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Danièle Bondil (Traducteur)Pierre Bondil (Traducteur)
EAN : 9782743611255
268 pages
Payot et Rivages (01/05/2003)
4/5   9 notes
Résumé :

« Les noms des policiers tués dans l'exercice de leurs fonctions sont gravés sur des plaques de marbre individuelles dans le hall central du quartier général de la police... On appelle cette partie du bâtiment le mur du souvenir... » Colin Harpur a infiltré un jeune policier chez de redoutables trafiquants de drogue. Lorsque son agent est retrouvé assassiné, lui et ses collègues n'ont plus qu'une obs... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La cérémonie d'hommage à Ray Street est émouvante. Une plaque de verre au nom du jeune inspecteur mort en service est dévoilée dans le hall du quartier général de la police. Des officiels glissent quelques mots de réconfort aux parents du défunt. Ray a été abattu alors qu'il participait à une opération d'infiltration d'un réseau de trafic de drogue. Dans cette affaire, tout implique le caïd de ce réseau surnommé « Vous savez-qui » et son lieutenant. Mais les deux hommes, prudents et défendus par des avocats hors de prix, échappent à toute condamnation. Les collègues de Ray ne décolèrent pas. Desmond Iles mû par un puissant (et surprenant) esprit de corps presse Colin Harpur d'aboutir à un résultat, quels que soient les moyens mis en oeuvre. La fin justifiant les moyens, notre duo va une nouvelle fois franchir la ligne rouge sans s'imposer aucune limite. Vous ne trouvez aucune preuve ? Alors fabriquez-en. Desmond Iles est détestable et... fascinant, il peut se montrer tour à tour fleur bleue et cynique, courtois et sarcastique, conformiste et brutal. Colin Harpur semble moins retors, son attitude offre un contraste saisissant avec celle de son supérieur. La grande force de Bill James est de composer une psychologie ambigüe à chacun de ses personnages. Ils sont remplis de paradoxes. Policiers et truands ont toujours deux visages et semblent dominés par leurs faiblesses et leurs pulsions. Si ce troisième volet de la série "Harpur et Iles" ne redore pas le blason de la police, il reste une valeur sûre du polar anglais.
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Romans, récits autobiographiques ou films, la figure du policier infiltré dans une organisation criminelle est devenue un motif habituel du genre noir ou policier. Pas étonnant qu'on la retrouve chez Bill James qui, en 1987 (date de parution originale), décide d'en faire le thème du Cortège du souvenir.
L'infiltré, ici, s'appelle Ray Street. Jeune policier ambitieux, il a, sous les ordres de Colin Harpur, pénétré au coeur de l'organisation de Jamieson. Plus encore, il a pénétré le lit de Jamieson, chef de gang sociopathe tombé amoureux de celui qu'il croît être un jeune voyou dévoué. Mais une livraison de drogue à laquelle participe Street se passe mal ; la police veut faire tomber Jamieson et retirer au plus vite Street du dispositif. Sauf que ce dernier est allé trop loin pour accepter d'abandonner une mission pour laquelle il a franchi nombre de barrières morales.
Ça n'est là que le début de ce troisième volet de la série mettant en scène Harpur et Iles. Car Bill James, aime les ruptures et commencer réellement ses romans là où d'autres arrêteraient les leurs. La destinée tragique de Street est inéluctable. On le sait très tôt. Et les dilemmes qui agitent Harpur, coincé entre un Street trop impliqué pour vouloir se retirer et une hiérarchie effrayée moins par les risques que prend leur agent que par ceux de voir révélées les compromissions qu'il a acceptées pour mener sa mission, ne font que mettre l'accent sur cet inévitable dénouement fatal.
Street va mourir. On le sait et, d'une certaine manière, lui-même comme Harpur, Iles ou le chef Lane le savent aussi, ce qui n'empêche nullement Bill James, dans une première partie de son roman de faire progressivement monter la tension et de captiver le lecteur.
Vient ensuite le temps de la justice. Ou, comme cela apparaît très vite, le temps de la vengeance. Car pour traduire un criminel devant la justice, il faut des preuves. Et un criminel aussi retors que Jamieson n'en laisse pas. Il convient donc de les fabriquer. Et James de jouer encore une fois avec ses personnages principaux. Harpur, encore et toujours accablé sous le poids de divers fardeaux – la mort de Street dont il se sent nécessairement responsable, sa liaison avec Ruth Avery – et Iles, cynique, opportuniste, toujours prêt à sacrifier des pions pour sauver sa place mais par ailleurs convaincu qu'il est impossible pour son institution de montrer un quelconque signe de faiblesse vis-à-vis du crime organisé. Ainsi se joue une nouvelle alliance de circonstances qui ne fait que tendre encore les relations entre les deux hommes et les placer en porte-à-faux vis-à-vis de leur hiérarchie, mais aussi de leurs troupes.
D'un motif classique, Bill James arrive donc finalement à tirer un roman très dense derrière une structure étonnante qui utilise volontiers l'élision pour mieux avancer sans accumuler les explications fastidieuses. Il pose par ailleurs un certain nombre de questions morales – et notamment sur la manière dont on s'accommode ou pas des arrangements avec la sienne propre – et, surtout, creuse encore et toujours l'étude de caractères de ce groupe de policiers en équilibre sur une ligne jaune qu'ils franchissent régulièrement.
Conjuguant la force de l'intrigue et l'épaisseur du fond, le cortège du souvenir apparaît comme l'un des meilleurs romans de cette série d'une rare qualité.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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j'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit : de prime abord je l'ai trouvé confus, désordonné, stroboscopique ; quelques longueurs dont il est aisé de se dispenser ; mais j'ai lu d'une traite, voulant connaître la suite et la fin ! des thèmes classiques : le bien contre le mal, l'amour, la mort, la vengeance, la justice ; des personnages paradoxaux, à deux visages, ambivalents ; les méchants ne sont pas définitivement et complètement méchants, les bons ne sont pas des anges respectueux de la loi indemnes de tentations et de faiblesses ; les relations humaines sont finement décrites, sans longueur ni psychologie en guimauve ;
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il y avait eu tant de jets d’urine sur les paliers, au cours de leurs quinze années d’existence, que le béton commençait à se décoller de ses armatures de fer et que seuls les graffitis crus et incultes permettaient à cet endroit d’être encore debout. Est-ce que les penseurs qui concevaient les tours d’immeubles y habitaient ? Certes non. Quand ils rentraient chez eux, étaient-ils accueillis par des telles odeurs ? Quand ils rentaient, cela sentait l’argent, et sur les murs, il n’y avait pas de gribouillis, mais des certificats encadrés attestant des prix qu’ils avaient remportés aux concours d’architectes de clapiers pour prolos.
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