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Sandra Lefrançois (Autre)
EAN : 9782252046999
232 pages
Klincksieck (07/04/2023)
5/5   2 notes
Résumé :
Jean de Bosschère, dont l’oeuvre atteste à la fois la connaissance profonde et l’amour de la Nature, est un des maîtres dans l’art de découvrir et de décrire le mystère des choses animales et végétales.
Voici la haie vive : monde secret, fourmillant d’êtres dont elle est le refuge, l’abri, le garde-manger. Le naturaliste l’observe, il l’espionne, pourrait-on dire, dès l’aurore, guettant les premiers bruits du réveil, cris, chants qui se mêlent dans un tout ha... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Jean de Bosschère, écrivain, poète et peintre, illustrateur à l'oeuvre multiple et torturée, se fit naturaliste sur le tard et publia en 1952 cet hymne à la Nature, somme foisonnante de ses observations dans le Berry, quand embusqué sur un petit banc caché entre les arbustes d'une haie vive, il en admirait la faune et la flore.

Je suis entrée dans ce livre-bijou comme dans un cabinet des curiosités, où l'oeil s'égare, attiré par des collections belles mais pas toujours compréhensibles. L'ouvrage ravit les sens tant par le toucher de sa couverture cartonnée que par la vue des dessins de l'auteur et des superbes aquarelles de Sandra Lefrançois qui ornent toutes les deux ou trois pages. Tout est scrupuleusement noté et dépeint d'une plume poétique et luxuriante. Pourtant, le style, par moments trop précieux, avec une tendance à l'amphigourisme, peut dérouter et sembler "boursouflé", trop daté. Un peu plus de naturel ou de simplicité pour certains passages aurait rendu cette lecture parfaite.

A la fois précis de botanique et manuel de zoologie, avec ses initiales majuscules à tous les noms d'espèces animales et végétales, c'est aussi un long poème en prose, bucolique, lyrique et scientifique, une ode à la beauté de ces haies vives, qui animaient autrefois les paysages, brisant les lignes régulières des champs et des prés et qu'il faut maintenant protéger, replanter.

Au fil des saisons, c'est un lent cheminement qui nous mène des arbustes composant la Haie, avec ses néfliers, noisetiers, troènes ou églantiers, jusqu'aux herbes sauvages qui sont à son pied – fumeterre, petite musquée, scrofulaire, bryone et tant d'autres - en passant par les guirlandes de houblon, clématite et chèvrefeuille qui la parent, sans oublier ses plus petits habitants, de la cantharide au taupin, jusqu'aux oiseaux qui s'y cachent, pic, alouette ou linotte.

On s'émerveille à chaque page des descriptions si précises de ce microcosme, qu'il s'agisse de la structure et de l'agencement des écailles des ailes des papillons qui créent cette poudre colorée et chatoyante à leur surface, ou de la structure géométrique miniature des organes des fleurs. Car Jean de Bosschère ne se contente pas de décrire ce qu'il voit, il l'explique de manière scientifique, souvent sur la base de ses propres observations au microscope, et nous instruit au passage des moeurs des espèces animales et de l'emploi médicinal des plantes.

Malgré quelques réserves sur le style, la poésie et la richesse des descriptions font de ce joli recueil, une lecture qui se butine, en prenant le temps d'admirer la nature miniaturisée et les détails intrigants de ce monde captivant.

Challenge Non-fiction 2024
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Le printemps pointe le bout de son nez et avec lui les insectes sortent de leur torpeur, les bourgeons éclatent, les graines se préparent à une transformation irréversible, le chant des oiseaux se fait plus intense, une explosion de parfums, de parades, de sonorités grandes et petites, de couleurs...

Dans ce traité de la faune et de la flore des lisières, nous parcourrons les haies aux rythmes des saisons et des changements qui l'accompagnent. le vivant au coeur de cet exposé est détaillé dans ses moindres détails, où l'infiniment petit acquiert une visibilité éblouissante.

M'attendant un peu à trouver un exposé chirurgical, scientifique, ce fut tout l'inverse avec cette balade poétique, délicate, sensible dans laquelle nous convie l'auteur, nous dévoilant les détails souvent inconnus sur ce qui nous entoure et dont nous prenons que rarement le temps d'observer avec attention, tout en nous dévoilant ses sentiments, ses souvenirs nostalgiques en terres berrichonnes, sa passion pour cette nature qu'il arpente et observe avec une attention minutieuse.

Éminemment instructif, on apprend sans s'en apercevoir, sans effort, les rythmes de ces vies qui jalonnent l'air comme la terre, agrémenté de superbes illustrations. Les vies sont aussi myriades que mirifiques et il est passionnant de s'y arrêter un instant.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L'odeur du Troène est tellement ténue que l''on ne peut la surprendre qu'à l'aube, quand elle sommeille sous les rameaux et que le chèvrefeuille des haies réserve encore ses ondes parfumées. La douce fragrance du Troène semble émaner des fils de la Vierge que déchire dans sa promenade sur le sentier, le premier promeneur de la journée. Ces fils, produits par de jeunes araignées qui viennent d'éclore, paraissent la source soyeuse, flottant au gré des brises de l'aurore, la source à peine matérielle de tous les parfums du matin. Souvent sur le fil accroché aux ramilles on trouve l'araignée qui a sécrété cette écharpe de fée qui l'entraîna dans son voyage onduleux.
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Quelques fois, semées en tapis bleu, les Véroniques se cachent en petits groupes au pied des arbustes qui forment nos haies. Aucune mosaïque ni vase cloisonné du Japon, ni émaillure de la meilleure époque ne pourrait évoquer cette menue merveille. Bleue de smalt pâle, chacune des quatre sections de la corolle offre une base blanche, deux d'entre elles, opposées, portent une étamine dont l'anthère ressemble à un petit grelot blanc. Cette petite corolle, plus grande que celle du Myosotis, d'un bleu tendre, est un de ces joyaux de la nature qui arrête devant le mystère de sa substance, de sa fragilité, l'observateur attentif et sensible.
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Le marron, égoïstement roulé dans l'écrin est un gros personnage ; bien nourri. Un berceau si doux de peau onctueuse, ne semblait pas appelé à recevoir celui qui s'y prélassait en se gonflant d'un abondante matière jaunâtre. Le poids du rustre si bien traité, lavé et verni, de même, semble exagéré. On s'explique ce luxe de farine quand, au printemps, dans les monticules de feuilles mortes, on découvre les germes, radicelles et tigelles, gras et volumineux que cette fécule était destinée à nourrir.
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