Avec son sens de l'humour que j'avais bien apprécié dans Livresque du large,
Jean-Marie Biette m'a embarqué cette fois encore dans un monde qu'il connaît à la perfection : celui de la voile et des voiliers.
J'ai donc appareillé pour ce polar rythmé par le commissaire Rochard, un fameux gastronome.
Tout débute, semble débuter parfaitement mais, déjà, le titre,
Mort à bout de course, ne laisse rien présager de bon. Pourtant, le jeune skipper, Erwan Sauzon, est en train de boucler en tête un tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, le Globe Race, un exploit, à 28 ans !
Au coucher du soleil, avant une dernière nuit de course, Erwan est filmé dans le cockpit de son bateau, Cap Green. Justement, durant cette nuit, Erwan reçoit la visite de quatre personnes : Jérôme Fouquet, son sponsor, le professeur Quentin, son médecin, Yan Sauzon, son père, et Gilles Mauric, ancien skipper, ami de son père.
J'apprends alors qu'Erwan a pris le départ de cette course malgré de gros problèmes de santé et que, s'il est parti quand même, son entourage l'a obligé à embarquer avec lui, Yves Mauric, un ami d'enfance, qui est le fils de Gilles. Bien sûr, tout cela dans le plus grand secret afin d'assister Erwan en cas de malaise, sans toucher à la navigation pour ne pas influer sur le sort de la course.
Tous les six, ils boivent le champagne, célébrant un peu à l'avance, une magnifique victoire… Aussitôt après le départ, non plus de quatre personnes mais de cinq, Erwan ne se sent pas bien, a envie de dormir, est en sueur, pris de vertige…
Quand Cap green coupe la ligne d'arrivée aux Sables-d'Olonne, Erwan n'est pas à la barre pour la photo, le voilier est en pilotage automatique. Immense stupéfaction : Erwan est mort,
Mort à bout de course !
Le décor très maritime de ce drame est planté. Débute alors l'enquête sur cette mort étrange que le professeur Quentin veut faire passer pour naturelle : rupture d'anévrisme ou malaise cardiaque, ce qui peut arriver à tout le monde, surtout après l'immense fatigue de la course en mer.
Aurore Quartier, la procureure et le commissaire Rochard sont là et tentent de se renseigner. Avec un humour bienvenu qui n'empêche pas précisions techniques et détails pratiques,
Jean-Marie Biette suit méticuleusement le commissaire Rochard et ceux qu'il rencontre, qu'il interroge.
De plus, l'auteur m'a emmené plusieurs fois en mer, ce qui est très dépaysant pour le terrien ardéchois que je suis, n'ayant accompli que quelques tentatives de navigation à bord d'un Optimist, sur un plan d'eau douce…
Cela ne m'a pas gêné d'embarquer sur des voiliers parés de la plus haute technologie et d'un confort incroyable, depuis la Vendée jusqu'au Morbihan et même en Méditerranée, au large de la Corse.
Que ce soit pour les repas que Rochard adore partager avec sa collègue, Nathalie Morin, ou même avec des personnes concernées par son enquête,
Jean-Marie Biette sait faire saliver son lecteur. D'escapades terrestres ou maritimes en séquences plus policières, l'auteur qui est journaliste à Ouest-France, m'a beaucoup intrigué, offert quelques fausses pistes et jamais lassé avec les termes techniques de navigation qui parleront davantage aux connaisseurs.
De révélations en confidences, l'enquête est bien menée.
Jean-Marie Biette que je remercie pour sa confiance, a bien su garder le cap, même s'il a tiré des bords pour passer les moments difficiles, avant d'arriver à la révélation finale que je vous souhaite de découvrir après ce bon bol d'air marin et plusieurs dégustations de BHT (Blanc, Huîtres et Thon rouge mi-cuit) dont raffole le commissaire Rochard, peut-être amoureux, mais que sa fille Éloïse attend dans la baie d'Ushuaia. Pour d'autres aventures ?
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