Le chevalier de Boufflers et la comtesse de Sabran sont connus depuis le 18e siècle pour leur long amour malheureux, couronné par le mariage après une vingtaine d'années de relations, de séparations, de vie loin de l'autre, puis par les aléas des temps (la Révolution), mais rendu fidèle par l'échange de lettres qui n'a jamais cessé.
L'on y voit une femme, très tôt veuve avec de jeunes enfants, qui essaie de s'affirmer socialement et intellectuellement dans une société parisienne fermée, prompte aux effets de mode. L'on y voit également un cadet de famille sans fortune, condamné à chercher le succès par les armes, menant une monotone vie de garnison, perclus de dettes et loyal envers une femme qui lui est inaccessible en raison de son manque de fortune.
Cette édition de correspondance se lit comme un roman d'amour, comme un roman historique, avec le happy end de rigueur. Sauf que là, tout est vrai.
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1er volume de l'édition de la correspondance amoureuse du chevalier de Boufflers, chevalier de Malte et poète désargenté, et d'Éléonore de Sabran, jeune veuve douée à la plume et au pinceau. Ils se rencontrent en 1777 mais ne se marieront que 20 ans plus tard, en exil.
Cet ouvrage permet de plonger dans la vie quotidienne des hommes du 18e siècle : postes incertaines, voyages toujours aventureux, soucis de santé, mais aussi éducation permanente des femmes (Mme de Sabran apprend le latin, l'anglais et l'italien grâce à ses amis) et goût pour la peinture et la littérature.
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