Max n'aime pas lire

Comme son titre l'indique, "Max n'aime pas lire", Dominique de Saint Mars aborde le thème de la lecture, d'aimer lire ou non, des difficultés qu'un jeune lecteur peut rencontrer en ouvrant un livre : des mots compliqués, des phrases trop longues, une histoire qui plaît moyennement, des difficultés de concentration ou d'attention, etc.

C'est par le biais de Max qu'elle en parle, ce dernier ayant un désintérêt pour les livres, préférant les robots, regarder la télé ou encore jouer au foot avec ses copains. On se rendra vite compte que ce désintérêt n'est pas vide de sens, puisqu'il a en fait des difficultés à apprendre à lire, à associer les syllabes entre elles et qu'il perd finalement et rapidement le sens des phrases. Cette petite histoire montrera à Max qu'en faisant des efforts, qu'en persévérant, qu'en ayant un minimum d'intérêt et d'entrain à ce qu'on fait, on peut toujours y arriver, à notre rythme.

Bon... bon bon bon... L'idée de base n'est pas mauvaise, la morale de l'histoire non plus mais je trouve que l'ensemble est traité maladroitement. D'abord, pour commencer, ce n'est pas parce qu'un enfant a des difficultés à apprendre que forcément il n'aime pas lire. Ce n'est pas parce qu'il n'aime pas lire le livre imposé en classe qu'il n'aime pas lire tout court. Pour ces deux points, j'en sais quelque chose, y a qu'à demander à mon aîné (multidys) s'il n'aime pas lire malgré tout...

Ensuite, c'est bien beau de faire la morale à Max, encore faudrait-il lui montrer l'exemple. Quand sa mère lui dit qu'elle, elle adorait lire quand elle est petite parce que c'était important pour l'école, on comprend très bien le sous-entendu, à savoir qu'on n'a plus besoin de lire quand on est adulte, on comprend très bien qu'elle ne lit pas elle non plus. Et de son père, on en parle ? Assis confortablement dans son canapé à lire son journal (pas du tout cliché !), le seul livre auquel il s'intéresse dans cette histoire, c'est un livre de foot (pas du tout cliché là non plus !).

Bref, ce n'est pas le meilleur tome de la collection, à mon humble avis. Publié pour la première fois en 1992, il a certainement très mal vieilli... J'ai pu constater un sacré décalage entre les convictions d'il y a 30 ans et celles d'aujourd'hui, et cela se ressent dans la façon dont on aborde les difficultés d'apprentissage des enfants.

En dehors de ça, comme d'habitude quand le sujet n'est pas trop grave ou plus difficile à aborder, Dominique de Saint Mars use d'humour et de petites tacles pas méchantes. La lecture est toujours aussi rapide et facile. Elle pourrait juste être un peu plus efficace si elle était remise au goût du jour.

La collection des "Max et Lili" fait parti des incontournables à offrir aux plus jeunes. le format assez petit, la couverture épaisse et le fait qu'il y a plus d'images que de textes facilite l'accès à la lecture. En plus Dominique de Saint Mars choisit toujours des sujets qui peuvent concernés les lecteurs comme le refus de se laver, le fait de tout vouloir tout de suite, l'argent de poche, la bagarre dans la cours... Ce tome n'échappe pas à la règle puisque Max déteste lire et préfère regarder la télévision ou jouer avec ces copains. Lire lui demande de ce concentrer, de comprendre, de se souvenir et d'être patient et cela en fait des aptitudes à avoir. Est-ce impossible à développer surtout en période de croissance? C'est une question de volonté et de choisir aussi ce qui est plus facile. Sans surprise, en voyant sa soeur Lili passionné par une histoire, il se laisse convaincre. Est-ce très fidèle à la réalité? Il a peu de chance quand même. Il est dommage que les parents ne soient pas représentés en train de lire à part le père qui regarde un livre d'images sur des compétitions de football. C'est un peu cliché. Et la mère qui dit : "Mais c'est agréable de lire, ça fait rêver. Moi, j'adorais ça quand j'étais petite". Une phrase qui sous-entend qu'avant elle lisait ce qui n'est plus le cas maintenant. Faut-il comprendre que les adultes ne lisent plus car ils n'ont plus le temps pour cela? que cela doit rester une activité pour les enfants? Une réaction assez étrange surtout que la phrase aurait pu être tournée plus positivement "Moi, j'adore lire depuis que je suis petite." En effet, beaucoup de parents non lecteurs disent à leurs progénitures que c'est bien de lire sans montrer l'exemplarité. Une situation un peu absurde car l'apprentissage se fait aussi par reproduction de ce que l'on voit. On pourrait pousser la réflexion plus loin avec la représentation de la famille d'un autre temps. La mère va chercher les enfants (une fille et un garçon) à l'école, fait les courses et les couche le soir. Et le père lui est montré en train de se reposer sur un fauteuil individuel. Madame s'occupe de la maison et des enfants et monsieur lui travaille et gagne de l'argent. Une vision de moins en moins réaliste, très stéréotypée dans une société qui tente encore de prouver qu'une femme vaut autant qu'un homme. Côté graphisme, Serge Bloch reste fidèle à son style qu'il a imposé au fur et à mesure des aventures.
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Cette petite bande-dessinée explique pourquoi un enfant ne veut pas lire. On y retrouve toute l'argumentation qu'un enfant peut avoir pour ne pas lire. le graphisme n'est vraiment pas à mon goût. Toutefois, l'histoire contée est riche d'enseignements et accessible pour un enfant débutant la lecture. Pour intéresser un enfant aux livres, il faut surtout trouver un thème qui leur plait. Il a fallu attendre mes onze ans pour que je commence à lire des livres en dehors de l'école. Tout est possible, mais il ne faut pas trop pousser l'enfant.

Lily-Rose W.

Un petit lire pour parler de cette lecture qui rebute certains enfants. Comment apprivoiser la peur qui est souvent liée à un prétendu désintérêt ?