Fils de l'illustre savant François Vigier,
Lucien apparaît dominé par la personnalité de son père et peine à obtenir le soutien de celui-ci dans la carrière théâtrale à laquelle il aspire. Au début du roman, est révélée la nature de la relation que
Lucien entretient avec Lovell, un artiste anglais dont le personnage semble inspiré par celui d'
Oscar Wilde (
Lucien fait lui-même penser à Bosie). La crise qui se développe après la découverte de l'homosexualité de
Lucien constitue le fil directeur du roman. Les péripéties qui se développe ainsi se résolvent finalement en Italie (ici, on pense à Forster), d'une manière positive, après que, notamment,
Lucien a survécu à deux épisodes suicidaires.
L'ensemble de cette histoire paraît parfois naïf et pétri de certains poncifs, mais peut aussi se lire avec curiosité. Ce livre s'est trouvé largement diffusé et a rencontré un assez grand écho.
Proust connaissait son auteur, dont il n'a cependant pas apprécié cette production : "le livre le plus imbécile que j'aie jamais lu". Dernier élément qui peut intéresser dans ce texte, à une époque où ce n'est souvent pas le cas, il donne une image de l'homosexualité qui n'est pas si négative et laisse place à des arguments qui ne lui sont pas défavorables. Ainsi, tandis que son père lui propose de l'aider à se guérir de ses goûts, on voit
Lucien avancer :
"Et si je ne veux pas guérir !... Si je pense que j'ai le droit, étant donné ce que je connais de moi, d'être le moins malheureux possible ? Après tout, je m'appartiens !..."