines lignes pour tenter de circonvenir le médecin est intéressante. C'est un roman bien écrit, agréable à lire et au suspense savamment entretenu jusqu'à la fin, mais franchement, je m'attendais à autre chose !




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Roman parfois difficile à lire, surtout vers la fin quand les références à Agatha Christie se multiplient. Mais quel feu d'artifice ! Plus fort que Memento.
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Le détective Achille Dunot souffre d’une étrange forme d’amnésie. Depuis un récent accident, sa mémoire ne forme plus de nouveaux souvenirs, si bien qu’il se réveille chaque matin en ayant tout oublié des événements de la veille.

La résurrection d'Emilie Brontë
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