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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je voudrais commencer par remercier deux amis babéliotes de longue date, pratiquement les premiers depuis que je me suis aventurée sur ce site si dangereux pour moi, en ce sens que les tentations y sont bien trop nombreuses !
Le premier, c'est Yvan Fauth, alias Gruz ici, pour avoir créé et dirigé cette collection sur les cinq sens dont j'ai savouré chaque opus. Grâce à lui, mes yeux, mon nez, mes oreilles, ma peau et mes papilles se sont affûtés, j'ai découvert de nouveaux auteurs (dont j'ai lu des romans par la suite), et dans ce dernier recueil, j'ai dégusté, dans tous les sens du terme ! Yvan, entend les appels de tes fans, s'il te plaît concocte-nous encore un petit dernier avec le fameux sixième sens...
Le second, c'est Messire Godefroy, autrement dit Antyrya, qui suite à un pari sur le futur titre du présent ouvrage (pari que j'ai gagné) me l'a envoyé le jour même de sa parution. Merci à toi Anty, tu es un homme de parole et tu m'as fourni une de mes meilleurs lectures de vacances.

Bon, c'est très bien tout ça, mais quand est-ce qu'on entre dans le vif du sujet, c'est-à-dire ce que j'ai pensé de ces treize nouvelles centrées sur le goût ? Premier constat : il y en a vraiment pour tous les goûts, et à toutes les sauces dans ces presque 300 pages. du glauque, du terrifiant, du cynique, et même de l'humoristique, chacun y trouvera à boire et à manger.
Second constat : moi qui ne lisais pratiquement pas de nouvelles, excepté celles de Stephen King qui s'apparentent souvent à de courts romans, et bien j'y ai vraiment pris goût, au fur et à mesure de la parution de ces recueils, je les savoure de plus en plus. Elles concentrent les spécificités de chaque auteur, et sauf exception, ne me frustrent plus à cause de leur brièveté. Bien sûr, toutes ne m'ont pas rassasiée de la même façon, quelques-unes m'ont un peu laissée sur ma faim, mais dans l'ensemble je me suis sentie repue à la fin de mon repas, pardon, je voulais dire "de ma lecture".

Mais cessons là les métaphores gastronomiques, je crains de vous gaver !
J'évoquerai d'abord les nouvelles qui m'ont vraiment mis l'eau à la bouche (pardon !), à commencer par celle de Jérémy Fel : "Dans l'arène", dont j'ai d'ailleurs mis un certain temps à comprendre le titre. Elle se situe dans un futur qui pourrait être bientôt d'actualité, et met en scène une petite communauté familiale vivant dans les bâtiments d'une ancienne ferme. Tout est sec, plus rien ne pousse, le ciel est constamment voilé, on étouffe. Aux infos on voit des migrants se faire arrêter, la pollution atmosphérique bat des records, il n'y a presque plus d'eau, bref les curseurs d'aujourd'hui poussés un peu plus loin. Entre les épouses des deux frères qui vivent là, rien ne va plus. Bastien, le fils de Juliette et Olivier, a disparu, manifestement dénoncé pour avoir hébergé des réfugiés. Et Juliette soupçonne fortement Mathilde et Matthias, qui d'autre ? Il n'y a plus personne à des kilomètres à la ronde...Le repas d'anniversaire de Léa, fille de Mathilde et Matthias va précipiter les évènements.
J'ai adoré cette atmosphère angoissante, cette montée en puissance et la brusque révélation qui va complètement changer la perspective, un régal !

Parmi mes préférées également : "La visite" de Nicolas Beuglet, que j'ai trouvée particulièrement savoureuse de par son humour décalé et ses clins d'oeil aux adeptes du bio, du local et de la nourriture "saine". Aujourd'hui est un grand jour, car Gilles va faire la connaissance des parents de son amoureuse, Claire. Marlène et Pierre les accueillent chaleureusement, chez eux tout est beau, y compris Marlène, la très jeune maman de Claire. Pierre, le papa, manie l'humour au second degré, mais la bonne chère va vite détendre l'atmosphère. Attention à ne pas forcer sur le digestif quand même, c'est du costaud !

Dans un tout autre registre, on passe du rire (jaune) aux larmes salées : "Joé", de Christian Blanchard, qui met en abyme l'histoire de Lenny dans "Des souris et des hommes" de Steinbeck. Joé est un doux géant qui n'a qu'un rêve dans la vie, connaître le goût de la mer. Mais elle est loin la mer, et pour l'atteindre il faudra mener bien des combats... Une histoire très courte mais qui m'a beaucoup touchée, d'un auteur que je ne connaissais pas.

Ian Manook, lui je le connais déjà bien, et il ne m'a pas déçue avec "Feijoada" ! Si, vous savez, ce plat brésilien à base de haricots noirs et de toutes sortes de viande, les restes, les bas-morceaux, ce qu'on trouve quoi ! de l'humour très noir, qui rappelle les films de gansters des années soixante, genre "Les tontons flingueurs", un vocabulaire truculent-succulent, et une chute certes attendue mais vraiment bien dans le ton du thème. Excellent !

Et puis, un peu comme le dessert qui vient en apothéose du repas, il y a cette dernière nouvelle, plus longue, un petit polar à elle toute seule, "Scène de crime" de R. J. Ellory qu'on a toujours autant de plaisir à retrouver dans les recueils d'Yvan. Pas d'humour ici, on est sur les traces d'un tueur de jeunes femmes, l'enquêteur est sur les dents, les cadavres décapités et vidés commencent à s'accumuler dans une atmosphère quasi apocalyptique. Erikson, le policier chargé de l'enquête, va en faire une affaire personnelle... Une intrigue fouillée, dont les ressorts psychologiques vont vous retourner les tripes.

Voilà pour mon quinté de tête, mais parmi les autres récits, certains valent leur pesant de cacahuètes aussi. Prenons par exemple celle qui sert d'apéritif, "Le goût des autres", de Bernard Minier. Un check-point tenu par des américains dans le désert en Irak. Leila, muséologue, et son chauffeur Hassan se font arrêter pour un contrôle qui va se prolonger...Des relents de fantastique pour une nouvelle qui aurait gagné à être un peu plus développée, à mon avis.

A suivre, "Ripaille", d'Anouk Langaney, qui nous a concocté un menu très élaboré des apéritifs aux desserts. Une des convives nous fait part de ses réflexions sur les autres invités et la maîtresse de maison, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle a une drôle de vision des plaisirs, de la table mais pas que... C'est assez tordu, mais plaisant, sans plus.

Comme nous avions beaucoup mangé, la nouvelle suivante est tombée à point nommé : "Tous les régimes du monde" de Cédric Sire nous emmène dans le monde du mannequinat, où l'idéal de beauté consiste à faire une taille 32, obtenue en mangeant trois pommes par jour, et au prix de malaises répétés. L'émulation fait des ravages entre Laura et Giulia, mais leur compétition tournera au désastre pour toutes les deux. Un récit glaçant, car certains détails sonnent hélas très vrai.

Pour ne pas rendre ce billet trop indigeste, je ne détaillerai pas les autres nouvelles, bien qu'elles ne manquent pas d'intérêt non plus. Deux d'entre elles traitent du périlleux métier de goûteur, « Amertumes » de Pierre Bordage et « Le goûteur » de Jacques Expert, deux auteurs dont la réputation n'est plus à faire.
« Jalousies » de Sonia Delzongle joue sur le double sens du mot-titre, et évoque le triste sort d'une femme réduite au rôle de poulinière et de servante de son mari à qui elle concocte sans se rebeller de bons petits plats sans attendre la moindre reconnaissance. J'avoue préférer l'auteur quand elle écrit des romans, même si la nouvelle ne manque pas d'intérêt.

"Alfajores" de Nicolas Jaillet nous parle d'un employé de Huei, où l'on transforme de la camelote asiatique en souvenirs "made in France" à grand renfort d'autocollants censés faire authentique. Un jour Pascal "n'a plus le goût"... L'histoire qui m'a le moins marquée, d'ailleurs je ne m'en souvenais plus (j'ai lu le livre pendant mes vacances, il y a un mois !).

Et enfin il nous reste une petite dernière, pour la dent creuse dirons-nous : "Un père à la truffe", de Patricia Delahaie, auteure que je découvre et qui je trouve a parfaitement saisi le concept de "déguster le noir", j'ai beaucoup aimé cet histoire de père qui ressemble un peu à un ogre et qui va passer une journée singulière avec sa gamine de douze ans, qu'il n'a pas vue depuis longtemps. C'est original, et m'a donné envie de mieux connaître l'auteure.

Pour conclure ce looong billet, plus j'en ingurgite, plus je les aime, les nouvelles ! Et je ne peux que vous inviter à une petite dégustation entre initiés, avec des hôtes de marque qui vont vous recevoir aux petits oignons !





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Bonjour amis lecteurs,
Aujourd'hui je vous propose « Déguster le noir »sous la direction de Yvan Fauth . C'est le cinquième recueil collectif d'une collection incroyable sur les cinq sens. Des nouvelles très noires, originales, effrayantes, glaçantes, glauques, parfois émouvantes ou teintées d'humour noir se succèdent autour du goût. L'ensemble génère beaucoup d'émotions, diffuse des saveurs spéciales et dérangeantes dans une recette très réussie. J'ai tout particulièrement adoré “Scène de crime ” de R.J. Ellory , ma nouvelle préférée. Puis “Tous les régimes du monde” de Cédric Sire et “Jalousies” de Sonja Delzongle. le tout mérite une dégustation sans modération pour les amateurs du genre !
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Cinquième ouvrage collectif dont les titres sont inspirés par les cinq sens, on retrouve ici treize grands noms du roman noir qui nous régalent le temps de cette lecture !

Ce livre regroupant des nouvelles noires sur le thème du goût a été pour moi l'occasion de savourer la plume d'auteurs différents mais se rejoignant tous sur un point : avoir une imagination débordante aux multiples ingrédients !

Je tiens à féliciter Yvan Fauth pour avoir laissé cuisiner nos treize chefs qui nous ont réussi à concocter un repas aux petits oignons que je conseille vivement aux connaisseurs 😉.

Je tiens également à remercier les Éditions Belfond et Netgalley France pour ce florilège gustatif marquant et inoubliable 😉.
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Déguster le noir, sous la direction d'Yvan Fauth
Tout d'abord, je voudrais demander pardon. Pardon Yvan car j'ai pris mon temps à lire ce 5e recueil mais tout ce temps c'était pour mieux déguster le noir, je t'assure.
J'ai en effet pris mon temps pour savourer chacune de ces treize nouvelles.
Treize nouvelles d'auteurs de thrillers français plus ou moins connus, c'est aussi cela que j'ai apprécié ici.
Si Bernard Minier, Pierre Bordage ou encore Roger J Ellory sont des incontournables, Anouk Langaney, Patricia Delahaie ou même Nicolas Jaillet sont moins prisés du grand public. Et mêler tête d'affiche et écrivaines moins mis en lumière c'est une parfaite façon de nous les faire découvrir.
Tous, ici, quelque soit leur notoriété, nous proposent une exploration sensorielle autour du goût.
13 nouvelles qui nous arrivent comme ça :
Bernard Minier – le Goût Des Autres
Anouk Langaney – Ripaille
Cédric Sire – Tous Les Régimes du Monde :
Pierre Bordage – Amertumes
Christian Blanchard – Joé
Nicolas Jaillet – Alfajores
Jérémy Fel – Dans L'Arène
Sonja Delzongle – Jalousies
Nicolas Beuglet – La Visite
Patricia Delahaie – Un Père A La Truffe
Ian Manook – Feijoada
Jacques Expert – le Goûteur
R.J. Ellory – Scène de Crime
Mais je ne vous en dirais pas plus. A vous de savourer chacune d'elles.
Il y en a des sanglantes pour ne pas dire gore, il y en a qui peuvent vous dégoûter, vous provoquer la gerbe ou au contraire vous mettre en appétit.
Ce qui est certain c'est qu'elles sont toutes différentes, dans des genres différents, du polar, du noir, de l'anticipation, une dystopie, de la comédie …ou pas !
Chaque auteur s'est approprié le sujet proposé avec ses propres recettes du genre. Chacun y a mis sa patte, tous ont accommodé le sujet y ajoutant une pincé de talent. Ils nous ont mitonné un menu au petits oignons.
Bref il y en a pour tout le goût, toutes les appétences
5e et dernier volume d'une série de recueil autour des 5 sens Déguster le noir clôt magnifiquement cette aventure sensorielle unique. Moi je l'ai dévoré !
Alors…Laissez vous tenter par toutes les saveurs et les effluves du noir. Savourer le talent de chaqu'un-es auteur-es. Et délectez-vous de cette explosion de sensations.
Et n'oubliez-pas que les quatre premiers recueils, « Écouter le noir », « Regarder le noir », « Toucher le noir » et « Respirer le noir », sont tous disponibles en version poche, et en livre audio
Et je ne sais pas vous, mais moi, après avoir dégusté le noir, j'aurai bien aimé explorer mon 6e sens !
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Cinquième volume de la collection consacré aux cinq sens, ce recueil regroupe une nouvelle fois de grand nom du roman noir. J'en ai lu trois et je pense que c'est mon préféré pour l'instant.
Dédié au goût, ce dernier tome aborde de nombreux sujet. Les nouvelles sont prenantes et si beaucoup touchent au polar, quelques-unes abordent des sujets fantastiques ou d'anticipation. Les nouvelles sont vraiment réussies et si j'en préfère certaines (celles de Cédric Sire, Pierre Bordage, Christian Blanchard, Jérémy Fel ou R.J. Ellory). Il va de soi que j'ai quand même apprécié les autres. Je ressors de ce recueil rave de ma lecture. Félicitations à Yvan Fauth pour cette fin en apothéose d'une série de recueil originaux.
Je suis contente : il m'en reste deux à découvrir !
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« Déguster le noir » est une expérience sensorielle complète où toutes sortes de saveurs se mélangent. Un point commun les unit : la noirceur. Après « Écouter le noir », « Regarder le noir », « Toucher le noir » et « Respirer le noir », le 5e volet de cette collection explore le goût. Toujours sous la direction d'Yvan Fauth, treize auteurs déclinent ce sens, chacun à sa manière, dans des nouvelles surprenantes, inattendues et parfois sidérantes. Comme pour chaque recueil précédent, j'avais cherché ma propre définition du sujet. Déguster me renvoyait à la nourriture, au plaisir de savourer des mets délicieux en prenant son temps dans un restaurant trois étoiles : les saveurs des aliments, la composition des plats, la dextérité dans l'ajout des épices, la texture de la nourriture, l'aspect visuel dans mon assiette. Tous ces éléments contribuaient à l'idée que je me faisais du mot « Déguster ». Dans un contexte plus large, on peut aussi « Déguster le noir » à l'aveugle, dans l'obscurité comme dans ces restaurants à la mode, ou ne goûter que des aliments de couleur noire. Connaissant les quatre autres tomes, il me semblait évident que le panel d'auteurs choisis, Nicolas Beuglet, Christian Blanchard, Pierre Bordage, Patricia Delahaie, Sonja Delzongle, R.J Ellory, Jacques Expert, Jérémy Fel, Nicolas Jaillet, Anouk Langaney, Ian Manook, Bernard Minier et Cédric Sire n'allaient pas se contenter du classicisme de mes réflexions…

« Déguster le noir » est à mon avis le plus délicat de tous les sens sur lequel travailler. Comme pour la musique où il est très difficile de décrire les sons, il me semble ardu de représenter le goût avec des mots. Essayez de décrypter les saveurs d'un plat, vous verrez, ce n'est pas si facile ! Heureusement, nos auteurs ont bien plus d'imagination que moi. Chacune de leurs définitions est très personnelle…

Sous fond de révolution iranienne, « le goût des autres » de Bernard Minier décrypte les goûts des différents peuples. de quoi éveiller nos papilles…

Dans « Ripaille » de Anouk Langaney nous sommes invités à un menu complet en observant les invités qui y participent. Vous reprendrez bien un peu de dessert, non ? Au menu, fontaine de chocolat et son jardin des délices… Tout un programme !

« Tous les régimes du monde » va à contre-courant de tout ce que vous pouvez imaginer ! Un supplice de 90 jours où Cédric Sire nous donne la nausée…Lola, mannequin de profession, aime tellement l'avoine ! J'ai trouvé le ton de cette nouvelle très juste et l'idée de Cédric Sire très représentative de notre société. La fin est glaçante !

Sauriez-vous reconnaître 50 saveurs différentes dans un plat ? Non ? Vous êtes recalés ! Cette nouvelle de Pierre Bordage vous apportera quelques « Amertumes ». En 2079, « Notre pays, c'est la Terre. La France n'en est qu'une région. » Et cela peut devenir un problème pour certains…

« Joé » est une montagne de muscles et de chair. Son métier est de combattre dans des cages. Il a besoin d'argent pour un rêve simple, un rêve paisible et chaleureux : il manque à sa vie la connaissance d'un goût particulier. Christian Blanchard a créé une nouvelle à l'atmosphère de « La ligne verte » qui nous serre le coeur. Magnifique !

« Alfajores » est un reflet saisissant de la vie dans nos entreprises. Nicolas Jaillet nous emporte au coeur d'une entreprise qui n'a pas très bon goût… jusqu'au jour où un déjeuner familial révèle bien des secrets. L'agueusie peut se révéler de bien des manières…

Vous aimez le chocolat ? Imaginez que vous n'en avez pas mangé depuis des années…(spéciale dédicace à Monsieur Yvan : le chocolat, c'est la vie !) « Dans l'arène » est une nouvelle dystopique dans laquelle Jérémy Fel propose sa vision du futur. Glaçant et terriblement réaliste.

Jeanne a vécu une vie très différente de celle espérée, « une vie à l'attendre ». Pourtant issue d'une famille fortunée dont elle est l'unique héritière, elle a laissé son mari tout gérer. « Jalousies » est donc l'histoire de la vie de cette femme « aussi déformée et usée que celle d'une chienne reproductrice. » Sonja Delzongle offre ici un texte absolument bouleversant qui m'a remué les tripes et brisé le coeur. « Elle regarde désormais les gens vivre, elle qui a cessé. » Superbe !

Mangeons bio, mangeons naturel, mangeons local. Ça n'a l'air de rien, mais c'est si important dans la vie quotidienne. « La visite » raconte la rencontre de Gilles avec les parents de Claire. Nicolas Beuglet nous offre une nouvelle nature-peinture assez cocasse et un brin flippante !

Dans « Un père à la truffe », Patricia Delahaie nous présente une petite fille qui aime écouter aux portes et d'une rencontre au restaurant pour fêter des retrouvailles…

Le « Jeijoada » est une recette traditionnelle brésilienne faite sur une base de haricots noirs et de viande de porc. Ian Manook met en scène deux compères qui ont bien plaisir à se retrouver ! « Déguster le noir » prend tout son sens : oignons, ail, céleri, bouquet garni, seul, poivre, laissez mijoter deux heures !

« le goûteur » de Jacques Expert en a un peu ras le bol de son métier, du fameux « quart d'heure fatidique » d'attente, et du risque qu'il prend chaque fois qu'il mange quelque chose. Manger et survivre, deux notions si simples qui deviennent parfois antinomiques.

R.J Ellory est rompu à l'exercice de la nouvelle. Il a déjà participé à l'exploration de 3 autres sens. Dans « Scène de crime », nous sommes à San Francisco sous une chaleur écrasante en 1971. Plusieurs corps de jeunes filles sont retrouvés sans tête. L'inspecteur Erickson devient monomaniaque, sa vie entière tourne autour de ces affaires non résolues…

« Déguster le noir » se décline sous de multiples variations, chaque auteur s'étant réellement approprié le sujet. Les thématiques sont hétérogènes, ce qui permet au lecteur de plonger tête baissée dans chaque nouvelle et d'y découvrir une nouvelle histoire ET une nouvelle manière de raconter. Les contextes et ambiances sont variés et empêchent l'ennui, ce qui permet le déploiement d'un joli panel d'EmOtionS, chères au maître d'ouvrage. Outre la thématique, ce que j'aime particulièrement dans un recueil de nouvelles c'est de découvrir plusieurs styles d'écriture, parfois d'auteurs que je ne connais pas, et par ce biais « Déguster » un peu de leur moelle épinière, centre de leurs inspirations… leur voler cette petite chose magique qui leur permet de transmettre des émotions. À moins que cette capacité-là soit dissimulée ailleurs ? Dans le sang ? le coeur peut-être ? J'aurais tout le temps de chercher et de « Déguster le noir » lors de prochaines rencontres littéraires…

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Pour cet ultime voyage c'est le goût qui est mis à l'honneur. Treize auteurs ont répondu présents afin de sublimer le noir et faire frétiller nos papilles. Parmi eux, dix intègrent pour la première fois la redoutable black team d'Yvan Fauth.

Si la grande majorité des auteurs ne m'est pas inconnue, j'avoue que deux auteures du présent recueil sont des découvertes : Anouk Langaney et Patricia Delahaie.

Treize textes à dévorer ou à savourer, chauds ou froids, avec les doigts ou avec les couverts en argent de Mamie Germaine… Qu'importe du moment que vous vous régalez !

Le noir se décline à toutes les sauces sous les plumes acérées des auteurs, du policier au fantastique, en passant par la science-fiction.

C'est à Bernard Minier que revient l'honneur d'ouvrir les agapes avec une mise en bouche qui se déguste saignante. le titre annonce la couleur.

Suivra une première « auteure découverte » avec Anouk Langaney et son texte qui se déroule comme un menu de l'apéritif au pousse café. Un menu fort appétissant soit dit en passant.

Cédric Sire pointe du doigt les diktats du mannequinat avec une riposte pour le moins radicale.

Pierre Bordage opte pour l'anticipation, un domaine dans lequel il n'a plus rien à prouver, pour nous faire goûter à l'amertume de son intrigue.

Christian Blanchard revisite Des Souris Et Des Hommes de Steinbeck, avec un personnage tout en muscles mais pas très futé et son acolyte toujours à la recherche d'un bon plan pour aller de l'avant.

Avec Nicolas Jaillet le burn-out prend tout son sens.

Jérémy Fel nous offre une vision d'avenir bien sombre, sur fond de réchauffement climatique, de secrets de famille et de télé-réalité.

Sous la plume de Sonja Delzongle, un grand classique de la littérature policière, la jalousie, est sublimé pour notre plus grand plaisir pervers.

Nicolas Beuglet nous une ode très particulière au « fait maison » qui ne devrait pas vous laisser indifférent. À savourer le ventre vide de préférence…

Concernant la nouvelle de Patricia Delahaie, seconde « auteur découverte » du recueil, je dois être passé à côté de quelque chose. Elle m'a totalement laissé de marbre.

Ian Manook nous initie à la préparation d'une feijoada sur fond de retrouvailles entre deux vieux amis. Un régal pour le palais mais aussi pour les amoureux de la langue Molière et son argot. le titre du recueil prend tout son sens avec ce texte.

Jacques Expert donne la parole à un goûteur confronté à un chantage mortel, quelle que soit sa décision, le prix à payer sera énorme.

C'est R.J. Ellory, fidèle parmi les fidèles, puisque présent dans quatre de ces cinq recueils sensoriels, qui clôt ce festin. Et quelle fin de dégustation en apothéose !

Comme à l'accoutumée je vous livre mes notes sur 5 pour chacune des nouvelles du présent recueil, je rappelle que ces notations n'engagent que moi et sont le reflet de mon ressenti en fin de lecture :

B. Minier – le Goût Des Autres : 4
A. Langaney – Ripaille : 3
C. Sire – Tous Les Régimes du Monde : 5
P. Bordage – Amertumes : 5
C. Blanchard – Joé : 5
N. Jaillet – Alfajores : 4
J. Fel – Dans L'Arène : 5
S. Delzongle – Jalousies : 4
N. Beuglet – La Visite : 5
P. Delahaie – Un Père A La Truffe : 2
I. Manook – Feijoada : 5
J. Expert – le Goûteur : 4
R.J. Ellory – Scène de Crime : 5

En matière de lecture je ne suis pas un grand fan de la nouvelle – à moins qu'elles ne soient signées Stephen King –, force est de reconnaître qu'à travers ces cinq recueils, ce difficile exercice plumesque a retrouvé grâce à mes yeux.

Mes sincères félicitations à Yvan pour avoir mené à bien un projet qui lui tenait à coeur, un projet qui a réuni 47 auteurs (sauf erreur de ma part) et 58 textes qui ont fait la part belle au noir, le déclinant à toutes les sauces. Merci à tous ces auteurs qui ont rejoint le projet et nous ont régalé tout au long de ce voyage en cinq étapes.
Lien : https://amnezik666.blog/2023..
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Le patron Yvan Fauth a le plaisir de vous convier à déguster un repas d'exception dans son nouveau restaurant.
Aux fourneaux, 13 grands chefs du noir ont revêtu leur toque et tablier pour vous mitonner un dîner aux petits oignons.
Un menu savoureux que chaque chef a assaisonné à sa sauce. Une bonne dose d'imagination, un soupçon de cynisme, une grosse louche d'humour noir, une pincée de gore et un zeste d'horreur. Ajoutez une pointe d'angoisse et arroser le tout d'émotions. Laissez mijoter quelques minutes. C'est prêt !
Voilà 13 nouvelles qui ne manquent pas de sel !

En guise d'apéritif, Bernard Minier vous offre un Bloody Mary à sa façon.

Anouck Langaney s'est chargée des hors d'oeuvres pour vous mettre en appétit.

Patricia Delahaie vous a concocté une entrée à base de truffe.

Pour le plat principal vous avez du choix :

Christian Blanchard et Jérémy Fel revisitent des plats traditionnels, du classique à la dystopie.

Ian Manook vous sert une Feijoada épicée saupoudrée d'argot. La java des papilles !

Et le plat de résistance vous est proposé par R.J. Ellory. C'est en quelque sorte la surprise du chef.

Pierre Bordage et Jacques Expert, en bons gourmands, se sont occupés de goûter tous les mets. Ils ont donné leur feu vert.

Nicolas Beuglet vous sert les fromages. Tout est bio et local ! le conseil du chef, le parmesan. Perso, je ne suis pas très fromage, je vais donc passer mon tour.

On passe au succulent dessert, les alfajores, un dessert d'origine hispanique proposé par Nicolas Jaillet. Mais il aurait tout aussi bien pu s'occuper du barbecue.

On termine avec Sonja Delzongle et on déguste un café un peu trop corsé.

Ils ont pensé à tout ! Pour vous remettre de ce copieux repas et vous permettre de rentrer à nouveau dans vos jeans, Cédric Sire vous présente un programme de régime à faire pâlir Weight Watchers.

Vous prendrez bien un petit digestif pour faire passer tout ça ?

Pour un repas de cette qualité, avec des mets raffinés et délicats, l'addition est loin d'être salée. Vous en aurez pour votre argent. Vous sortirez de table repus, un peu écoeurés peut-être, mais satisfaits.

C'est délicieusement noir et à savourer sans modération. Je me suis régalée.

À table !!!
Je vous souhaite une bonne dégustation.
Lien : https://www.facebook.com/lec..
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On dit qu'il ne faut jamais être treize à table, que cela porte malheur. Pourtant autour du festin que nous propose treize auteurs, nous feront donc office du quatorzième convive car il s'agit bien là de déguster le noir comme jamais. Treize auteurs, treize nouvelles toutes plus succulentes les unes que les autres. Gastronomie et nouvelle riment enfin dans un ensemble savoureux. Comme toujours selon les préférences nous seront plus où moins touchés, piqués, passionnés par certaines plus que par d'autres. Pour ma part je vous propose de vous donner mon top trois de ces courtes histoires qui ont su me faire frissonner. En numéro trois je placerais : «  Amertumes » de Pierre Bordage. Une histoire de goûteur, une profession méconnue et oh combien risquée à tout point de vue. En numéro 2 :  « Joé » de Christian Blanchard. Un conte onirique qui n'est pas sans rappeler Des souris et des hommes de John Steinbeck. Un boxer, véritable colosse qui ne voulait rien d'autre que savoir quel goût à la me. Accompagné de son ami manager dans un road trip émouvant. Et pour finir mon numéro 1 pas tant pour son contenu que pour sa forme : « Feijoada » de Ian Manook. Un texte taillé au millimètre, il faut savoir que « Souvent l'Arménien est sanguin ». Quand un ancien taulard règle ses comptes autour d'une Feijoada légendaire ! On se délecte de la prose truculente et de l'argot revisité avec un humour noir à couper au couteau.
J'arrive un peu après la bataille puisque quatre recueils de nouvelles sont déjà parus avant celui-ci qui ont permis d'explorer les cinq sens. A travers la vision oh combien talentueuse d'auteurs triés sur le volet et représentant la crème de la crème dans le monde du roman noir, du polar et du thriller.
Laissez vous porter par cette sélection, vous ne risquez aucun surdosage. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Tout d'abord merci aux éditions belfond pour ce service-presse.
J'avais déjà lu tous les autres sens. Quel plaisir de pouvoir lire ce tome/partie 5 toujours sous la direction d'Yvan Fauth.
Tout commence par “Le goût des autres" de Bernard Minier, pour cette nouvelle, je, vous dirai simplement attention aux vampires !
J'ai bien aimé également “Amertumes" de Pierre Bordages. Un homme remarquable qui reconnait toutes les saveurs sauf peut-être bien celle de la mort !
Gros coup de coeur pour "Joe" de Christian Blanchard. Joé colosse au coeur pur qui fait des combats illicites à la recherche d'une saveur qu'il aimerait découvrir à bord d'un camping-car vers une certaine destination !
Cette nouvelle m'a énormément ému !
"Tous les régimes du monde" de Sire Cédric où il est question d'anorexie ⚠️ au mannequinat !Et enfin "Le goûteur" de Jacques Expert ou là le gouteur est épuisé par son métier.Je vous ai résumé les nouvelles que j'avais le plus appréciées, mais elles sont toutes très bien !Comme l'on dit, les goûts et les couleurs…Ce roman sur la dégustation est pour moi une réussite !
J'ai découvert de belles-plumes et retrouver d'autres plus familières.
Bravo aux auteurs pour ce très beau projet !
J'ai passé un excellent moment livresque !
Lien : https://www.instagram.com/le..
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