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EAN : 9782753509467
313 pages
PUR, Presses universitaires de Rennes (03/12/2009)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Internationalement reconnu pour ses travaux sur la religion et la société grecques antiques, Pierre Brulé ne cesse de déconstruire le " miracle grec " en s'intéressant tout d'abord à ses marges, ses fractures, ses ombres. Les études rassemblées dans cet ouvrage s'inscrivent dans cette perspective en proposant de nouvelles approches, essentiellement dans trois domaines : l'histoire des femmes, l'histoire religieuse et l'histoire du corps. Ces trois domaines bien évid... >Voir plus
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Eusèbe, en mettant en évidence la relation thérapeutique comme un aspect fondamental du processus thérapeutique, montre une prise de conscience lucide des enjeux symboliques sous-jacents à la relation médecin-patient, et reconnaît en elle l’absence totale de « neutralité ».

L’évêque de Césarée définit le iatros – le médecin – par l’intermédiaire de la fonction nomothétique qu’il exerce, ne s’écartant pas en cela de l’epistémè médicale alors dominante, le Galénisme. La médecine de Galien, en effet, n’est pas uniquement soucieuse d’« ôter » le mal, mais aussi de préserver la santé des individus comme en équilibre, ou plutôt comme une série d’équilibres successifs liés les uns aux autres.
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Ainsi ce n’est pas par hasard qu’Eusèbe, au moment où il présentait un christianisme universel impérial, porteur d’une dimension éthique et politique novatrice, mais en même temps enraciné dans la paideia grecque, utilise précisément la relation thérapeutique afin de parler aux païens de ce qui est pour un chrétien l’instant décisif : le moment où l’homme rencontre la parole révélée.

Il le fait dans la Préparation évangélique, travail apologétique dans lequel il s’est proposé de défendre la rationalité de l’eusebeia chrétienne contre les accusations d’irrationalité portées par le parti païen.

Eusèbe n’a pas l’intention d’opposer la foi à la raison mais les affirme, en quelque sorte, complémentaires, en relation avec les différents thèmes approchés ou abordés dans la prédication évangélique, et en vient ensuite à distinguer les différents référents du discours de vérité.
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Il présente ainsi une longue liste d’interdits que les malades sont sensés respecter pour assurer leur guérison. Les épileptiques sont ainsi contraints d’observer des règles diététiques particulièrement strictes : il leur est interdit de manger certains poissons de mer comme le trigle, le mélanure, le mulet ou l’anguille, de la viande de chèvre, de cerf, de porcelet et de chien car elles dérangent beaucoup le ventre. Certains oiseaux comme le coq, la tourterelle, l’autruche sont également bannis de l’alimentation car leur chair est trop forte.

Des légumes ou des plantes comme l’ail, l’oignon, la menthe sont prohibés du fait de leur âcreté qui ne conviendrait pas à un malade. Ces prohibitions s’étendent à d’autres domaines : le port du vêtement noir est condamné car le noir se rapporte aux ténèbres et à la mort, dormir sur des peaux de chèvre ou s’en vêtir est interdit pour éviter la contamination par le grand mal dont ces animaux sont porteurs.
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L’auteur de Maladie sacrée comme le médecin de Airs, Eaux, Lieux considèrent que l’épilepsie « vient de la divinité comme les autres maladies, qu’aucune (affection) n’est plus divine ou plus humaine que l’autre, mais que toutes sont semblables et que toutes sont divines».

Aucun dieu ni aucune déesse ne peut être mis en cause pour de telles pathologies car cela va à l’encontre de la nature même du divin. En attribuant au divin une image bénéfique et en le destituant d’une implication éventuelle dans certaines souffrances, le médecin responsabilise l’être humain face à la maladie, l’encourageant à prendre conscience qu’il n’existe pas de fatalité divine mais un fonctionnement propre à l’humain dont il s’agit de prendre conscience pour être le meilleur garant de soi-même.
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Si on peut affirmer avec Marc Augé que la maladie « nous dit souvent quelque chose sur les relations entre l’homme et la nature, entre soi-même et les autres », la relation thérapeutique, telle qu’elle est présentée par Eusèbe, nous en dit beaucoup sur l’histoire, la politique et la théologie élaborées par l’évêque de Césarée, qui voyait dans l’Empire le principal instrument du Salut, arrivant à définir l’empereur, non seulement comme la « loi vivante », empsychos nomos, mais, comme le Logos-Christos, « sauveur et médecin des âmes » afin de résoudre dans l’universalité de l’Empire chaque différence et chaque perturbation.
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