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4,2

sur 240 notes
L'année dernière, Nathalie Bernard publiait un premier roman chez Thierry Magnier : Sept jours pour survivre, un thriller glaçant et angoissant qui se déroulait au Canada et évoquait déjà le destin des amérindiens, et en particulier des femmes amérindiennes. (On ne vous en dira pas plus mais on vous invite fortement à découvrir ce roman !)

Cette année, nous sommes toujours au Canada, mais cette fois dans les années 1950, en plein coeur d'un thriller historique qui nous conduit dans le passé terrible et honteux du pays : les pensionnats autochtones. Cela ne vous parle peut-être pas et pourtant, jusqu'en 1996, il existait des institutions qui « accueillaient » (comprendre « arrachaient à leurs familles ») des enfants amérindiens afin de les scolariser, certes, mais surtout de les évangéliser et les assimiler. L'idée y était de « tuer l'Indien dans l'enfant ». Charmant, n'est-ce pas ? Les conditions de vie y étaient déplorables et les sévices endurés par les enfants tout aussi abominables. C'est donc dans cette dure réalité historique que s'ancre le récit de Nathalie Bernard qui parvient avec brio à ne pas en faire qu'un roman dénonciateur basé sur des témoignages réels mais aussi un thriller efficace et un récit passionnant.

Et cela tient sans doute à la fluidité de l'écriture de Nathalie Bernard, et à ce personnage, Jonas, qui porte admirablement le récit. Un cheminement vers la liberté qui passe par de bien trop nombreuses épreuves pour ce garçon qui ne rêve que de retrouver ses racines, et par une chasse à l'homme au coeur des forêts québécoises, où la mort n'a jamais été aussi proche. Un roman émouvant, éprouvant, magnifique et captivant qui ne vous laissera certainement pas en ressortir indemne.
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Jonas, jeune autochtone (Québec) qui vient d'avoir 16 ans, compte les jours qui lui restent à tenir dans le pensionnat où il est maltraité. Plus que 2 mois et il pourra retrouver sa liberté.
Dans cet environnement où les enfants sont réduits à de simples numéros, où leur identité est anéantie, c'est dur de ne pas craquer. En effet, les traitements que ces enfants, complètement perdus et déshumanisés, subissent sont à la limite du supportable.
Dans ces pensionnats, qui ont existé jusque dans les années 1990, le but était d'éradiquer la culture indienne et d'imposer la culture et la religion de l'Homme blanc. Les religieux, en charge du pensionnat, avaient une mission : celle de tuer « l'indien dans l'enfant ». Voilà l'affreuse réalité que dénonce l'autrice. Un récit poignant, où la violence psychologie et physique nous fait trembler d'effroi.
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Nathalie Bernard nous entraîne de nouveau au Québec. Nous sommes en pleine forêt , où des pensionnats autochtones sont installés. Dans ceux-ci, des milliers d'enfants ont été » enlevés » à leur famille, pour qu'ils oublient leurs racines, leur culture. Ils deviennent des numéros. Ils apprennent de force le français, et ne doivent surtout pas parler dans leur langue maternelle.
Ces enfants essaient de survivre dans le froid des hivers canadiens. Ils sont sous l'autorité de trois religieuses et d'un prêtre. Parmi ces enfants, il y a le numéro 5, alias Jonas, qui va bientôt avoir 16 ans.Nous allons suivre avec lui ses derniers jours dans ce lieu , avant » sa libération « . Il va apprendre à connaître numéro 42, alias Gabriel, qui jusqu'à maintenant il avait ignoré comme tous les autres. Se retrancher dans la solitude était sa façon de vivre ici, dans ces lieux effroyables.
Les enfants endurent de pires sévices. Jonas et Gabriel sortent et travaillent sous les ordres de Samson. Ils se retrouvent un peu chaque jour dans une semi-liberté. Mais le soir, ils retournent dans ce lieu immonde, où la peur règne.
Des événements inattendus vont contraindre ces deux enfants à fuir, à reprendre leur liberté. Une course effrénée contre les éléments humains se produit. J'ai été happée par l'histoire, cette course dans des milieux hostiles est sans limite. Jonas et Gabriel s'allient contre les hommes qui veulent les rattraper.
Le roman finit dans un souffle rédempteur qui apaise en même temps qu'il rend justice à ces enfants et adolescents qui ont enduré de telles souffrances.
Ces pensionnats ont duré jusqu'en 1990.

L'écriture de Nathalie Bernard est poétique. le suspense est parfois entrecoupé par les souvenirs de Jonas. Ceux-là se distinguent par une écriture différente, en italique, une ode à la liberté et à l'issue incertaine jusqu'aux dernières pages.
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Un véritable coup de coeur ! L'écriture de ce roman est limpide et parfois très poétique sans nous assommer. Outre l'aspect historique du roman qui dégoûte vraiment du genre humain, je me suis attachée à ces enfants et à leurs souffrances. Les personnages sont riches nous ressentons avec eux les épreuves qu'ils traversent. Les 2 parties du roman sont très différentes mais s'articulent parfaitement et le rythme ne cesse de s'accélérer . Un très beau suspens. Une excellente chute. Bravo .
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Agréable lecture et riche en émotions ; contrairement à la plupart des histoires qui témoignent de faits de méfaits d'abus mal connus, le récit est plutôt linéaire et on tourne les pages pour suivre au plus près le chemin héroïque du jeune homme ; on admire son courage mais aussi sa façon de se faire des amis.
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Quelle histoire ! le personnage de Jonas est particulièrement bien planté et le sujet de l'ouvrage est passionnant (alors qu'il ne me tentait pas plus que cela...). L'auteure crée des inserts en italique qui donnent à voir la vie intérieure de Jonas, ses rêveries mais aussi comment la forêt ou les animaux l'accueillent. Ces inserts sont particulièrement bien réussis, bien écrits, poétiques et pas trop nombreux. Une belle réussite ! La seule limite du texte est qu'il est un peu trop court : à peine ouvert il est déjà lu et on en voudrait un peu plus.
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Eh ben, en voilà un livre qui secoue !
Sans grand étonnement, l'histoire m'a beaucoup émue et touchée. Je m'y attendais étant donné le sujet abordé (ce genre d'histoire est toujours très poignant), et je n'ai pas été déçue !

Le style d'écriture est fluide et agréable à lire et l'histoire est assez courte, avec des chapitres notamment très courts (parfois 2/3 pages seulement), ce qui rend la lecture rapide et très agréable.

L'histoire est courte mais n'en demeure pas moins touchante. On y retrouve des points historiques importants, et la vie très compliquée des pensionnaires de ce genre "d'école". Les personnages sont plutôt attachants, et chacun a sa personnalité bien propre. le personnage de Lucie m'a notamment très touché ! Et Jonas et Gabriel également, j'ai vraiment aimé suivre leur histoire.

J'ai trouvé vraiment touchant de découvrir comment étaient traités ces enfants, presque dépourvus de noms et simplement reconnus à l'aide de numéros, que les gérants du pensionnat maltraitaient, tapaient, violaient... c'est vraiment important de raconter leur histoire, et l'autrice le fait à merveille.

En bref, une histoire touchante sans grande surprise (j'ai déjà lu des livres autour de ce sujet alors c'est peut-être pourquoi je n'ai pas été spécialement surprise) mais qui a su me toucher et me faire presque pleurer.
Je vous le recommande vivement !
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L'autrice aborde ici le triste sort qui était réservé aux amérindiens dans les années 50.
Je ne connaissais absolument pas cette terrible partie de l'Histoire avant de lire ce roman et j'ai trouvé ça révoltant…

Nous allons suivre Jonas un adolescent de 16 ans qui attend impatiemment sa remise en liberté après avoir été enlevé à sa mère lorsqu'il avait 10 ans.
Malheureusement un drame va se produire au sein du pensionnat dans lequel il est détenu et va le pousser à s'enfuir de celui-ci au plus vite.

C'est un roman très émouvant que nous livre l'autrice.
On parle ici de racisme, de maltraitance et d'agressions atroces.
On se prend d'affection pour ces jeunes qui désirent plus que tout retrouver leurs libertés et vivre en paix.

J'ai beaucoup aimé la plume poétique de l'autrice, le côté historique m'a beaucoup plu également mais ce que j'ai préféré c'est l'amitié qui fait partie intégrante de ce roman.

Un roman qui mérite d'être découvert.
Un hymne à la combativité.
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Ici, on touche à un sujet et à un univers très dur mais dont il est nécessaire de parler : Nathalie Bernard raconte ici le traumatisme vécu par de jeunes Autochtones à travers tout le Canada, et particulièrement au Québec. Ce calvaire, initialement présenté comme une intégration à la société canadienne, s'est malheureusement transformé en une désintégration tant sur le plan symbolique que concret : perte de la culture indienne, des rituels, des us et coutumes, même des liens familiaux. Les pensionnats, marqués par des abus sexuels ont également été le théâtre de maltraitances, de brimades, et de crimes, visant à "tuer l'indien à tout prix", selon les propos de l'auteure.

La plume est très douce et parle simplement mais sans tabou de ce sujet. J'ai trouvé cela très bien fait. le rythme est maintenu tout au long du récit, ce qui est très plaisant.

C'est un récit bouleversant, inspiré par les témoignages des survivants de ces pensionnats et cela se sent !
Les personnages sont bien écrits et attachants, ce qui rend la lecture plus poignante encore !


En somme, une bonne lecture, sur un sujet dur que je ne connaissais pas ! Une belle occasion pour se souvenir de ce passage de l'Histoire et de ces destins.
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Il y a le dedans, le pensionnat, les violences, les brimades, l'humiliation, l'incompréhension, la haine.

Il y a le dehors, la forêt, la liberté, la vie, le retour à la nature, l'amour.

Il y a l'enfant, l'Indien. Et celles et ceux qui veulent tuer l'enfant dans l'Indien.

Jonas a dû quitter sa mère et sa forêt, emmené de force, éloigné de tout ce(ux) qu'il aime, de tout ce qu'il est, pour ne plus être un sauvage. Car c'est effrayant, les sauvages. Ces moins que rien qui parlent une langue incompréhensible, qui croient aux Esprits quand d'autres croient en Dieu, qui vivent pour la nature et non pas contre elle... Il faut leur apprendre. Bien sûr. Leur laver la bouche au savon, leur donner des coups de fouet, les priver de repas. C'est pour leur bien. N'est-ce pas ?

Une fois n'est pas coutume, Nathalie Bernard nous emmène au Québec et nous fait toucher du doigt les violences qu'ont subi et que continuent de subir les populations autochtones et leurs descendant.e.s.

C'est dur, c'est fort, c'est glaçant, c'est essentiel ♥

C'est aussi un hymne à la nature, à la forêt, qui guérit, qui nourrit, qui respecte celui et celle qui la respectent... Et un roman qui nous rappelle tristement qu'encore, toujours, la première réaction face à la différence est au mieux le rejet, au pire la destruction. Comme si ce n'était pas des échanges et des rencontres que naissaient d'incroyables richesses.
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