Ce livre m'a été envoyé gratuitement par l'éditeur et je tiens à commencer cette critique par le remercier. Coïncidence car l'auteur s'est fortement inspiré de faits historiques qu'il a retrouvé dans le service d'archives pour lequel je travaille. Aussi, avais-je déjà entendu prononcé en ces murs le prénom (enfin le surnom) de celle que l'on appelait Isabeau sans connaître son histoire et voilà que grâce à
Pierre Bianco, c'est chose faite et qui, plus est, de manière romancée, ce qui donne un peu plus de charme à ces tristes papiers conservés en ces locaux. En effet, l'histoire est loin d'être réjouissante mais elle n'en demeure pas moins extrêmement précieuse, d'une part puisqu'elle s'est déroulée à quelques kilomètres seulement de là où j'habite et d'autre part, parce qu'elle est extrêmement ancienne et qu'il nous en reste néanmoins trace, ce qui je trouve, est assez exceptionnel !
Élisabeth Féraud, bien que follement éprise du beau jeune homme qui la courtisa, Laurent Buès, ne se doutait pas qu'en acceptant sa demande en mariage, elle signait par la même occasion son acte de lent dépérissement qui la mena jusqu'à la folie et plus tard jusqu'à la mort. Ce n'est pas tant avec Laurent que la jeune fille fut malheureuse mais plutôt à cause de son ignoble beau-père avec qui elle cohabita toute sa vie. François Buès, le père de Laurent, qui avait la réputation d'être un sourcié (sorcier), était avant tout un homme fainéant, ayant dilapidé la fortune de son père et passant une grande partie de son temps à boire ou dans les cabarets et cela, même après son mariage et la naissance de ses cinq enfants (trois garçons et deux filles). Les deux aînés, passés la trentaine, avaient bien compris que la nature de leur père était foncièrement mauvaise et, alors que leurs soeurs étaient déjà parties loin du domicile paternel, s'en furent à leur tour. Aussi, il ne resta plus que le cadet des fils, Laurent dont l'histoire nous est narré ici. Bien qu'ayant fait un mariage qui aurait du être heureux puisqu'il s'agissait d'un mariage d'amour et non pas d'intérêts, le lecteur suit ici l'histoire dramatique et néanmoins véridique de ce jeune couple qui allait lentement se laisser entraîner à leur perte. La faute à qui ? Non pas au destin comme on pourrait le croire mais à celle de cet homme cruel qui s'appelait alors François Buès...
Si vous voulez en savoir plus, je ne peux que vivement vous recommander cette lecture et, pourquoi pas, même, faire un détour par les Archives départementales pour se plonger au coeur de l'Histoire ! Un récit d'archives admirablement bien romancé et un ouvrage à découvrir et à faire découvrir !