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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
BD. Bilal Enki, La Foire aux Immortels. 1980. Dargaud - Les Humanoïdes associés - Casterman Collection « Hiistoires Fantastiques ». 63 p. 5 étoiles.
J'ai dévoré ce livre en passant du temps sur chaque dessin, avant de tourner la page, pour en capter toutes les subtilités.
C'est un livre sur le karma : inutile d'y résister, surfer le. Qui mêle dans une trame les immortels (Horus, Bastet,…) et les hommes. Des Immortels dont le véhicule (une pyramide, qui en douterait ?) ont besoin de carburant pour décoller (j'adore).
Une saveur particulière 43 ans plus tard dans un monde ou l'oligarchie financière et l'extrême droite remontent en force au détriment de la démocratie.
D'ailleurs la couverture originale le montre bien : le héros en prend plein la vue physiquement et psychologiquement. Sa jambe droite a été coupée et remplacée, et le petit pansement sur son front…comme c'est mignon… 😊. le regard est au-delà de la compréhension des choses et le sourire de circonstance.
Rien d'humoristique sauf si on s'attarde sur les personnages secondaires, les figurants : l'homme de la rue, les tout petits monstres du décor, l'homme chauve au torse bleu qui sort du sol et qui apparaît à au moins 2 reprises yc sur la couverture (pourquoi ?) : toutes des « gueules »…!
Question : Pourquoi changer de couverture lors des rééditions ? Celle de la 1ère diffusion me paraît supérieure.
Bilal est l'un des créateurs qui m'a le plus plu dans le domaine de la SF.



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Depuis le temps qu'on me vante les mérites de cette BD, je comprends désormais pourquoi !

Publiée en 1980, elle est d'autant plus fascinante que l'on se retrouve à Paris, après 2 guerres nucléaires, en mars 2023. Aujourd'hui ! le héros, Alcide Nikopol revient en France après 30 ans, et découvre son nouvel univers, exactement comme le lecteur. L'immersion est parfaite.

En plus, cette BD n'a pas pris une ride, ni la narration, ni l'intrigue avec Dictature et vengeance, ni le Paris post-apocalyptique et encore moins les dessins et les couleurs qui sont époustouflants.

Bref, je suis conquise.
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Cette BD est un véritable coup de coeur :
Tout d'abord les dessins ou plutôt les oeuvres d'art... On dirait qu'ils s'animent devant vous.
Ensuite le thème : Écrit en 1980, c' est une BD d'anticipation, qui se passe en 2023.
Est-ce que Mr Bilal à un don de prémonition ?
J'ai adoré cette BD qui avec un peu de fantasy parle de choses très actuel (guerre électoral, division de classe en zone urbaine, restriction de gazole...)
Je n'ai pas pu m'empêcher de faire des rapprochements avec ce qui se passe actuellement.
Si vous aimez la lecture, l'art, la BD celui-ci est fait pour vous.
J'ai hâte de lire les autres tomes.
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Relire la foire aux immortels 43 ans après sa première édition et aimer de nouveau se perdre dans cette histoire où le monde imaginé par Enki Bilal pour 2023 n'est, heureusement, pas celui que nous connaissons.
Mais la soif d'éternité, la vanité des hommes, le fascisme grandissant dans beaucoup de nos pays, n'est peut être pas si éloigné que cela.
Ce livre restera toutefois immortel, lui. Par ses dessins, par son ambiance, par son histoire et ce fut un bonheur de me replonger dans cette trilogie par une sombre et grise journée de janvier 2023.
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Je découvre enfin Enki Bilal avec La Trilogie Nikopol. Depuis toujours fascinée par ses dessins, je possède une de ses oeuvres en reproduction, qui occupe un des murs de ma chambre en excellente compagnie.
Enki Bilal, je l'aimais sans l'avoir lu.

C'est avec curiosité que j'ai entrepris ma lecture avec La Trilogie Nikopol, Tome 1 : La Foire aux Immortels. Peu encline habituellement à la Science Fiction, j'espérais apprécier jusqu'au bout les talents de l'artiste.

Cet opus du neuvième art est considéré comme un chef d'oeuvre d'anticipation politique et social, à juste titre.
Dans un monde dystopique, où la ville de Paris est divisée en deux arrondissements fortement déséquilibrés, règne en son centre une classe dirigeante totalitaire encerclée par un univers à la fois fantasque et redoutable dont l'horizon se propage à perte de vue. Une mascarade fourmillante dans laquelle aventuriers en tout genre vont se partager les bulles.

Enki Bilal s'amuse avec clairvoyance. À coup de traits noirs, et couleurs vives, il dénonce le non-sens dans l'absurdité humaine âpre à la domination. Non sans fantaisie, Bilal enrichi son scénario en incorporant multiples divinités obsédées par le pouvoir. L'auteur cultive ainsi une concurrence bouillonnante pour l'accès à la couronne.

« L'immortalité est une forme de dictature de la vie sur la mort. Etant dictateur et en vie, il ne me reste plus qu'à devenir immortel.
Et je le deviendrai, dussé-je en mourir. »

Spectacle original dans lequel Bilal invente l'espoir d'une vie nouvelle. Ces livres sont souvent considérés comme étant noirs. Je ne pense pas que l'univers de Bilal soit sombre. C'est avec une grande lucidité qu'il exprime un violent désir de reconstruction, et non de cataclysme.

La foire aux immortels est un joyau imaginatif, dans lequel vont se marier des sujets forts tels que la technologie, l'économie, la religion et la politique. Parmi les thèmes abordés, le sexisme y occupe une place de choix, Bilal dénonçant une société patriarcale dictatoriale dans laquelle les femmes sont cachées et séquestrées dans le but de reproduire. Une fois encore, l'auteur affiche une forte ambition de renouvellement et d'émancipation.
C'est brillant.

« Tu as sans doute remarqué l'absence de femmes dans ce carnaval grouillant...
La plupart en âge de reproduire est affectée d'office dans le centre de natalité Saint-Sauveur, une espèce de gigantesque clinique souterraine, sinistrement aseptisée, aux cadences scientifiquement accélérées...
La programmation doit prévoir quelque chose comme quatre-vingt pour cent d'enfants mâles... Tous destinés aux armées gouvernementales.
Ta race est d'une stupidité rare et d'un sexisme affligeant. »

Visuellement puissants, les dessins sont hypnotisants et les textes, remarquablement écrits, sont ingénieux. J'ai particulièrement aimé les coupures de presse qui jalonnent les planches avec humour et discernement.

L'excentricité et la diversité des protagonistes sont remarquables. J'ai été conquise par Horus, Dieu des cieux, à tête de faucon sur un corps d'homme ainsi que son rival Anubis dont la tête représente un chacal. Irrésistiblement envoûtants.
Parmi les personnages les plus ubuesques, j'ai adoré Gogol le chat télépathe et les anges grisâtres et dodus tourbillonnant autour de sa Sainteté le Pape. Réjouissant !

Les bulles dont l'écriture est très serrée m'auront pris quelques pages avant de m'adapter. J'ai pour habitude de lire des Bandes dessinées plus aériennes avec beaucoup moins de paroles.
Nikopol est un livre bavard ! Ça jacasse dans tous les sens, même à l'envers et parfois en cercle, si si…

Je termine ma critique en mentionnant Baudelaire dont les vers disséminés dans la bouche d'Alcide Nikopol m'auront fait rêver encore un peu plus. À travers ces poèmes, Enki Bilal aborde avec beaucoup de finesse l'absence, le temps et la mémoire.
D'une beauté lyrique et sensible.

« Il me semble parfois que mon sang coule à flots,
Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots,
Je l'entends bien qui coule avec un long murmure,
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure... »

La foire aux immortels, grand classique indéniablement réussi, mérite son succès.


Lu en mai 2021
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Dystopie bien sinistre. Magnifique dessin ô combien flippant de Bilal. Chaque détail vaut le coup de s'y arrêter et les plans d'ensembles sont superbes.
Ca se passe en 2023.... le fascisme est au pouvoir et des extraterrestres menaçants de tout poil sont là !
Un livre qu'il est aussi difficile de commencer (le dessin de la couverture est glaçant) que de lâcher (le scénario est très bon).Cette sombre histoire de contrôle mental et de guerre de pouvoir sur fond de société inégalitaire ne manque pas de touches d'humour.



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Allez savoir pourquoi, il y a des BD comme ça, des classiques qu'on est certain d'aimer, qui sont encensés par des personnes partageant les mêmes centres d'intérêt... Et pourtant, rien à faire, on les boude, on les repousse, on passe à côté...

Jusqu'au jour... Où enfin, c'est parti, par le plus grand des hasards, le livre nous choisit et décide de nous lire autant que nous allons le lire...

Avec La Foire aux Immortels, Enki Bilal signe un chef-d'oeuvre de la BD de science-fiction, où l'imaginaire, la mythologie, la politique, la technologie et la société se fracassent les uns dans les autres pour aboutir à un univers aussi absurde que réaliste, aussi glauque que fascinant.

Le trait de Bilal est à tomber, on sent l'influence de Moebius mais passé à la moulinette du sale, du mal rasé, d'un certain esprit punk.

Mais ce n'est pas non plus du Cyberpunk, ou alors il faudrait imaginer un Tardi Cyberpunk. La Foire aux Immortels est un monument qui a inspiré tellement d'artistes du monde entier (de Tsutomu Nihei à Jean-Pierre Jeunet) qu'on a l'impression de boire à la fontaine de jouvence à la lecture de ce titre publié aux Humanoïdes Associés.

Le tragique et l'humour s'imbriquent naturellement tout au long de cet étrange récit où des dieux sont en panne de carburant et des hommes en panne d'humanité.

Du grand art !
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Jamais je n𠆚vais ouvert de BD de Bilal, pour moi c’était la BD intello pour bobo....
Au fond de moi je savais que je passais à côté de quelque chose ... j𠆚i donc attaqué la foire aux immortels avec ces à priori...
le premier contact graphique est assez
choquant : c𠆞st volontairement laid, dégoulinant et beau à la fois ....
L’histoire paraît au départ délirante mais en fait elle se structure vite et devient passionnante...
L𠆞nsemble est une œuvre à part, très belle et puissante . C𠆞st un monde très dépaysant/déjanté avec ses codes graphiques et narratifs .
J𠆚i vraiment apprécié la lecture , c𠆞st une bd finalement très accessible.
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J'ai découvert cette bande dessinée à sa sortie en 1980, il n'était alors pas question de trilogie, et les oeuvres d'Enki Bilal que je connaissais étaient toutes des collaborations avec Pierre Christin. Pour moi, c'était la découverte d'Enki Bilal en tant que scénariste, et autant dire, ce fut une révélation. Cela reste encore aujourd'hui mon album préféré de Bilal. Un choc !
Son graphisme, assez sombre à l'époque, encore chargé de traits noirs (son style deviendra plus peint par la suite) s'accorde avec l'ambiance dystopique. Son travail minutieux et si personnel fait des merveilles, certaines illustrations sont à savourer. L'univers qu'il met en place dans cette histoire est bourré d'inventions, jusque dans le moindre détail, quant à la dystopie, elle est aussi très imaginative, très riche, dans tous les domaines, religieux, social, politique, économique, technologique… C'est parfois traité avec humour (le pape, les Dieux égyptiens), mais très noir et très désabusé, il s'en dégage une certaine poésie morbide, il cite Baudelaire, mais on est plus proche De Lautréamont.
Je me souviens que cette bande dessinée s'est très vite imposée comme un grand classique, il n'y a là rien d'usurpé, c'est sa place.
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La Foire aux Immortels est un chef d'oeuvre.
Rarement avant sa publication on avait pu lire une BD dans laquelle les différentes histoires, les différentes ambitions des différents personnages, les différents niveaux de lecture se croisent et recroisent. Dans un récit finalement court si l'on songe à tout ce qu'il contient.
Bilal sort de sa chrysalide et s'impose immédiatement comme un auteur avec lequel il faut compter. Parce qu'il fait la meilleure SF, celle qui nous parle aussi de l'époque contemporaine. Parce qu'il est visionnaire, juste en accentuant et extrapolant les travers qu'il pointe du doigt.
Et ces idées parsemées tout au long de l'histoire. Par exemple, les maquillages qui accentuent l'aspect décadent de cette société néo-fasciste... mais qui se poursuivent après la révolution de velours, seules les couleurs ont changées. Et cette idée que les lendemains de révolution ne chantent pas, que la complexité des problèmes à affronter s'impose immédiatement aux nouveaux dirigeants.
Il y a aussi le clivage entre les cercles de pouvoir et le peuple, rarement montrés avec autant d'acuité dans la BD, y compris via l'orthographe des journaux non officiels et la langue dégradée des couches populaires.
Belle invention aussi (dans le monde de la BD) : l'histoire est soulignée, complétée par les revues de presse, soulignant encore la multiplicité de points de vue.
Et puis les dieux égyptiens : ce n'est pas l'idée, c'est son exploitation qui est une source de perpétuelles surprises. Ils ne sont pas une entité univoque ni un magma confus : chacun a son propre agenda dans la politique interne au groupe des dieux, cela interfère dans la politique locale terrienne. Ils ne sont pas omnipotents : immortels certes, mais ils ont besoin d'un vaisseau spacial et de carburant. Et il se fichent des petits problèmes des humains, ils repartent une fois leurs besoins satisfaits.
Et puis la jambe d'acier, qui redevient une enclume handicapante quand la force qui la muait s'en est allée.
Et puis, et puis...
Pour finir, une petite mise au point : La Foire aux Immortels n'est pas le début d'une trilogie. En tous cas ça n'a pas été pensé comme cela. C'est une histoire complète, qui se termine dans les Fleurs du Mal. Plus tard, bien plus tard, Bilal a ajouté une suite.
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