AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782092490440
64 pages
Nathan (03/06/2021)
3.98/5   66 notes
Résumé :
On doit savoir, madame. Quels organes ?... Tous ? Certains ? C'est à vous de choisir... Alban, le frère aîné d'Anouk, est en état de mort cérébrale après être tombé d'un toit. Les médecins ont besoin de savoir si la famille fait don de ses organes. Mais la mère d'Anouk et Alban n'est pas prête à faire ce choix. Anouk se lance dans la mission de convaincre sa mère en ravivant leurs souvenirs heureux. Le compte à rebours est lancé, pour la mémoire d'un frère.
Que lire après Quelques secondes encoreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
3,98

sur 66 notes
5
8 avis
4
9 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis
Voilà déjà un bon mois que j'ai lu ce petit roman (56 pages, collection "Court toujours"), et je m'aperçois que j'ai omis d'en écrire une critique. Il fait partie de la sélection finale de notre Prix Littéraire des Lycées Professionnels, et nous espérons (!) une rencontre entre l'auteur et les lycéens qui devront se prononcer pour élire un des quatre titres en lice. Une des rencontres a déjà été reportée pour des raisons sanitaires, mais essayons de garder un peu d'optimisme...
Une histoire bien triste que raconte ce roman, mais sans jamais tomber dans le pathos, au contraire, le message véhiculé est très positif : au-delà de la mort d'un proche, la vie peut continuer pour d'autres, grâce au don d'organes. En l'occurrence, le proche est le grand frère d'Anouk, en état de mort cérébrale après un accident de "parkour", cette discipline sportive qui comporte des sauts et acrobaties utilisant l'architecture urbaine. Anouk et sa mère sont auprès de lui, alors qu'il est maintenu en "vie" artificiellement, et que l'équipe médicale attend une décision cruciale : les parents vont-ils accepter le prélèvement d'organes qui permettrait à d'autres malades en attente de greffes de poursuivre leur vie ? Anouk sait ce qu'aurait souhaité Alban, mais la mère tergiverse, et le père est loin (mais présent par téléphone). Pendant quelques instants encore, dans cette chambre d'hôpital, chacun va se remémorer les bons moments passés ensemble, refaire le parcours (sans jeu de mots) de cette vie tragiquement écourtée. A l'évocation de certains souvenirs, on va sourire, parfois redécouvrir des fragments d'évènements oubliés. Mais le temps presse...
Le sujet est traité de façon très abordable, du point de vue de cette jeune fille de 16 ans qui tente d'infléchir la décision de sa mère, et qui m'a paru porter un bien lourd fardeau. le format très court demande de l'efficacité, et du coup cela nuit un peu au côté émotionnel que ce thème suscite forcément. Je me suis mise dans la peau de la maman, et j'ai regretté qu'elle ne s'exprime pas directement, on ne perçoit ses sentiments qu'à travers le prisme du ressenti d'Anouk. En tant que lecteur adulte, j'aurai préféré que le récit soit un peu plus développé, mais l'avantage de cette collection réside justement dans le fait qu'elle peut attirer des lecteurs occasionnels qu'un livre trop long aurait rebutés. Et pour ce qui préfèrent écouter les histoires que les lire, ou lire sur écran, les formats audio et numérique sont accessibles grâce à une appli, en scannant simplement la première page.

Les quelques retours d'élèves que j'ai eu pour l'instant ne sont pas très positifs, ils n'ont pas "accroché" au thème, peut-être est-il difficile pour eux d'imaginer qu'un jeune de leur âge puisse se retrouver à la place d'Alban ?

Commenter  J’apprécie          4414
J'avais beaucoup entendu parler de Thomas Scotto mais n'avais jamais eu l'occasion de le lire. Mon fils ayant la chance de le rencontrer la semaine prochaine à l'école, je me suis dit que c'était le moment de le découvrir moi aussi. Et j'ai trouvé à la bibliothèque municipale ce petit livre de 56 pages, dans le rayon ados.

Quelques secondes encore est vraiment à l'image de ce qu'il y de meilleur en littérature ado à mon sens : des personnages forts, des émotions puissantes, une belle écriture, un thème intelligent abordé sans tabou, et une petite dose d'espoir.

Thomas Scotto écrit de manière très poétique sur un thème violent puisqu'il est question, dans ce tout petit livre, de la mort annoncée d'un adolescent et du choix décisif qui revient à sa mère de donner ou non ses organes. La narratrice est la soeur de l'adolescent et c'est à la fois sa tristesse et sa vitalité qui transparaissent à chaque mot. C'est vraiment très puissant et très beau. Impossible de ne pas verser quelques larmes à la lecture de ce récit flamboyant.

Une très belle et forte lecture qui me donne envie de prolonger cette rencontre par la lecture d'autres oeuvres de Thomas Scotto.
Commenter  J’apprécie          253
Voilà un roman que j'ai mis un petit moment à attaquer (un an), non pas parce qu'il ne me tentait pas, mais parce que le thème m'avait l'air bouleversant, et que je préférais être dans le bon état d'esprit pour le commencer.

Comme tous les textes que j'ai pu lire dans la collection Court toujours, c'est un ouvrage qui se lit très vite, court, percutant..

Nous y suivons Anouk, dont le grand frère, Alban, est en état de mort cérébrale après une chute lors d'un exercice de Parkour. Elle est à l'hôpital, avec sa mère, aux côtés de son frère, et doit faire face aux questions des médecins sur un éventuel don d'organes : Qu'est ce qu'on donne ? Tout ?

Sa mère est murée dans le silence, en état de choc. Elle n'arrive pas à prendre une décision. Pourtant, Anouk en est sûre, elle et son frère en avaient discuté, il voulait donner ses organes. Reste à trouver comment percer le mur de sa mère…

***

Un texte poignant, qui parle de la perte, du choc, mais qui sait aussi se montrer positif, avec cette idée que le don d'organe permet de sauver des vies. Pour Anouk, faire revivre le souvenir de son frère en se remémorant les moments passés, donner ses organes, c'est aussi le moyen de continuer à le faire vivre.

De courts paragraphes, des mots choisis avec soin, qui interpellent, qui marquent. Un peu court peut-être (mais c'est le but de la collection !), mais tout de même efficace.

Encore une chouette lecture dans cette collection qui ne m'a pour l'instant pas déçue !
Commenter  J’apprécie          44
Alban est en mort cérébrale suite à un dramatique accident de parkour, cette activité sportive acrobatique qui consiste à franchir des obstacles urbains. Les médecins pressent la famille à prendre une décision concernant un don d'organes. Anouk, seize ans, veille sur son frère, couché sur son lit d'hôpital. Anouk veille sur sa mère et tente de la convaincre que son frère aurait voulu faire ce don, sauver des vies alors que la sienne ne peut plus l'être.

Quelques secondes encore est une nouvelle puissante qui aborde un sujet délicat avec pudeur et émotions. le texte est concis, les mots de Thomas Scotto vont directement à l'essentiel. Pas De place pour le superflu, les mots semblent avoir été pesés et choisis pour insister sur l'urgence d'une situation qui demande pourtant le temps de la réflexion. Pour sauver des vies il faut savoir faire taire ses émotions et ne pas réfléchir, simplement trouver la force de prononcer ce « oui » tant espéré.

La brutalité de la situation ressort au travers d'une écriture tranchante, presque agressive qui rappelle le Météore de Antoine Doyle cité en exergue. de la même manière, le lecteur est appelé à observer une scène de loin, une scène qui gagne en consistance au fil des pages, pour s'en approcher au plus prêt alors que l'on en apprend plus sur le personnage. Plus les détails viennent donner de l'épaisseur à la situation, au contexte, et plus l'émotion est forte, violente.

En tant que parent, je me suis immédiatement identifiée à cette mère qui doit prendre une décision capitale à un moment où son monde vient de s'écrouler. Je n'ai pu qu'imaginer la douleur et la puissance des émotions ressenties. Je me suis alors demandée comment accueillir la demande des médecins, comment réfléchir et prendre une décision alors que l'on a devant soi le corp sans vie de son enfant…

La force de l'écriture tient aussi dans le point de vue choisi pour mener la réflexion. Ici c'est la soeur qui porte à bout de bras le choix qu'elle tente d'orienter en se remémorant celui qu'était son frère. Au travers de ses souvenirs elle pousse sa mère a évoquer les siens espérant que cela l'aidera à accepter. L'émotion s'accroit et la décision m'a semblé plus difficile à prendre alors que le jeune homme devenait plus tangible, plus proche… me laissant sans voix lorsque le point final est venu annoncer une décision que je ne m'imagine pas capable de prendre. C'est très fort !
Lien : https://sirthisandladythat.c..
Commenter  J’apprécie          32
Alex victime d'une chute suite à la pratique du parkour urbain se trouve en état de mort cérébrale. Lui qui incarnait la joie de vivre laisse sa soeur Anouk (la narratrice) et ses parents dans une détresse abyssale. le père est en déplacement et non présent physiquement dans la chambre d'hôpital. Les médecins pressent la mère d'Alban : accepte-t-elle de donner les les organes de son fils ? Elle hésite, tergiverse. Quand "le temps presse" pour le corps médical, la mère effondrée voudrait garder encore un peu son fils qui semble simplement dormir.
La famille se remémore des souvenirs pour raviver la personnalité solaire d'Alban et se constituer une cuirasse pour affronter l'impossible deuil.
Un peu court pour un tel sujet mais c'est le format de la collection qui le veut. Cela permet d'aborder le sujet auprès de jeunes adolescents ou de lire ce texte en lecture publique.
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (1)
Liberation
10 janvier 2022
Dans un roman bouleversant, Thomas Scotto évoque la perte tragique d’un enfant.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Partout, les médecins sauvent ce qu'ils peuvent.
Et je suis sûre que maman pense le contraire, que le barrage qui retient sa colère contre le monde n'a pas plus d'épaisseur qu'un papier à cigarettes. Elle pourrait sortir en trombe, envahir le bâtiment par toutes les fissures de ses indignations, comme font les gens qu'on questionne pour un micro-trottoir. "Et vous trouvez ça normal, vous, que cet avion ne décolle pas, au prix que nous coûte le billet ?". Elle pourrait se saisir des instruments chirurgicaux, dire "Je m'en charge", "Je savais pour ses angines, pour la moindre fièvre, je m'en charge", "Une mère sait ce qu'il faut pour son fils"...
Commenter  J’apprécie          80
Il suffirait qu'elle dise "oui".
Son pouvoir est immense. Il tient en trois lettres...
Commenter  J’apprécie          30
On ne devrait pas pouvoir faire autrement. Si une vie en moins devient une vie en plus.
Commenter  J’apprécie          30
Le "bonheur", ça n'intéresse personne. Tout le monde le cherche, tout le monde l'attend, tout le monde le veut et tout le monde s'en fout. Tu as vu comme tout le monde s'en fout ? Moi la première. Dans ce que je regarde, dans ce que je lis ou ce que j'écoute : une vie délabrée aura toujours plus d'intérêt qu'une autre au septième ciel.
Commenter  J’apprécie          00
Ça demande un courage infini de faire croire qu'on peut tenir debout.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Thomas Scotto (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thomas Scotto
Demain, dans une demi-heure
Une histoire pour s'endormir et rêver de mondes secrets, inconnus ou désirés !
Demain, dans une demi-heure, de Thomas Scotto et Claire Gaudriot, À pas de loups Interprété par Marion le Gourrierec.
autres livres classés : Dons d'organesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (118) Voir plus



Quiz Voir plus

As-tu bien lu "Tu as perdu ta langue"?

Comment s'appellent le frère et la soeur?

Victor et Roxane
Romain et Roxane
Victor et Agathe
Romain et Agathe

6 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : Tu as perdu ta langue ? de Thomas ScottoCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..