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EAN : 9791090998278
408 pages
Les Editions du Citron bleu (02/09/2021)
3.33/5   6 notes
Résumé :
Dans une paisible résidence de Novi Sad, où la guerre du Kosovo a laissé de profondes séquelles, une curieuse malédiction entraîne une vague de suicides inquiétante... et suspecte.
Aux Tilleuls, c'est le choc après la découverte du corps sans vie de la jeune Snezana. Le mot qu'elle a laissé pour expliquer son geste invite à se remémorer la nuit du 24 mars 1999 et à se repentir. Mais pour les résidents, cette date n'évoque rien d'autre que celle du début de l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Les Tilleuls, c'est une résidence paisible de 16 appartements dans la belle ville de Novi Sad sur le Danube en Serbie, mais les faits qui s'y déroulent sont loin d'évoquer une tisane pour dormir.
Le commandant de police Pavel et son équipe de zélés fonctionnaires vont avoir fort à faire pour démêler un écheveau de fils où s'entremêlent des histoires de fantômes, des souvenirs 20 années auparavant de l'intervention militaire des troupes de l'OTAN dès le 24mars 1999 lors de la guerre du Kosovo, des histoires de voisinage et de vengeance tardive aussi.
L'intrigue nous met tout de suite devant le cadavre d'une suicidée bien mystérieuse et de ses dernières volontés et menaces à venir. Puis des meurtres en série se succèdent , certains maquillés en suicides, resserrant le noeud final jusqu'à la découverte de l'assassin et de ses motivations réelles.
L'attention du lecteur et ses capacités de déduction sont fortement mobilisées et j'aurais souhaité une page récapitulative de tous les noms de personnes occupantes des appartements avec leur famille pour ne pas m'y perdre car cela donne avec tous les protagonistes une cinquantaine de noms et prénoms à garder en mémoire.
Belle occasion de nous souvenir d'une guerre trop tôt oubliée et restée dramatique et injuste pour les civils bombardés et terrifiés par leurs alliés.
La lecture est agréable, le ton cherche du côté d'Agatha Christie dans le quasi huis-clos d'un immeuble, ou de Conan Doyle pour les enquêteurs prompts à se taquiner avec leurs raisonnements partagés en forme de boutades.
Bon polar dense et complexe avec, si l'on retourne en arrière, des petits indices à ne pas louper.
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Un grand merci à Babelio et aux éditions du Citron bleu pour m'avoir permis de découvrir « L'ombre des Tilleuls » d'Emmanuelle Bessot, dans le cadre d'une opération masse critique.
Cette lecture me laisse une impression mitigée : le contexte de ce roman policier, qui se déroule à Novi Sad, en Serbie, est singulier et émouvant, mais l'intrigue ne m'a pas convaincu.
La force de ce roman est l'évocation du bombardement de cette ville, au printemps 1999, par l'OTAN. Pour écrire mon propre roman, j'avais fait des recherches sur cette frappe de l'OTAN contre la Serbie de Milosevic et ses « dégâts collatéraux », pour justifier les remords d'un pilote de la coalition. Emmanuelle Bessot adopte, avec compassion, le point de vue des habitants de Novi Sad. Elle évoque avec justesse leur angoisse, la panique, la colère et l'incompréhension, alors que les bombardements commencent. 22 ans après, les personnages sont d'abord caractérisés par ce qu'ils faisaient alors, par leurs séquelles, leurs traumatismes, leurs souvenirs déformés et leurs rancunes.
Quelle bonne idée de bâtir sur ce passé trouble une intrigue qui débutait de manière captivante ! Même si la vengeance d'outre-tombe, promise dès les premières pages, me laissait sceptique, j'étais curieux de voir quel dénouement crédible l'auteur inventerait.
Malheureusement, Emmanuelle Bessot propose une intrigue inutilement compliquée, multiplie les rebondissements et les crimes. Les confusions d'identités trompent le lecteur (et je ne parle pas que des noms serbes), mais ne résisteraient pas à une mise en images. Les policiers qui mènent l'enquête semblent des anti-héros, toujours dépassés par les événements et pariant encore sur l'identité de l'assassin, quand celui-ci est dénoncé par un tiers.
Et à ce moment, le lecteur est aussi perdu qu'eux ! Bien que l'auteur propose une relation des faits avec différents points de vue, y compris celui du criminel, pour expliquer les raisons d'agir et essaimer les révélations, la résolution de l'énigme est trop tortueuse pour être convaincante.
Le style est fluide mais inégal : des sentiments bien traduits, des peintures de coucher de soleil lourdement poétiques et des métaphores maladroites. Il m'a manqué des descriptions de lieux, peut-être des ambiances et surtout des didascalies pour certains dialogues entre 4 ou 5 personnages.
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Ahahah ! Troisième titre d'Emmanuelle Bessot. Un polar, un vrai : Et c'est très drôle puisque j'écrivais à la suite de ma lecture de son deuxième roman, "Les liens décents" : « (...) chose remarquable : Emmanuelle réussit à mener des histoires finalement plutôt banales avec des personnages intègres tout en ménageant un bon suspens ! Eh bien ce n'est pas si courant dans les fictions de ne pas avoir recourt à la noirceur et à la manipulation pour maintenir la tension dramatique. Elle, elle y arrive et c'est à mettre à son actif. » Là, elle a mis le doigt dans le pot de confiture : il y a plein de morts toutes plus atroces les unes que les autres ! Mais c'est très réussi aussi. C'est ça le talent ! Et là encore il y a une partie didactique qui, cette fois, nous fait découvrir ce qu'a été l'offensive de l'OTAN sur la Serbie en 1999 pour les habitants de la deuxième ville du pays, Novi Sad, située au nord de Belgrade.
Une chose est sûre, j'espère bien qu'il y aura un 4e, puis un 5e, puis, etc. !
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J'ai déjà quitté. Quand on ne veut plus prendre le même chemin, quand la déception, la lassitude, quand la fadeur, quand ça devient beige et sans saveur, sans surprise.
Je suis du genre à aller au bout. Pour l'expérience, pour pouvoir être juge -impartiale. Mais il y a tant de choses à vivre, d'émotions à ressentir, d'autres pages à engloutir, que j'ai abandonné. Honteuse et déçue.
L'ombre des tilleuls, c'est mon mauvais date Tinder : une couverture qui en jette assez, une présentation curieuse et séductrice, de quoi titiller ce qu'il faut pour tenter. Et puis la vérité tranchante du réel...

Parfois, ça matche pas.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Zoran roulait sur le Danube au moment où les sirènes de Novi Sad avaient entamé leur sinistre mugissement, comme un appel à la terreur. Il se savait trop exposé et avait appuyé sur l'accélérateur. Il avait peut-être franchi la moitié du pont lorsque, alerté par un vrombissement de moteurs que sa radioà tue-tête ne couvrait pas tout à fait, il avait levé les yeux vers le ciel enténébré. Juste à temps pour repérer les lumières du jet au-dessus de la ligne d'horizon, trop tard pour espérer se sortir de là. Déjà l'éclair d'une bombe jaillissait des entrailles de l'avion et versait sur l'abîme.
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Avisant le petit oreiller décoratif qui traînait sur le fauteuil à l’entrée, l'ombre se décida à modifier son mode opératoire. Elle s’empara de l’arme improvisée et s’approcha à pas feutrés, le cœur battant à tout rompre.
Elle appliqua fortement le coussin sur le visage du vieil ivrogne et se sentit littéralement débordée d’une exaltation démesurée.
Elle n’avait ressenti cela, lors de ses précédents meurtres, que lorsqu'elle avait étranglé Rastko Veljović. Elle n’oublierait jamais l’émotion sublime qui l’avait submergée tandis qu’elle lui enserrait le cou entre l’étau de ses doigts, comprimant inéluctablement l’arrivée d’air vers les poumons. Elle avait plongé son regard étincelant d’une haine irraisonnée dans les yeux étonnés de sa victime, et les avait vus se voiler avant de se révulser. Alors, dans une dernière convulsion, la vie sous sa paume s’était échappée et l’ombre était restée là pendant presque une heure, aux côtés de la mort, sans bouger, juste pour la contempler et pour profiter encore de cette bouffée de toute puissance qui l’avait portée aux nues.
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L’homme émit un grognement qui n’avait rien d’un amical mot de bienvenue, mais consentit tout de même à leur ouvrir et les précéda dans le salon où il s’affala dans le sofa, traînant dans son sillage des relents envinés.
Pavel embrassa la pièce du regard. Quelques cadavres de bouteille se prélassaient sur un bar en bois de séquoia sculpté. Le commandant apprécia d’un œil connaisseur l’ouvrage qui avait dû connaître ses heures de gloire et compatit au sort du comptoir terni, émaillé de traces rondes sans doute laissées par des verres sales. Une armoire en contre-plaqué, borgne d’une porte, faisait de l’œil aux visiteurs. Tournant la tête vers la cuisine, il découvrit un évier encombré d’un tel monticule de vaisselle en absence qu’il ne devait certainement plus rester grand-chose de propre dans les placards. D'où il était, il ne pouvait pas voir l’état de la plaque de cuisson et s’en réjouit intérieurement.
En somme, le logement semblait dans le même état de délabrement que son locataire.
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Un instant, la voiture avait semblé comme indécise, puis elle avait commencé son immersion, happée par les flots qui l’attiraient mollement mais sûrement dans leurs rets. Bientôt, les blessures rouges des feux arrière disparurent tout à fait sous la surface. Il voulut pousser la portière mais en fut empêché par la pression de l’eau. Impossible également d’ouvrir la fenêtre. Il chercha quelque chose pour briser la vitre, mais ne trouva rien de suffisamment lourd. Le bain glacé qui lui pinçait déjà les chevilles montait rapidement tandis que le véhicule s’enfonçait toujours, inexorablement appelé vers les profondeurs par le poids du moteur à l’avant. Il savait qu’il ne pourrait dégager la portière que lorsque l’habitacle serait totalement noyé.
Et lui avec.
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