En s'appuyant sur les textes de plusieurs grands intellectuels et écrivains du 20ème siècle,
Jean Birnbaum démontre que faire preuve de nuance, n'est pas une faiblesse. Au contraire, il faut du courage pour émettre une opinion nuancée, dans le respect d'autrui, d'admettre que l'on s'est trompé, même s'il faut pour cela renier ses propres convictions, dire les choses avec empathie, parfois avec humour, sans se soucier qu'elle fasse le jeu d'un opposant, reconnaître que celui-ci peut avoir raison. C'est la radicalisation de la parole sur les réseaux sociaux, dans les médias, dans le débat politique ou l'invective, l'affirmation, ont remplacé l'échange d'idées constructif, qui l'ont amené à écrire ce livre.
le premier de ceux qu'il nomme les « héros de l'incertitude », c'est
Albert Camus, communiste pour avoir connu la misère, qui dénonce le régime stalinien, alors qu'en France les milieux communistes avec
Jean Paul Sartre en tête soutiennent encore la politique de l'URSS.
Raymond Aron jeune pacifiste, dans les années 30 découvre la tournure que prend la politique d'Hitler, ralliera très tôt
De Gaulle, et sera également dans le premier à dénoncer le goulag.
Georges Bernanos, catholique, royaliste, dénonce, dans les « Grands cimetières sous la lune », au mépris de ses convictions, les atrocités commises par les franquistes, ainsi que le silence et la complaisance de l'église chrétienne et de la droite française à l'égard de Franco. Les parcours et les prises de positions de
Georges Orwell, de
Hannah Arendt, de la résistante
Germaine Tillion, de
Roland Barthes complètent ce tableau des chantres de la nuance, qui ont toujours préservé une discussion constructive en opposition à la haine par la paro
le. Construit essentiellement sur des citations ce livre est une vraie bouffée d'air, il conduit à prendre du recul par rapport au brouhaha de notre époque.