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sur 184 notes
Il est prof, divorcé, fatigué, se dit « affadi ». Il a 58 ans, des filles adultes, des soirées solitaires. Il n'aime ni le sport, ni les clubs de machin-chose, ni les réunions.
Il s'appelle Louis Claret et n'a aucune envie de se rendre à ce vernissage auquel il a été invité, mais son appart' est mal chauffé et il espère se bourrer de petits fours. Au moins, il aura mangé.
C'est l'expo de peinture d'un ancien élève, Alexandre Laudin, un gars timide dont il n'a que très peu de souvenirs. Dire qu'il aime ses tableaux est un bien grand mot. Il s'oriente discrètement vers la sortie quand le peintre s'approche de lui.
« J'avais échangé quelques phrases avec une célébrité. Je m'apprêtais à me nourrir aux frais d'une équipe municipale pour laquelle je ne votais pas. Faste soirée. »
Louis Claret est un mec sans illusions.
« Je suis le maître d'un monde flottant. Je me laisse dériver et advienne que pourra. J'ai cherché à profiter du jour présent pendant des décennies sans jamais y parvenir, et j'y suis arrivé par inadvertance, une fois la cinquantaine passée. Je vis dans une atonie ironique. Mes collègues me trouvent en général sympathique et jovial. Les plus jeunes se moquent mais avouent à demi-mot qu'ils aimeraient bien tenir la forme que j'ai quand ils auront mon âge. le seul ennui, au fond, c'est que rien, jamais, ne me touche plus. »
Quelque temps plus tard, un coup de fil. C'est Laudin. Il veut revoir Claret, son ancien prof. « Demain ? » Ok pour demain, répond Claret un peu surpris et un brin embêté, pour être poli. Qu'est-ce qu'il veut le Laudin, qu'est ce qu'ils pourront bien se raconter ?
Claret retrouve son élève dans un loft un peu froid. Laudin lui montre un tableau : ses parents. « -C'est terrible » constate Claret.
Soudain il devine : « Vous voulez faire mon portrait ? »
C'est ça, il veut faire le portrait de son ancien prof. Il le prévient tout de suite : il ne travaille pas sur photo : Claret va devoir rester un certain temps immobile. Ils pourront discuter, ce n'est pas gênant.
« Je sais que je vais dire oui. » pense Claret.
Et c'est ce qu'il fait.
« La litanie des surprises que l'existence nous réserve. Je n'avais pas prévu de rester ancré dans cette ville de province. Ni de devenir un des dinosaures de l'établissement où j'enseigne. Ni d'avoir des filles. Ni qu'elles vieillissent. Ni qu'elles s'en aillent. Ni de divorcer. Et encore moins de me retrouver accoudé au balcon de la chambre d'un ancien élève, clope au bec, frissonnant dans cette mi-novembre grise. »
Parfois, dans la vie, on est amené à vivre des situations étranges, incongrues, ridicules même. On se demande ce qu'on est allé faire dans cette galère. Et puis, finalement, l'expérience se révèle plutôt étonnante, on découvre que celui qu'on prenait pour un abruti est finalement assez drôle et plutôt sympa. On n'est pas trop mal avec lui. le temps passe plus vite. Il nous a fait dévier de notre train-train, nous a poussés vers des lieux où l'on n'aurait jamais mis les pieds. Et nous nous découvrons nous-mêmes différents de ce que nous pensions. Il suffit finalement que notre trajectoire soit légèrement déviée pour que notre perspective sur le monde change.
C'est ce que va vivre Louis Claret et j'ai beaucoup aimé la façon dont, petit à petit, il va comprendre des choses qu'il n'avait pas forcément bien perçues jusqu'à présent et prendre conscience de ce qui est essentiel dans une vie…
J'ai A-DO-RÉ ce roman : son personnage principal (bon, c'est vrai, on a pas mal de points communs…), ses considérations sur les gens, la vie, le temps qui passe, la façon dont on glisse doucement vers quelque chose de plus profond, de plus grave, pour toucher l'émotion pure. J'ai été très émue par ce texte et en même temps, j'ai beaucoup souri car certaines répliques ou situations sont franchement très drôles.
Un très bon moment de lecture donc qui nous laisse, il est vrai, un brin nostalgiques…
C'est pas beau d'vieillir !

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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La Feuille Volante n° 1391 – Septembre 2019.
La mise à nu - Jean-Philippe Blondel - Buchet-Chastel.
Avec l'âge, les épreuves, on finit par se laisser bercer par le quotidien, par prendre conscience du temps qui passe, des souvenirs qui s'accumulent et de la mémoire qui s'efface, par devenir fataliste... Louis Claret est un professeur vieillissant, au pas d'une retraite à laquelle il pense sans joie et qui sera pour lui baignée de solitude, ses filles parties ailleurs vivre leur vie et une épouse dont il est divorcé depuis quelques années. Leur séparation s'est faite à l'amiable, sans heurt ni haine. Ils se rencontrent même par intermittence et leurs rapports sont cordiaux mais détachés. Ils ont mis fin à leur mariage parce qu'ils ont admis qu'entre eux n'existaient plus ni l'envie, ni la séduction ni l'amour et que le temps avait fait son oeuvre et érodé leur vie. Elle a trouvé un nouveau compagnon et lui est resté seul. Dans son souvenir il reste encore l'ambiance des salles de cours de son début de carrière, les photos de classe et la figure émergente de quelques lycéens à qui leurs professeurs prédisent un avenir brillant. Claret retrouve par hasard un ancien élève, Alexandre Laudin, jadis très discret, devenu un artiste peintre mondialement connu, qui a choisi sa ville natale pour accrocher ses tableaux et l'a invité personnellement à ce vernissage. Cette rencontre n'est pas anodine et correspond sans doute pour chacun d'eux, après bien des hésitations, à un tournant dans leur vie respective.
Le livre refermé, je m'interroge sur la nature quelque peu ambiguë de cette rencontre entre Alexandre dont le parcours artistique est fulgurant et Louis qui a toujours voulu être discret. Il est resté modestement à Troyes où il a enseigné pendant toute sa carrière. Leurs retrouvailles n'est pas exempte d'une certaine forme de séduction entre eux, comme si elle se manifestait pour Alexandre après des années de refoulement. Est-ce une manière de revanche de l'ancien élève effacé et ignoré face à son professeur qui n'a pas su déceler en lui ce potentiel? Est-ce une façon originale pour le disciple de se positionner par rapport au maître, d'affirmer que toute chose arrive à son heure et qu'il ne faut jamais désespérer de quelqu'un, que la réussite personnelle n'est avant tout qu'une réalisation de soi-même, que la chance existe aussi et peut parfois moduler les événements pour favoriser l'émergence du message qu'on porte en soi et ainsi donner toute la mesure de son talent? Est-ce l'actualisation de désirs longtemps refoulés de Louis pour qui la solitude est devenue une seconde nature, et qui se matérialisent à travers une série de toiles qu'Alexandre souhaite réaliser de son ancien professeur nu, la nudité étant un prétexte autant qu'une condition et qui s'accompagne pour Louis d'une prise de conscience de ses propres fêlures? Est-ce pour lui une certaine forme de manifestation du temps qui passe, le refus de vieillir et une quête éphémère de sa jeunesse enfuie? Est-ce un cheminement à travers les arcanes de la mémoire, avec tout ce qu'elle suppose de vertige, pour tenter de fixer les instants majeurs d'une vie par ailleurs plutôt terne? Est-ce une page supplémentaire qui se tourne, une parenthèse dans la vie de chacun qui en révèle les fragilités?
C'est une fiction ou peut-être une projection dans le temps, l'auteur, professeur d'anglais qui est né dans les années 60 imagine peut-être ce que serait sa vie future ou la fin de sa carrière enseignant et de ce qu'il pourrait éprouver face à un de ses anciens élèves qui aurait connu une réussit fulgurante, entre fierté et humilité. Je ne perds jamais de vue que l'imagination est pour le romancier un extraordinaire moteur de sa création et que l'écriture a une formidable fonction d'exorcisme.
J'ai découvert cet écrivain il y a peu et ici comme dans tous ces autres romans, j'ai apprécié son style simple qui m'a procuré une lecture à la fois rapide et agréable. J'ai également retrouvé avec plaisir ce qui émane de ces pages, cette ambiance nostalgique et finalement très humaine, non exempte d'une certaine souffrance.
©Hervé Gautier.http:// hervegautier.e-monsite.com
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Louis Claret, professeur anonyme vieillissant et solitaire, voit son train-train basculer lorsqu'il se rend au vernissage d'une exposition d'un de ses anciens élèves. Les liens renoués, ce dernier lui demande de devenir son modèle. Ce qui n'était au début qu'un simple jeu, tout au plus un coup de boost sur un ego en berne, se révèle une véritable mise à nu. Au propre, comme au figuré. Après avoir vite dépassé les, maintenant très banales, questions des relations prof-élèves et soupçons homosexualité, Jean-Philippe Blondel s'attache à examiner plus en profondeur l'exercice de style, plus souvent réservé aux femmes, qu'est le modèle artistique. Se montrer, se laisser regarder par d'autres, se mettre à nu sans pour autant se dévoiler ou alors profiter de l'occasion pour se livrer à une introspection plus en profondeur. Voici quelques-uns des ressorts du récit.
On retrouve, dans ce roman atypique dans son oeuvre, la petite musique habituelle de Blondel : la vie quotidienne, le milieu scolaire, la crise de la cinquantaine, les vies minuscules qui chavirent… du charme, beaucoup d'humanité à n'en pas douter, mais dont il ne me reste curieusement pas grand-chose après avoir renfermé le livre.
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Louis Claret est professeur d'anglais en fin de carrière. Il a deux grandes filles qui n'habite plus depuis longtemps le domicile familiale et une ex-femme.
Il est invité par un de ses anciens élèves, Alexandre Laudin, à l'inauguration à sa rétrospective de tableaux.
Les deux hommes vont se lier d'amitié et Alexandre va lui demander de poser pour lui. Une histoire d'amitié va naître et faire resurgir des souvenirs pour l'un et l'autre.

Ce roman est un roman d'introspection surtout pour le personnage de Claret. On découvre sa vie de jeune adulte, ses amitiés, ses amours, ses projets, ...
C'est avec toujours avec plaisir que je lis les livre de J-P Blondel. Il arrive à nous emporter dans cette amitié sous fond de création artistique, d'introspection personnel et à nous aspirer dans les réflexions et souvenirs de ce professeur.
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Replonger dans un roman de Jean-Philippe Blondel ( JPB) demeure un plaisir formidable. Retrouver ce style simple mais enveloppant qui cerne si bien notre quotidien pour mieux l'intégrer dans une histoire qui sait nous happer, participe pleinement au plaisir de lire. Et cette année, bien plus percutant que "Mariages de saison " son précédent roman, " La mise à nu" est un must dans son oeuvre.
Louis, le personnage principal, approchant la soixantaine, quelque part une projection de l'auteur même si celui-ci est un poil moins âgé, retrouve lors d'un vernissage dans sa ville ( on reconnaît Troyes là où habite JPB) un ancien élève ( JPB est prof d'anglais aussi), Alexandre, qui a réussi à percer dans la peinture, ses tableaux commençant à être exposés partout en Europe. Ce trentenaire fringant va proposer à son ancien prof de se revoir autour d'un café. Et ainsi va débuter entre les deux hommes un drôle de jeu, ambiguë, où chacun va petit à petit se mettre à nu, au figuré comme au propre pour Louis.
Le roman joue sur plusieurs tableaux et ça tombe bien puisqu'il est question de peinture. Un récit principal met face à face ces deux hommes d'une génération différente. C'est le motif central, intrigant, mené comme un thriller psychologique, voire sensuel. On découvre peu à peu l'attachement troublant de l'un, les desseins de l'autre sans jamais vraiment savoir vers où cela va nous mener. En toile de fond, se dessine le portrait d'un homme qui se retourne sur son passé et qui fait le point. Exercice cruel sur les désirs de la jeunesse que la vie réellement menée, les enfants et le métier ont englouti dans l'ordinaire. Regard aussi sur le vieillissement, sa plus ou moins bonne acceptation. Et tout autour, glissés entre ces éléments, des récits de cette jeunesse qui n'espérait peut être pas l'exceptionnel, mais quelque chose de pas trop conformiste comme parfois Louis le sentit dans son corps lors d'escapades à jamais gravées dans la mémoire. ( Pour les habitués de JPB, on retrouve des thèmes développés dans des romans précédents). Tout cela forme un ensemble d'une richesse narrative et émotionnelle franchement prenante et réussie.
Jean-Philippe Blondel parvient à nous émouvoir de la plus belle des façons, c'est à dire sans esbroufe ni calcul, simplement, mais avec une retranscription parfaite de cette prise de conscience que tout humain occidental éprouve lorsqu'il s'aperçoit que le nombre de cartouches à brûler s'épuise inexorablement. Toutefois, le plus réussi reste le suspens trouble qu'il fait naître entre les deux hommes, genre que l'auteur n'avait pas beaucoup exploré jusqu'à présent et dont la lente montée en puissance nous laisse espérer un dénouement...autre que celui qui nous est proposé, très, trop, tellement ouvert qu'il brouille l'interprétation comme si JPB avait eu peur d'un certain dévoilement...
Mais ce léger bémol n'empêche nullement de réserver une après-midi de lecture pour se plonger dans "La mise à nu", pour moi le meilleur de son auteur ( qui en a écrit pourtant un bon nombre d'excellents).
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Désolé de ne pas rejoindre les critiques favorables à ce livre.
Il m'a paru d'un vide absolu, comme certaines expositions de peintures que l'auteur évoque. J'aime bien les romans troubles mais là, le trouble principal ou plutôt le troublé c'est le héros du livre qui fait le bilan de sa vie insipide où il est conscient de n'avoir rien réussi. L'autre, l'élève, incapable de développer ses penchants homosexuels, est pitoyable. Finalement, je suis peut-être trop dur car l'auteur a su les rendre détestables, séparément,et, pire, ensemble.
Heureusement, c'est court.
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Jean-Philippe Blondel, né à Troyes en 1964, est un écrivain français. Tout en enseignant l'anglais dans un lycée près de Troyes depuis les années 1990, il mène en parallèle une carrière d'écrivain, en littérature générale comme en jeunesse. Son oeuvre est conséquente et La Mise à nu, son dernier roman, date de 2018.
Louis Claret est professeur d'anglais dans un lycée de province, proche de la soixantaine, il est usé « de toute évidence, j'avais perdu la flamme, si tant est que je l'avais eue… ». Plusieurs années après, son divorce à l'amiable d'avec Anne suite au départ de leurs deux filles parties vivre leur vie, l'a laissé un peu amorphe face à l'existence. Un soir, pour tromper l'ennui, il se rend à un vernissage. Alexandre Laudin qui expose ses peintures est un artiste à la renommée internationale mais c'est aussi, un ancien élève de Louis…
Et cette rencontre, a priori anodine et ponctuelle, va mettre du sel dans la vie monotone de Louis. Alexandre, malgré sa timidité, s'accroche à son ancien professeur, les deux hommes vont se tourner autour, leur différence d'âge n'empêche pas les conversations autour d'un verre ou d'un repas. Alexandre s'absente, voyages rapides à l'étranger pour obligations professionnelles, puis il revient et finalement abat ses cartes, il souhaite faire un portrait de Louis et plus encore, un triptyque.
Leurs rapports deviennent un peu troubles (« Je vous ai manqué ? - Je déteste cette sorte de jeu amoureux que vous jouez. ») lors de l'intimité des scènes de poses (« C'est sans doute ça, le plus troublant. La proximité. L'observation minutieuse. Etre dévisagé. Décortiqué. ») Alexandre est la seule personne avec laquelle Louis discute et se met à nu. Ses filles vivent leur vie loin de lui, son ex-femme s'est recasée et a de multiples occupations. Alexandre laisse les souvenirs remonter, sa jeunesse et cet élan vital aujourd'hui enfui ; ce qu'il aurait pu être, ce qu'il est devenu au final.
Un roman sur ce tournant de la vie où la jeunesse est derrière nous, la vieillesse devant mais pas si lointaine ; cette époque où, qu'on le veuille ou non, on fait les premiers bilans. Une peinture intimiste. Jean-Philippe Blondel écrit très bien, son roman est plein de délicatesse et ne manque pas de charme, avec une très jolie fin.
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Louis Claret, professeur d'anglais à la retraite promène son ennui au vernissage d'Alexandre Laudin, un de ses anciens élèves devenu artiste peintre. Malgré les années le contact entre les deux hommes est immédiat.
Alexandre expose une nouvelle fois dans sa ville natale. Est-ce par fidélité pour une enfance et une adolescence si difficiles à oublier ? Ou le besoin d'être reconnu par ceux qu'il a côtoyé depuis toujours ? A l'approche de la soixantaine Louis, divorcé, vit seul et cela semble lui convenir. Pendant la soirée, Alexandre propose à Louis de venir chez lui, puis de poser pour lui.
Le quotidien de Louis va alors en être bouleversé. Car être modèle n'a rien d'anodin, sous le regard de l'artiste il y a le regard de l'homme qui vous met à nu et dévoile des facettes de vous-même que vous ne vouliez pas voir. Et sous cette peinture aux couleurs sombres se cache un jeune homme instable, meurtri. Les échanges vont mener les deux hommes à se poser des questions sur leur passé, sur ceux qui les ont accompagnés, leurs souvenirs heureux ou malheureux et ceux que l'on aura envie d'emporter avec soi quand viendra l'heure. Cette confrontation les amène à s'interroger sur leurs aspirations et leurs envies, ils se rejoignent dans une vision du monde désespérée.
Ce qui vous emporte dans ce roman c'est cette écriture soignée, ciselée, travaillée qui m'a fait penser à l'écriture de Marie-Hélène Lafon. le lecteur sent vite que chaque mot est à la place et aucun n'est superflu pour décrire les sentiments. Sans oublier ces interrogations à échelle humaine d'un homme qui se penche sur son passé, un autre sur son avenir, jusqu'au point d'orge du roman, cette scène finale qui laisse le lecteur pantois et perplexe , enfin au moins le lecteur que je suis…
Chronique complète ici https://domiclire.wordpress.com/2018/03/05/la-mise-a-nu-jean-philippe-blondel/

Lien : https://domiclire.wordpress...
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Les livres de Jean-Philippe Blondel se suivent et ne se ressemblent pas. Je ne prétendrais pas les avoir tous lus, mais comme c'est un auteur que j'apprécie, je commence tout de même à en avoir quelques-uns derrière moi. Et il me semble qu'il y a chez lui deux veines. L'une très inspirée de sa propre vie et l'autre qui s'en éloigne davantage, avec des personnages peut-être plus purement fictionnels.
Or, c'est plutôt à la première que va ma préférence. Et ça tombe bien, car, selon moi, La mise à nue appartient plutôt à ce registre.

Non que Jean-Philippe Blondel ait forcément vécu l'aventure que connaît son héros Louis Claret, mais disons qu'il existe entre eux quelques similitudes qui lui permettent, au travers d'une situation qu'il crée sans aucun doute de toute pièce, de poser sur l'existence un regard que l'on devine empreint de sa propre expérience. Je veux dire par là qu'il émane de ce texte une sincérité qui touche le lecteur et peut l'inviter à se retourner à son tour sur son propre chemin et à se reconnaître dans certains sentiments ou dans certaines observations.

Cette mise à nue est celle que fait Louis, professeur d'anglais âgé d'une soixantaine d'années, divorcé et père de deux filles, lorsqu'il retrouve un ancien élève devenu artiste. A la demande de ce dernier, ils se revoient et Louis Claret accepte de poser pour lui. Séance après séance, les deux hommes se dévoilent l'un à l'autre, les entraînant dans une démarche de plus en plus introspective. A quelques années de la retraite, alors que ses filles ont pris leur envol, qu'il n'a pas fait de nouvelle rencontre amoureuse depuis sa séparation, Louis convoque ses souvenirs et dresse un véritable bilan de sa vie.

Il se dégage de ce roman une saveur douce-amère qui fait tout son charme. Si Jean-Philippe Blondel flirte parfois avec une forme de nostalgie, il n'y cède jamais. Il regarde le passé avec une tendresse mêlée d'un brin de causticité. Et c'est bien ce ton que j'apprécie souvent dans ses livres, un ton qui me rend l'auteur si sympathique et qui me touche au plus intime.

Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Très belle écriture comme toujours. Nous suivons un professeur solitaire qui retrouve par hasard un de ses anciens élèves, devenu un peintre célèbre et en vue. Ce dernier lui faire une proposition qu'il saisit après réflexion et qui va bouleverser son quotidien et sa vision de sa vie et de sa personne.
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