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EAN : 9782370552730
359 pages
Le Tripode (03/06/2021)
3.81/5   45 notes
Résumé :
John Hero, alias Cobrastar, profite d'un massacre inopiné dans un dinner de l'Arizona peuplé de culs terreux et d'extra-terrestres interlopes pour faire main basse sur une clé renfermant des données cryptées. Ce qu'il ne sait pas, c'est que à peu près la moitié de l'univers en a après ce trésor numérique.
Embarqué dans une aventure à travers l'espace, Cobrastar se retrouve affublé d'un équipage improbable : Lucy, une IA cachottière et bras droit de longue da... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Un pirate aux mouvements félins, une espionne aux formes de rêve et à la droite redoutable, une I.A. omnipotente, une bricoleuse de génie complètement allumée et fan d'explosifs en tout genre, des tueurs à gage tout droit sortis de l'époque disco, des barbouzes aux manières dignes des vieux polars. Ça sulfate, ça pulvérise, ça disperse façon puzzle. Et c'est drôle. Bienvenue dans l'univers complètement déjanté de Thomas Bois.

Tout commence avec un objet d'origine extraterrestre comportant des informations très désirées. Un vrai MacGuffin (du moins, au début, car cette clef aura une réelle importance vers la fin du roman) qui amène à une scène de chaos total. En quelques pages, Thomas Bois m'a plongé dans son univers, sa folie. Il nous raconte la scène avec verve et drôlerie, humour noir et macabre, plusieurs fois, mais sans se répéter, selon le point de vue des différents protagonistes. Ainsi, on les découvre l'un après l'autre, tout en respectant un tempo d'enfer. Car, dès les premières pages, ça défouraille et ça explose. Méchamment ! Suite à ce démarrage en trombe, la chasse à l'homme est lancée. Et l'homme en question, c'est Cobrastar. Surnom que s'est donné le héros éponyme, mais à qui ses anciens partenaires préfèrent redonner le surnom qui a bercé ses débuts : l'Orvet, peut-être un peu moins flatteur. Mais entre pirates, on ne se fait pas de cadeaux. On a le sens de l'honneur et de la parole donnée. Par contre, l'indulgence, connaît pas ! Et c'est bien dommage, car il aura besoin de toute l'aide disponible, ce Cobrastar dont on ne sait au début si c'est juste un gros vantard ou s'il a tout de même des talents cachés. En effet, il est poursuivi par toutes les forces, légales ou non, qui veulent récupérer cette clef et tenter d'en déchiffrer le contenu. Toutes pensent, à tort ou à raison, qu'elle contient des informations de la plus haute importance. Cobrastar et son équipe (qui va se bâtir peu à peu) vont parcourir l'espace et enchaîner les aventures pour survivre et tenter de découvrir, les premiers, le contenu de l'artefact. Tout un programme !

Si le scénario tient la route et donne envie de tourner les pages à grande vitesse, le point fort de Cobrastar est sans hésiter la langue. Et, surtout, le vocabulaire choisi et fleuri. L'auteur use de termes techniques, mêlés à de l'argot stéphanois, avec quelques ajouts personnels (comme il le dit lui-même dans une note de bas de page). On lâche donc des gros « cramiauds » aux pieds des intrus, les différents alcools se « courlent » délicieusement au fond du gosier (voire de l'estomac), tandis que les pauvres caves se font « agourrer » par les truands locaux. C'est poétique, ou pas ; c'est musical en tout cas. Et, pour arranger le tout, Thomas Bois a un certain sens de la formule. Faut dire qu'il les multiplie, les formules. Alors dans le tas, on en trouve des moyennes, mais aussi de très bonnes, voire d'excellentes. Audiard (le père), toujours lui (je me demande combien de temps, encore, il sera cité comme modèle de ce style avant d'être remisé aux oubliettes au profit d'un plus jeune que lui) signerait sans doute certaines d'entre elles. Petit exemple : « Je suis pas un obsédé des éclaircissements, la cachotterie a ce petit goût d'interdit sans lequel j'ai du mal à vivre. Tiens ! D'aucuns pourraient même dire que j'ai une certaine fascination pour le mystère. »

Mais là, j'ai fait dans le sobre. Car un autre plaisir (jouissif) procuré par la lecture de ce récit déjanté, c'est le massacre assumé. Je l'ai dit plus haut, le roman s'ouvre sur une explosion dévastatrice et bien sanglante. Mais ce n'est pas le seul exemple. Les cadavres vont se ramasser à la pelle. Quand les zombies (ou l'équivalent moderne) débarquent, le carnage est total et le monde se transforme en une gigantesque purée rouge. Mais sans perdre le style et l'humour : « De son côté, Bambino se pose moins de questions, il est au practice. Il s'agit d'améliorer son swing à chaque tête de gland. Il est chanceux parce que l'arrivée des zombies sur un chemin aussi étroit lui offre des cibles aux postures sensiblement identiques, de quoi réellement améliorer son geste. Bambino est un esthète de la décapitation batteuse, un crâne qui vole en ligne droite, un autre légèrement frotté, une belle course en cloche, un tir tendu… Il n'est pas encore fixé sur ses préférences. » (page 215). On ne se prend pas au sérieux, mais l'auteur le fait sans nous prendre pour des andouilles : il ajuste ses mots, tout cela pour une histoire construite et dont on attend les différents épisodes avec intérêt.

La lecture de Cobrastar est un moment de plaisir intégral. La galerie de personnages est d'une richesse extraordinaire (Ah ! Tiny, l'allumée adepte de l'explosif en tout genre). Et, si l'on accepte de jouer le jeu, on est parti pour quelques heures de détente, de sourire, voire de franche rigolade si on est d'humeur. Comme (cette comparaison vaut ce qu'elle vaut, même si je n'aime pas trop cette expression) dans les films de la série des Ocean, où des plans d'une grande complexité sont menés dans la bonne humeur et une certaine décontraction. Même si, ici, ça saigne plus et si le politiquement correct est définitivement banni. D'ailleurs, rien que le fait d'employer ces mots de « politiquement correct » m'aurait valu quelques bons agrognons (et ça fait mal !). Une belle découverte, donc, pour moi. Merci à Monsieur Thomas Bois.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Voici un livre acheté uniquement grâce à sa couverture. Parfois, le hasard fait bien les choses, j'avais tout de même lu la dernière de couverture « entre Les gardiens de la Galaxie et Les tontons flingueurs » voilà qui devrait me plaire. Je rajouterai du Terry Pratchett galactique pour compléter les comparaisons. Thomas Bois propose donc un « road movie » intersidéral qui mêle les personnages les plus baroques de l'univers aux situations les plus improbables. Les clins d'oeil à la pop culture y sont légion comme la bande son qui accompagne le texte. Pas loin d'être un coup de coeur.

Dans un diner perdu dans l'Arizona, se joue une des transactions les plus importantes de l'Univers. Pourtant, ce négoce ultra secret est arrivé aux oreilles de personnages peu recommandables. En quelques minutes, c'est un massacre entre extraterrestres, et le pirate Cobrastar profite de la confusion pour s'emparer de l'objet de la transaction, une clé cryptée. Cobrastar va devenir l'homme le plus recherché de la galaxie.

Cobrastar est un vrai roman de geek, l'univers déployé devant le lecteur fait régulièrement référence à des images vues ou lues, ou entendues par une bande son que l'on découvre tout au long des chapitres. Il m'a semblé reconnaitre Lionel Richie, Elton John, Harry Nilsson et peut-être même Rage against the machine, on aurait presque envie de voir le film !
Un très bon moment de lecture sans prise de tête, vivement la suite des aventures interstellaires de ce pirate.
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Erreur de casting... J'aime les éditions Tripode, ils font des trucs différents, décalés et qualitatifs. J'ai tout de suite été attirée par la couverture pop-yokai de Cobrastar mais en lisant que c'était un space opéra, j'ai renoncé, peu friande que je suis de l'hyper espace (alors que des elfes et des gobelins dans un Moyen-age magique no problemo, oui je sais). Mais suite à des bons avis des réseaux sociaux et parce que c'est le Tripode, je me suis tout de même frottée à la lecture. Je reconnais à Thomas Bois la bonne idée et le style affirmé mais rolalala que ce n'était pas pour moi. Passé la surprise des 15 premières pages, je soufflais de tous ses extraterrestres et je pense que j'ai lu la fin comme certains enfants "lisent" des bd, en tournant les pages en regardant bêtement de ci, de là quelques mots. Une lecture à réserver aux fans du genre.
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Cobrastar c'est un peu un épisode de Star Wars réalisé par Tarantino (s'il était né à Saint-Étienne, of course) : des tas de races intergalactiques, des planètes habitées, des vaisseaux poubelles, des affrontements sanguinolents, des dialogues aux répliques acérées, des protagonistes caricaturaux complètement barrés, de la musique plein pot, et "un trésor" intimement lié à une civilisation disparue, sont quelques-uns des ingrédients de cette histoire très divertissante.
Ça défouraille, ça gémit, ça pleure, ça transpire, ça virevolte, ça picole, ça menace et ça s'en balek un maximum !
Alors oui, bien sûr, nous ne sommes pas ici en présence d'un ouvrage légendaire ou d'un joyau purement artistique. Avec Cobrastar (oubliez l'Orvet, c'est un ordre !) il s'agit plutôt de nous divertir en profondeur, de mâcher du pop-corn à l'huile de vidange en sirotant une limonade au mezcal : c'est bizarre, mais ça fait du bien.
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Cobrastar ou comment sortir littéralement de ma zone de confort. J'avoue avoir été attirée par cette couverture aux multiples références à la pop culture et confortée par le fait que cet ouvrage était édité par le Tripode. C'était sans compter sur le fait que cette maison d'édition que j'affectionne peut nous réserver quelques surprises complètement déjantées. Cobrastar en fait partie !
Nous voilà embarqués dans un roman mêlant soap opera burlesque et polar glauquissime à souhait. Il faut s'accrocher. Les chapitres s'enchaînent, ça explose dans tous les sens (merci Tiny Boom !). Tout le monde court après des données volées, on règle ses comptes, on tombe amoureux, on retrouve le vaisseau badass du grand-père pirate au milieu des zombies et on n'oublie pas de se faire un petit trip façon peyotl au pays des merveilles. Pour être tout à fait honnête je me suis pas mal de fois égarée. Retour quelques pages en arrière… reprise en main de la situation ! Mais j'ai passé un très bon moment avec cette galerie de personnages hétéroclites et un peu fêlés. Ça jure, ça dégouline, ça détone, ça groove ! L'auteur mêle argot stéphanois et vocabulaire de sa propre invention, les punchlines et les phrases mythiques n'ont rien à envier à La classe américaine. Ça ne plaira certainement pas à tout le monde, mais il n'y a pas à dire ça claque !
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critiques presse (1)
LesInrocks
02 juin 2021
Entre le space opera, le polar de gare et le western spaghetti, Thomas Bois livre un premier roman perché et hilarant avec des pirates galactiques bourr
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ils ont le dos scarifié, des cicatrices habillent les corps, certaines récentes suintent encore. Ils n’ont pas un poil, nulle part. Du cuir leur ceint les hanches et épargne à la chasseuse de primes la vue des sexes eux aussi scarifiés. Le cuir a la même couleur que leur peau tannée par les vents et les soleils tristes. Les braises ont déjà servi, une carcasse gît par terre, entièrement dévorée, sa peau est tendue sur un chevalet de tannage. Bambino les a dérangés avant qu’ils ne puissent peler leur prochaine victime. La chasseuse de primes peut renifler leur haleine de chacal d’ici. Bambino n’a pas bougé, sa carrure semble les impressionner. Ils ne savent pas quoi faire de cette apparition. Le pirate continue de les fixer en roulant des muscles jusqu’à ce qu’ils aperçoivent sa camarade. Un monstre fait un pas en avant, lève le bout de métal pourri qui lui sert d’arme et se tranche l’oreille avant de la balancer vers le pirate.
L’enfer se déchaine.
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- Tu vois, à l'origine, ils étaient dirigés par ceux qu'ont du fric, un genre de puto-machin là.
- Ploutocratie, dit Tito.
- Ouais, c'est ça, putocratie !
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Il boit une rasade pour se rincer la bouche, boueuse de bave et de poussière. L'alcool est pire encore que le formol goûté sur La Buse. Brûlant, épicé et volatil, à peine sur la langue qu'il essaye de se faire la malle par les voies respiratoires.
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