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J'ai été incapable de lire le livre jusqu'à la fin. L'auteur tente de nous convaincre ou de se convaincre lui même que s'il est bon que Franco prenne le pouvoir, la méthode, la guerre civile n'est pas le bon moyen. Et cela dure, dure, dure. Georges Bernanos expose crument les actes de l'église de Majorque, de son évêque au antipode des 10 commandements. le massacre des ouvriers et son exposé est tout à fait spectaculaire. Par définition, les ouvriers étant pauvres, sont de gauche. Ils sont alors raflés à la sortie de l'usine, avec la bénédiction de l'église, emmenés un peu plus loin et exécutés, leurs chemises gardant la trace de leurs sueurs. J'ai entamé cette lecture à laquelle il est fait fréquemment référence dans "Pas Pleurer".
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Exposé sur l'étal d'une librairie, ce livre m'a attiré par la perspective de lire un récit sur la Guerre d'Espagne vue d'un oeil différent des livres le plus souvent rédigés par des sympatisants (ou plus ) Républicains.
Autant le dire de suite : j'ai eu le plus garant mal à venir à bout de se livre pourtant pas si long (300p env).
Pour commencer , les pages réellement consacrées à la Guerre d'Espagne sont assez peu nombreuses. L'essentiel est constitué de digrétions sur l 'égarement du clergé auxquelles s'ajoutent des références que nous avons perdues (sauf à être un spécialistes de la période nombre de "personnalités" françaises citées tels que des journalistes sont tombées dans l'oubli) . J' ajoute un style qui m'a paru particulièrement difficile à lire.
Enfin, pour parachever le tout , ce livre contient de nombreux relents antisémites, bien ancrés dans la pensées royalistes - conservatrices de l'époque mais bien nauséabondes !
Bref, de mon point de vue, vous pouvez passer votre chemin.
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C'est un nouvel ouvrage de Bernanos que je viens de lire. C'est une entreprise difficile de critiquer ou tenter de donner un avis sur cet ouvrage. Les grands cimetières sous la lune, est un ouvrage d'opinion qui ressemble beaucoup à un cri de colère.
En lisant les critiques qui ont pu être faite sur le site Babelio j'ai pu constater la difficulté à lire l'ouvrage.
Tout d'abord, après avoir lu à présent trois ouvrages de cet auteur, sous le soleil de satan, la joie, puis maintenant les cimetières sous la lune. Je constate qu'il est difficile à lire et malgré son intemporénéité, il s'écarte de la modernité.
Son style, n'existe pas. Il n'est pas un écrivain de style élégant, il ne recherche pas à flatter le lecteur en lui donnant de belles phrases. Son propos est rude et dans cet ouvrage plein de citations de noms d'hommes du temps.
Au-delà de ces difficultés réelles qui empêcheront la lecture de l'ouvrage par de nombreuses personnes, il reste le livre et la parole de son auteur qui vibre.
La première certitude de l'auteur, est que le mal habite l'homme. Partant de ce postulat, il découvre dans la guerre d'Espagne, au milieu de laquelle il se trouve plongé malgré lui, l'expression de la violence moderne et de sa haine qui la fait agir. Il ressent avant qu'ils se produisent les bouleversements de l'époque du 20e siècle.
Ainsi d'un fait la guerre d'Espagne, l'auteur élargi son propos à l'humanité. Il pense que que l'on ne peut extirper le mal de l'homme, mais que pour le contenir une morale ontologique est nécessaire. C'est je pense pour cela qu'il est monarchique, car pour lui la loi du plus grand nombre, n'est pas suffisante à contraindre le mal en l'homme. Il sait que les plus nombreux sont les idiots, que l'on peut, que l'on a toujours manipulé. Il dénonce la loi des deux grands parties, qui ne consiste uniquement à dire qu'ils sont contre l'autre. Ce qui conduit inévitablement à faire de leur programme la copie en contrepoint de celui de leur opposant.
Une telle attitude amenant à une paresse intellectuelle obligatoire.
Il est difficile je pense pour les hommes actuels de passer par delà le style, le propos religieux et la violence des arguments. Cet auteur ne sera jamais à la mode, c'est certain.
Il voit se profiler la menace des guerres qui viennent. Il puise son espérance dans sa foie. C'est sans doute ce qui lui donne le courage de ne pas sombrer, malgré une telle lucidité. Par cet ouvrage, il se coupe de ses proches, de ce qui fut son histoire. Il reconnait s'être trompé, il jète à son partie ses incohérences à la figure.
Au final c'est un livre sans doute hors de tout cadre classique. Mais qui parle, si on sait le lire, de notre époque actuelle. Il y dénonce le règne de la peur, qui fait monter la haine. Ce n'est pas un ouvrage que l'on peut conseiller facilement. Il reste cependant la voix de Bernanos, qui persiste à ne pas vouloir se taire malgré l'écart du temps et des époques. Il dit la peur, l'imbécilité, la haine, le manque d'honneur et l'oubli de la liberté. Il possède aussi, une vision de la théologie, même s'il persiste à dire qu'il ne connait que le catéchisme que l'on lui a appris dans son enfance. Il y a une méditation chrétienne profonde. Une foie calme et sereine qui vit à travers lui et les pages qu'il écrit. C'est au final peut être cela qui choque dans cet auteur. Cette profonde liberté, qu'il n'a jamais abdiquer. C'est ainsi peut être cela le catholicisme, un esprit libre, car n'appartenant pas à ce monde, mais résidant dans un autre, sur lequel celui-ci n'a pas de prise.
On dépasse bien le cadre d'un livre ordinaire. Il faut être un peu armé pour le lire, il ne facilite pas véritablement la démarche du lecteur. Mais si on parvient à gravir la montagne, ce qui est souvent le cas dans les grands livres, on bénéficie d'un panorama inédit.
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historique, politique philosophique, réflexion très ardue à lire. je n'ai pas eu de plaisir à le lire et l'ai trouvé difficile à suivre
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De Georges Bernanos je ne connaissais que " Le journal d'un curé de campagne " ainsi que " Sous le soleil de Satan " et encore, plus grâce au film de Maurice Pialat, et j'ai lu le roman " Pas pleurer " de Lydie Salvayre, et plus récemment " Péreira prétend " d'Antonio Tabucchi, dans lesquels il est question de ce " cri de colère " littéraire publié en 1937 qui est devenu mythique et dont la lecture m'est apparue indispensable. On comprend pourquoi ce chef d'oeuvre a tant marqué ces auteurs, autant d'ailleurs que Michel del Castillo qui a signé la préface de cette édition " Points ". En 1936, Georges Bernanos, écrivain de droite, qui se revendique fervent catholique, réside avec sa famille sur l'île de Majorque au moment où débute la guerre civile espagnole. Il est alors témoin des massacres de masse perpétrés par les phalangistes et les milices franquistes, avec la bénédiction de l'épiscopat espagnol sans que le Saint-Siège ne s'y oppose. Il n'accepte pas que l'église dans lequel il place sa foi, soit complice de ces tueries, surtout lorsqu'elles touchent des pauvres et des paysans, qui n'ont pas pris les armes, mais sont potentiellement, aux yeux des fascistes, des communistes où sympathisants des républicains. Il se lance alors dans la rédaction de ce pamphlet dans lequel il exhorte les gens de droite à ne jamais tomber dans l'extrême et dans le nationalisme. Il dénonce en termes directs la connivence entre l'église catholique et la répression franquiste, il lui reproche l'utilisation du terme " Croisade " pour justifier ces exactions. Dans ces 300 pages il en consacre assez peu à décrire les horreurs dont il est témoin, mais elles sont si fortes, si précises, qu'elles vont à l'époque, marquer les consciences. Il reproche aux évêques espagnols leur proximité avec la royauté, avec les riches, avec la droite, puis l'extrême droite de Franco, au détriment des pauvres, des humbles, contrairement aux paroles du Christ. Au delà du manque de compassion envers les défavorisés, il montre que l'humiliation est le pire des affronts. Il dénonce également la passivité de la droite et des catholiques de France face à la répression franquiste. Au delà de ces dénonciations il appelle à la tolérance et à la liberté d'opinions politique et religieuse. Il analyse la situation de l'Europe, et son analyse est prémonitoire, car il démontre que le fléau qui s'abat sur l'Espagne en 1936, va s'étendre sur l'Europe entière. Il a parfaitement compris les intentions nationalistes, racistes, notamment vis à vis du peuple juif, de Hitler et de Mussolini, ainsi que leurs velléités belliqueuses et expansionnistes, sans oublier le rôle de Staline. Il prédit, que pour envahir la France, l'Allemagne nazie devra avoir le soutien d'une personnalité iconique dans le pays, bien sûr il ne cite pas Pétain, dont au moment de la rédaction de son brûlot, il ignore le rôle futur. Il explicite la mise en place de la terreur par les dictatures, qui conduit aux massacres lorsque les dictateurs décident " d'en finir " avec leurs bêtes noires. Beaucoup de ses écrits de 1936, auraient dû donner à réfléchir aux hommes politiques qui lui ont succédé et lui succèdent encore. Il appuie ses pensées d'une multitude de références politiques et religieuses très argumentées qui rendent le texte ardu, mais au combien passionnant. Imagine-t-on un écrivain engagé, voire un homme politique, déclarer avec autant de véhémence que ceux de son parti, de sa religion se sont trompés et que ce qu'ils ont fait où couvert est inadmissible. Ce livre n'est pas de ceux que l'on lit avec plaisir, mais qu'il faut avoir lu pour comprendre la première moitié du XX ème siècle. C'est en cela qu'il atteint le mythe littéraire.
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Ce livre est un pamphlet, donc le ton est donné. Bernanos est un personnage assez à part, royaliste et de droite chrétienne bien revendiqué dans ce livre.
Disons que ce livre nous livre un portrait sans concession des fascismes, en particulier celui de la guerre d'Espagne. J'y ai retrouvé ce que me racontait à demi mot ma grand-mère, la terreur diffuse, la délation, les assassinats en masse, la collaboration active de l'Eglise catholique.
Bref un "comment en est on arrivé là!".
On constate que Mussolini, et Hitler étaient perçus comme des personnages presque insignifiants, lointains et surtout on ne mesurait pas l'étendue de leur dangerosité.
Ce qui m'agace de l'écrivain, c'est que sa déception comme chrétien devant les agissements de l'Eglise catholique est assez pédante et répétitive, mais bon c'est une autre vision, un autre siècle.

Ce livre est une belle leçon à retenir pour ce que nous risquons peut-être de revivre avec certains personnages politiques troubles mais pas encore retenus dangereux.
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Le pamphlet, c'est bien quand on est énervé. Et Bernanos l'était visiblement, puisque ça l'a tenu non-stop pendant les 300 pages de son long plaidoyer pour un peu plus d'humanité en politique. le propos est noble, et l'homme savait de quoi il parlait, après avoir bouffé de la guerre des tranchées et soupé des agissements des Nationaux aux Baléares pendant la guerre civile espagnole. Il y avait franchement de quoi être dégoûté de la politique, de l'Église et de ses contemporains. Après, lire sa longue diatribe autant de temps après, ça lui fait perdre un peu de sa fraîcheur, il faut en convenir. Bien des noms cités n'ont plus guère d'écho aujourd'hui. Malgré tout, on peut tirer un certain nombre de ficelles pour établir des parallèles avec le marasme actuel, et l'insondable bêtise des déclarations politiques dont on nous rebat les oreilles à longueur de journée, et il n'est guère difficile d'adhérer aux railleries que Bernanos, qu'on ne peut pas soupçonner de sympathies de gauche, réserve tant aux partis révolutionnaires qu'aux nationalistes bêlants. Il a particulièrement eu l'occasion de souffrir de l'abus de pouvoir exercé par les novices en politique qui répètent à l'envi et en s'égosillant les slogans pré-mâchés qu'ils viennent tout juste d'ingurgiter. du coup, on ne peut que sourire narquoisement à ses coups de fleuret non moucheté qui les égratignent salement. Mais ça s'arrête là, son acharnement finit par être pesant et plomber lourdement un moral déjà mis à mal par nos difficultés à sortir de l'enfance, en tant qu'espèce.
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Georges Bernanos écrit « Les Grands Cimetières sous la lune » en 1937-1938. Il vit alors en Espagne, à Majorque où la guerre civile a éclaté en 1936. Témoin des massacres perpétrés par les franquistes, il renie son soutien aux nationalistes. Royaliste et catholique, il a rompu avec l'Action Française quelques années plus tôt. « Les Grands Cimetières sous la lune » est un essai dans lequel l'auteur s'attache à développer sa position et l'évolution de son soutien à Franco. S'il reste catholique pratiquant, il dénonce l'évêque de Palerme qui appuie les nationalistes dans leurs massacres et la complicité muette de l'Eglise. le livre doit être replacé dans le contexte historique. Georges Bernanos rend compte des exactions des fascistes italiens, de l'aveuglement des européens devant les menées d'Hitler alors qu'ils se croient « protégés » des visées bolchéviques. L'auteur se livre à des démonstrations où le raisonnement accuse l'hypocrisie de ses contemporains dans leurs pratiques religieuses, leurs engagements politiques. le discours est encore marqué par les premiers engagements de Georges Bernanos et comporte des propos antisémites. le style, le lexique et une certaine « emphase » marquent le livre qui paraît d'un autre temps. Toutefois, Georges Bernanos annonce les grands conflits à venir en observateur partisan et clairvoyant. Resitué dans son contexte, le livre est intéressant .Il demande toutefois critique et exigence dans sa lecture.
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A lire d'une traite , c'est, un peu (un peu plus même ! ) Indigeste. Mais petit à petit, en faisant des pauses qui permettent de respirer, de s'aérer avec d'autres lectures, c'est faisable ... et je me suis surprise à prendre de plus en plus d' intérêt dans cette lecture que j'avais envisagé, un moment, d'abandonner.

Ce livre publié en 1938, avant que la guerre d'Espagne ne prenne fin est d'abord un violent pamphlet contre le franquisme qui est en passe de vaincre avec la complicité, je dirai même la duplicité, du clergé espagnol et du Vatican. Mais Bernanos a compris que cette guerre civile n'était qu'un prologue à “la tragédie universelle à venir”, celle de la seconde guerre mondiale et les exemples qu'il rapporte sont autant d'arguments qui confortent ses prédictions.
Bien sûr Bernanos n'est pas tout blanc et au fil des pages bien des propos peuvent égratigner, choquer.
Alors je préfère me référer au texte écrit par Albert Camus dans Alger Républicain, le 4 juillet 1939, lui , avec son intelligence , son coeur, son humanisme, avait, une fois de plus tout compris :
« Georges Bernanos est un écrivain deux fois trahi. Si les hommes de droite le répudient pour avoir écrit que les assassinats de Franco lui soulevaient le coeur, les partis de gauche l'acclament quand il ne veut point l'être par eux. Car Bernanos est monarchiste. Il l'est comme Péguy le fut et comme peu d'hommes savent l'être. Il garde à la fois l'amour vrai du peuple et le dégoût des formes démocratiques. Il faut croire que cela peut se concilier. Et dans tous les cas, cet écrivain de race mérite le respect et la gratitude de tous les hommes libres. Respecter un homme, c'est le respecter tout entier. Et la première marque de révérence qu'on puisse montrer à Bernanos consiste à ne point l'annexer et à savoir reconnaître son droit à être monarchiste. Je pense qu'il était nécessaire d'écrire cela dans un journal de gauche ».
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Livre qu'il faut étudier pour apprécier.
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