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4,19

sur 2951 notes
Je ne suis pas d'accord avec le résumé de la quatrième de couv. L'histoire d'amour n'intervient que très tard, et ne constitue pas à mes yeux l'intrigue principale du livre. Il s'agit plutôt d'une description loufoque, et finalement ennuyeuse, des diableries de Satan et ses compères à Moscou. C'est un peu du n'importe quoi, ce qui se passe, et même si l'incompréhension des moscovites est bien décrite, tout comme leur indicible frayeur, on se demande où veut aller Boulgakov.
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les passages avec Ponce Pilate sont délicieux et extras.
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Un plaisir de gourmet accessible aux néophytes ! Il faut impérativement lire une introduction (celle de Sergueï Ermolinski dans l'édition illustrée sur le site est un régal) car la dimension autobiographique rend l'oeuvre encore plus touchante. Je n'ose pas mettre de critique, elle serait dithyrambique : le livre plaira à ceux qui s'intéresse à l'amour (passionnel ! amateurs d'eau de rose passez votre chemin), à la sorcellerie, à la philosophie, à l'histoire du 20ème siècle et plus particulièrement du stalinisme, aux adeptes de la licence artistique et du questionnement de la société par l'art etc...
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Je n'ai pas du tout accroché avec ce roman. Je ne m'attendais pas du tout à ça ! On me l'avait présenté comme un roman d'amour, un grand classique de la littérature russe ; certes, mais c'est avant tout un live qui nous raconte l'histoire d'une rencontre avec le diable. J'ai beau savoir qu'il s'agit d'un parallèle avec Staline, camouflé pour échapper à la censure, mais même en cherchant, j'ai eu du mal à voir cette double signification et à comprendre où le texte voulait en venir. Peut-être est-ce parce que j'ai manqué de références sur l'époque et le contexte. Toujours est-il que je n'ai à aucun moment réussi à rentrer dans cette histoire qui m'a déroutée. Une grosse déception et l'impression d'avoir raté quelque chose en route.
Lien : http://madimado.com/2013/05/..
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Un livre excellent, époustouflant, merveilleux, drôle, un bijou de la littérature russe ! On se laisse entraîner avec plaisir dans les frasques de Satan et de sa suite (et surtout le chat facétieux, susceptible et à l'épreuve des balles), dans l'histoire de Jésus et Ponce-Pilate au Ier siècle, et dans l'histoire d'amour extraordinaire qui lie le Maître, écrivain raté et dépressif, et Marguerite, qui se transformera le temps d'une nuit en sorcière pour se rendre au Bal de Satan...
L'écriture est légère, vive, poétique, l'humour est présent à chaque page, mais sous le charme de cette oeuvre virevoltante, on sent aussi l'amertume et la critique d'un écrivain marqué par les arrestations arbitraires et la crise du logement qui touchèrent Moscou dans les années 1930, sans parler des oeuvres littéraires stéréotypées écrites sur commande, que Boulgakov refuse et dénonce. (la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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Un livre grandiose! On plonge dans un monde tout simplement incroyable : le diable, un chat noir qui parle, des sorcières, Jésus, ... Les situations sont loufoques, parfois grotesques, ça vole dans tous les sens. La construction du livre est très particulière. Mais on passe un excellent moment en compagnie des différents personnages. le texte est parsemé de centaines de références de Boulgakov pour ses maîtres, et ses pairs. Il faut un bon bagage russe pour pouvoir tout saisir!
Les notes de bas de page sont bien utiles, mais je déplore que certaines d'entre elles nous spoil complétement certains passages!!!
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Enorme chef-d'oeuvre absolu, ouvrage étrange et malicieux, complètement fou, remis 25 ans sur la table par son auteur, Boulgakov, persécuté par le régime soviétique de l'époque (on est sous Staline). La farce étant aussi un moyen de résistance, ‘Le Maître et Marguerite' verse souvent dans le grotesque et le loufoque. On y croise le Diable en personne, un chat qui prend l'autobus, des musiciens fous et des poètes imbéciles, Jésus et Ponce Pilate, tout un asile de fous, une vraie soirée de sabbat avec sorcières sur balai, et la plus belle femme du monde (puisque c'est aussi une merveilleuse histoire d'amour). Un grand bon moment de lecture intense, prenante, jubilatoire. Passez les deux premières pages, avec des notes de bas de pages un peu intimidantes et laissez vous griser par cette chevauchée fantastique !
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Tout cela ne constituerait rien de plus qu'une scène de comédie adventice si le passage n'était assorti d'une de ces annotations pertinentes qui font la réputation de la collection (Pleiade) en même temps que les délices des chercheurs. Cette note, la voici :

Le prénom latin, parfaitement inusité en russe, est déjà porté par un personnage antipathique dans Mémoires d'un défunt (Roman théâtral), Aloysius Rvatski ; il contraste ici avec un nom de famille (ou un prénom patronymique) de pure fantaisie : mogarytch (ou magarytch) désigne le fait d'offrir à boire pour conclure une affaire ou hâter sa conclusion. le modèle de ce personnage pourrait être le dramaturge Sergueï Ermolinski, avec qui Boulgakov se lia en 1929 et à qui il accorda sa confiance presque jusqu'à la fin de sa vie. Un long développement du chapitre XIII, figurant sur le dernier manuscrit dactylographié du roman mais auquel l'auteur finit par renoncer, introduisait Aloysius Mogarytch comme un ami du maître qui devait par la suite donner la preuve de sa félonie. On reconnaît dans ce passage, qui fut imprimé par erreur dans l'édition de 1973, maints détails sur les relations amicales de Boulgakov et d'Ermolinski. D'autres témoignages, qui paraissent probants, ont convaincu des boulgakovistes comme Lidia Ianovskaïa ou Boris Sokolov qu'Ermolinski - ami de confiance de Boulgakov et l'un de ses premiers mémorialistes - remplit bien, auprès de lui, la mission d'information de l'Oguépéou, et que Boulgakov s'en rendit compte dans les tout derniers mois de sa vie.

Ainsi, coup de théâtre, le tableau initialement pastel s'éclaire d'une lumière crue, tout le récit n'était qu'imposture. Ermolinski n'a pas emménagé dans l'appartement des Boulgakov, il n'a pas couché dans la chambre du petit Serioja, il n'a pas non plus veillé le malade ni acheté ses médicaments, il n'a tenu aucune conversation, édifiante ou non, avec Fadéiev, n'a reçu aucun appel en provenance de Staline, pas plus n'a-t-il suivi le cortège funéraire, il n'était simplement pas là. Tout ce qu'il raconte est obtenu par ouï-dire, extrapolation, imagination ou pure invention. Quant à ses papiers perdus, gageons qu'ils ne le sont pas pour tout le monde et qu'ils dorment du sommeil de l'injuste, soigneusementrangés et répertoriés, dans les archives du K.G.B..


Etonnant, non ?

Merci à Claude Ballade, mon cher cousin pour cet article et cet éclairage.


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Voici pourquoi il y a longtemps que je n'ai pas écrit de billets sur un livre : je m'étais plongé dans un gros roman, le Maître et Marguerite.

Une nouvelle fois, faire un résumé de cette oeuvre est difficile, et je vais me contenter d'esquisser le tout début du livre.

A Moscou, dans les années 30, un poète et un journaliste se promènent du côté du Lac du Patriarche, et discutent de la meilleure manière d'exprimer leur athéisme. Leur discussion est interrompue par l'apparition d'un homme, qui se présente comme un étranger en visite. Mais cet étranger aura une influence néfaste : il annonce au journaliste qu'il va bientôt mourir, décapité. Les deux camarades rejettent cette prédiction, jusqu'à ce que le journaliste, par un enchaînement funeste de circonstances, se fasse écraser par un tramway, sa tête étant détachée du corps. Qui est donc cet étranger ? Et qui sont ces drôles de personnages qui lui tournent autour, notamment ce gros chat qui prend le tramway comme n'importe quel être humain ?

Le Maître et Marguerite est un roman foisonnant : c'est un récit fantastique où les références sont extrêmement nombreuses. On y retrouve le diable et ses acolytes, il y des scènes de messes noires, des détournements des symboles religieux (notamment du baptême,...). Boulgakov puise son inspiration chez Goethe et dans les récits fantastiques russes du XIXeme. Malheureusement, la plupart de ces références m'étaient inconnues, et ce n'est qu'après avoir lu un petit appareil critique que certains détails se sont révélés signifiants.

La suite ici : http://livres-et-cin.over-blog.com/article-14497147.html
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Lire un roman jugé unanimement chef d'oeuvre, ça met tout un tas de pression sur mes frêles épaules de lectrice. Si t'aimes pas, c'est toi qu'as pas compris, gros naze. Un type qui a couché métaphoriquement ses misères pendant le stalinisme dur, quand ça torturait et zigouillait à tire larigot, forcément que la résonnance ne doit pas être affreuse.

Mais s'y plonger sans ne rien connaître de l'époque, c'est passer à côté de quelque chose. Heureusement les notes de bas de page permettent quelques éclaircissements. Il faut se figurer, se recontextualiser le climat de terreur du totalitarisme soviétique, la peur panique d'être arrêté pour n'être coupable de rien, où la justice n'en a que l'apparence, grotesque pantomime auquel plus personne ne croit depuis bien longtemps.

Mais ne pensez pas lire un bouquin au sinistre plombant, Boulgakov a décidé d'être drôle quitte à être censuré. Un délectable cynisme traverse l'oeuvre, on s'oriente dans un univers décapant de burlesque qui n'est pas sans rappeler Les âmes mortes de Gogol. Les hommes y sont souvent des pantins mauvais et décevants, ourlés par leur mesquinerie et leur insignifiante concupiscence. Alors quelle réjouissance n'ai-je ressenti par les corrections infligées par notre équipée satanique à tous ces soiffards infatués de leur pouvoir en carton pâte ! Heureusement que ce diable de Woland et ce bon gros chat noir de Béhémoth soufflettent ces gueux à satiété.

Le livre se découpe en plusieurs parties et engage le lecteur à se munir d'une patience certaine. Ça n'est qu'à la moitié du parpaing qu'on entend parler du maître et de sa Marguerite. Gageons qu'une simple et unique lecture est insuffisante si l'on escompte rendre honneur à son auteur. La densité du livre mobilise de la concentration, certes enrégimentée dans du grand-guignolesque, mais non moins exigeante : Boulgarov n'est pas chiche en allusions historiques et culturelles.

Les bifurcations sont nombreuses et nous amènent à excursionner en Judée avec le récit du procurateur Ponce Pilate. La plume se trouve brusquement pénétrée d'une impeccable gravité laquelle contraste fort avec la bouffonnerie du reste du texte situé à Moscou. Déconcertant.
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