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EAN : 9782268106687
324 pages
Les Editions du Rocher (09/02/2022)
3.86/5   7 notes
Résumé :
Dans une narration trépidante, fruit d'une connaissance parfaite et très intime de la région et du terrain, Christophe Berliocchi nous ramène à l'origine du mal, à cette violence qui ronge Marseille, la Corse et ce Sud-Est, et dont il tire le fil jusqu'à aujourd'hui. Les Guerini, Tany Zampa, Francis le Belge, Jacky le Mat, la Brise de mer, la bande du Petit Bar, le gang des Blacks, le gang des Gitans : ils ont régné, ont parfois fait alliance, ont inspiré des films ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Tout d'abord un grand merci à Babélio et aux Editions du Rocher pour ce livre gagné lors de la dernière MC.

Ce document très fouillé retrace les évolutions et les conflits nés au sein du milieu criminel de Marseille, Aix en Provence et en Corse depuis l'après guerre. Ces personnages sont souvent corses et ont un pied sur leur île et un pied à Marseille, puis à Aix quand ils ont eu besoin d'agrandir leur territoire. Au début de la période considérée, les parrains s'occupent surtout d'activités traditionnelles comme la prostitution, l'extorsion de fonds sous forme de racket des commerces locaux et les jeux. La drogue n'occupe qu'une petite part de leurs occupations. La grande affaire, ce sont les cercles de jeu, légaux ou clandestins, qui rapportent des fortunes. le premier clan mis en avant est celui des Guérini, dirigé par deux frères, Antoine et Mémé, le reste de la fratrie est plus en retrait. Ce sont d'anciens résistants, liés très fortement à Gaston Deferre, qui tiendra la mairie de la Libération à sa mort en 1986, selon un modèle clientéliste. le maire est ses amis louches multiplient les affaires communes, Antoine Guérini est considéré comme le vrai patron de la ville, sans concurrence et sûre de sa domination. C'est un ancien berger corse, un truand à l'ancienne, qualifié par l'auteur de « truand agricole », j'ai bien aimé le terme ! le 23 juin 1967, alors qu'il se trouve dans la station service de son quartier, sans arme et sans garde du corps, avec son fils de dix-neuf ans, il se fait tuer par deux hommes à moto, meurtre commandité par un rival dans la guerre des jeux. C'est le début de la guerre de cent ans, qui opposera les clans corso-marseillais et les clans marseillais d'origine italienne, il y aura plusieurs centaines de morts sur plus de vingt ans, certains clans sont carrément entièrement exterminés, y compris les adolescents.

Tandis que la guerre des jeux fait rage, le trafic de drogue se développe à grande vitesse, c'est le temps béni de la French conection. Nous découvrons d'autres figures du banditisme et leur histoire : Francis le Belge, le Chinois ou Jacky le Mat. Depuis l'an 2000, les cités du Nord et leurs caïds deviennent des figures importantes de la délinquance locale, avec des point de vente de drogue qui peuvent rapporter près de cent mille euros par jours, et des moeurs nettement plus sauvages et violentes que les parrains traditionnels qui ont enterrés la hache de guerre après l'hécatombe de leur grande guerre.

Ce livre est vraiment très bien documenté, il y a d'innombrables notes en bas de pages, une bibliographie de plus de cinquante titres et une courte biographie des principaux truands cités à la fin. le mélange politique/banditisme ne s'est pas arrêté avec Gaston Deffere, Charles Pasqua, autre corse célèbre n'était pas en reste avec le SAC et d'autres affaires louches. A cette époque, on ne tourmentait pas les élus en délicatesse avec la loi, ce que doit amèrement regretter l'ex-sénateur Jean Noël Guérini, qui dort actuellement en prison avec son parrain de frère, comme quoi on ne perd pas les bonnes habitudes dans la famille.

J'ai beaucoup aimé ce livre, bien documenté et apparemment plutôt exhaustif. La partie concernant la situation de ces vingt dernières années est plus analysée que le passé. Je trouve dommage que ce qui concerne les années antérieures soit surtout factuel et très peu analytique. Dans les premiers chapitres, j'ai eu l'impression de me noyer sous les cadavres et leurs noms déversés en rafale, il y manquait une analyse historique ou sociologique de la situation. L'emploi assez fréquent de l'argot m'a aussi dérangée, je pense qu'on peut parler des voyous sans utiliser leur langage. Les chapitres sur la Corse sont particulièrement intéressants, expliquant le maillage entre politique, nationalisme et banditisme, qui est vraiment très serré. Dans l'ensemble c'est un livre agréable à lire, ça change de voir la délinquance en « vrai » plutôt que sous la forme de fiction. La couverture est très réussie à mon goût. Une MC que j'ai appréciée.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Merci de m'avoir adressé ce livre dans le cadre de MC.
C'est un ouvrage qui fourmille de détails mais est heureusement aussi richement annoté en bas de pages.
Les personnages évoqués sont extrêmement nombreux mais l'idée du "Who's who" corso-marseillais à la fin du livre est géniale en cas de doute.
Une table des matières permet aussi de faire son choix si l'on veut privilégier certaines affaires avant d'autres.
Les récits sont précis et richement narrés. Toutefois, je trouve que ce livre est vraiment destiné à un "public averti" en tous cas déjà bien au fait de ces questions et si possible avec une bonne connaissance de ces 2 régions sinon l'ensemble paraitra sans doute vraiment ardu.
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Vous connaissez les tontons flingueurs et bien avec le livre de Christophe Berliocchi vous allez connaître toute leur généalogie.
Par contre, vous avez ri avec les tontons flingueurs et bien vous allez moins rire avec les flingueurs de ce livre car le nombre de morts et de mortes est impressionnant. La guerre des parrains ne se limite pas à l'anecdotique mais s'accompagne sur des réflexions sur l'origine du mal.
Le livre est très documenté cela peut surprendre le lecteur mais la richesse de la guerre des parrains est sa force.
L'auteur cite à de nombreuses reprises les séries sur ce sujet, l'excellente série OMERTA sur CANAL PLUS (parue après la sortie du livre) est à recommander. Elle raconte l'histoire de la brise de mer qui à elle seule justifie un livre.
Un bon livre pour tous et toutes qui veulent s'informer sans s'ennuyer.
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Pensez à vous munir d'un carnet pour la lecture du livre car vous allez avoir une cascade de noms, de clans, dont les personnages meurent plus vite que dans Game of Thrones...
Cela vous permettra de suivre plus facilement et d'organiser tout ce panier de crabes^^

Christophe Berliocchi retrace plus de cinquante ans de la guerre des parrains marseillais, corses, italiens, qui a fait rage depuis la French Connection jusqu'à encore maintenant avec des trafics qui ont évolué avec les années et la fin du grand banditisme pour des bandes organisées, remplaçables et de plus en plus violentes.

L'auteur s'est extrêmement documenté et les notes de bas de page sont nombreuses et fourmillent d'informations.

Bien que très documenté, l'auteur arrive à rendre son livre digeste et l'ensemble se laisse lire sans déplaisir.

Un livre que je vous recommande donc si l'histoire du grand banditisme vous intéresse, si des films comme French Connection, La French ou Bac Nord vous ont plu.

Je remercie Babelio et les éditions du Rocher pour m'avoir envoyé ce livre suite à la masse critique de Babelio.
Lien : https://aufildesevasionslivr..
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critiques presse (1)
SudOuestPresse
07 février 2022
Christophe Berliocchi, journaliste à Sud Ouest Pays basque depuis 2005, originaire du Sud-Est, livre le récit d’une guerre de cinquante ans, une lutte de pouvoir où l’argent coule à flots.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Marseille et son éternelle dualité : le nord et le sud. Les cités délabrées et les villas luxueuses du bord de mer. Les pauvres et les riches. Une opposition de classes au sein de la cité. Un taux de pauvreté qui varie du simple au double. Deux sociétés. Deux villes opposées. Deux aspects distincts de la grande criminalité. Question de simplicité. D'un côté, les réglos encore et toujours entre narcotrafiquants dans les cités désœuvrées. De l'autre, le milieu dit traditionnel, qui a sifflé la fin des hostilités. « Cela fait longtemps que des truands importants n'ont pas vu arriver la moto, è fnita, basta cosi »,
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Le 23 juin 1967, le ciel est admirablement bleu au-dessus de Marseille. Mais il va vite s'assombrir. Antoine Guérini est charclé en milieu d'après-midi dans sa rutilante Mercedes Benz 250 SE, quartier Saint-Julien, au moment ou le truand fait le plein dans une station-service Shell ou il a ses habitudes. Le chef du puissant clan corso-marseillais est tué, à quelques encablures de sa somptueuse villa, La Calenzana, sous les yeux de son fils de 18 ans, Félix, par deux hommes sur une moto rouge : un pilote et un tireur. Une première. « Du travail propre et soigné », soulignent même les enquêteurs. Antoine est éliminé le jour de la Sainte-Alice, le prénom de sa femme. Le message est clair et net. Guérini, c'est fini, basta. De qui vient le coup?
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Le métier de parrain n'est pas de tout repos. Surtout à Marseille. Le Grand, depuis dix ans qu'il règne sur le milieu de cette ville marquée au fer rouge par le sang et la violence, a survécu à deux guerres, évité les pièges tendus par la police et contourné les affaires médiatiques que la presse lui a collées sur le dos : de l'enlèvement du baron Empain à son rôle dans la French Connection, en passant par le casse de Nice, la tuerie du Bar du Téléphone, l'assassinat du militant d'extrême gauche Pierre Goldmann ou la fourniture d'armes à ETA. Son problème est double à l'orée des années 1980 : un, on ramasse trop de cadavres dans les rues, cela ne peut que déplaire au pouvoir. Et deux, Gaétan Zampa est un voyou dans la lumière. Ce n'est jamais bon pour les affaires.
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Les histoires de voyous corses finissent mal en général. Comme I'île, forte de 330 000 âmes, le milieu corse de ce début de siècle est coupé en deux : la Brise de mer, au nord du côté de Bastia, redoutable équipe de voyous constituée à la fn des années 1970, et le clan de Jean-Jé Colonna. autour d'Ajaccio, dans le golfe du Valinco, cohabitent, sans trop se marcher sur les pieds. Dans l'ombre des nationalistes. Les truands corses, revenus vivre et « travailler » au pays, contrairement à leurs aînés, ont profité, dans cette décennie 1980, que l'Etat traque sans relâche le Front de libération nationale corse (FLNC) pour faire frucrifer leurs affaires.
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Antoine Guérini était têtu, fier, un Corse quoi ! C était un truand de l ère agricole comme l a écrit la presse à l époque. Pas besoin de te faire un dessin, hein ?
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