AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 820 notes
Si vous avez besoin de sérénité ce délicat roman agira comme un baume apaisant et réparateur. Il s'agit d'ailleurs dans ce doux récit de réparation celle de Simon un psychanalyste très à l'écoute de ses patients mais trop peu de lui même. Un matin son bol se brise sur le sol et ce banal incident ouvre en lui une brèche. Un déclic s'opère lui faisant prendre conscience d'un besoin viscéral de faire le point. Il quitte tout le temps d'un voyage dans les îles japonaises Yaeyama pour faire « le plein de vide ». Un voyage introspectif qui le changera à jamais. Il troque ses agendas remplis de noms de patients et « l'armée des mots » contre le silence, la contemplation et la méditation. Hebergé dans une maison d'hôtes par un vieux couple, Simon entamera au sein de leur foyer protecteur un voyage spirituel. Madame Itô est collectionneuse de magnifiques tissus anciens, son discret mari travaille dans son atelier de céramiste où il pratique l'art nippon du Kintsugi une technique ancestrale qui consiste à réparer les objets brisés en recouvrant avec de la poudre d'or les jointures laissant ainsi les cicatrices apparentes. L'imperfection est sublimée. Les lignes de faille sont transformées en lignes de force et l'analogie ici avec les blessures intimes est finement traitée. «On est heureux de redonner vie à ce qui était voué à l'anéantissement. On marque l'empreinte de la brisure. On la montre. C'est la nouvelle vie qui commence. »Une relation complice et profonde naîtra entre eux. Il comprend alors petit à petit d'où vient son mal être.
Lire Jeanne Benameur et suivre ses personnages c'est faire un voyage poétique dans un monde intemporel et minimaliste, pénétrer dans un havre de paix propice au recueillement, c'est être à l'écoute de son propre silence, de son intériorité, de ses blessures non cicatrisées, réunifier corps, coeur et esprit mais c'est aussi devenir attentif à chaque bruissement de vie, se ressourcer en pleine nature dans un état de demi sommeil, c'est enfin trouver l'élan, le souffle vital qui mène à la liberté intérieure, à la paix de l'âme. Un voyage que je ne peux que conseiller.
Commenter  J’apprécie          19616
Lorsque Simon Lhumain laisse tomber le bol de faïence bleue dans lequel il boit son café chaque matin, quelque chose se brise également en lui. Psychanalyste attentif, il a passé sa vie à réparer les autres, mais en voyant le bol de son ami d'enfance en deux morceaux sur le sol de sa cuisine, il réalise qu'il a oublié de s'écouter lui-même. Lui qui n'a jamais voyagé, décide alors de tout quitter pour se rendre dans les îles japonaises de Yaeyama où, accueilli par madame Itô et son mari Daisuke, il va prendre le temps de nettoyer les traces laissées par le temps au plus profond de son être…

Ah, Jeanne Benameur ! Quand le monde part en sucette, que l'on se retrouve à l'aube d'une troisième guerre mondiale, la rétine saturée d'images horribles, à l'instar du héros de ce roman, il est bon de pouvoir aller se réfugier dans un havre de paix, au coeur des mots déposés avec délicatesse par Jeanne Benameur. Enfin au calme, me laissant bercer par la poésie de ses phrases et prenant le temps de me concentrer sur les silences qu'elle installe avec patience, je me libère du bruit environnant, totalement zen. Merci Jeanne, j'en avais besoin !

Jeanne Benameur c'est une plume délicate, douce, élégante et poétique qui invite à suivre la psychanalyse d'un homme qui prend enfin le temps de renaître dans un pays de traditions qui s'y prête parfaitement. C'est avec plaisir que l'on s'installe en compagnie de madame Itô, qui collectionne les tissus anciens, et de son mari spécialiste de l'art du Kintsugi, qui consiste à réparer les céramiques brisées, non pas en masquant les fêlures, mais en les embellissant au moyen de laque saupoudrée de poudre d'or. C'est donc réparé et plus beau que l'on ressort de ce roman de Jeanne Benameur

Vous aussi, prenez une pause, laissez Jeanne Benameur allonger le temps, déposer sa prose au ralenti, offrir ce magnifique moment de respiration, tout en vous invitant à partir à la recherche de vous-même…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          18512
Depuis des mois, Simon Lhomme, psychanalyste, ne prend plus de nouveaux patients et pour ceux avec lesquels il n'est pas arrivé au terme, il leur conseille un confrère. Mais ce matin-là, le bol dans lequel il boit son café et auquel il tient tant, se brise. Alors son départ va s'accélérer. Il demande conseil à son ami, Hervé, habitué aux voyages lointains. Avant de s'envoler pour les îles Yaeyama, il s'imprègne de l'odeur de la ville de son enfance, de son port, de ses ruelles. Si loin de chez lui, dans cette maison d'hôtes tenue par un couple d'artistes, elle, collectionneuse de vêtements anciens, lui, céramiste, il replonge souvent dans ses souvenirs habités de Louise et Mathieu, ses amis d'enfance, et Mathilde, une jeune consoeur rencontrée récemment...

Simon Lhomme, de par sa profession, a appris à écouter et saisir le sens des mots, attentif aux paroles de ses patients, allant jusqu'à consigner dans des agendas des heures et des heures de sa vie. Allant jusqu'à oublier ses propres mots/maux... Son voyage au coeur des îles tropicales de Yaeyama, pays de tradition, sera l'occasion pour lui de faire face à son passé et son histoire, l'île étant propice au recueillement. Sa rencontre avec ses hôtes, notamment le mari qui pratique le kintsugi, sera déterminante. Jeanne Benameur nous offre un roman tout en délicatesse et poésie. À l'aide de phrases courtes évocatrices et immersives, elle dépeint, tout en finesse, le cheminement de Simon Lhomme, ses amitiés, faites parfois de silences et de gestes, avec le couple japonais ainsi que les paysages luxuriants et sereins. Un très beau voyage spirituel en quête de la vérité et d'une paix avec soi-même...
Commenter  J’apprécie          10813
Dernier roman de Jeanne Benameur et me voilà de nouveau sous le charme de sa prose.
Cependant, j'ai cette fois été moins sensible à l'histoire en elle-même. Simon ne m'a pas touchée, je n'ai pas été réceptive à sa "retraite" au Japon. Il m'a manqué le pourquoi de ce retrait en ce pays lointain. de ce fait, je n'ai pas réussi à me plonger dans son introspection, ni dans sa découverte des passions de M. et Mme Ito : les tissus anciens et le racommodage des poteries. Un tout petit quelque chose m'a manqué !
Peut-être faudra-t-il que je relise ce roman à un moment plus calme de ma propre vie, ceci afin de l'apprécier à sa plus juste valeur.
Jeanne Benameur reste pour moi une auteure comme je les aime, qui nous transporte dans son univers grâce à la poésie de ses mots.

Merci à Babelio pour cette fois encore cette belle opération Masse Critique qui nous permet toujours de découvrir de beaux romans ; merci aux Editions Actes Sud pour l'envoi de ce livre qui, j'en suis certaine, ravira d'autres lecteurs férus de belle écriture.
Commenter  J’apprécie          1035
Lorsqu'il casse le bol qui le reliait à d'anciens souvenirs, Simon, psychanalyste qui a passé sa vie à écouter les autres, prend conscience qu'il a lui aussi des choses à régler avec lui-même. Pour prendre du champ avec son quotidien, il entreprend un voyage au Japon, où quelques rencontres autour du Kintsugi – art de réparer les porcelaines et les céramiques en sublimant leurs cassures par une jointure en or, devenu une métaphore de la résilience sous-tendant toute une philosophie de vie -, favorisent son cheminement introspectif personnel.


Le talent de Jeanne Benameur est indéniable. C'est une plume magnifique d'élégance, de finesse et de poésie qui vient sublimer l'intelligence et la profondeur d'une réflexion qu'elle mène de livre en livre, dans une quête que l'on sent aussi essentielle pour elle que pour ses personnages. Dans son précédent roman, Ceux qui partent, elle célébrait la force et la liberté du nouveau départ, l'élan qui vous fait tout quitter pour l'aventure de l'exil et pour l'espoir de rebond. Elle y revient d'une autre façon dans ce nouvel ouvrage, qui métaphoriquement s'émerveille du « magnifique saut de la raie Manta », cet « élan qui fait prendre le risque de quitter son eau ». Cette fois, elle fait de ces impulsions qui nous poussent au-delà de notre zone de confort, toujours plus loin dans la connaissance de nous-mêmes et des autres, des tentatives d'atteindre ce qu'elle appelle « des moments d'âme », fugaces sensations d'harmonie « quand tout de notre être s'unifie pour pouvoir se mêler enfin à tout ce qui n'est pas nous » : une finalité qui ne semble quelque part pas si étrangère à celle des approches du Zen ou du Tao.


C'est en tout cas au Japon que Simon, après avoir épuisé les ressources de la psychanalyse, va chercher la réparation de ses fêlures et la réconciliation avec lui-même et son entourage, passé et présent. Dans le petit paradis subtropical des îles Yaeyama, archipel japonais semé dans de splendides eaux turquoise, il découvre la collection de tissus ancestraux de son hôtesse Itô Akiko ; l'art Kintsugi de son mari céramiste Daisuke ; la tradition purificatrice du Onsen, ces bains dans des sources d'eau chaude volcanique ; enfin les antiques techniques de fabrication et de teinture des tissus à base de fibre de bananier que s'arrache la haute couture du monde entier. Patience et longueur de temps produisent leurs effets : dans le silence et la proximité discrète et bienveillante de ses très sages hôtes, Simon apprend à faire la paix avec lui-même et avec son passé, et s'apprête plus sereinement à un nouvel avenir.


Et c'est là que le bât blesse et qu'emporté par ce texte si merveilleusement écrit, l'on se s'en retrouve que plus déçu de la vague sensation de creux ressenti à propos de l'histoire de Simon. Tandis que l'on se laisse charmer par le sens général du propos, par son splendide hommage au métier de psychanalyste, par la découverte de très belles pratiques japonaises aux prolongations aussi poétiques que philosophiques, enfin par le si délicat et attachant couple Itô, se renforce aussi, à mesure que le passé de Simon se dévoile, le sentiment un peu dérouté de ne pas parvenir à comprendre totalement l'impact à retardement de cette vieille histoire plutôt tordue et montée en épingle, et encore moins la miraculeuse rapidité avec laquelle tout cela se résout au Japon, dans une tonalité bien trop feel good. N'est-il pas bien chanceux, cet occidental auquel se révèlent du premier coup, et par hasard, certains aspects les plus confidentiels de la culture nippone, au point de le transformer en quelques jours ?


Cette deuxième rencontre avec les livres de Jeanne Benameur me laisse donc encore, à contrecoeur, sur une impression mitigée. Si la plume est un régal d'intelligence, de poésie et de délicatesse, et si la réflexion, illustrée d'images magnifiques, ne manque pas d'intérêt, le lecteur peine à prendre son envol dans une histoire curieusement un peu trop « simpliste » pour la hauteur de son propos.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          946
Simon Lhumain va partir, quitter la ville qu'il aime depuis l'enfance. Il a besoin de commencer un autre chemin. Il a été un psychanalyste honnête, pas un faiseur de miracles. Se retrouver à l'aéroport avec une valise et un sac, juste un billet aller, pour le retour ce sera selon. Que tout soit nouveau, les visages, les vêtements, les enseignes dans les rues, l'architecture, découvrir !
S'intéresser à la culture traditionnelle. Simon se retrouve au Japon, dans les îles Yaemana. Un pays de traditions. Madame Itô tient une maison d'hôtes et collectionne les tissus anciens. Daisuke, son mari, répare les céramiques brisées, un peu comme Simon qui essayait de réparer des êtres brisés. Mais comment être sûr qu'un être humain a retrouvé une vie plus sereine ?

Jeanne Benameur nous offre un récit tout en délicatesse. le choix de l'auteure de nous emmener au Japon n'est sans aucun doute pas anodin. Pour Simon, ce pays est l'occasion de faire face à sa propre histoire, de faire une analyse personnelle sur son métier, ses amitiés, ses amours. Il va trouver une paix infinie, toucher la beauté du doigt. Les saveurs délicates des repas, les bienfaits des sources chaudes où l'on se baigne nu, la douceur des étoffes. Savoir écouter, ne pas poser de questions inutiles, laisser le silence prendre sa place naturellement dans une conversation. Une écriture, douce, sensuelle, poétique et élégante. Il faut prendre son temps pour lire et apprécier la beauté de la plume de Jeanne Benameur. Une fois de plus elle sait explorer l'âme humaine avec bonheur.

Commenter  J’apprécie          902
Voilà un roman de la mélancolie, tout en douceur, mais plus profond qu'il n'y parait.
Simon Lhumain vient de prendre sa retraite de psychanalyste, le moment est venu de faire ce voyage intime et de s'éloigner de sa vie et de sa ville en bordure d'océan pour aller vers l'inconnu.
Il a passé sa vie à écouter ses patients, il est temps de penser à lui.
« Toute sa vie passée à écouter les autres. Il n'écoute plus personne. Il y a là une paix profonde et une tristesse. »
Le voilà retiré dans une maison d'hôte tenue par des artistes et située sur les îles de Yaeyama au large du Japon. Autre culture, autres paysages, autre climat, de quoi se délester de son passé afin de retrouver une sorte de liberté.
Cette quête de liberté passe par la contemplation, la méditation et la nage dans les eaux chaudes.
« Il va nager. le corps dans l'eau pousse la peur devant lui. Toujours plus loin. Il retrouve le sentiment de force que donne la lente avancée à chaque brasse. »
Hôtes attentionnés et discrets, Monsieur et Madame Itô prennent soin de lui, respectent sa solitude et savent l'écouter lorsqu'il en ressent le besoin. Cette rencontre avec deux êtres sensibles, deux artistes, va l'aider à avancer en confiance dans sa retraite.
« Il a été lui aussi un havre pour les émotions insoutenables des autres. Il a su être ce havre. Toutes les tempêtes se calment. Il faut juste pouvoir attendre. Sentir qu'un autre est là, avec vous, pour traverser, c'est la seule aide. »
Bien sûr, il est question de psychanalyse puisque Simon revient sur l'histoire de certains de ses patients qui l'ont marqué ainsi que sur son propre vécu et sur des périodes clés de sa jeunesse, mais la psychanalyse de Jeanne Benameur n'est pas que didactique, elle permet d'aller à la rencontre des personnages et elle tend vers la recherche d'une forme de sérénité et de libération de soi.
Auprès de Daisutke qui répare avec art les céramiques brisées, Simon trouve le chemin pour se réparer, prendre de la distance avec sa propre culpabilité et retrouver la joie intense de se servir de son corps.
Inutile de déflorer l'histoire, il faut se laisser porter par ce courant de bienveillance, d'écoute, et goûter à la sérénité du dépaysement. Il faut accepter quelques longueurs, mais n'y a-t-il pas le mot « patience » dans le titre ?
J'ai toujours autant de plaisir à retrouver la plume élégante de Jeanne Benameur.
Son écriture lumineuse, ciselée et teintée de poésie accompagne avec talent ce récit intimiste.


Commenter  J’apprécie          863
Dans ce court et beau livre nous suivons Simon, un psychanalyste de profession. Il vient de laisser partir son tout dernier patient. Il a passé sa vie à écouter les autres, au risque de faire taire sa propre histoire. À la faveur d'une brèche dans son quotidien - un bol cassé - vient le temps du rendez-vous avec lui-même.
C'est une lecture où il faut prendre son temps pour se laisser bercé par la poésie, la douceur et l'élégance de la plume de Jeanne Benameur. L'Ambiance dans laquelle on voyage est particulière, on assiste en douceur à la quête existentielle de Simon. On le suit dans son introspection et sa délivrance.
Commenter  J’apprécie          761
J'ai fait ici la connaissance de Simon, psychanalyste. Il écoute les autres, recueille leurs émotions, les aide.
Se taire pour permettre aux autres de parler.
C'est à la faveur d'un bol qui tombe au sol et se brise en deux que sa vie va prendre un autre tournant. Les souvenirs de Louise son premier amour et de Mathieu son meilleur ami, surgissent, résonnent en lui avec vacarme.
Le hantent sans doute depuis la nuit des temps.
Ramassant les morceaux du bol brisé à ses pieds, peut-être se demande-t-il alors si l'on peut réparer certaines choses cassées des vies...
Tout psychanalyste qu'il est, les doutes, les failles ne l'épargnent pas pour autant, mais il n'a jamais pris le temps ou le soin de se pencher au plus intime de lui pour les sonder.
« Et lui, qui le guérira ? »
Il quitte une ville au bord d'un océan pour rejoindre le Japon qu'il ne connaît pas. D'un rivage à l'autre, il finit par rejoindre celui d'une des îles subtropicales de Yaeyama. C'est là-bas qu'il a réservé une petite pension chez Monsieur et Madame Itô, loin de tout, des bruits du monde, si près du silence, celui de ses hôtes, mais le sien aussi, celui de son coeur qui a des choses à dire, même si un coeur encombré peut faire beaucoup de bruit.
« le secret fait partie du coeur qui l'abrite. »
Dans La patience des traces, Jeanne Benameur est une femme qui écrit sur le chagrin d'un homme.
J'ai tout de suite aimé la grâce tranquille de ce court roman.
C'est un livre où le silence règne en souverain.
Le silence, comme un abyme profond à l'intérieur de soi, avec les voix d'avant qui reviennent de temps en temps.
Par petites touches, on devine les endroits qu'il a gâchés dans sa vie.
Ce récit ressemble à un exil. Alors il entre dans un autre royaume, celui d'Akiko et Daisuke, ses hôtes qui ressemblent à des gravures anciennes et qui portent la générosité en eux.
Simon va puiser ici la paix dont il a besoin. Quand il se baigne, une raie Manta l'accompagne dans sa danse lente et impressionnante. Tout est lenteur dans ce texte et cela fait un bien immense.
Tout est lenteur comme le rituel du thé, comme le paysage, comme des gestes ancestraux, ceux d'Akiko qui collectionne et restaure d'anciennes étoffes rares, comme Daisuke, qui, lui pratique l'art du kinstugi, réparant les céramiques abîmées et les sublimant.
L'écriture de Jeanne Benameur est délicate et ciselée comme ce fil d'or qui vient couturer dans un dernier geste la céramique enfin réparée.
Une intimité douce se faufile dans les pages comme si nous avions une raie Manta pour seule guide ou peut-être la grande et belle Nara qui s'en va chercher des plantes rares dans la forêt, qui s'agenouille sur la terre, l'embrasse...
Accueillir, écouter, aider à déposer un fardeau, Simon a toujours fait cela pour les autres... Maintenant, il veut s'alléger d'un poids...
C'est une ode sur le temps à accorder aux choses, aux êtres, à soi.
« On ne peut ni prendre ni perdre ni avoir le temps. le temps n'est pas un objet, on le sait pourtant. »
J'ai alors pensé à ces constellations qui nous renvoient dans notre présent une lumière née il y a plusieurs millions d'années, à une époque où il était inconcevable que nous puissions exister sur cette terre.
J'ai aimé aussi cette variation qui invite Simon à explorer le sentiment de l'amitié d'un homme pour une femme, à se demander s'il pourrait envisager un jour un tel chemin, atteindre un rivage qui lui est totalement inconnu, là où aucun désir ne vient mettre le désordre au corps et au coeur... Savoir s'il lui est possible d'envisager ce voyage...
Ici c'est comme une musique intime où la note est tenue jusqu'au bout... C'est un livre à l'écriture belle, qui apaise comme une caresse.
Je voudrais demeurer encore un peu dans la grâce de ce livre qui m'a habité durant sa lecture, je voudrais continuer d'être habité par lui, par ses personnages, par la raie manta, par l'océan qui surplombe le paysage.
C'est un récit initiatique, délicat et sensuel comme une plante rare dans une forêt.
Si un jour je suis malheureux, je partirai vers une de ces îles Yaeyama retrouver Akiko, Daisuke et la belle et secrète Nara...
« Presque. C'est dans le "presque" que tout se joue. Toujours. »
Commenter  J’apprécie          7237
Simon part loin de chez lui. Loin de ses patients qu'il analyse. Il part au Japon, sur les îles Yaeyama. Mais dans la quiétude de la maison de ses hôtes, Madame Ito et son mari, le mot peur s'impose à lui. C'est donc ça qu'il est venu chercher sans le savoir : se dire et accepter qu'il a une peur tapie depuis toujours au fond de lui. Une peur à identifier pour l'affronter et s'en libérer que ce séjour parmi les magnifiques tissus et céramiques de Madame et Monsieur Ito permettra peut-être.

Partir. Chacun ou presque y a pensé un jour. Partir pour se redécouvrir dans un ailleurs inconnu. Pour perdre ses repères et en trouver d'autres. Pour comprendre tout simplement qu'à l'écoute de son corps l'esprit peut se déployer et se reconstruire. Voilà une jolie expérience à laquelle nous convie Jeanne Benameur qui avec poésie, d'un rivage à l'autre, à la faveur d'un jardin propice à la méditation et à l'introspection, nous entraîne dans un temps suspendu riche en sensations.
Commenter  J’apprécie          710




Lecteurs (1705) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
434 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..