Voilà bien un court livre très intéressant.
Un échange entre un économiste et un prêtre. En fait ils reprennent un dialogue qu'ils ont eu au lendemain de la crise de 2008.
C'est un cri d'alarme sur l'évolution de notre société. le marché devrait être bien mieux "contenu" par les états.
Beaucoup de nuages noires sont notre ciel économique mondiale.
Mais les auteurs mettent aussi en avant la "force" de notre jeunesse.
Éclairant même sans véritable connaissance économique.
Commenter  J’apprécie         30
Ce qui manque, c'est le culte de l'intérêt général et l'équilibre des facteurs de production. Je pense qu'il a prévalu après la guerre. Il a disparu parce que la morphologie de la sphère marchande a donné l'impression qu'on pouvait assurer sa prospérité individuelle au détriment des autres.
Notre Etat-providence est devenu impayable, sauf à hypothéquer la prospérité des futures générations par une gigantesque dette publique. Là aussi, on trouvera des raisons objectives, comme le vieillissement de la population et la décroissance des gains de productivité. Il n'empêche : nous vivons à crédit sans plus être capables de tisser le filet de sécurité sociale qui évite la pauvreté à un nombre croissant. C’est pour cette raison qu'il ne faut pas minimiser les risques de radicalisation et d'extrémismes politiques. Les crises économiques entraînent des éruptions et les escalades politiques forment une lave qui ne refroidit jamais.
Faites attention aux parachutes dorés et autres privilèges de caste. Le peuple peut comprendre que vous êtes plus riches que lui, mais à une condition : c'est que, s'il entre en précarité, il vous sente solidaires.
Si l'économie de marché est l'ordre naturel, ou même la réalité absolue de nos communautés occidentale, elle ne sera pérenne qu'en étant sociale et redistributrice
Nous n'avons plus de frein naturel à la tentation de rapacité propre au capitalisme. Le milliardaire américain Warren Buffet - qui est un homme fort lucide - a déclaré un jour qu'il ne payait pas assez d'impôts. Plus tard, il a ajouté que la lutte des classes continue à exister, précisant cependant que ce sont les riches qui la gagnent en ce moment ... Et ça, c'est source de violences.