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EAN : 9782809422528
144 pages
Panini France (15/02/2012)
4.07/5   14 notes
Résumé :
Une jeune femme évoluant dans un monde corrompu décide de mener une nouvelle révolution américaine. Et elle n’hésite pas à s’adresser directement au lecteur !
Que lire après Scarlet, Tome 1 : L'indignéeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Il s'agit d'une minisérie en 5 épisodes, initialement parue en 2010/2011, écrite par Brian Michael Bendis et illustrée par Alex Maleev.

Dans une ruelle, Scarlet Rue est en train de faire suffoquer un flic. Elle s'assure qu'il est mort et lui fait les poches. Elle récupère 700 dollars et commence à s'adresser directement au lecteur pour lui expliquer la situation. Elle frappe un petit voyou qui volait un vélo attaché sur le trottoir et en même temps elle se lance dans un bref résumé de sa vie (3 pages) jusqu'au moment où elle et ses copains ont été victimes d'une vérification policière d'identité abusive qui se termine vraiment mal. L'histoire raconte comment Scarlet décide quoi faire de sa vie après et comment elle en arrive à tuer de sang froid un fonctionnaire de police.

En 2010, ça fait plusieurs années que Bendis débite des histoires de superhéros au kilomètre avec une qualité éminemment variable, tout en continuant de développer la série "Powers" avec Michael Avon Oeming. Depuis Daredevil, il développe également des séries avec un autre collaborateur proche : Alex Maleev (par exemple Spider-Woman, ou Moon Knight). "Scarlet" est donc un projet spécialement conçu pour Maleev.

Brian Michael Bendis utilise donc un procédé narratif dont il n'est pas coutumier : Scarlet s'adresse directement au lecteur, comme à un confident précieux. Effectivement il est sérieux et il fait tout pour que son personnage existe aux yeux des lecteurs. Et ça marche. Scarlet Rue devient une jeune femme qui avait avec un sacré caractère et qui a été confrontée trop jeune à un abus de pouvoir ordinaire et monstrueux. Il devient impossible de la confondre avec une jeune adulte anonyme ou générique. Bendis intègre également des références actuelles (en 2010) aux codes des jeunes (utilisation de textos, port de gros casques audio autour du cou comme un accessoire de mode, organisation d'un flashmob, etc.).

En plus d'un personnage attachant, Bendis met la jeunesse de Scarlet en avant comme un atout majeur dans cette société corrompue. La soif d'absolu qui se manifeste à ce moment de la vie oblige les adultes indécis à se positionner par rapport à cette corruption. Ils ne peuvent plus accepter le compromis quotidien, les actes de Scarlet leur imposent de prendre parti qu'il s'agisse d'angela Going (une autre policière) ou Nathan Daemonakos (un agent du FBI). Bendis resserre son récit sur une période temporelle assez courte : du moment où la vie de Scarlet bascule du fait de cet abus de pouvoir jusqu'au moment où elle devient un symbole. Il n'y a pas de résolution miraculeuse à la fin. Mais cette fin ouverte n'appelle pas forcément une suite, Bendis a vraiment orienté son récit sur la thématique de la naissance de cette figure publique. Je n'ai pas ressenti de manque au fait que Scarlet ne révolutionne pas tout.

Et puis il y a les illustrations d'Alex Maleev. Dans un premier temps, le lecteur qui connaît déjà son travail se dit qu'il a juste repris les techniques employées sur la série Spider-Woman. Maleev utilise beaucoup la photographie comme fond d'image. Il a employé un modèle (dénommée Iva) pour poser pour Scarlet. Il a effectué de nombreux reportages à Portland pour les différents lieux où se déroule chaque scène. Pour chaque image, le lecteur finit par se dire que le résultat est proche des portraits sérigraphiés créés par Andy Warhol. Effectivement Maleev effectue un travail de plus en plus élaboré sur les photographies qu'il utilise. Il ne s'agit plus d'un simple raccourci pour disposer rapidement de décors réalistes ; il s'agit d'un travail de recomposition d'élimination du superflu, de choix des éléments structurants et d'ajout de textures supplémentaires qui transforment cette base de roman-photo en une oeuvre picturale très originale. Chaque case prise une à une devient une belle image et une vision d'artiste qui a retravaillé la réalité pour la transformer conformément à sa façon de la percevoir. L'ajout de textures parfois à peine perceptibles (sur le mur à la première page de l'épisode 2) fait apparaître une autre réalité derrière la surface abîmée du mur. Dans les pages 2 & 3 de l'épisode 2, le visage répété 12 fois de Scarlet devient plus qu'un simple hommage aux portraits d'Elizabeth Taylor de Warhol, ils forment également une mosaïque hypnotique dans laquelle la couleur induit un mouvement sur des images statiques. En fait chaque page devient une aventure picturale d'où peuvent émerger des images évoquant des symboles issus de la culture populaire, ou de banales scènes de la vie ordinaire qui acquièrent un sens lourd de conséquence. le banal (Scarlet croise sa mère qui lui colle une gifle) redevient exceptionnel et presque merveilleux.

Évidemment tout n'est pas parfait : Scarlet devient une tireuse d'élite pour une scène où elle devient un sniper (scène choc un peu facile), Bendis s'emmêle dans le prénom de l'agent Daemonakos (une fois James, puis une autre fois Nathan) et la fin peut laisser insatisfait (en fonction de ce que vous attendez du récit). Mais j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette jeune femme dont la vie a un impact politique significatif et dont les actes bousculent les adultes endormis dans leurs compromis. Brian Michael Bendis prouve qu'il a encore des choses à dire dans une narration adulte pleine de rouerie (avant tout de l'action pour contenter le lecteur, et un peu de réflexion pour nourrir l'intrigue) et Maleev perfectionne son style pour atteindre des résultats artistiques inattendus.
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Indignez-vous !

Je ne vais pas vous faire le coup de traiter de l'ouvrage de Stéphane Hessel (même si je vous invite à le lire), mais en cette période d'élection, de mouvements solidaires, de notre société qui semble oublier ce sur quoi elle a été batie (les droits de l'homme notamment), la lecture de « Scarlet » par Bendis et Maleev me parait indispensable.

Résumé (source éditeur) :

De temps à autre, Marvel offre à ses auteurs l'occasion de proposer leurs oeuvres en « creator-owned », des oeuvres plus personnelles. On a ainsi pu découvrir le Powers de Brian Michael Bendis et le Kick-Ass de Mark Millar. C'est le même Bendis qui vous présente aujourd'hui Scarlet, une jeune femme évoluant dans un monde corrompu qui décide de mener une nouvelle révolution américaine.
(Contient les épisodes US Scarlet 1-5)
Mon avis :

D'abord, l'éditeur ne se casse pas pour le résumé. Donc, un peu de précision s'impose. Scarlet sort avec Gabriel. Ils sirotent un café dans un lieu publique avec des amis lorsque deux policiers les interpellent et les fouillent. Gabriel n'aimant pas la manière dont le flic tripote Scarlet, trouvant qu'il va trop loin, lui assène un coup de poing et s'enfuit avec Scarlet. Malheureusement pour lui, les policiers ont gardé sont portefeuille.
Alors qu'ils sont dans une bibliothèque, Gabriel se fait descendre sans sommation par le flic. Ce dernier colle une balle à Scarlet. Mais elle s'en sort.

Scarlet cherche à comprendre et à se venger. Elle découvre que les flics en question trafiquaient de leur coté. Alors ce qui démarre comme une vendetta personnelle va devenir une révolution.

Tout d'abord vous dire que la lutte armée, c'est pas pour moi. Alors le choix de la violence que fait Scarlet a un coté « Justicier dans la ville » qui pourrait déplaire. Mais après tout, c'est du comics, ne l'oublions pas. Mais loin des super héros propres sur eux, Scarlet c'est avant tout une jeune femme à qui on a enlevé la possibilité du bonheur avec l'homme qu'elle aime. Ce qu'elle dénonce, c'est l'abus de pouvoir. Des hommes qui profitent de leur position dans la société pour s'enrichir en se croyant au-dessus des lois. (imaginons qu'une femme de chambre décide de se venger d'un ancien patron du FMI…je dis ça… je dis rien).

Brian Michael Bendis trouve un rythme narratif plaisant, avec des résumés de vies sur une planche (ou une double planche), des monologues qui sont destinés aux lecteurs et des personnages secondaires qui méritent qu'on s'intéresse à eux (en espérant que la suite me donne raison).

Le trait d'Alex Maleev apporte son coté dur à l'action et aux personnages. J'apprécie aussi les choix d'ambiances selon la situation – gris, bleu et rouge, les plans rapprochés, souvent il n'y a qu'un personnage dans la case, ce qui donne une impression de vitesse à la lecture. Et il y a des flingues, des explosions, du sang et tout cela est magnifié par le trait nerveux de Maleev.

Après que l'éditeur joue sur les mots en donnant en sous-titre « l'indignée » à l'album, surfant sur les évènements type les indignés ou occupy wall street » à un coté marketing doux amère. A savoir que cet album est sorti en février 2012.
Lien : http://gildrouville.fr/2012/..
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Sur les conseils avisés d'un bouquiniste et d'Hervé, le doctor ès comics de l'association Blanc-Sec (Festival BD de Sens), j'ai dépensé quelques deniers pour ajouter ce premier opus à ma collection. Et voici un bon choix ! Scarlet est un comics dynamique et sombre très prometteur.

Victime d'une terrible erreur judiciaire, Scarlet, une jeune femme plutôt tranquille, voit toutes ses convictions s'effondrer. Ne supportant plus la passivité ambiante qui habite son entourage, elle décide alors de prendre les choses en main, et de se faire justice elle-même... C'est le début d'une histoire terrible et puissante qui ne pourra que séduire le lecteur : qui n'a jamais rêvé de tout envoyer balader ?

Il est précisé sur la quatrième de couverture que Scarlet "n'hésite pas à s'adresser directement au lecteur". Je suis de façon générale assez sceptique sur l'effet produit par la narration qui joue avec les rôles narrateur/auteur/lecteur. J'ai souvenir d'autant de coups de maître (Jacques le fataliste de Diderot reste ma référence absolue) que de flops avec cette technique, et Scarlet me laisse une impression mitigée. Je n'ai pas été dérangée par la façon très visuelle dont l'héroïne s'adresse à nous qui engendre plutôt une agréable sensation de reportage caméra à l'épaule (voir planche ci-dessus) mais je ne suis pas certaine que ce procédé soit le choix le plus judicieux étant donné la teneur du propos. La réflexion sur notre société et ses travers m'a semblé un peu simpliste, comme si l'héroïne s'adressait à des enfants. Cette impression est heureusement compensée par une mise en case soignée et très réussie.

Je suis en outre complètement séduite par les graphismes si particuliers de cet album. Je pense que l'illustrateur travaille d'après photos ; certaines cases sont en effet d'une précision chirurgicale, tant au niveau des décors que des postures. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé l'audace des cadrages qui vient dynamiser une mise en page assez classique. Je suis également emballée par la palette de couleurs utilisée et les jeux de lumière de l'illustrateur. Scarlet est donc une bien belle découverte et nul doute que les prochains tomes se retrouveront sur mes étagères !
Lien : http://livr0ns-n0us.blogspot..
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Après une mini-série plutôt décevante consacrée à « Spider-Woman », le duo Brian Michael Bendis et Alex Maleev renoue avec la qualité de leur incroyable run sur Daredevil.

Cet album reprend les cinq premiers épisodes de cette saga dont l'héroïne est une jeune femme animée par une quête vengeresse. À l'instar d'un certain Frank Castle, Scarlet a perdu un proche suite à une terrible injustice et décide, dans un premier temps, de faire payer les auteurs de ce crime. La grosse différence entre la quête du Punisher et celle de Scarlet est que les auteurs du crime ne sont pas des gangsters, mais des représentants de l'ordre corrompus. La jeune héroïne décide donc également de s'attaquer au système en tentant d'éveiller les consciences.

Le scénario peu donc sembler un peu léger à la base, mais l'idée de déclencher une révolution populaire américaine moderne, un peu à l'image du printemps arabe ou des indignés espagnols, est somme toute assez originale et intéressante.

Si l'intrigue est parfaitement maîtrisée et servie par un duo parfaitement rodé, le procédé narratif est également particulièrement efficace. Brian Michael Bendis ne se contente pas de livrer des dialogues parfaitement ciselés, mais laisse également son héroïne s'adresser directement au lecteur, créant ainsi une proximité qui renforce encore l'empathie envers cette jeune victime de la société. Malgré des actes condamnables, le lecteur est donc pris d'affection pour cette sympathique rouquine et s'attache à sa cause.

Le fait de dérouler les moments forts de la vie de Scarlet en seulement quelques cases (naissance, premier baisé, etc) permet non seulement d'en apprendre plus sur Scarlet, mais renforce encore l'empathie car ce sont là des moments-clés que la plupart des gens partagent. C'est une manière très intelligente de lier le lecteur à un personnage qui commet pourtant des actes répréhensibles.

Si la narration est indéniablement l'un des points forts, l'autre est sans conteste le graphisme d'Alex Maleev. le fait de laisser son héroïne s'adresser face caméra au lecteur, combiné à ce style photo-réaliste dont il a le secret, donne un côté télé-réalité très moderne à l'ensemble. Il parvient également à nouveau à installer une ambiance très sombre, propice au développement d'un polar noir, et fait ressortir son personnage principal de la masse à l'aide d'une coiffure orange très visible… Comme un phare aperçu dans la nuit, montrant le chemin à suivre… celui de la révolution !

Arrivé à la fin de ce premier volet, le seul reproche est de ne pas en apprendre plus… vivement une suite donc !

Retrouvez ce comics dans mon Top du mois et dans mon Top Comics de l'année !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Scarlet est victime d'une bavure policière. Dans la rencontre avec le ripoux, son petit ami est tué. Innocent, il passe aux yeux de la presse pour un dealer de drogue mort lors de son interpellation tandis que le meurtrier, lui, reçoit une promotion. Seconde victime, Scarlet a survécu à une balle dans la tête. Mais après trois semaines de coma, elle se réveille avec une vision beaucoup plus sombre du monde. Elle décide de rendre la justice elle-même et d'inciter le peuple américain à se rebeller contre les criminels au pouvoir.Le plus étonnant dans ce comics est le choix graphique et narratif des auteurs. Scarlet s'adresse directement au lecteur, et son discours est appuyé par un dessin où elle semble vous fixer directement. Je ne sais pas exactement quelle technique a été utilisée, mais elle est réussie. La manière dont elle est représentée m'a franchement mise mal à l'aise par moment tellement j'avais l'impression qu'elle était vraiment là, en face de moi, à me fixer dans les yeux. C'est comme si elle s'adressait directement à moi.Cela rend le comic très intéressant à lire. L'histoire est également bien tournée, quoique banale et sans grande surprise.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La vengeance s’est achevée ici. C’est là que c’est devenu une révolution.
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Daredevil Jaune (Marvel Hors collection) - Jeph Loeb & Tim Sale
Tout Daredevil par Brian Michael Bendis & Alex Maleev est disponible en 4 volumes dans la collection Marvel Deluxe
Tout Daredevil par Ed Brubaker est disponible en 3 volumes dans la collection Marvel Deluxe
Tout Daredevil par Mark Waid est disponible en 2 volumes dans la collection Marvel Omnibus
Daredevil T01 : Connaître la peur (Marvel Deluxe) - Chip Zdarsky & Marco Checchetto
Daredevil T01 (Marvel 100%) - Saladin Ahmed & Aaron Kuder
LE titre par lequel débuter selon nous : Aurélien : Daredevil : Sous l'aile du Diable (Marvel Must-have) de Kevin Smith & Joe Quesada Emile : Daredevil : Renaissance (Marvel Must-have) de Frank Miller & David Mazzucchelli
Notre histoire préférée : Aurélien : Daredevil : L'homme sans peur (Marvel Must-have) de Frank Miller & John Romita Jr. Emile : le Décalogue (histoire disponible dans le 4ème et dernier tome du Daredevil de Brian M. Bendis)
Merci à Emmanuel pour le montage et ClemB pour l'habillage sonore.
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