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4,2

sur 2985 notes
C'est un des romans que j'ai lu deux fois . de la première ne me restait que des images fugaces , la chevauchée au dessus de Moscou sur un balai , le chat qui parle ... Ici je vais parler de l'histoire de Pilate , le livre dans le livre , qui m'a beaucoup impressionnée : en effet on y rencontrela figure du Christ ( Ha Nozri) et l'histoire parallèle à Moscou se déroule intégralement pendant le Triduum pascal ( vendredi samedi dimanche ) . On y retrouve tous les éléments du récit de la passion , certains conservés mais parfois comme en désordre et avec des éléments inversés ou changés : C'est Juda qui se rend au jardin des oliviers le lendemain et se fait assassiner , il n'y a qu'un disciple , on transperce les condamnés d'une lance alors que dans le récit de la passion Jésus est déjà mort .
l'interrogatoire Jésus - Pilate est saisissant car on a l'impression d'assister à la scène et que cela s'est vraiment passé comme cela .
tout cela m'a beaucoup plu , car interroge sur le récit transmis et la réalité historique .
Quant à la partie moscovite , elle est extraordinaire et colorée : les descriptions , les situations ...
Mais pour la deuxième fois , je n'ai pas réussi à comprendre le lien entre les deux histoires , il n'y a pas eu ce dévoilement final que j'attendais un peu depuis le début .
Peut être qu'à la troisième lecture ?

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Il se passe de drôles de choses à Moscou : des vêtements qui se volatilisent après une séance de magie noire, un costume sans corps, une prophétie concernant une tête coupée par une femme, des disparitions, un turbulent chat noir auquel les balles ne font pas une égratignure, voilà de quoi semer la panique dans la capitale russe et remplir allègrement la clinique psychiatrique du professeur Stravinski.
Cette histoire semble délicieusement absurde ! Heureusement, les notes proposées par l'édition Pocket soulignent toutes les références à la période historique et à la vie de Boulgakov lui-même. En effet, cette oeuvre est bien plus qu'un roman à rebondissements ; il s'agit d'une critique soigneusement dissimulée du système stalinien.
Cependant, que l'on s'attarde sur l'aspect historique ou que l'on se contente de savourer le récit sans en chercher la signification, je vous garantis que l'on passe un excellent moment. Je me suis faite joyeusement happer par les péripéties des personnages. Aussi, je recommande chaudement la lecture de ce roman !

Challenge XXème siècle 2022
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LE MAÎTRE ET MARGUERITE de MIKHAIL BOULGAKHOV
Un livre délirant revisitant le mythe de Faust sous la dictature soviétique. Pas une lecture de tout repos tant les références à l'histoire sont nombreuses et je vous conseille de lire ( ce que je ne fais jamais d'habitude) la préface presque indispensable à la compréhension de cette pure merveille !!
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"Cet engouement débauché pour la force maligne, cette parenté avec Gogol par tant de traits et de parti pris du talent : ça venait d'où ? Ça s'expliquait comment ? Et quel étonnant traitement du récit évangélique avec cet abaissement du Christ, les yeux de Satan ! A quelle fin ? Comment le comprendre ?"
Alexandre Soljénitsyne

Cet engouement débauché pour le diable, cette parenté avec Gogol et aussi avec Molière que Boulgakov admirait passionnément et auquel il consacra un roman autobiographique, ça vient d'où, en effet ? de son goût immodéré pour le comique? Lui-même sorte de réflexe d'auto-défense face à l'absurdité totale dans laquelle plongea son existence à compter de 1917, date à laquelle sa ville natale, Kiev, devint le théâtre de sanglants combats pour finalement tomber, trois ans plus tard, entre les mains des soviétiques? Obligeant Boulgakov, non seulement à quitter Kiev, mais à tourner définitivement le dos à la médecine ainsi qu'à un passé hautement suspicieux de « blanc »? le fait est qu'il s'installa à Moscou où il devint journaliste satirique, puis dramaturge, tout en se mettant à écrire des nouvelles qui, très vite, lui valurent une pluie d'injures de la part des critiques inféodés au régime, maille à partir avec la censure et bien entendu, de graves ennuis avec les autorités.

Quand, exactement, prit forme dans l'esprit de Boulgakov l'idée d'un « roman sur le diable »? Nul ne le sait vraiment. Ce qu'on sait en revanche, c'est qu'il commença à l'écrire à la toute fin des années vingt, et qu'au terme de dix années d'écriture et de remaniements, considérablement affaibli, malade et alité, il expira peu de temps après avoir écrit le mot Fin. Il avait quarante-huit ans. Ce qu'on sait également, c'est qu'à l'instar de tous les grands artistes de son temps et de tous les libre-penseurs, il fut harcelé, vilipendé, maltraité, espionné, menacé, empêché de travailler et d'écrire, et nul doute que dans un tel monde, les forces conjuguées de l'esprit malin et du rire lui furent d'une grande aide.

Son chef-d'oeuvre le Maître et Marguerite est au moins aussi fou que le régime, démoniaque et pervers, sous lequel Boulgakov eut la malchance de vivre, mais c'est une folie hautement cocasse et divertissante, et c'est là ce qui la différencie profondément du cauchemar bureaucratique au milieu duquel se débattaient les citoyens de l'Union soviétique.

Qu'est-ce au juste que ce livre? Difficile à dire tant il foisonne d'intrigues toutes plus extravagantes les unes que les autres dissimulant plusieurs niveaux de lecture, tant il recèle de références innombrables à la littérature, à la musique, au théâtre et au mythe (l'Évangile de Matthieu, Faust, la reine Margot…). Un roman inclassable dans lequel toutes les formes de comique, du burlesque à l'autodérision, côtoient le tragique, dans lequel le fantastique le plus débridé prend toujours appui sur une observation précise et rigoureuse du réel. Un roman allègre, jubilatoire qui procure un indicible plaisir à son lecteur, et aussi un roman profondément bouleversant qui lui broie le coeur. Satire politique et roman d'amour fou, méditation sur la création et sur l'Histoire, mise en abyme avec le roman dans le roman écrit par le Maître mettant en scène le dernier jour du Christ vu par les yeux de Ponce Pilate, c'est un livre qui manifeste une liberté absolue de la part d'un homme pourtant contraint de toutes parts et cerné par la mort.
C'est, à mon avis, cette liberté explosive qui, en se communiquant au lecteur, fait de cette lecture un moment extraordinaire et mémorable. Extraordinaire pour moi en tout cas, qui plaçai ce roman au sommet de mon Panthéon personnel, en compagnie des Mandarins de Simone de Beauvoir et de Quatre soeurs de Tanizaki. J'avais alors une vingtaine d'années et quand je rencontrai quelques années plus tard celui avec lequel j'allais partager le reste de ma vie, ce fut le livre que je lui remis entre les mains. Lui, en échange, m'offrit Hyperion de Dan Simmons, et je crois pouvoir dire que notre amour avait toutes les chances de s'épanouir joyeusement avec de pareils personnages comme parrains : le diable d'un côté, le Gritch de l'autre. Bien entendu, je mentirais en vous disant que, vingt-cinq ans plus tard, je me souvenais du Maître et Marguerite. Des flashes m'étaient restés : la belle Marguerite entièrement nue survolant Moscou sur son balai brosse, la séance inénarrable de magie noire au Théâtre des Variétés, le bal de Satan, dont l'iconographie semble emprunter à la fois à la légende de Dracula et à la reine Margot… Mais par-dessus tout, ce qui m'était resté en mémoire, c'est cette liberté incroyable, exubérante, dont j'ai parlé plus haut, et qui m'a de nouveau frappée lors de ma relecture.

Liberté exubérante, donc. Rien de très étonnant au fond quand le personnage principal est le diable en personne, à peine déguisé sous les traits d'un étranger nommé Woland « professeur de magie noire », quand un tel personnage ne se déplace pas sans sa suite, un aréopage baroque et fantasque comprenant un ancien chef de choeur à carreaux portant lorgnon, un chat noir énorme « aussi gros qu'un pourceau », un individu « petit mais de carrure athlétique, aux cheveux rouges comme le feu, une taie sur un oeil, une canine saillante », enfin une servante perpétuellement nue répondant au doux nom d'Ella, provoquant toutes sortes de prodiges plus ou moins néfastes, bousculant la morne existence des moscovites et mettant la milice sur les dents.
Car « il suffit, comme on le sait, que la sorcellerie commence pour que plus rien ne l'arrête. »
Les prodiges de Woland/Satan et de sa suite, pour drôles et cocasses qu'ils soient, sont surchargés de sens. Cela dit, il n'est pas nécessaire d'en comprendre tous les sens cachés pour se régaler à la lecture d'un livre qui reste avant tout terriblement divertissant et incroyablement drôle.
Ces prodiges, donc, peuvent être vus comme l'instrument de vengeance poétique de l'auteur, puisqu'ils s'exercent en premier lieu sur ses persécuteurs dans la vraie vie, les critiques vouant aux gémonies ses écrits (ces « tâcherons de l'écriture » comme les désignait Proust), et autres apparatchiks de la culture vendus au régime. Mais ils peuvent être également perçus comme une parodie des agissements du pouvoir stalinien, les disparitions inexplicables se succédant à un train d'enfer dans le roman.
Et pour complexifier encore les choses, Boulgakov fait de Satan l'intercesseur suprême dans l'amour qui lie le Maître à Marguerite, un amour passionné directement inspiré de celui qu'il voua jusqu'à sa mort à sa troisième épouse Elena Sergueïevna.
Mais cela n'est pas encore suffisant, et c'est comme si l'auteur avait voulu soustraire Satan à toute tentative d'interprétation, inévitablement réductrice, en faisant de Lui le protecteur ultime du roman dans le roman qu'il ressuscite de ses cendres devant les yeux ébahis du Maître en prononçant ces paroles inoubliables : « les manuscrits ne brûlent pas. » du reste, il en fait plus qu'un protecteur du roman écrit par le Maître, il en fait le garant de l'histoire qu'il contient, sorte d'évangile apocryphe centré sur le personnage de Ponce Pilate et sur les tourments de celui-ci après qu'il a, par lâcheté, ordonné l'exécution du philosophe vagabond Yeshua Ha-Nozri. C'est donc le diable qui certifie que l'histoire du dernier jour du Christ telle qu'elle figure dans le manuscrit du Maître est bien conforme à la réalité historique, car lui y était.

À l'interrogation de Soljénitsyne citée en préambule (« Et quel étonnant traitement du récit évangélique avec cet abaissement du Christ, les yeux de Satan ! A quelle fin ? Comment le comprendre ? »), je risquerais une explication : en rapprochant le créateur, l'artiste, du Christ qu'il désacralise au passage, Boulgakov en fait à la fois le sauveur du monde et la victime de la lâcheté ordinaire des hommes. Car si Boulgakov croit jusqu'à son dernier souffle au pouvoir rédempteur de l'Art, il sait aussi que l'artiste, le véritable artiste, sera toujours persécuté, maltraité, assassiné. Et s'il a insufflé une énergie galvanisante dans son roman, celui-ci est également empreint d'une immense fatigue, d'une lassitude personnelle et historique qui font doucement pencher le livre du côté de la tragédie. le Christ en son dernier jour est décrit comme un personnage au bord de l'épuisement, qui, du reste, ne tente rien, même pas d'attraper la main que lui tend Pilate pour inverser le cours de son destin. Pilate lui-même, en proie à une migraine atroce, abruti par la chaleur écrasante et par l'impitoyable soleil de Judée, est tellement las qu'il doit prodiguer des efforts surhumains pour articuler une parole audible. Si la suite de Woland, en particulier les deux infatigables compères Koroviev (l'ancien chef de choeur) et Béhémoth (le chat) regorgent de trouvailles pour semer la panique dans Moscou, le diable, lui, exhale le plus souvent un air d'ennui tenace. Quant au Maître, il est, à l'instar de son créateur, au bout du rouleau : persécuté, épuisé, au bord de la folie, bien que passionnément épris de Marguerite qui tente absolument tout pour ranimer en lui la flamme, il n'aspire qu'à une chose : le repos.

« Celui qui a erré dans ces brouillards, celui qui a beaucoup souffert avant de mourir, celui qui a volé au-dessus de cette terre en portant un fardeau trop lourd, celui-là sait ! Celui-là sait, qui est fatigué. Et c'est sans regret, alors, qu'il quitte les brumes de cette terre, ses rivières et ses étangs, qu'il s'abandonne d'un coeur léger entre les mains de la mort, sachant qu'elle — et elle seule — lui apportera la paix. »
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Ce livre m'a rappelé une blague qui circule sous le manteau dans une certaine administration.
Par souci de confidentialité, je vous donne la version où les agents ne sont pas des agents mais disons, des ingénieurs.

LA QUEUE DU CHAT

Contexte :
L'ingénieur a marché sur la queue du chat, le chat l'a mordu.
L'histoire se passe dans une grande entreprise, ou dans une administration quelconque, fortement structurée.

Compte rendu du chef de groupe au chef de section - L'ingénieur a marché sur la queue du chat, le chat l'a mordu. Conclusion : l'ingénieur souffre et il ne peut plus marcher.

Rapport du chef de section au chef de département - Ce con d'ingénieur a marché sur la queue d'un brave chat. le chat l'a mordu et il a eu raison. L'ingénieur souffre, c'est bien fait pour ses pieds. Il ne peut plus marcher, c'est une bonne raison pour le licencier.

Rapport du chef de département au chef de division - D'après le chef de section, nous avons un ingénieur qui est con et qui souffre des pieds après avoir marché sur la queue d'un brave chat qui l'avait mordu. D'après le chef de section, c'est le chat qui a raison. Nous partageons l'opinion du chef de section car, même si on est mordu, ce n'est pas une raison pour marcher sur la queue des autres. Nous envisageons de mettre l'ingénieur à la porte.

Rapport du chef de division au directeur technique - D'après le chef de département, le chef de section divague parce qu'un de ses ingénieurs ne pouvait plus marcher à la suite d'une altercation avec un chat. le chef de section indique que c'est le chat qui a raison puisque c'est l'ingénieur qui a bravé le chat en lui mordant la queue. le chef de département veut mettre l'ingénieur à la porte. A la réflexion, cette décision pourrait déboucher sur un procès et ce serait folie dans le contexte social actuel. La meilleure solution consisterait à mettre le chef de section à la porte.

Rapport du directeur technique au p-d-g - Un chef de département est devenu fou parce que son chef de section a écrasé la queue d'un ingénieur qui avait mordu son chat. le chef de section prétend que c'est le chat qui a raison. de toute évidence, ce chef de section est un con et le chef de division envisage de le mettre à la porte. Toutefois, l'expérience a prouvé que les cons n'ont jamais entravé la bonne marche de l'entreprise. C'est pourquoi nous pensons qu'il est préférable de nous séparer du chef de département.

Rapport du p-d-g au conseil d'administration - le directeur technique me signale qu'un chat est à l'origine de troubles graves au sein de l'entreprise. le chef de division, blessé par ce chat, a écrasé un ingénieur et le directeur technique, traumatisé, prétend que seuls les cons sont capables de maintenir la bonne marche de l'entreprise. Nous envisageons de le mettre en retraite anticipée.

*Je précise que j'ai recopié, par flemme, la blague sur un site web quelconque, ne la retrouvant pas dans les mails professionnels archivés (je crie à la censure !) du coup, quitte à faire, et pour me venger, je vous fais aussi la version maçonnique :

Contexte :
En montant dans le Temple pour la Tenue, l'Apprenti a par maladresse marché sur la queue du chat du concierge, et le chat l'a mordu.

Rapport du Compagnon au Maître des Cérémonies - le dernier Apprenti a marché sur la queue du chat du concierge, le chat l'a mordu. Conclusion : l'Apprenti souffre et ne peut plus marcher.

Rapport du Maître des Cérémonies au 2ème Surveillant - Un con d'Apprenti a marché sur la queue du brave chat. le chat l'a mordu, et il a eu raison; l'Apprenti souffre, c'est bien fait pour ses pieds. Il ne peut plus marcher, c'est une bonne occasion pour le mettre en sommeil.

Rapport du 2ème Surveillant au 1er Surveillant - D'après le Maître des Cérémonies, nous avons un Apprenti qui est un con et qui souffre des pieds après avoir marché sur la queue d'un brave chat qui l' avait mordu. D'après le Maître des Cérémonies, c'est le chat qui a raison. Je partage l'opinion du Maître des cérémonies car, même si on est mordu, ce n'est pas une raison pour marcher sur la queue des autres. Je propose de mettre cet Apprenti en sommeil.

Rapport du 1er Surveillant au Vénérable Maître - D'après le Second Surveillant, le Maître des Cérémonies est devenu con parce qu'un de ses Apprentis ne pouvait plus marcher après une altercation avec un chat. le Maître des Cérémonies indique que c'est le chat qui a raison puisque c'est l'Apprenti qui a bravé le chat en lui mordant la queue. le 2ème Surveillant veut mettre l'Apprenti en sommeil. A la réflexion, cette décision pourrait déboucher sur un procès maçonnique, et ce serait folie dans le contexte actuel, cet Apprenti étant le cousin du neveu du beau-frère du Grand Maître. La meilleure solution serait de mettre le Maître des Cérémonies en sommeil.

Rapport du Vénérable Maître au Grand Secrétaire - le 2ème Surveillant est devenu fou parce que le Maître des Cérémonies a écrasé la queue d'un Apprenti qui avait mordu un chat. le Maître des Cérémonies prétend que c'est le chat qui a raison. de toute évidence, le Maître des Cérémonies est con et le 1er Surveillant envisage de le mettre en sommeil. Toutefois, l'expérience a prouvé que les cons n'ont jamais entravé la bonne marche de la Maçonnerie.C'est pourquoi j'estime préférable de mettre le 2ème Surveillant en sommeil.

Rapport du Grand Secrétaire au Grand Comité - le Vénérable de la R.°. L.°. XXX me signale qu'un chat est à l'origine de troubles graves au sein de sa Loge. Les Officiers Dignitaires deviennent de plus en plus cons, ils se mordent la queue en marchant et veulent avoir raison des Surveillants, qui sont devenus fous. le 1er Surveillant a écrasé un Apprenti et le Vénérable Maître traumatisé, prétend que seuls les cons sont capables de maintenir la bonne marche de l'Obédience. Nous envisageons d'en faire un Grand Officier.

Si vous ne trouvez pas le rapport entre cette blague et le roman de Boulgakov, c'est que je n'ai rien compris au livre. Merci de m'en avertir dans ce cas, que je le relise encore une fois ...
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Une oeuvre en deux partie : la première, une joyeuse virée du Diable (Méphisto) et de deux de ses assistants démoniaques dans le monde matérialiste dialectique soviétique, opérant joyeusement sous les yeux des humains qui ne peuvent les reconnaître pour ce qu'ils sont, puisqu'ils ne peuvent exister car n'étant qu' une fiction créé dans le but d'asservir le peuple ignorant.
Une deuxième partie roman poétique où une amoureuse se transforme en sorcière pour les beaux yeux de son amant timide et effacé...
Oeuvre qui se lit avec un grand plaisir, pas de temps morts et festival de traits d'humour.
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Le Maître et Marguerite est un roman d'évasion et de libération. Evasion de la Russie stalinienne, absurde, tatillonne, administrative, avec une Milice omniprésente et la violence du régime qui sourd en filigrane (notamment à travers l'évocation de la clinique psychiatrique, toute neuve, moderne, rationnelle) ; libération du poids du destin et des obligations, métamorphoses, et jubilation du massacre de tout ce qui ressemble à l'hypocrisie, l'arrogance, l'envie.
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A partir du titre, et après avoir lu ce grand roman, je pourrais me dire que l'histoire d'amour est au centre du roman.
Et c'est sans doute vrai. Mais il n'en occupe finalement qu'une part assez restreinte. La plus grande partie raconte les ravages de Satan et de ses sbires à Moscou. Leurs actes sont dramatiques, ils sèment la mort et la folie. Mais ils révèlent aussi les nombreux secrets des individus et les vices de la société. le côté fantastique, bien dans la tradition russe (je pense à Gogol), est relativement secondaire. Il est surtout là pour perturber les personnages et les sortir de leur routine, souvent de façon violente.
L'action du diable est-elle donc toujours négative? Révéler les travers d'une société, n'est-ce pas positif?
Boulgakov s'est emparé du mythe de Faust d'une façon très originale. le personnage de Marguerite devient central, le seul pacte est avec elle. le maître en est-il vraiment un? Il parait beaucoup plus faiblard qu'elle. le pacte que conclut Marguerite l'entraîne dans une épreuve difficile à supporter, mais elle y trouvera quelques compensations... La beauté du diable n'est-elle pas de rendre la jouissance plus forte et plus belle? Satan cède-t-il devant l'amour ou l'accompagne-t-il?
Ce roman est une oeuvre majeure parce qu'il pose toutes ces questions sans y apporter de réponse évidente. C'est au lecteur de se positionner et de juger. Entretemps, il sera passé par une gamme d'émotions vraiment impressionnante. Et l'ironie grinçante qui en émane n'est pas pour rien dans le plaisir éprouvé. Un livre incontournable, à mon avis.
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Ce roman est selon plusieurs auteurs, une oeuvre qui doit être absolument lue.
C'est un roman fantastique, qui mêle folie, surnaturel et croyances religieuses. Mais c'est également une critique du régime stalinien. Cette édition (Robert Laffont) grâce à ses bas de page, nous explique clairement ce que l'auteur voulait critiquer.
Il est mis en scène plusieurs personnages qui sont victimes d'un dénommé Woland, qui est le diable, et qui a plusieurs démons qui travaillent pour lui. Les personnages vont devenir fous, vont mourir ou vont être victimes d'humiliation.

J'ai bien aimé ce roman, bien que j'aie rencontré quelques difficultés au début du roman car j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire et quelque difficultés face à la multitude de personnages.
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Je commençais ce roman l'esprit ouvert, sans aucune connaissance préalable - si ce n'est qu'il est considéré comme l'un des romans russes les plus connus du XXe siècle - et très vite je me suis retrouvé dans une lecture très étrange, déconcertante. Parce que très tôt les éléments surréalistes s'accumulent (y compris un chat qui parle, des écrivains décapités et de nombreuses femmes nues volant dans l'air sur des manches à balai). Puis, soudain, la scène se déplace de Moscou à Jérusalem, où un procureur romain désespéré, Ponce Pilate, condamne à mort un certain Yeshoua. Boulgakov ne facilite pas la tâche du lecteur, bien que tout soit raconté de manière très fluide et dans un style narratif coloré. Ce n'est que petit à petit que le brouillard se dissipe un peu et juste avant la mi-course les protagonistes du titre, le Maître et Marguerite, apparaissent enfin sur scène. Dès lors, ça va à une vitesse tourbillonnante, toujours plus étrange, plus surréaliste et même burlesque.

Je dois admettre que ma patience a été vraiment mise à rude épreuve et même après, je n'étais pas tout à fait sûr de ce que je venais de lire. En fait, en termes de genre, tout est mélangé : une histoire burlesque, un policier, une histoire de sorcières, une satire, une histoire d'amour, etc. J'ai reconnu des éléments de critique sur le système soviétique, et sur les cercles littéraires que Boulgakov fréquentait. Et avec un peu d'effort, vous pouvez également y voir une histoire philosophico-religieuse, sur la nécessité du mal (faire ressortir le bien). Boulgakov a certainement quelque chose à offrir, mais parce que ce roman est manifestement inachevé, et parfois se déploie dans toutes les directions, c'était un peu moins agréable à lire pour moi. Celui qui attend Checkov, Dostoïevski ou Tolstoï (la comparaison n'est pas juste, je sais), ne trouvera pas ici ce qu'il cherche.
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