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EAN : 9782864249023
128 pages
Editions Métailié (14/02/2013)
2.88/5   12 notes
Résumé :
Quand on arrive au bout du chemin et qu'on n'a plus pour horizon que la disparition ou l'éternité, vers où se tourner? Dans la solitude de sa maison, témoin de tant de moments uniques, le héros de ce texte se souvient de sa vie, son veuvage précoce, sa relation très particulière avec les femmes, les enfants, les amis, les voisins, son travail. Le silence n'est trouble que par le sifflement de la bouilloire, musique de fond pour accompagner l'adieu d'un vieil homme s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
"Je ne dors jamais. Je ne veille pas non plus . Je me vois , allongé dans mon lit, quelque part entre le sommeil et la veille .
L'eau chuchote dans la bouilloire."

L'eau va chuchoter dans cette bouilloire tout au long du récit. Jusqu'au moment où elle va bouillir . Et après, elle pourra refroidir.
Entretemps, l'espace de temps écoulé, nous ne le connaitrons pas. le temps n'existe plus vraiment pour ceux qui ont vécu trop longtemps. Il subsiste quelques réflexes, aller voir le temps qu'il fait par exemple. Et puis une espèce de torpeur , entre rêve et semi conscience .

"Ce qu'il voit est l'environnement dans lequel il vit depuis des dizaines d'années et, malgré cela, il ignore où il se trouve. Il lui faut longtemps pour le comprendre. Comprendre qu'en réalité , cela n'a aucune importance. Son unique perception se résume à cela: il est vide. Il ne ressent plus la faim. Il se sent vide à l'intérieur, en proie à un malaise d'origine imprécise. Tout se confond en apathie, somnolence et silence. En dépit de son épuisement, il n'a pas envie de mourir. Il souffre d'un entêtement à vivre qui tient plus de l'habitude que d'un véritable désir."

Cet état de fatigue extrême induit chez le personnage des signes de désorientation spatio-temporelle, mais la pensée est toujours là. Ne croyez pas que ces vieilles personnes que l'on voit, couchées sur des lits de "maisons de retraites"(!) à longueur de journée , le regard fixe, ne pensent pas. Elles pensent et c'est là très bien décrit:
"L'âge venant, on comprend beaucoup de choses qui nous échappaient jusqu'alors-pour peu que la mémoire ne flanche pas trop-, or souvent cette dernière déraille tellement qu'on entre dans la tombe aussi innocent et naïf qu'à la naissance."

Le personnage de ce livre n'a pas la mémoire qui flanche. du tout. Mais les gens qui vivent trop longtemps sont entourés de fantômes. Tous ceux qu'ils ont connus sont morts, et ils ne comprennent pas bien pourquoi eux sont encore là. Ce sont ces fantômes qui meublent leur pensée.
"Le passé est tellement présent en moi que je m'y replonge sans m'en rendre compte...."

Alors il pense et raconte sa vie, surtout sa vie conjugale avec sa deuxième épouse , sa maladie, et sa mort. Peut être, oui, qu'on peut penser au film de Haneke, mais avec plus de générosité et d'humanité.. C'est beaucoup moins.. froid. Quelquefois drôle d'ailleurs. Avec des détails très réalistes et des instants lumineux. D'amour ( je rajoute ce mot volontairement car je n'ai pas compris le titre du film de Haneke).

C'est un texte magnifique, dur certainement ,en tout cas d'une lucidité redoutable.
"..Tu ne peux t'empêcher de te dire que la vie est aussi simple et aussi fascinante. Nous sommes des elfes sortis du pied d'une colline, en d'autres termes des crétins, nous installons notre campement sur la pente, nous nous agitons avant de disparaître à nouveau au creux de la colline où nous devenons des squelettes. Jamais tu n'auras le fin mot de l'histoire, même si la conclusion crève les yeux... ."





Lien : http://www.youtube.com/watch..
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Un homme âgé, à la retraite, qui s'achemine vers la mort. Il a de moins en moins envie, même de se lever le matin. Mais en revanche, il se souvient, se remémore, ressasse tout son vécu. Les souvenirs arrivent en vrac, pas dans un ordre chronologique, certains événements plus que d'autres, certains moment plus que d'autres. Beaucoup la maladie et la lente agonie de sa deuxième femme. Il évoque aussi des gens qu'il a connu, les événements de leurs vies qui s'entremêlent à la sienne, tellement qu'il est parfois difficile de savoir qui a vécu quoi. En tous les cas, le bout du chemin n'est plus très loin.

Le texte parle de la difficulté de vieillir, de perdre ceux qui nous entourent, mais surtout prise sur sa vie, devenir finalement personne, juste un vieux dont les autres attendent la mort pour récupérer la maison. Ce n'est pas très réjouissant, évidemment, c'est un vrai sujet de société certainement dans ce vingtième-unième siècle dans lequel les gens vivent de plus en plus longtemps.

J'avoue avoir eu du mal à entrer dans ce livre, dans les soliloque de ce vieil homme, dans ses souvenirs, entre banalité et manque de perspectives. La métaphore de la bouilloire m'a semblé un peu lourde. le rapport aux femmes m'a aussi un peu dérangé. Mais c'est bien sûr subjectif, le livre a incontestablement des qualités, ce n'est juste pas mon type d'écriture et de sensibilité.
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Je parie que comme moi, vous ne regarderez plus de la même façon votre bouilloire en train de chauffer tranquillement et vous n'entendrez plus de la même façon son sifflement après avoir lu ce livre!
Jusqu'à présent pour moi les auteurs islandais
c'était la bande d'Arnaldur (Indridason) avec leurs récits fouillés, leurs personnages attachants et leurs témoignages sur les malheurs de la société....
Ou celle de Jon ( kalman Stefánsson) avec leurs poésies, leurs images sur une société qui va parfois (souvent?) à la dérive....
Il faut donc revoir ce schéma pour ajouter Gudbergur Bergsson, pas vraiment romancier, pas vraiment poète, mais vraiment écrivain.
Il est islandais mais il pourrait être né ailleurs, il est avant tout humain.
Il nous parle de nos lendemains à nous tous, de notre vieillesse et de notre fin de vie, que ce soit pour demain ou pour après demain, qu'importe, nous affronterons nous aussi, le grand vide et nous ferons le saut vers l'inconnu.
Aurons nous le temps d'aller faire une ballade aux îles Féroé?
Ou quelqu'un nous emmènera t il, écouter cette langue où l'important est dans la brume?
Ou bien nous entendrons le déclic de la bouilloire?
"L'eau est arrivée à ébullition. Maintenant elle va refroidir."
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Un vieil homme seul, qui n'attend plus rien du peu de vie qu'il a devant lui, se remémore le fil de son existence et égrène ses souvenirs. le lecteur découvre ainsi le portait d'un homme singulier, particulièrement dans son rapport aux femmes, au travers de ses propos sur ses enfants, ses voisins ou ses collègues de travail. Seul le bruit de la bouilloire vient rythmer cette longue journée où rien ne se passe que la fuite du temps qui l'amène inéluctablement vers la mort.
Belle découverte que cet auteur et que ce roman peu ordinaire, qui jette un regard dérangeant sur la vieillesse et pose question sur la banalité de nos vies rongées par la routine ordinaire.

Pour conclure, voici un petit extrait qui donne le ton, pour susciter- je l'espère – votre envie d'en lire plus : « Son unique perception se résume à cela : il est vide. Il ne ressent plus la faim. Il se sent vide à l'intérieur, en proie à un malaise d'origine imprécise. Tout se confond en apathie, somnolence et silence. En dépit de son épuisement, il n'a pas envie de mourir. Il souffre d'un entêtement à vivre qui tient plus de l'habitude que d'un véritable désir ».
Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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L'homme est âgé, mais on ne sait pas de combien. Il est malade, mais on ne sait pas de quoi. Il est seul face à lui-même, dans un endroit indéterminé, à une époque un peu floue… Il ne perd pas la tête, mais les choses sont un peu floues, aussi, pour lui. Il est avec ses souvenirs, ses pensées, ses ressentis, ses sentiments, ses appréhensions…

Les qualités littéraires de ce court ouvrage sont indéniables. Il y a une certaine forme de lyrisme, un humour quelque peu âpre, et la présence distractive d'une bouilloire donnant un aspect décalé pouvant faire sourire, parfois.
Cela étant, il m'aura tenue en retrait d'un bout à l'autre tant par la froideur du propos, que par la confusion de ce dernier. J'ai peiné à trouver du sens à tout cela, et surtout à me laisser emporter par cette vision de la vieillesse, et de la vie, en général.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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critiques presse (1)
Actualitte
24 juin 2013
Entre poésie et philosophie, grâce une écriture resserrée, une précision des mots, un sens épuré de la description, Gudbergur Bergsson délivre une vision de la vieillesse, certes expurgée de tout sentimentalisme mais imprégnée d'une émotion profonde, très belle qui n'est pas sans rappeler le film de Mikael Haneke, « Amour ».
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Son unique perception se résume à cela : il est vide. Il ne ressent plus la faim. Il se sent vide à l'intérieur, en proie à un malaise d'origine imprécise. Tout se confond en apathie, somnolence et silence. En dépit de son épuisement, il n'a pas envie de mourir. Il souffre d'un entêtement à vivre qui tient plus de l'habitude que d'un véritable désir.
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Il existe des gens qui ne parviennent pas à entrevoir la logique des choses ou à se reconnaître dans leur réalité la plus quotidienne, comme s'ils étaient partout des étranger. Même au sein du couple, certains individues, hommes ou femmes, ont tendance à se comporter en vieux garçons ou en vieilles filles. Cet homme-là était un peu comme ça.
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Il n'existe rien de plus injuste que cette brutalité, cette violence qu'est le vieillissement. Personne ne vieillit de la même manière et il n'y a pas deux êtres qui le fassent selon les mêmes règles. Cette inégalité tient à la nature aussi diverse que semblable de l'être humain dans tous les domaines. Elle est l'unique loi de la vie.
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Il était à nouveau debout à la fenêtre, depuis laquelle il avait vue sur toute chose, et qui donnait aussi bien sur le passé que sur l'avenir. Il promena son regard alentour et leva les yeux vers le ciel. Il il n'y avait rien à voir.
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Nous sommes des elfes sortis du pied d'une colline, en d'autres termes des crétins, nous installons notre campement sur la pente, nous nous agitons, nous nous débattons avant de disparaître à nouveau au creux de la colline où nous devenons des squelettes. Jamais tu n'auras le fin mot de l'histoire, même si la conclusion crève les yeux.
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