Je lis tous les livres ou presque que je trouve qui concerne
Marie-Antoinette. Je vous le dis de façon claire et précise : il est difficile de faire mieux pour moi que la biographie de
Stefan Zweig, qui a le mérite d'être une vraie biographie, qui ne considère pas
Marie-Antoinette comme une sainte, ou, au contraire, comme une sale garce cause de tous les malheurs de la France. Dire qu'il faut encore rappeler qu'une reine de France ne gouvernait pas !
Rose Bertin était la marchande de mode de
Marie-Antoinette, celle qui faisait la pluie et le beau temps sur la mode de la cour, la mode la plus extravagante et la plus couteuse. D'après
Rose Bertin, à un moment du règne de
Marie-Antoinette, celle-ci s'est tournée vers plus de simplicité. Il était trop tard, à la fois pour ceux qui lui reprochaient ses dépenses somptuaires, et pour ceux qui lui reprochaient de ne pas tenir son rang de reine.
Oui, dans ces quelques pages (une centaine en tout),
Rose Bertin prend la défense de la reine, de façon parfois maladroite - pour ne pas dire très souvent. Elle a été dans l'intimité de la reine, pas seulement de la reine mais aussi de plusieurs aristocrates qui, peu à peu, lui ont permis d'être recommandée à d'autres aristocrates, jusqu'à la reine.
Il est question de la joie du roi à la naissance de sa fille, puis de son fils. Il est question d'Elisabeth, soeur du roi, qui, d'après
Rose Bertin (il est peu de biographie sur Elisabeth) aurait aimé être religieuse, ce que son frère ne l'aurait pas autorisé à devenir (si vous voulez mon avis, que l'on ne me demande pas, c'est bien dommage). le coeur de ces mémoires, c'est l'affaire du collier, et la volonté de
Rose Bertin de démonter une à une les accusations dont
Marie-Antoinette fut victime. Montrer "la bonté du roi" et la "grandeur d'âme de la reine" pendant la période révolutionnaire est son deuxième objectif, retraçant les faits les plus marquants de cette période, la mort du premier Dauphin, la fuite à Varennes, qui, d'après
Rose Bertin, n'en était pas réellement une, le retour de la princesse de Lamballe et le propre départ de Rose - parce que
Marie-Antoinette voulait protéger ceux qui lui étaient proches. Oui, l'on pourrait dire que cela participe de la légende de
Marie-Antoinette, légende toujours entretenue de nos jours, comme le montre la récente exposition à la Conciergerie.