Un policier à (presque) un seul personnage. le lecteur s'intéresse mais aussi s'interroge : le style se démarque c'est certain, mais l'histoire? Où allons-nous en venir ? le style emmène facilement à la fin du livre et 'histoire laisse interrogatif jusqu'au dernier chapitre, à la manière d'un policier.
Ce livre vaut vraiment la peine d'être lu et j'en espère d'autres. Cerise sur le gâteau: un livre d'une centaine de pages : chacun peut trouver le temps !
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C'est l'histoire d'une femme, gouvernante d'étage dans un grand hôtel sur la côte. Elle fait son travail avec une grande méticulosité, se laisse parfois aller au rêve par le biais des parfums. Parfois également elle trouve des objets, de l'argent, se demande s'ils ont été là pour elle ou non.Assez riche, plein de pudeur mais assez fort dans les non-dits également. Etonnant aussi par son épilogue, son écriture qui est de bonne qualité.
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Le quotidien d'une jeune femme de chambre d'un hôtel luxueux sur la côte. Solitaire, elle ne se lie pas, ou si peu. Elle s'imprègne de tout ce que les gens laissent derrière eux, elle imagine leurs vies, leurs désirs, elle écoute, elle s'imprègne de leurs odeurs, leurs parfums. Elle n'est plus rien, plus personne, s'efforce de se faire oublier. Elle est transparente. se sent humiliée, parfois. Elle vit intensément chaque ressenti. Il arrive que les émotions soient trop fortes, qu'elles la submergent jusqu'à la nausée.
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Elle passe devant le boudoir rose des toilettes du rez-de-chaussée, lieu réservé, feutré, capitonné comme des coussinets de chat. Julienne n'est pas assise à sa table. Julienne est la "dame des toilettes" - elle vient en bus de l'arrière-pays depuis dix-huit années -, la dame des toilettes qu'elle affectionne, qui sent la violette et qu'elle appelle Juju. Quand elle prononce "Bonjour Juju", sa bouche fait trois fois la fleur charnue du bisou et ça fait rire Julienne qui plisse les yeux et fait non avec la tête comme si ça la chatouillait, et de sa bouche sort un rire brillant de gelée de framboises encore chaude.
Elle a vu un mini-slip, en voile, abandonné par terre au milieu de la pièce, le fin tissu de l'entrejambe plissé, lustré comme une fine cordelette en soie ; elle a vu des dizaines de dollars jetés sur une table, pièces en vrac et billets en boule ; elle a vu un homme allongé nu sur son lit, qui n'a pas levé les yeux de son livre tandis qu'elle passait devant lui qui se caressait pour aller poser une corbeille de fruits sur la table ; elle a vu une cuvette de WC pas vidée ; elle a su que son regard ne valait rien, ni ses mots pour dire les choses, ni elle.