AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 200 notes
5
25 avis
4
22 avis
3
11 avis
2
3 avis
1
0 avis
Quand j'ai choisi ce livre, je trouvais que la quatrième de couverture m'intriguait et quand j'ai parcouru le début, je trouvais cela intéressant. Je ne m'attendais pas à trouver une histoire à la fois obscure, fataliste et noire.

Dès le début, on se demande c'est quoi ses «Dames Blanches», pourquoi elles apparaissent mystérieusement. Elles ont un immense pouvoir vibratoire, elles font venir vers elles les enfants, et eux ils sont tout de suite attirés immanquablement et par la suite on ne les revoit plus. C'est le drame pour les mères et pour la famille.

Qu'est-ce qu'on retrouve donc ? Si je comprends bien, l'histoire s'étend sur plusieurs années. Pierre Bordage nous fait défiler sans arrêt des personnages, de génération en génération. Ils nous racontent leur point de vue et leurs histoires. Je ne m'attendais pas à un livre sous cette forme-là. J'avoue que cela relâche un peu mon attention, je ressens de l'ennui et un désintéressement.
Je confirme également, ce qui n'a pas aidé à retenir ma concentration, c'est que j'ai l'impression que le temps passe mais rien ne se passe en réalité. On voit que le gouvernement essaie de résoudre le problème et il met en place des mesures pour protéger les gens mais il n'y arrive pas. Les «Dames Blanches» restent imperturbables, hors du temps et de contrôle. C'est à la fin qu'on y trouve des explications.



Pierre Bordage, c'est un auteur que je respecte, cela va de soi. J'ai des histoires où j'ai aimé sa plume comme : le «Feu de dieu», la «Chroniques des ombres», «Ceux qui sauront» et «L'Evangile du serpent». Je reste très mitigée et déstabilisée après ma lecture. J'avoue que j'ai abandonné, et c'est rare que ça m'arrive. J'ai lu également la fin pour comprendre l'histoire des «Dames Blanches». On ne peut pas rester indifférent lorsque Pierre Bordage nous dépeint sa vision de la société à travers son récit. J'ai ressenti toutes sortes d'émotions et en particulier des sensations désagréables comme un malaise, de la révolte et de la frustration.

Pour terminer, c'est des beaux échanges entre ami(e)s, rien de mieux que de partager ensemble autour d'un livre choisi. Je ne sais pas si je suis passée à côté de quelque chose, est-ce que j'avais trop d'attentes ou sans le savoir, ça m'a affectée plus que je ne le pense ?

Un petit plus : C'est pour les personnages de Basile et Camile.
Un petit moins : L'espoir est peu présent, selon le contexte.

«Les Dames Blanches» c'est particulier, c'est un univers à part, c'est difficile à expliquer, je crois qu'il faut le lire. Enfin, si on ose...
Commenter  J’apprécie          11112
Vous souvenez-vous de « Tintin et de l'étoile mystérieuse », où des champignons grossissent démesurément à vue d'oeil et explosent au nez de notre héros totalement désappointé par cet étrange phénomène ?
Au début de ce livre, ces bulles mystérieuses, surnommées craintivement « Les Dames blanches », qui apparaissent par centaine sans but ni raison sur la surface de la terre évoquent une de ces « aventures naïves et invraisemblables » du reporter à la culotte de golf… Un parallèle qui n'a pas échappé à Camille, jeune et ambitieuse journaliste chargée de suivre ce phénomène incompréhensible et effrayant, d'autant plus que ces petites vicieuses avalent, gobent, engloutissent, boulottent tous les bambins de moins de trois ans qui ont le malheur de passer à proximité de leur rondeur maternelle. Très vite, le doute n'est plus permis : ces entités qui échappent à notre compréhension et qui se multiplient à la vitesse grand V viennent de l'espace, d'un autre monde…
Je jubile. Pour une fois que les extra-terrestres n'ont pas notre mode de pensée et ne nous ressemblent pas, soit en plus parfait, soit en plus effrayant… Une lecture plaisante et addictive tant on a envie de savoir pour quelles raisons ces terribles Dames blanches viennent mettre le chaos dans notre petit train-train quotidien, nos guerres éternelles, et notre progrès technologique… Et de quelles manières les humains d'abord désorientés vont finir par renvoyer manu militari toutes ces grosses bulles d'où elles viennent… Mais Tintin n'est pas là pour vaincre les méchants, Haddock pour éructer, et le Professeur Tournesol, entre deux étourderies, pour bricoler une invention abracadabrante qui va vite-fait-bien-fait régler le problème.
Les Dames blanches se multiplient, se comptent par millions, enflent démesurément, s'installent brutalement dans le paysage, à l'image de nos grandes éoliennes, et continuent imperturbablement à prélever son contingent de bambins…
On passe brutalement d'une bonne BD à la description d'un monde en perdition. Confrontés, impuissants et tétanisés, à ces choses monstrueuses qui diffusent une menace sourde, les hommes voient leur monde s'effondrer par pans entiers, leurs valeurs disparaître en fumée. Pour combattre les invincibles Dames blanches, ils finissent par commettre l'innommable. Ce livre pose cette question insoluble : Jusqu'où les hommes sont-ils prêts à aller, à accepter, pour sauver leur peau ? Au fil de l'histoire qui se déroulent sur deux générations, on les voit de plus en plus résignés et, irrémédiablement vaincus, avancer vers leur propre mort…
Il faut attendre les trente dernières pages pour voir apparaître une faible lueur, un léger brasillement qui irradie une partie minuscule du marasme. Cette éclaircie est apportée par deux enfants, deux innocents aux dons exceptionnels et par quelques vieilles personnes, des survivants désabusés, au bout du rouleau, qui ont refusé de vendre leur âme, se sont révoltés au prix de lourds sacrifices contre l'ignominieux. L'humanité peut encore s'en sortir si elle sait saisir sa chance…
Mais l'histoire de Pierre Bordage s'arrête là… A nous d'imaginer la suite…

Merci à Siabelle et à Srafina pour m'avoir aidé à renouer le contact avec Pierre Bordage pour achever mon challenge…
Commenter  J’apprécie          7510
D'énormes bulles blanches apparaissent sur terre et pour se "nourrir" absorbent une partie de la population : des enfants de 3 ans tout sexe confondu. Les Etats se liguent entre eux pour mettre fin a cela mais rien n'y fait. Ils finissent par décider de créer des enfants bombes afin de mettre fin a ces sphères. Personne ne peut y échapper , une milice est créée a cet effet pour recenser et amener les enfants à "l'abattoir" .

Bordage aborde ,comme toujours, des sujets forts : le droit de vie et de mort. l'envoi de bombes humaines et d'enfants spécialement conçus pour ça. Mais également du comportement des géniteurs de ces bébés qui sont complètement différents d'un cas à l'autre. C'est aussi une belle façon d'emmener le sujet sur la délation et des milices .. un sacré parallèle avec l'époque nazi à mon sens. Et un questionnement du lecteur qui peut se demander comment il aurait réagi face a un tel dilemme : obéir à la loi ou a sa conscience.
Et un autre thème récurrent chez Bordage : l'intégration d'un enfant qui a une forme d'autisme a son récit.
C'est aussi pour lui l'occassion de parler d'écologie mais également des technologies qui peuvent perdre tout leur sens d'un jour a l'autre.

Bordage est un merveilleux conteur mais j'avoue que j'ai été un peu déçue par son roman. J'ai trouvé qu'il manquait de verve. J'ai connu l'auteur plus franc du collier et plus engagé.. maintenant c'est peut être aussi une volonté délibérée de l'auteur afin que le lecteur prenne lui même position..
J'ai aussi été genée par la longueur du récit qui se passe sur plus de 50 ans (environ) et qui ne m'a pas permis d'avoir une affinité particulière avec les personnages.

Pour conclure l'histoire et l'imagination de Bordage est toujours un réel plaisir, mais la forme m'a moins plu sur ce roman.
Ma note réelle un 3.5/5
Commenter  J’apprécie          677
Une étrange bulle blanche d'une cinquantaine de mètres de diamètre est découverte dans une petite ville de l'ouest de la France. Mystérieusement elle attire un enfant de trois ans, Léo qui s'avance vers elle, comme hypnotisé, fasciné. Rien ne l'arrête et il est absorbé par le bulle.

Lorsque sa mère, Elodie décrit le phénomène, on la prend pour une folle, hystérique qui a dû faire mal à son enfant. Une journaliste, Camille, est chargée par son magazine de faire une enquête sur ces étranges évènements. On la surnommera « Madame bulle » et sa première interview sera consacrée à Elodie.

D'autres bulles apparaissent en France mais aussi dans le monde entier et les enfants de moins de quatre ans sont tous attirés par elle et disparaissent.

Tous les pays vont conjuguer leurs efforts pour tenter de les faire disparaître, mais elles grossissent et sont de plus en plus nombreuses. Leur activité magnétique est telle que les réseaux électriques et numériques ne fonctionnent plus et on doit revenir aux anciens moyens de communication.

On fait appel à un artificier de l'armée qui va tenter tous les cocktails existant pour faire exploser la bulle, mais rien n'y fait, alors l'ONU décide d'utiliser les grands moyens avec ce qu'on appellera les « pédokazes »…

Ce que j'en pense :

L'auteur nous décrit très bien ce monde étrange, où l'on essaie de détruire ce que l'on ne comprend pas. Il y a des êtres qui tentent à tout prix d'établir un contact avec les bulles que l'auteur appelle « Les dames blanches », notamment les passionnés d'Ufologie qui se font traiter d'illuminés, comme Basile et Camille dont les dames blanches ont pris un fils, Nathan.

de l'autre, on trouve tous les fadas du complot, ultra militaristes qui voient une occasion de donner un sens à leur vie en devenant des miliciens. On s'attache quand même au premier artificier, ex légionnaire, porté sur la bouteille qui retrouve un sens à sa vie, en imaginant ses cocktails explosifs, alors que d'autres sont franchement antipathiques…

Pierre Bordage, comme d'habitude nous décrit bien les dérives du monde moderne, la façon dont les militaires décident de recenser tous les enfants et demandent aux parents de désigner un des leurs pour devenir une bombe humaine, car c'est la seule façon, apparemment, de déstabiliser les dames blanches, mais c'est un répit de courte durée. C'est ce qu'on va appeler « Loi d'Issac »

On retrouve bien-sûr la passion de Pierre Bordage pour la mythologie et aussi pour l'Histoire, certains éléments rappellent la milice sous l'Occupation, (les dénonciations, les rafles au petit matin, le traitement des enfants Kamikazes qui évoque les camps de concentration). Mais, certaines descriptions font penser à ce qui se passe de nos jours, terrorisme, Etat d'urgence… malgré tout, il semble garder foi en l'être humain…

Bref, j'ai beaucoup aimé ce roman. Cette histoire m'a plu d'emblée et j'ai dévoré le livre. J'ai découvert l'auteur avec « le feu de Dieu » qui m'avait beaucoup plu. Donc, j'ai bien l'intention de continuer à découvrir son univers.

Note : 8/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          500
Chaque nouveau roman de Pierre Bordage se déguste, tant l'auteur a su se renouveler constamment tout au long de sa longue et prolixe carrière.

Les dames blanches ne déroge pas à la règle, par son sujet original et son traitement qui donne un récit de SF d'une belle profondeur et très accessible.

D'étranges et monumentales bulles blanches apparaissent un peu partout dans le monde et capturent certains enfants avant leur quatrième anniversaire. C'est l'histoire de l'humanité sur une période de 50 ans que nous propose l'auteur. Elle est confrontée à un mystère et va se défendre contre cette menace (mais en est-ce vraiment une ?) jusqu'à en perdre la boule.

C'est le récit de personnages surtout, que l'auteur humaniste traite d'une manière aussi originale que son sujet. Chaque chapitre porte le nom d'une nouvelle personne, importante ou juste de passage, qui donne une vraie impression d'universalité. Les personnages principaux vont vivre en parallèle, s'entrecroiser parfois, l'individu n'étant rien sans ses interactions avec ses congénères. Histoires de rencontres.

Sur ces bases, Bordage développe une histoire, alternant différentes ambiances, incroyablement addictive et qui pousse à la réflexion. Comment réagir face à l'inconnu ? Comme le dit l'auteur, « la peur pousse à l'aberration ». Et le monde entier va vite y plonger, jusqu'à l'indicible.

Trajectoire de notre monde actuel où le fanatisme continue de faire des ravages, Les dames blanches est aussi un cri contre l'indifférence, une vision d'un futur proche où le monde perd le sens de ses valeurs. Un monde en régression technologique, perturbé électroniquement par ces bulles blanches.

Comme toujours, Pierre Bordage met l'homme au-dessus de tout, posant de vraies questions existentielles tout en ne perdant jamais de vue l'aspect ludique de son histoire. En grand humaniste qu'il est, l'écrivain nous plonge dans un récit où la parentalité est au centre du débat, à l'image de ces sphères blanches comme une parabole de la maternité.

Comme souvent dans son oeuvre, il questionne sur ces personnes à part, visionnaires, qui sortent du schéma de pensée ancestral. Il en sort une histoire dont certains passages sont à fendre l'âme.

J'ai été touché comme rarement, comme peu d'auteurs arrivent à m'émouvoir et à chatouiller autant ce qui constitue mon être, ma pensée intime.

L'une des plus grandes plumes de la littérature de l'imaginaire nous a donc pondu (sans mauvais jeu de mot) une histoire profondément touchante, immersive et qui pousse intelligemment à la réflexion. Une réussite totale, un magnifique bijou.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
Commenter  J’apprécie          4312
Une bulle blanche grandit dans une la campagne de l'ouest de la France. Curieux phénomène qui attire le petit Léo, trois ans, qui disparait dans la bulle impénétrable. C'est le début de l'émergence de dames blanches comme elles seront appelées par les hommes. Ces bulles blanches qui grandissent lentement mais sûrement et attirent les enfants entre trois et quatre ans.
C'est le début de la lutte contre ces intrus : d'abord pour tenter de récupérer les enfants, ensuite pour essayer d'empêcher la prolifération de ces bulles qui menacent de recouvrir toutes la planète.
Curieux roman, ça débute très lentement, on s'intéresse à quelques cas de disparitions mais les tentatives pour lutter contre ces envahisseuses ne sont pas efficaces. Etonnée par la façon de raconter de Pierre Bordage, on passe un moment avec un personne puis quelques années passent, on en suit de nouveaux. le découpage des chapitres est aussi surprenant : chacun porte le nom d'une des personnes qui fait une apparition dans l'histoire.
J'ai été un peu agaçée par cette impression qu'on n'avançait pas dans l'histoire et pourtant, les nouvelles lois promulgées sont de plus en plus ahurissantes, invraisemblables. Comment peut-on oublier la véritable raison de leur lutte ? La présence de ces bulles sont dérangeantes qu'autre chose après les nouvelles lois, c'est les hommes qui remplacent le rôle qu'on reprochait aux dames blanches.
Cependant, celles-ci empêchent aussi petit à petit l'activité magnétique et entraîne les hommes vers une simple rusticité. Très intéressant à observer, les effets que celles-ci font sur les nouvelles activités humaines. Que dire de la fin ? Elle donne à réfléchir...
Pierre Bordage aborde des thèmes forts comme le droit à la vie, le deuil, le devenir de l'humanité, le pouvoir du militaire... Un roman surprenant, dérangeant et détonnant.
Commenter  J’apprécie          422
Mon tout premier Bordage ! Depuis le temps que j'entends parler de lui en bien. J'ai longtemps hésité mais j'ai finalement choisi Les Dames blanches. On peut dire que l'intrigue m'intriguait carrément.

Par de nombreux aspects, ce livre m'a fait penser à Spin, mais sans le côté poétique et mélancolique de Wilson. Ici l'auteur opte plutôt pour un roman vraiment noir, sombrant dans le désespoir d'une humanité auto-destructrice. le sujet est passionnant. Il traite de comment au cours de l'histoire, l'homme est souvent parvenu à justifier l'innommable face à tout ce qui s'apparente comme une menace contre notre société, contre notre territoire, notre mode de vie et de pensée. On ne peut s'empêcher, au fur et à mesure des chapitres, de faire le parallèle avec les guerres mondiales et plus précisément le régime nazi. Ou comment l'esprit humain peut banaliser l'horreur, comment lâchement on peut se détacher émotionnellement d'une tragédie tant qu'elle ne touche que son voisin...

J'ai apprécié la lecture, principalement pour le constat sans concession de la bêtise humaine agrémenté de quelques onces d'espoir à travers les protagonistes pacifistes. J'ai apprécié aussi la description du chagrin, du déchirement de la séparation, que l'auteur réussit à parfaitement retranscrire sans jamais tomber dans la lourdeur et l'excés.

Je n'ai pas adoré ce livre. Je ne me suis jamais senti emporté. Je me suis pourtant senti révolté aux quelques moments tragiques, mais je ne me suis jamais vraiment attaché aux personnages. (ça fait beaucoup de "je" en peu de mots tiens!)

Bref, c'était mon premier mais sûrement pas mon dernier.
Commenter  J’apprécie          4010
J'ai été happée par ce roman d'anticipation. Je l'ai dévoré. Je connais Bordage depuis un certain temps maintenant, et j'ai toujours autant de plaisir à découvrir ses univers, son imaginaire.

Les enfants de moins de 3 ans sont attirés par « les dames blanches » et sont absorbés par elles. Qui sont-elles, que veulent-elles ? Ca, vous le saurez si vous lisez le roman jusqu'au bout.

L'autre aspect de ce livre est : comment réagit le monde face à ces inconnues qui gobent leurs enfants ?

De ce côté, Bordage n'a pas changé sa vision et la réaction pressentie qu'il a des gens, des politiques, face à des catastrophes, que ce soit d'ordre climatiques, invasions de toutes sortes, etc.

Malheureusement, je pense qu'il a raison. Car en l'homme, il y a le meilleur, mais également le pire, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire.

Pour moi, Bordage est le Barjavel des années à venir.
Commenter  J’apprécie          390
« Les dames blanches sont une énigme, sans doute la plus grande énigme posée à l'humanité depuis la nuit des temps, (…). »

C'est vrai qu'elles posent questions ces énormes bulles blanches qui sont apparues un beau matin en divers endroits de la planète. Elles semblent inoffensives mais de jeunes enfants commencent à disparaître, attirés par elles puis comme avalés mystérieusement. Et puis, le quotidien de chacun est également de plus en plus perturbé par les défaillances croissantes des systèmes électroniques depuis qu'elles sont là.

« La peur pousse à l'aberration. »

Alors l'Homme réagit, se sentant agressé et menacé. Progressivement, les politiques prennent des décisions de plus en plus drastiques pour les populations. L'armée est sollicitée, mais aucune arme ne semble les ébranler. Enfin si… On bascule alors lentement, mais inéluctablement, vers un univers sombre et dramatique.

J'ai trouvé ce récit bizarre, étrange au début.
Il faut dire que la construction est originale. Chaque chapitre, et il y en a beaucoup, porte le nom d'un personnage de l'histoire qui devient le narrateur. Regards croisés intéressants pour la multiplicité des points de vue, mais déroutant aussi car il faut se replacer à chaque fois.
Mais au fil du récit, on s'habitue et on apprécie même, car on retrouve certains personnages qui servent de fils conducteurs.

Et c'est à travers le vécu de ces personnages que l'on découvre ce chamboulement planétaire, les conséquences au fil des jours, des mois, puis des années.
Et monsieur Bordage est doué pour décrire les émotions et ressentis de ses personnages. Il sait les travailler et les approfondir. Pas de gentils ou de méchants, juste des êtres humains avec leurs défauts et leurs qualités, et qui essaient de survivre, de trouver leur place quand tout est bouleversé. J'ai bien aimé la force tranquille de Basile, mais aussi l'évolution de Jason (un personnage torturé qui va surmonter bien des coups durs, je ne l'aurais pas parié).

Comme souvent dans ses romans, Bordage dénonce certains comportements humains, mais aussi la capacité de l'Homme à s'adapter (ou non) pour survivre.

Je dois reconnaître que j'ai été happée par ce récit, avec cette tension croissante, l'envie de comprendre, comme les protagonistes du roman, le sens de ces mystérieuses Dames Blanches. Impossible de le lâcher sur les derniers chapitres.

Même si ce n'est pas ma meilleure lecture de l'auteur, j'ai beaucoup apprécié parcourir ce roman. Les échanges sur nos impressions lors de cette lecture commune avec mon ami Senna y ont certainement contribué, merci à lui.
Commenter  J’apprécie          3310
Pierre Bordage est un auteur Français de science-fiction dont mon cher et tendre me rebat sans arrêt les oreilles. J'avais tenté, sans succès, de lire "Atlantis", il y a quelques années. Tout le monde s'accordant à dire d'une part que cet ouvrage n'est pas son meilleur, et d'autre part que cet auteur est vraiment à découvrir, je me suis lancée avec curiosité dans la lecture de ces Dames blanches.

Les dames blanches, ce sont des sphères blanches énormes qui apparaissent un peu partout dans le monde, plutôt à proximité d'espaces verts, et qui en sont indélogeables. Et de temps en temps, elles attirent à elles des enfants de moins de quatre ans, qui disparaissent dans la sphère pourtant impénétrable et n'en ressortent jamais.
Dans ce livre, on assiste à la première disparition d'enfant dans une dame blanche, en région parisienne, puis à plein d'autres, notamment en suivant la vie de Camille, jeune pigiste ayant couvert pour son journal le premier article sur le phénomène, de son compagnon, Basile, ufologue malien, de sa fille, et de "Jason", frère du premier enfant disparu dans le ventre de la Dame blanche. L'histoire se déroule sur plusieurs dizaines d'années, se focalisant sur les changements induits par la présence des dames blanches sur la société et le comportement des hommes, les dames blanches elles-mêmes se contentant d'être présentes, et d'attirer un enfant de temps à autre.

Comme avec Atlantis, je n'ai pas apprécié ce titre très franco-français et qui, malgré son sujet et une incursion en Inde, manque d'envergure. le livre se focalise sur la régression de la société française (les dames blanches interférant avec les ondes et les réseaux électriques et informatiques, on en revient aux bons vieux pigeons voyageurs pour communiquer !) et des hommes, qui tentent de gagner du temps en envoyant des kamikazes de 3 ans aux dames blanches pour faire rétrécir les fameuses sphères qui se multiplient. Les factions ne tardent pas à se créer, suite à la loi d'Isaac imposée par "l'ONU" (le sacrifice d'un enfant par famille pour servir de porteur de bombe), avec des résistants d'un côté, qui tentent de faire fuir et de procurer de nouveaux papiers aux parents qui refusent le sacrifice de leur enfant (ça ne vous rappelle rien ??) et les milices chargées de recouvrer les-dits futurs sacrifiés dès leur 3 ans pour les amener dans des camps où on leur apprendra à bien tenir leur rôle.

Ce livre de Pierre Bordage privilégie la description à l'action et peine à trouver son rythme de croisière, malgré l'alternance des personnages qui ont voix au chapitre. Il fait un focus sur la lâcheté et la passivité des hommes, prêts au sacrifice ultime de la chair de leur chair pour se battre contre ce qu'ils ne comprennent pas. La critique qui y est faite de notre société n'est quasiment pas déguisée, les personnages sont prévisibles et stéréotypés (et les pères ont un problème avec l'alcool !), le fond de l'histoire est moralisateur... le recours aux prénoms issus de la mythologie est sans intérêt, et en-dehors d'un ésotérisme tinté de spiritualité et d'écologie, point de salut ! Quant à la fin et au pourquoi de tout ça, je ne commenterai même pas...
Il n'y a pas de curiosité, pas de compréhension, pas de belles actions, pas de coup d'éclat. Ce livre manque cruellement de souffle épique et de sentiment. Une grosse déception pour ma part, qui m'invite à éviter dorénavant les titres de cet auteur pourtant reconnu !
Commenter  J’apprécie          327





Lecteurs (431) Voir plus



Quiz Voir plus

Mort d'un clone de Pierre Bordage

Quel âge a Martial Bonneteau ?

47 ans
48 ans
49 ans
50 ans

15 questions
28 lecteurs ont répondu
Thème : Mort d'un clone de Pierre BordageCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..