Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions
Thierry Magnier pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique proposée par Babelio.
Sauvages, je l'avais repéré lors d'une formation sur les romans jeunesse. Les formateurs l'avaient lu et l'avaient beaucoup apprécié. Aussi, quand je l'ai vu dans la sélection pour les Masse Critique, je n'ai pas hésité longtemps avant de le cocher !
Sauvages m'a fait découvrir une petite partie de l'Histoire que je ne connaissais pas vraiment. J'en avais vaguement entendu parler lorsque j'ai eu entre les mains le livre d'
Elise Fontenaille,
Kill the Indian in the child, qui traite du même sujet, mais que je n'avais pas encore lu. Nous apprenons ici qu'à une certaine époque, et jusqu'à très récemment, au Canada, les enfants indiens étaient arrachés à leurs familles et placés dans des pensionnats qui avaient pour mission d'effacer toute trace de la culture indienne qu'ils pouvaient avoir en eux. En un mot, faire de ces enfants de bons chrétiens blancs, quand bien même ils ne l'étaient pas. Et pour ce faire, les moyens utilisés ne sont pas toujours tendres (certains sont même très violents!). Histoire relativement récente, disais-je, parce que le derneir pensionnat de ce genre a été fermé en seulement en 1996.
Nous suivons donc Jonas, 16 ans, qui a grandi dans un pensionnat de ce genre et qui s'est fogé une carapace pour survivre. Il n'a plus que deux mois à tenir et ensuite, il recouvrera la liberté. A travers ses yeux, nous découvrons la vie dans ce genre d'établissement. Nous la voyons rude, entre l'hiver très froid du Canada et les mauvais traitements infligés aux enfants par les éducateurs (un prêtre cruel et pervers, et des religieuses sans coeur). Nous ne pouvons qu'être révoltés face à certaines scènes décrites par Jonas. L'histoire est donc plutôt intéressante.
Je mets cependant un petit bémol. La majeure partie du roman se concentre sur les conditions de « détention » des enfants, sur tout ce qu'ils subissent. C'est intéressant, certes, mais j'ai trouvé qu'il ne s'y passait, finalement, pas grand-chose. Si ce n'est que nous voyons l'évolution de Jonas, docile au début, mais qui se révolte, petit à petit. En attendant, j'ai trouvé toute cette partie un peu lente. Dans les derniers chapitres, en revanche, tout s'accélère et le scénario nous tient davantage en haleine. J'aurai apprécié que Jonas se révolte plus rapidement.
Niveau écriture, j'ai trouvé que c'était bien écrit. Contrairement à d'autres romans jeunesse que j'ai lus, le style n'est pas si simple. L'auteur ne prend pas les enfants pour des imbéciles. Il y a du vocabulaire, des tournures de phrases plus complexes. Un lecteur adulte y trouve aisément son compte.
Pour conclure, c'est un très bon roman, qui nous instruit d'un sujet sensible qui mérite d'être connu. Et quand bien même j'ai trouvé que l'histoire était un peu lente, elle n'en est pas moins intéressante.