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sur 123 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Qu'est-ce qu'être une femme de trente ans aujourd'hui ? », s'interroge Alma ….

Trente ans, moment charnière où où la femme doit assumer « l'insolvable équation d'être jeune et vieille en même temps » . Il est encore temps pour elle de tout quitter, de « larguer les amarres », avant de réorienter sa vie.
C'est ce que décide Alma, sans aucune explication, le 4 juin, jour même de son anniversaire, où son compagnon avait invité de nombreux amis à fêter ses 30 ans 

Commence alors pour elle, suite à une rencontre brève et torride avec une certain Thomas B, à la fois jeune auteur primé et éditeur intéressé par sa publication littéraire d'Alma, une errance nocturne dans Paris, après un un arrêt à l'hôtel Lutétia où elle dépensera en alcools tous ses deniers . Dans un état second, et atteinte de blessures au bras elle se retrouvera aux urgences d'un hôpital d'où elle sortira pour être internée à l'hôpital Bellevue.
C'est de là qu'elle rédige le récit à la première personne de ce qu'elle a vécu et découvert en ce jour du 4 juin, en alternance avec celui du quotidien qui est désormais le sien au centre psychiatrique .

Les chapitres relatant les différents épisodes de la journée  introduisent le lecteur dans le petit monde germanopratin de l'édition et dans celui des jeunes artistes ( auteures et comédiennes ) qui trouvent dans le petit boulot de serveuses de restaurant un moyen de subsister en attendant le succès. Les souvenirs qu'il lui reste de la nuit d'ivresse sont plus flous et plus difficiles à mettre au net.

Internée au Centre Bellevue, sous camisole chimique, elle perd la notion du temps, mêlée à d'autres « zombies sans âge» qui comme elle déambulent sagement dans les couloirs.
Lui reviennent en mémoire, sans raison et de façon éparse, des vers de Verlaine, des phrases qu'on avait l'habitude de prononcer dans sa famille pendant son enfance.
Il lui arrive même de parler d'elle à la 3e personne, avec une sorte de distance, comme si elle était une autre.
La dernière page du récit, ponctuée de phrases construites sur l' anaphore «  Un matin, quand je sortirai », témoigne à la fois d'une acceptation, et d'un vague espoir.

Version contemporaine de LA FEMME DE TRENTE ANS de Balzac, publié en 1842, BELLEVUE est le récit d'un parcours actuel qui s'ouvre sur une volonté de prendre son destin en main, et se clôt, tristement sur un échec et un enlisement.
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Un roman court mais intense, qui condense 72h de la vie d'Alma. 3 jours d'errance et de solitude qui vont bouleverser son existence à jamais. Tout va basculer le jour de ses 30 ans, rien ne sera plus jamais comme avant.
L'auteure alterne les chapitres de solitude et de phases angoissantes avec des chapitres ou Alma est un peu plus lucides ce qui donne un certain rythme au récit.
Ces moments de lucidité permettent au lecteur de comprendre pourquoi le personnage se sent si seul, et pourquoi Alma agit de cette façon.
Certains passages sont déroutants. Il est parfois difficile d'imaginer ce que l'on pourrait faire pour aider une personne qui sombre dans l'alcool et l'auto-mutilation.
Le livre n'apporte pas vraiment la réponse à la question: pourquoi Alma a agit ainsi? Mais ces quelques 165 pages, montrent à quel point tout peut aller très vite…
Voilà pour ce roman très court qui est parfois difficile à lire car certains évènements sont assez perturbants…
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Un roman qui nous raconte la crise délirante, d'une jeune femme Alma, qui le jour de ses trente ans, ne supportant pas , décompense psychologiquement, se retrouve à faire n'importe quoi, et de ce fait, se retrouve en hôpital psychiatrique.
On suit son ressenti psychologique, ses angoisses, ses peurs, ses insomnies.
Mais aussi, les raisons qui expliquent qu'elle en est arrivée à ce stade-là : la pression sociétale, professionnelle, le fait de se conformer à ce qu'on attend de nous, et non d'être nous-même.
C'est également sa lente remontée, son travail sur elle-même, avec l'aide des médecins, qui lui permettra de prendre un nouveau départ, plus solide dans sa vie, et avec ses propres envies, et sa personnalité profonde.
C'est un roman intéressant, qui permet d'aborder des maladies psychiatriques, qui peuvent concerner tout le monde.
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Une descente aux enfers. A l'aube de ses 30 ans, Alba une écrivaine parisienne menant une vie satisfaisante, va perdre pied.
Elle se réveille le lendemain de son anniversaire dans un hôpital psychiatrique, Bellevue. Que s'est-il passé pendant ces deux jours ?

Le récit va alterner son ressenti depuis l'hôpital psychiatrique et 48h avant quand elle commence à « perdre la boule ».

Ne vous fiez pas à la douce couverture, la plume très prenante, brute et réaliste de l'autrice m'a bouleversé. Brut de décoffrage, sans filtre, préparez-vous à entrer dans la tête malade d'Alma. Impossible de rester de marbre face à cette descente aux enfers.
Un roman percutant, dense et court. A lire.

J'ai découvert la plume de l'autrice avec ce roman et elle m'a donné très envie de découvrir ses autres romans.

"Je suis seule dans une chambre. Depuis combien de temps suis-je là ? Je ne suis plus angoisée, je ne suis plus triste, je ne m'appartiens plus, le monde m'indiffère."
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Ce que j'ai ressenti:

L'élévation est toujours plus difficile que la chute. Elle est pénible, demande des efforts, prend du temps. Tandis que la chute est rapide, facile, éclair, mais aussi séduisante. Affriolante, séductrice, fatale.

Bellevue, C'est l'histoire d'une chute. La chute d'une femme en 48h. J'ai été spectatrice impuissante pendant 160 pages, c'était à la fois dérangeant et frustrant, mais aussi d'une certaine manière, instructif, puisque cela dénonce un problème de société sous-jacent.

Bellevue, c'est une femme de trente ans qui d'auto-détruit, et qui ne cherche aucune aide. Qui ne souhaite ni la compassion, qui se soustrait à la condescendance, qui rejette la bienséance. Pour s'enfoncer dans une douleur sans nom.

Seulement parce que c'est le jour de son anniversaire. La fameuse trentaine.

La société est intransigeante avec les femmes, parce qu'elle prône un culte de la jeunesse, de la performance, du sexe, de la beauté. Des rôles presque impossible à endosser, des objectifs plus ou moins réalisables à atteindre. La charge mentale est monumentale. On peut facilement, y perdre la raison, tellement ses exigences sont impérieuses et contradictoires. Et c'est exactement ça dont il est question dans ce roman, cette multitude d'attentes folles et incompatibles avec le bonheur, qui pèse sur la gente féminine. Alma a une sorte de prise de conscience fulgurante, qui mêlée à une angoisse dévorante, va l'emmener à l'inévitable fracas.

J'ai été très touchée par cette lecture. Parce que c'est une autrice qui parle de la douleur des femmes. C'est un espace ouvert sur la souffrance de leurs corps, de leurs coeurs, de leurs esprits. Je suis femme, une femme dans la trentaine justement, et de ce fait, en voir une, lâcher prise, ça me fait mal. On est toutes concernées, du coup, on se prend la violence de cette chute en pleine tête. Bellevue, c'est un hurlement.

Reste à savoir, qui aura l'oreille attentive…

🌸« Qu'est-ce qu'être une femme de trente ans aujourd'hui? »🌸
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Il y a ce moment où rien ne va plus. Plus rien n'a de sens. Plus rien ni personne ne compte. On s'est perdu soi-même de vue et il ne reste plus que « la force d'être absente ».
Seule l'idée ancrée et indétrônable que le lâcher prise, dans ce qu'il a de plus puissant, de plus destructeur, est la solution.
Tout foutre en l'air.
S'enivrer pour s'alléger. S'oublier. Se dissoudre.
Le déclencheur ? Un mal-être sous-jacent, une crise d'angoisse démentielle, incontrôlable. « [Un] rideau noir, déchiré par endroits... »

Claire Berest nous rend témoin d'une descente aux enfers, de deux nuits où tout bascule pour Alma, à l'aube de ses trente ans ; deux nuits pendant lesquelles la folie s'invite.
Elle le fait admirablement bien. Elle l'écrit merveilleusement bien. le sujet est lourd. Il ne plaira pas à tous. Ne parlera pas à tous.

« On peut couper le souffle, couper court, un brouillard au couteau, les ponts, la chique, le sifflet, les cheveux en quatre, à travers champs, l'herbe sous le pied. Mais on ne coupe pas le coeur, on le brise. »

Je voulais lire "Rien n'est noir" de Claire Berest. Mais avant cette première rencontre avec l'auteure, pleine de promesse et débordante de couleurs, j'ai voulu lire autre chose de l'auteure. Je suis tombée sur des pages sombres parlant de dépression, sur des pages lumineuses évoquant le milieu littéraire, sur une écriture fougueuse et franchement captivante. J'ai aimé le tout.

« La traditionnelle lucidité des dépressifs, souvent décrite comme un désinvestissement radical à l'égard des préoccupations humaines, se manifeste en tout premier lieu par un manque d'intérêt pour les questions effectivement peu intéressantes. Ainsi peut-on, à la rigueur, imaginer un dépressif amoureux, tandis qu'un dépressif patriote paraît franchement inconcevable. » Les particules élémentaires, Michel Houellebecq (exergue)
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J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman. Une histoire surprenante, captivante et quelque peu, loufoque !
Pétage de plomb pour Alma qui, le jour de ses 30 ans, bascule dans un état second et multiplie les excès jusqu'à se mettre en danger.
J'ai suivi ces quarante-huit heures avec curiosité et exaltation, happée par ce récit où la tension monte crescendo.
Un livre intense et saisissant, une belle découverte avec cet ouvrage qui m'aura séduit.
Bientôt une rencontre avec l'auteure qui présentera son nouveau roman, Rien n'est noir, il me tarde de la rencontrer et de la lire à nouveau.
Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Alma,, écrivain, se réveille un matin dans un service psychiatrique pourtant elle semblait tout avoir pour être heureuse mais le jour de ses trente ans tout se bouscule et elle bascule...
Elle vit avec Paul, une vie confortable et agréable, a un véritable ami, Auguste, toujours présent quand elle a besoin d'aide... Pourtant ce rendez-vous avec Thomas B., éditeur et séducteur, va la chambouler...
Ainsi jeune femme posée, sans problème apparent, Alma, ce jour là, s'éloigne de son quotidien rassurant pour s'éclater, dépensant follement, oubliant son compagnon, buvant à l'excès...
D'une crise de panique à une bouffée délirante le lecteur suit son parcours avec crainte et fascination...

Un roman très bien construit, alternant passé et présent, faisant ainsi durer le suspens jusqu'à la dernière page... Un texte émaillé de références littéraires... Un récit très réaliste, dramatique et quelque peu effrayant... Un style fluide, des mots justes, parfois crus, des situations improbables et déroutantes... et le lecteur est entrainé dans la détresse de cette femme avec force et vivacité...
Très belle découverte.
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S'il n'avait été écrit par une femme, on ne se priverait pas de qualifier ce roman de "couillu". Mais gardons-lui ses attributs féminins et parlons d'un roman osé, percutant, dérangeant. C'est ça la littérature aussi, ça bouscule, ça secoue, ça oblige à entrer dans un univers qui pouvait nous sembler très éloigné. La folie. Ce truc qui n'arrive qu'aux autres... Et surtout pas à une jeune femme de 30 ans qui donne toutes les apparences d'une vie équilibrée et satisfaisante. Et pourtant.

"Il n'y a plus de suite dans mes idées, il y a une succession d'idées comme des perles sans fil." Quelques jours après son anniversaire, Alma se réveille dans la chambre d'un établissement psychiatrique et tente de se remémorer les circonstances qui l'y ont conduite. Et d'abord le fameux jour de ses 30 ans et les détails infimes qui ont enclenché l'engrenage qui ne demandait qu'à s'emballer. Trois fois rien. Un compagnon qui n'a pas descendu la poubelle. Une crise de panique subite. L'envie de prendre l'air. Commencent alors pour Alma quelques jours d'errance dont elle semble ne rien maîtriser, le corps tributaire d'un esprit en roue libre, bien décidé à évacuer le trop plein d'émotions qui le contraint.

Si l'esprit d'Alma s'égare, ce n'est pas le cas de la plume de Claire Berest. Peu à peu, elle dessine le portrait d'une jeune femme de 30 ans à laquelle il est à la fois facile et effrayant de s'identifier tant elle parvient à montrer que ce basculement soudain pourrait tous nous concerner. Un léger manque de confiance en soi, une relation un peu compliquée au père, une sensation d'enfermement, ou encore celle de ne pas être en phase avec les autres... qui n'a jamais ressenti cela ? "Il me reste la force d'être absente".

L'auteure y va franchement, sans se cacher derrière son petit doigt. C'est parfois cru, souvent violent mais toujours convaincant. Car on ne perd jamais le fil qui nous relie à Alma, ses doutes sur sa vie de couple, sur sa vie professionnelle, sur le temps qui passe irrévocablement, et cette tentation de se laisser happer par une force qui la dépasse. C'est ce qui est aussi remarquable que terrifiant.

Un lecteur averti en vaut deux. Si vous n'aimez pas les coups de poings dans l'estomac ou les uppercuts qui vous laissent KO, passez votre chemin. Mais vous vous priverez d'une sacrée expérience littéraire, et ce serait dommage.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Alma est internée dans un établissement psychiatrique, au sein duquel on lui administre des médicaments à haute dose. Elle vient de fêter ses trente ans, de tromper Paul, son compagnon, avec un auteur qui a remporté le prix de Flore, et semble décidée à tout envoyer valser. Dépressive – ou tout du moins victime de terribles crises d'angoisse –, elle paraît éprouver le besoin de se faire du mal physiquement, comme si elle souhaitait que le monde entier soit témoin de sa souffrance intérieure. Par le biais d'une narration alternant entre les moments à l'hôpital et ceux ayant précédé cet internement, nous allons découvrir les différents concours de circonstances qui ont conduit Alma dans ce centre psychiatrique.

Tout d'abord, il faut insister sur l'écriture de Claire Berest. Plus encore que le récit qu'elle nous propose, j'ai beaucoup aimé son style, ses phrases longues, mais hachées par la ponctuation, qui traduisent un sentiment d'essoufflement. À travers la narration, on sent qu'Alma perd pied, que nous sommes dans une écriture de l'urgence, qu'elle doit en dire le plus possible et le plus vite possible. C'est le premier roman que je lis de cet auteur, et dès les premières pages, j'ai su que j'allais apprécier la façon dont elle emploie la langue de Molière.

Dans Bellevue, l'écrivain s'intéresse à un grand nombre de thématiques : l'angoisse, la perte de repères, la remise en question quant à savoir qui on est et ce que l'on veut, la folie, la carrière, mais il est aussi question d'amitié, d'amour, de sexe (c'est pourquoi ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains), ou encore de littérature. Ainsi, Claire Berest imagine un prix littéraire lors duquel le jury voterait pour des ouvrages en ignorant tout de l'identité des auteurs. Alma, qui a publié un premier roman, fera d'ailleurs la rencontre d'un éditeur vouant un véritable culte à Julien Gracq, qui avait décliné le prix Goncourt qui lui avait été décerné.

Au fur et à mesure que nous tournons les pages, nous plongeons toujours davantage dans l'enfer d'Alma, qui semble glisser vers la folie. Les passages à l'hôpital nous présentent une femme fragile, peu sûre d'elle, diamétralement opposée à celle qui est prête à sauter sur le premier venu, qu'il soit son futur éditeur ou un inconnu rencontré dans un bar. L'auteur n'hésite pas à employer des mots crus, insistant ainsi davantage sur le mal-être de son héroïne, en « choquant » le lecteur par le recours au vocabulaire utilisé. Bellevue est donc un récit que l'on pourrait qualifier de dur, mais surtout un ouvrage très intéressant de par la variété des thèmes abordés et la façon dont ils sont développés.

Lien : http://meslecturespageapresp..
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