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4,2

sur 240 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Depuis plusieurs mois, j'ai une vraie fascination pour les peuples amérindiens, je suis avide de connaissances les concernant et j'ai lu pas mal de pépites les mettant en avant que ce soit des fictions ou des non fictions, en plus de mes visionnages de films.

Je suis tombée par hasard sur ce titre à la médiathèque au niveau des nouveautés et je n'en avais jamais entendu parler. J'étais donc intriguée car forcément, il tape dans le mille, dans ce qui m'intéresse actuellement. C'est sa couverture et son titre qui ont accroché mon regard et qui ont fait que je me suis arrêtée dessus avant de l'emprunter.

Canada. XIXème siècle. Jonas est un jeune Amérindien de 16 ans de la nation Cree qui a été arraché à sa mère il y a des années et placé dans un pensionnat autochtone pour jeunes amérindiens de différentes nations/tribus où tout est fait pour qu'ils oublient qui ils sont, leur culture, leur famille, pour qu'ils apprennent tout des Blancs: la langue, la religion, les us et coutumes... Jonas a joué le jeu. Mais il n'a jamais oublié. Il n'est pas un numéro, il n'est pas crédule. Il n'est pas forcément bien vu des autres qui pensent qu'il trahit leurs origines, qu'il est bien trop docile alors qu'il est comme eux, au fond. Tout est fait pour tuer l'indien en eux, pour les faire se détourner de leur passé mais certains événements en chaîne vont faire que Jonas ne pourra plus rester sans rien faire même s'il était à quelques jours d'être enfin libre (liberté à la majorité, du moins, c'est ce qu'on leur fait croire). Où être un indien va lui sauver la vie et va l'aider à se lier d'amitié avec un autre jeune homme du même âge, de la nation Inuit, Gabriel. Une course poursuite terrible et éprouvante va alors commencer!

L'autrice s'est inspirée de faits réels: des pensionnats pour jeunes Indiens que les Blancs souhaitaient intégrer à leur civilisation. Elle s'est renseignée, s'est documentée, a consulter des témoignages véridiques même si son histoire reste bel et bien une fiction (personnages, lieux, histoire elle-même). Elle a aussi voulu apporter plus qu'un côté historique à son histoire, en en faisant un thriller bien mené.

Dans cette histoire, il se passe des choses tellement affreuses et inhumaines. Et c'est encore pire de se dire que ça s'est réellement produit. J'étais beaucoup secouée et choquée face à tout ce que ces jeunes ont vécu dans ses pensionnats: loin de leurs familles, loin de leurs repères, traités de "sauvages" et autres insultes, menacés, rabaissés continuellement, forcés de travailler, de progresser dans leurs cours, punis, mal soignés, humiliés, abusés, violés, des conditions de vie terribles, des disparitions mystérieuses, des morts camouflées et j'en passe!

J'ai trouvé l'écriture de l'autrice plaisante, fluide, simple, abordable et j'ai apprécié le fait que ce soit écrit à la première personne, ce qui fait que j'étais dans la tête de notre jeune héros amérindien Jonas. le livre est découpé via un décompte de jours (2 mois), le nombre de jour qu'il reste à Jonas avant d'être majeur et de pouvoir être "libre". J'avais l'impression que c'était assez décousu, je naviguais entre présent, souvenirs et rêves d'avenir.

En bref, j'ai beaucoup aimé ma lecture! Elle a su me faire réagir de diverses façons et cette histoire me prouve une fois de plus à quel point les Amérindiens ont souffert depuis l'arrivée des Européens en Amérique et qu'encore aujourd'hui, leurs descendants n'ont jamais oublié ce que leurs ancêtres ont vécu.
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Un roman coup de poing qui entraîne le lecteur dans les grandes forêts canadiennes au sein d'un pensionnat sinistre tenu par des religieux dans les années 50. Ici sont retenus quasi comme des prisonniers, de jeunes enfants d'origine indienne. le but de ces structures : tuer l'indien dans l'enfant, en faire de parfait canadiens en les acculturant. En entrant dans ces pensionnats (pas nécessairement parce qu'orphelins), les enfants perdent le lien avec leur culture, apprennent de force le français et - dans celui-ci- perdent jusqu'à leur identité puisqu'ils sont des numéros. Parmi eux, numéro 5 alias Jonas, il a 16 ans, il va bientôt quitter le pensionnat, acculturé et en apparence "domestiqué". Mais Jonas, le narrateur, va vivre ces derniers mois avec une rare intensité parce que les événements dramatiques vont se succéder et qu'il va devoir apprendre à connaître le numéro 42, Gabriel, qui va bouleverser sa vie, lui qui jusqu'ici s'était ingénié à ignorer tout le monde pour survivre.
C'est un prodigieux roman qui a valeur de témoignage historique sur l'existence de ces sinistres lieux qui ont participé à l'éradication des amérindiens canadiens. Une plaie ouverte dans l'histoire du Québec pour lequel le 1er ministre Justin Trudeau à demandé pardon au peuple autochtone en 2015. Outre le fonds historique, ce qui fait l'intérêt de ce roman, c'est la qualité de l'écriture de Nathalie Bernard et son talent pour bâtir une intrigue qui prend aux tripes...et ce n'est pas qu'une façon de parler ! Il faut lire ce roman qui vous laisse pantelant la dernière page tournée, mais aussi curieux de mieux connaître cette histoire cachée de nos cousins d'outre-atlantique.
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Dans ce roman jeunesse, Jonas, un jeune garçon prend la fuite; il fugue d'un pensionnat du Canada où de jeunes amérindiens sont enfermés contre leur gré.
Pour les personnes civilisées qui les ont emprisonnés, il s'agit de "tuer l'indien chez l'enfant", de détruire la culture indienne, de les acculturer... pour leur inculquer une autre culture, même au prix de privations, de mépris et même de maltraitances.
... On se demande dans ce récit qui sont les sauvages, au fonds...

En tout cas, Jonas compte les jours mais finit par s'enfuir. Il fait alors appel à sa culture indienne pour échapper à ses poursuivants.
Il s'agit d'un roman au rythme haletant. Intense.
On se prend au jeu: Va-t-il s'en sortir? et comment?...

A travers cette histoire, ce livre fait découvrir aussi la culture amérindienne et la vie de son peuple d'autrefois ... et d'aujourd'hui: il fait connaître notamment l'enfermement des enfants et adolescents indiens aux siècles derniers pour tenter d'éradiquer la culture indienne.
Il n'y a pas si longtemps que cela...
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Difficile de mettre 5 étoiles à un livre qui fait si mal au ventre ! Si l'Histoire est terrible, l'auteure a su en faire un beau roman. de la poésie au milieu de l'horreur. On pointe toujours du doigt les abominations de la seconde guerre mondiale, à raison, mais je trouve le silence bien lourd autour de tous les affreux actes perpétrés sur les peuples autochtones. Amerindiens et Aborigènes entre autres. Tibétains aussi... alors merci pour ce livre qui ouvre les yeux même s'il glace le sang.
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Très émue par la lecture de ce roman jeunesse.
Nathalie Bernard décrit avec du réalisme les conditions de vie des orphelins indiens arrachés à leur culture et placés dans les internats canadiens.
L'écriture est belle et il y a beaucoup de rebondissements dans ce roman. Si pour l'adulte que je suis, les retours en arrière ne posent pas de problème, je pense que les jeunes lecteurs seront probablement un peu perturbés.
Mais le livre est intéressant et on le finit le souffle coupé on se disant qu'on n' a pas vu le temps passer.
Belle découverte.
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Sauvages est un roman d'aventure bien ancré dans le monde réel, dans un passé pas si éloigné de nous.
Les pensionnats du Québec ont bien existé. Des milliers d'enfants arrachés à leur famille y ont vécu. Nathalie Bernard nous raconte l'histoire de l'un d'eux, Jonas, fictif mais bien vivant sous sa plume, qui à deux mois de sa "libération" va devoir infléchir son destin, et trouver des ressources insoupçonnées dans sa mémoire d'enfant. C'est aussi une lutte pour la survie qui décidément _ dans la suite de "Sept-jours-pour-survivre" _ est un thème récurrent de l'auteur !
De tous les protagonistes de cette histoire, la nature n'est pas en reste, observant de la canopée toute cette agitation humaine avec un mélange de curiosité et d'indifférence, donnant une force mystique au récit.
En filigrane, la montre du héros semble omniprésente, rythmant le temps qui s'égrène dans la première partie, s'effaçant quand tout s'accélère, pour trouver toute sa raison d'être dans l'épilogue et là, j'avoue que j'ai eu la grosse boule dans la gorge.
En résumé, un roman d'aventure captivant à recommander aux ados mais pas que, et qui arrachera sans doute une larme à pas mal d'adultes...

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J'ai beau savoir ce qui m'attend en lisant ces récits, je ne peux m'empêcher d'avoir le coeur au bord des lèvres à chaque fois. Tout comme la lecture de « Kill the Indian in the child », la lecture du roman de Nathalie Bernard m'a bouleversée.

Le héros, Jonas, a 16 ans. Dans 60 jours, il sera libre. Il y a 6 ans qu'on l'a arraché à sa mère pour l'envoyer au pensionnat. Sous couvert d'éducation, il a été contraint d'abandonner toute trace de sa culture, de ses racines pour se couler dans le moule, apprendre la langue et les traditions des blancs. Il a appris à faire profil bas, se taire, encaisser les brimades, le mépris et les mauvais traitements. Cela lui a permis d'échapper aux coups et au pire. Il se tient loin de tous et pense surtout à sauver sa vie chaque jour. Mais quand son amie Lucie est retrouvée morte, quelques jours avant sa libération, tout bascule. L'agression de l'agaçant Gabriel qui travaille avec lui dans la forêt est la goutte d'eau, l'horreur de trop. Forcés à-fuir, Gabriel et lui vont affronter la forêt, le dégel, la débâcle et les chasseurs sanguinaires qui n'ont qu'une envie « tuer les sauvages ». La forêt devient alors plus qu'un refuge, à la fois amie et ennemie, elle respire, guide ou entrave mais devient aussi promesse de liberté.



Le roman se compose de courts chapitres organisés en deux parties : « Dedans » et « Dehors ». Cela confère au récit un rythme soutenu. le décompte des jours jusqu'à la libération apporte aussi du suspens et maintient l'intérêt jusqu'au bout. le présent de

(suite sur le blog)
Lien : http://argali.eklablog.fr/sa..
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Wouah quelle claque, j'ai fini presque en pleurs ce roman. ce livre est dans la sélection d'un prix littéraire où je participe avec des élèves. J'espère qu'ils l'apprécieront.
Je connaissais cette historie d'enfants amérindiens mis dans des pensionnats suite aux excuses de Justin Trudeau mais je n'imaginais pas ça même si ce roman est une fiction.
Nous suivons Jonas qui doit bientôt quitter ce pensionnat de l'horreur....
Un livre magnifique, poignant...
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Un récit poignant et terriblement prenant.
Jonas, un indien de la tribu des cris, vit dans un pensionnat au Canada, pensionnat tenu par des religieux qui cherchent à "civiliser ces sauvages" et donc à tuer l'indien en eux.
Le seul prêtre qui ne les maltraitait pas vient de mourir, ils sont maintenant aux mains de la vipère, ce prêtre sadique qui les torture. Mais Jonas compte les jours, il n'a plus que deux mois à tirer ici... Va-t-il tenir ?

Jonas est un vrai personnage de fiction très réel ! Quel charisme !
Le personnage de la forêt et les retours dans les souvenirs heureux, tout comme la plongée dans la philosophie de vie indienne sont magnifiques.
J'avais peur d'une redite voire d'un plagiat du magnifique "Kill the indian in the child" d'Elise Fontenaille et bien non, pas du tout, je suis très agréablement surprise car l'angle d'approche est très différent.
Un vrai page turner.
Une écriture simple mais très très efficace qui nous fait voyager dans la forêt des indiens du continent nord américain.
Magnifique !
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L'année dernière, Nathalie Bernard publiait un premier roman chez Thierry Magnier : Sept jours pour survivre, un thriller glaçant et angoissant qui se déroulait au Canada et évoquait déjà le destin des amérindiens, et en particulier des femmes amérindiennes. (On ne vous en dira pas plus mais on vous invite fortement à découvrir ce roman !)

Cette année, nous sommes toujours au Canada, mais cette fois dans les années 1950, en plein coeur d'un thriller historique qui nous conduit dans le passé terrible et honteux du pays : les pensionnats autochtones. Cela ne vous parle peut-être pas et pourtant, jusqu'en 1996, il existait des institutions qui « accueillaient » (comprendre « arrachaient à leurs familles ») des enfants amérindiens afin de les scolariser, certes, mais surtout de les évangéliser et les assimiler. L'idée y était de « tuer l'Indien dans l'enfant ». Charmant, n'est-ce pas ? Les conditions de vie y étaient déplorables et les sévices endurés par les enfants tout aussi abominables. C'est donc dans cette dure réalité historique que s'ancre le récit de Nathalie Bernard qui parvient avec brio à ne pas en faire qu'un roman dénonciateur basé sur des témoignages réels mais aussi un thriller efficace et un récit passionnant.

Et cela tient sans doute à la fluidité de l'écriture de Nathalie Bernard, et à ce personnage, Jonas, qui porte admirablement le récit. Un cheminement vers la liberté qui passe par de bien trop nombreuses épreuves pour ce garçon qui ne rêve que de retrouver ses racines, et par une chasse à l'homme au coeur des forêts québécoises, où la mort n'a jamais été aussi proche. Un roman émouvant, éprouvant, magnifique et captivant qui ne vous laissera certainement pas en ressortir indemne.
Lien : http://bobetjeanmichel.com/2..
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