Le résumé fourni par l'éditeur est là hélas pour confirmer les buts d'entrisme poursuivis par les éditions 'Agone' (qui sur ce terrain n'en sont pas à leur coup d'essai) à travers cette publication dont on ne saurait que se réjouir... pour le reste. L'affirmation selon laquelle Berneri sut "comme peu d'autres concilier l'objectif de transformation révolutionnaire et le pragmatisme dans la recherche des alliances, y compris au-delà du mouvement anarchiste" est non seulement, du jus-de-chaussette idéologique mais c'est un mensonge par omission, éhonté. Tout comme il y eut en France, dans la Résistance, "celui qui croyait en dieu, et celui qui n'y croyait pas" : la LUTTE ANTIFASCISTE associa des personnes venues d'horizons fort divers, les amena à se côtoyer, et vit se créer plus d'une amitié à jamais. Mais POUR LE RESTE : Berneri était anarchiste... et rien d'autre. Et si tant est qu'il n'est pas question d'opposer un acte de foi à celui du milieu ici à la manoeuvre on peut au moins rappeler que ce fut précisément cela qui après la mort de Durruti lui valut de devenir le porte-parole de l'aile intransigeante là où pourtant les Espagnols ne manquaient pas d'hommes et de femmes de valeur...
A quoi on peut ajouter que sur le plan intellectuel : Berneri, formé à l'Université de Florence à l'école du grand historien Salvemini était très attaché à la confrontation des idées ; il était porteur aussi d'une vaste culture encyclopédique qui pouvait l'amener à des discussions avec des interlocuteurs de tout bord. Qui plus est et dans le cadre politique il ne désespérait pas de convaincre des personnes éloignées de l'anarchisme ou simplement de l'antifascisme ; et sa correspondance nous le montre en contact suivi avec des "interlocuteurs" parfois inattendus. Mais de là à en profiter pour placer le mot... ALLIANCES (dont c'est bien là, ce qui amène le milieu ici à la manoeuvre) c'est une malhonnêté que ne peuvent que dénoncer ceux et celles qui sont attachés à sa personne, à ses écrits et... à l'anarchisme.
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Si Mussolini n’avait pas existé, certainement l’histoire italienne actuelle n’aurait pas été la même. Mais elle n’aurait pas été très différente. Toute la situation italienne a porté à la dictature, a déterminé les différentes phases du fascisme. Croire que tout cela a été le produit de la volonté et de l’intelligence d’un homme est enfantin.