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EAN : 9782919186839
101 pages
Wombat (21/10/2015)
3.6/5   5 notes
Résumé :
Véritable manuel anticrise (de morosité), L'Économie, pour quoi faire ? regroupe douze leçons d'économie aussi mordantes qu'hilarantes du professeur Benchley, docteur ès nonsense , témoin en son temps du krach de 1929. Robert Benchley se penche ainsi sur la situation fi nancière internationale, donne des conseils au président Poincaré pour stabiliser le franc et tente d'inculquer le sens de l'humour aux banquiers. Il étudie aussi des marchés en pleine mutation, comm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce petit recueil habillé de rouge, gansé de jaune, à peine plus épais qu' un agenda de poche est une découverte que je tiens à recommander chaudement.
Achetez-le, lisez-le, non que dis-je ! savourez-le lentement, avec gourmandise et surtout glissez-le dans une de vos poche pour pouvoir le ressortir en cas d'urgence:
-Un appel non désiré de votre banquier,
-un déséquilibre mal-venu dans vos comptes,
-un ras le bol d'entendre trop souvent les mots: "crise" "bourse" bulles spéculatives"
"krack""argent sale".etc...etc..
Sortez-le, lisez au hasard quelques lignes et...vous reprendrez du poil de la bête.
L'auteur s'est attaché à faire rire son lecteur sur un sujet essentiel, celui qui est sensé faire tourner le monde, les pays et les modestes ménages qu'ils soient américains, européens, de notre époque ou de celle de Robert Benchley: l'Amérique des années 20 !
Toujours d'actualité..
Il vaut mieux en rire ...non ?
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Ne vous attendez pas dans ces douze leçons d'économie à tomber sur des analyses pointues et des concepts ardus.

Lorsque Benchley propose ses perspectives économiques et financières pour l'année 1931, il insiste sur l'échec du contrôle du prix des marchandises et le déséquilibre de la répartition des réserves d'or, mais aussi sur l'excès de vermouth. Analysant la situation européenne, il relève « un accroissement surprenant de blondes à Paris » (la faute à "un dumping scandinave et allemand") et s'attarde sur la passion italienne pour les spaghettis. Jamais avare de conseils, il explique le plus sérieusement du monde (ou pas) la façon dont une famille doit tenir ses comptes : « L'avantage qu'il y a à tenir une comptabilité domestique est clair. Si vous n'en tenez pas une, vous avez le sentiment gênant de dépenser plus que vous ne gagnez. Si vous en tenez une, vous en êtes sûr. »

Quelques coups de gueule aussi au fil de ces leçons. Contre son banquier (« Mes relations personnelles avec les banques ont toujours été marqués par un certain sentiment de tension. Est-ce lié au fait qu'il n'y a jamais assez d'argent en dépôt sur mon compte ? Je suis peut-être trop susceptible à ce sujet, mais je suspecte les banques de ne pas vraiment raffoler de ma clientèle pour cette raison. ») et contre le téléphone, devenu le jouet favori des hommes d'affaires (déjà à l'époque !) : « Ainsi va la vie. Il y a ceux qui agissent et ceux qui rêvent, les hommes pour qui chaque seconde compte et ceux qui perdent leur temps à ne rien faire. Les premiers sont les hommes d'affaire de ce pays ; les autres, des types dénués de sens pratique qui s'occupent en écrivant et en dessinant. Ou peut-être est-ce l'inverse. Je n'arrête pas de les confondre. »

Benchley, c'est surtout un ton particulier qui reflète un état d'esprit drôle et léger dans une Amérique tentant de se relever difficilement de la crise de 29. du non sens derrière lequel affleurent des saillies bien plus virulentes qu'il n'y paraît.

Une jolie découverte. Et un auteur qui compte dans le paysage littéraire américain du 20ème siècle.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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L'économie, pour quoi faire ? est la suite d'une collection de livres consacrés à l'humoriste américain du début vingtième, après Les enfants, pour quoi faire ? Et Pourquoi je déteste Noël. L'éditeur s'est appliqué à rassembler de manière thématique les articles de l'auteur pour livrer de petits recueils dont les plaisanteries, à un siècle près, restent d'actualité.

Avec onze petits textes, Benchley dédramatise le récent krach boursier de 1929 en nous invitant à rire de l'absurdité du monde industriel. Si les mots « économie » et la date peuvent faire reculer, le contenu reste très accessible. Au fond, le monde n'a pas beaucoup changé depuis. Les hommes d'affaires continuent de privilégier obstinément le téléphone quand un courrier serait souvent plus efficace, on a toujours besoin de rire de certaines relations un peu tendues avec sa banque et de s'interroger sur la raison de existence de certains commerces. L'auteur s'attarde un long moment sur la fabrication des bateaux en bouteilles… Pourquoi ? Comment ? Ce ne sont peut-être pas des questions qui méritent d'être développées, mais Benchley le fait, pour susciter un rire léger, montrer qu'un certain nombre de choses complexes ne méritent pas toujours de l'être.

On ne pourrait parler d'un humour fin, l'auteur met souvent les pieds dans le tas, en n'hésitant pas à glisser des parenthèses hors sujet au milieu d'un développement. Sa prose suit la pensée d'un homme un peu fou qui voudrait nous parler de tout et n'importe quoi, sans perdre pour autant sa ligne directrice. Je me suis d'ailleurs souvent demandée si l'effet ne serait pas encore meilleur à l'oral, puisque si cette forme d'humour s'est un peu perdue à l'écrit, elle reste assez présente en one-man-show. Autrement dit, les bases du genre sont là.

Comme on ne peut pas dire que les perspectives économiques actuelles donnent envie de sourire, ce petit livre donne une lecture assez agréable. Il se lit trop vite pour être un indispensable mais saura séduire les amateurs de ce genre d'humour et offrir à d'autre un aperçu de ce qu'était la vague non-sens américaine des années 30. Dans tous les cas, c'est un bel objet qui témoigne d'une époque pas si lointaine, et permet de constater l'évolution de l'écriture comique.
Lien : http://unityeiden.fr/leconom..
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Succession de courtes chroniques autour de l'économie, via le prisme des Etats-Unis. L'auteur essaie, avec humour, de replacer dans le contexte différentes "situations" économiques post Krach boursier.
Très plaisant à lire, ce recueil peut échapper aux non-initiés à l'économie (comme moi) ou à la période du Krach boursier de 1929, qui manquent probablement plusieurs allusions tant les textes semblent riches. Certaines réflexions trouvent cependant échos aujourd'hui.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ma principale critique concernant l'Italie de Mussolini, c'est qu'elle est trop italienne. Je ne trouve rien à y redire en Amérique, où les ténors et autres participants à des fêtes paroissiales sont censés se costumer à la mode napolitaine pour chanter "O sole mio" et "Santa Lucia", mais on n'attend absolument pas des vrais italiens qu'ils fassent pareil. C'est comme si de vrais Américains se mettaient à chanter Yankee Doodle à tout bout de champ. "O sole mio" et "Santa Lucia" sont les seules chansons italiennes que connaissent les protagonistes d'un spectacle local aux États-Unis. Ils sont obligés de les chanter. En revanche, les italiens doivent sûrement en connaître d'autres, et on pourrait penser qu'ils tiendraient à les chanter, ne serait-ce que pour se démarquer des Américains. Mais non ! Ils chantent "O sole mio" et "Santa Lucia", et en plus ils ont l'air plutôt fiers d'eux.
En outre, il y a la question des spaghettis. A New-York ou à San Francisco, quand vous entrez dans un restaurant italien, vous vous attendez à manger des spaghettis parce que c'est censé être le plat italien numéro un. Imaginez donc le choc, en visitant l'Italie, de découvrir que les spaghettis sont le plat italien numéro un ! Notez bien que je mange volontiers des spaghettis. Mais je ne suis pas non plus un fanatique des spaghettis et, au bout d'une semaine en Italie, j'étais prêt à jeter l'éponge et à me contenter de galettes de blé et de haricots blancs. Encore faudrait-il qu'ils vous le permettent.
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Il est fort possible que le téléphone ait introduit plus d'inefficacité dans l'économie que tout autre moyen, après le laudanum. Il confère une telle contenance socio-professionnelle que les gens se sentent efficaces à la seconde même où ils décrochent un combiné. N'importe quel homme d'affaires, même s'il parle au téléphone avec Ajax, le joueur d'échecs mécanique, aura malgré tout l'impression d'arriver à quelque chose, du simple fait qu'une personne franchissant la porte de son bureau aura l'impression qu'il est très occupé. Il y a un truc dans le fait de dire "Entendu" et de raccrocher le combiné d'un coup sec qui donne à n'importe qui le sentiment illusoire qu'il vient de conclure une grosse affaire, même s'il vient seulement d'appeler l'horloge parlante pour avoir l'heure exacte. C'est pour cette raison que les hommes d'affaires se servent exclusivement du téléphone alors que presque tout autre moyen de communication serait plus rapide.
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Le matin du nouvel an, quatre-vint-douze millions de personnes aux Etats-Unis (approximativement) vont se lancer dans une nouvelle tentative en vue d'établir leur budget personnel et celui du foyer pour l'année à venir.
Un mois après le nouvel an, seuls soixante-treize de ces comptables (approximativement) seront encore dans la course (sur l'ensemble des partants). Parmi ceux-ci, soixante seront groggy mais toujours déterminés : ils se résigneront donc à reporter la différence entre le solde réel qu'ils ont en poche et le solde théorique du livre de comptes dans la rubrique élastique "Dépenses générales" ou "Faux frais", avant de tout recommencer en février. Les treize concurrents restants, qui arrivent à un bilan équilibré, sont soit professeurs de comptabilité en école de commerce, soit de fieffés tricheurs.
Ce taux de mortalité très élevé parmi les comptables amateurs est l'une des grandes entraves à la gestion efficace d'un foyer moderne : il n'est dépassé en ampleur que par le nombre de modèles de budgets imaginés pour simplifier la compatibilité domestique. Le moindre magazine à vocation familiale, entre deux confessions vécues de mariages malheureux, éprouve le besoin de publier un tableau montrant jusqu'où peut aller un foyer au revenu annuel de 15000 dollars sans se faire pincer, tout en mettant de côté de quoi nourrir un canari. La moindre compagnie d'assurances a fait préparer par des experts une série de graphiques expliquant comment, en regroupant tout, à l'exception du loyer er des faux frais, dans la rubrique "Luxe", puis en apprenant à vous en passer, vous pouvez économiser suffisamment sur ce qui reste de vos 1200 dollars annuels pour souscrire à leur police sur quarante ans.
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Des gens viennent souvent me voir pour que je les conseille sur ceci ou cela, et je leur demande : "Ceci ou cela quoi?" Alors ils s'en vont tristement en pensant de moi que je suis un grand sage. je ne suis pas un homme sage. je suis juste un homme simple. "Simon le Simple", c'est ainsi qu'ils m'appelaient, avant de découvrir que mon prénom, c'est Robert. Je prends la Vie comme elle vient, et même si je ronchonne beaucoup, qu'il m'arrive parfois de me jeter par terre en hurlant, en donnant des coups de pieds et en refusant de manger ma soupe, je trouve que prendre la Vie comme elle vient est la seule manière de l'affronter. Ce n'est pas une méthode très satisfaisante, mais c'est la seule. (Je serai positivement ravi d'essayer une autre méthode, n'importe laquelle, si quelqu'un avait une suggestion. J'en ai par-dessus la tête de celle-ci.)
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Mes relations personnelles avec les banques ont toujours été marquées par un certain sentiment tension. Est-ce lié au fait qu'il n'y a jamais assez d'argent en dépôt sur mon compte ? Je suis peut-être trop susceptible à ce sujet, mais je suspecte les banques de ne pas vraiment raffoler de ma clientèle pour cette raison. De temps à autre, il leur arrive même d'aborder le sujet avec moi, ce qui a pour seul effet d'aggraver mon complexe d'infériorité.
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Videos de Robert Benchley (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Benchley
On December 10th, Phaidon and RxART hosted a Virtual Open Studio with The Haas Brothers in conversation with Sharon Coplan Hurowitz and Amanda Benchley, authors of the new book Open Studio: Do-It-Yourself Art Projects By Contemporary Artists.
Watch that talk here, and see Simon and Nikolai talk about how their practice has evolved over the years, learning from each other and from the women they collaborate with in Cape Town, South Africa and Lost Hills, CA. You can also buy the book here https://www.phaidon.com/openstudio
#SharonCoplanHurowitz #TheOpenStudioBook #AmandaBenchley
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