Si beaucoup d'entre vous ont découvert l'auteur avec « 6h41 », c'est avec ce titre de saison et offert par Pocket que j'accède à son univers. Un roman court où s'entremêle de nombreuses vies, celle de personnages n'ayant pas grand-chose en commun et qui ne se seraient sans doute jamais rencontrés sans les locations saisonnières à la plage.
J'ai trouvé cet entrelacs agréable, surtout au début où les personnages étaient encore clairement identifiables. On fait directement connaissance avec les personnages en entrant dans leurs pensées, c'est vivant, enlevé ; Certains passages vous parleront sûrement en faisant appel à des sensations ou observations expérimentées durant des vacances à la plage. En lisant les propos, sentiments et impressions de chaque personnage, on reconstitue leurs rencontres et les liens qui se tissent, volontairement ou non, entre eux au fil des ans, de 1972 à 2002.
« Je suis en vie.
Je pourrais passer des heures comme ça, accoudée au parapet, à regarder l'océan qui recule et qui avance. L'océan calme. Vous le regardez, il est immuable.
Et vous sentez l'immensité du monde, vous sentez que vous n'êtes qu'une poussière dans l'univers, et que, en fin de compte, tout ça n'a pas beaucoup d'importance.
Alors vous rejetez la tête en arrière et vous commencez à sourire. »
Mariage, divorce, reconstructions, homosexualité, viol, perte d'un enfant, tromperies, etc… le principe d'assister au panorama de ces vies, et aux incidences qu'auront des situations de vacances sur leurs vies à tous, est intéressant. Cela nous est raconté à la fois en accéléré (puisque 30 ans de vacances tiennent en 110 pages) et en même temps simplement à l'aide de ralentis sur certains événements ou pensées importants.
« Tous les matins, je passe devant le club Mickey.
Au club Mickey, ils ont des balançoires, des toboggans, des monos bronzés en tee-shirt, et surtout ils ont une piscine.
Ma mère dit que c'est ridicule, une piscine sur le bord de mer.
Moi, je ne trouve pas.
Puis, j'entends leurs voix. Ils crient, ils rient, ils s'amusent, eux.
Parfois on en voit un qui dépasse.
C'est quand ils montent tout en haut du toboggan qui se jette dans la piscine.
Quand j'aurai des enfants, ils seront tous inscrits au Club Mickey. »
Le bémol de ma lecture c'est qu'au bout d'un moment, devant le nombre de personnages et leurs liens très succintement exposés donc pas toujours évidents à appréhender, leurs relations ont parfois été un peu confuses car trop succintement décrites pour moi le temps de situer qui était la personne objet du chapitre que j'entamais.
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Au final, c'est un roman agréable par son thème mais dont l'enchaînement des personnages peut vous embrouiller un peu si vous n'y prenez garde. L'ensemble reste léger malgré quelques drames. J'ai eu parfois l'impression de bien connaître ces gens puisqu'on lit leurs pensées les plus profondes, et en même temps de les survoler un peu trop superficiellement tant les personnages et les années s'enchaînent en peu de pages.
Cette impression de survol et de vue d'ensemble en fait un livre à prendre sur la plage, pour être dans l'ambiance et surtout pour sa légèreté qu'il conserve jusqu'à la fin, comme si les épreuves coulaient sur les protagonistes parce qu'au final, c'est tout cela, la vie. Un roman qui roule tout seul entre deux plus consistants et dont l'idée est sympa, mais qui, je pense, ne me marquera pas longtemps par manque d'attachement aux personnages, de clarté dans le tissages des liens et de profondeur, dus en partie je pense au format court de l'oeuvre.
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