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Frédérique Bertrand (Autre)
EAN : 9791092353709
24 pages
Du Pourquoi Pas (05/04/2022)
4.57/5   21 notes
Résumé :
J’étais une peur bleue... On m’a connue citrouille, au détour des jardins. J’étais ce que j’étais, on s’en est désolé. Par bonheur, les grands seigneurs ont, pour nous, de plus jolis desseins !... Alors je préfère la fuite… Parce qu’au bout du conte, Tout au bout du conte, dans la vie en vrai, j’étais une peur bleue mais je serai l’horizon rouge.

Un texte qui dénonce la condition féminine dans les contes.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Colère et poésie se conjuguent dans ce petit livre d'art aux allures de manifeste. Car ces pages donnent une voix à celle qu'à la réflexion, on n'entend jamais : la fille du conte. Cible de toutes les injonctions, ballottée par les destins de seigneurs, enfermée dans une tour, un mur d'épines infranchissables ou un foyer qu'elle doit récurer à longueur de journée, elle subit, s'adapte de son mieux. On ignore tout de ses rêves, de ses frissons et de ses désirs.

Frédérique Bertrand met furieusement en forme et en couleurs la mue de la peur bleue à l'horizon rouge (extrait disponible via le lien ci-dessous). Thomas Scotto et elle imaginent la fuite, le costume qui tombe, la liberté retrouvée.

La forme poétique n'est peut-être pas la plus facile d'accès, j'ai dû relire le texte attentivement pour pleinement entrer dedans (en même temps c'est court !) et je n'ai pas encore tenté de le faire découvrir à mes moussaillons.

Mais à la relecture, j'ai aimé la subtilité avec laquelle le texte fait allusion aux contes de Perrault, Grimm et Andersen, mais aussi entre autres au mythe du péché originel. Et finalement, la poésie des mots et des illustrations m'a semblé percutante et intéressante. « Parce qu'au bout du conte, tout au bout du conte », il y a « la vie en vrai ». Qui sait combien ces récits ressassés par chaque génération au point de former une sorte de répertoire universel imprègnent notre vision des choses et du champ des possibles ? Alors donnons une épaisseur aux filles d'histoires (ce qui est génial avec les histoires, c'est que les possibilités sont sans limite) pour mieux repousser les confins de nos horizons.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Merci aux Editions du Pourquoi pas de m'avoir permis de découvrir ce charmant objet-livre que cet "Aux filles du conte" ! Papier épais, reliure cousue à la machine, quasi bichromie. Et texte en vers libres.

Un restait à vérifier si le contenu était à la hauteur.
La réécriture féministe des contes devient banale, le vers libre se démocratise... Pourtant le lecteur sent qu'il a entre les mains le résultat d'une collaboration et d'une réflexion poussée.
J'apprécie qu'un livre soit pensé dans son ensemble, que la forme et le fond font sens. C'est sans aucun doute le cas ici.

J'ai aimé que la princesse reprenne le contrôle de sa vie sans se montrer revancharde, les dessins parfois figuratifs, d'autres plus abstraits, la symbolique des couleurs utilisées et les allusions aux contes traditionnels, évidemment !
L'ensemble est très poétique. Une réussite.
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Les filles des contes ploient sous les attaques
acides
elles résistent
le petit pois devient poing
la lumière n'est pas loin des déchirures
ils te font croire que la vie se mesure à tes conquêtes
je crois qu'elle ne tient qu'à ton entêtement à rester libre
ne nous retournons pas sur les larmes
elles créent des mères
sous l'eau une vie riche se déploie
Libres

un petit bijou de résistance!
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Aux filles du conte

Voilà un manifeste poétique édité par les editions du pourquoi pas , écrit par Thomas Scotto accompagné par les illustrations de Frédérique Bertrand. C'est ici une lecture atypique que je propose, on s'éloigne un brin de la littérature jeunesse … Pourtant c'est bien cela le coeur de l'ouvrage.

Petite, les robes de princesses, les grands mariages et les châteaux ne m'intéressaient pas vraiment. Née un 8 mars, mes pensées naviguaient entre la Chine (Mulan), les bibliothèques majestueuses (Belle) ou encore l'Arabie (Aladdin). Je pense que j'admirai ces princesses qui s'imposent à contre-courant, celles qui font fi du carcan royal pour s'affranchir de leur titre en s'arrogeant la liberté de décider seules.

Ici, Thomas Scotto nous invite à questionner des évidences, évidences pour qui ? Pour tous les enfants à qui l'on a murmuré au creux de l'oreille que l'objectif d'une princesse était de vivre heureuse et surtout d'avoir beaucoup d'enfants. Aujourd'hui, les contes classiques interrogent, certains les analysent, les décortiquent … Nous continuons de les lire à nos enfants tout en espérant qu'ils auront développé suffisamment d'esprit critique. Pourtant, si nous transposons les contes à la vie réelle, les attendus royaux aux attendus sociétaux, les injonctions de réussites, parfois, la frontière est bien mince encore aujourd'hui.

Ce manifeste est donc une pépite engagée, un recueil indispensable pour accompagner la lecture des contes classiques. Pourquoi parle-t-on de filles ? Et non pas de femmes ? Et même s'il s'agit de « jeunes filles » comment définir leur âge ? La vérité c'est que l'âge n'est pas une donnée connue dans les histoires, en revanche les « missions » féminines sont celles d'adultes (et encore il y aurait matière à parloter). On se dit, finalement ça fait des décennies que les enfants entendent ces histoires et puis ils s'en sortent bien ! En êtes-vous certain ?

L'objet-livre est d'une qualité exquise, imprimé sur du papier Munken (sa réputation n'est plus à faire), une reliure Singer, et des illustrations qui rappellent le monde de l'enfance, avec des traits fuyants, du bleu pour commencer, du rouge pour terminer.
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Les contes regorgent de jeunes filles idéalisées par des auteurs masculins qui en faisaient des êtres fragiles à sauver, à protéger et à marier. Victimes d'un autre temps, elles sont à l'image d'une époque révolue qui ne laissait que peu de place aux femmes en dehors de la maison et de la vie maritale, comme si leur existence n'avait de valeur qu'au travers des hommes. Thomas Scotto se fait la voix de ces princesses de conte qui tendent à regagner leur liberté en défendant leurs intérêts et leur libre-arbitre.
Thomas Scotto donne la parole à une jeune fille, une fille de conte, afin qu'elle puisse défendre sa cause et montrer qu'elle vaut bien plus que la vie que les auteurs de conte lui ont donné. L'écriture en vers libres joue sur les références pour appuyer la manière dont les princesse sont traitées, guère plus précieuses qu'un joli meuble. Ainsi, Aux filles du conte prend la forme d'un manifeste féministe, dénonçant la condition des femmes au travers d'une écriture poétique et d'illustrations presque abstraites qui laissent place à l'imagination.
Si le texte est déjà une réussite, j'ai également été séduite par la forme de l'ouvrage, proche du pamphlet que l'on distribuerait dans les rues, un regroupement de feuilles en papier épais simplement reliés par un fil rouge cousu et laissé libre, sans attaches. Les illustrations de Frédérique Bertrand viennent répondre au texte avec lequel elles s'harmonisent. le tout forme un ouvrage unique à découvrir de toute urgence.
Lien : https://sirthisandladythat.c..
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critiques presse (1)
Ricochet
28 septembre 2022
On peut lire ce petit opus, hommage aux princesses de contes, victimes de l’imagination d’auteurs d’autrefois, en regard d’un autre album : La petite fille qui cueillait des histoires où les figurines rouges semées par l’illustratrice représentent les héroïnes des romans pour enfants bravant l’adversité, et souvent triomphant du mal.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Pourtant,
je n'ai pas demandé les serrures.
Je n'ai pas réclamé les portes interdites,
les tours vertigineuses, les balcons étroits, ni aucune chambre secrète.
Celles où l'on m'a si souvent parquée, pour mon bien.
Celles qui fabriquent toutes les curiosités dangereuses.
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Pourtant, page après page,
on m'a regardée pousser.
Bien à l'abri du vent, bien privée de soleil,
j'aurais pu me faner cent fois, cent nuits, cent ans.
Du coin de l'œil,
certains châteaux de verre font de si jolies prisons...

Seulement,
nourrie, logée, dansée,
on ne dit pas qu'on rêve à mieux.
On en finit par oublier que rien ne brille
à l'intérieur des grands salons.
Et face aux grognements du maître,
aux griffes à éviter,
on sait qu'il suffira de dire : "oui".
Oui à tout.
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Je n'ai pas souhaité être à genoux.
Les mains en serpillère et les reins épuisés.
Ni tutoyer le carrelage quand d'autres vouvoyaient la fête.
Qu'importe si, depuis la nuit des temps, faire voleter la poussière des maisons n'était qu'un espoir de bal.
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Demain, dans une demi-heure, de Thomas Scotto et Claire Gaudriot, À pas de loups Interprété par Marion le Gourrierec.
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