L'Esquinté

Comme beaucoup, j'ai découvert le formidable talent d'écrivain de Philippe Bouteiller avec Les Blondel. J'ai formidablement aimé. Je rêvais d'une suite, d'un à-côté.

Voici donc l'esquinté qui nous propulse au plus haut. Ceux qui se mêlent de l'art d'écrire savent combien il est plus difficile d'écrire cent pages ou une nouvelle qu'un roman-fleuve. C'est le tour de force que Philippe a accompli. On peut lire l'ouvrage indépendamment du précédent, même si quelque chose manquera au lecteur – je n'en dis pas plus ! Ce qui saisit dans ces pages, c'est dès l'abord l'authenticité du personnage principal et de son environnement. Jamais l'auteur ne s'attarde sur une description oiseuse et l'on saisit d'emblée l'ambiance, les personnes, on croit assister à la scène. J'aime tellement que Philippe ne juge jamais mais se contente de présenter les choses comme elles se passent – et se sont toujours passées. Et puis, il y a cette émotion intense qui submerge le lecteur à mesure que le récit se déroule ; déjà dans Les Blondel, on était pris par les personnages et la tragédie que les Français subirent au début du vingtième siècle ; ici, on la vit de l'intérieur – et c'est totalement bouleversant. Voilà, je ne peux jamais me remémorer ces pages sans en avoir la chair de poule. Quelque chose qu'un lecteur ne ressent que quelques fois dans sa vie ; je pense en vrac au Petit Prince, à Des souris et des hommes, à La Mort du Dauphin, aux lettres de Consuelo de Saint-Exupéry à son mari, au Lys dans la vallée – chacun ira de son florilège. Cela vous saisit aux tréfonds de vous-même – et ne vous quitte plus jamais. Si certains imaginent que j'enjolive les choses, qu'ils se plongent dans ces pages : ils n'en sortiront pas indemnes.

l'esquinté, ce terme, presque plus usité, m'a interpellé alors que je flânais dans ma librairie préférée. J'ai découvert une période charnière intéressante, juste avant la Première Guerre mondiale, décrite avec vivacité et précision. J'ai suivi avec attention le parcours de ce jeune maréchal-ferrant, l'insouciance de ses jeunes années. J'ai tressailli aux séquelles de la guerre. le livre est servi par des descriptions bluffantes de vérité, aussi bien les paysages de la Normandie des environs de Dieppe, les gens, les gestes de la vie de tous les jours.
Faites comme moi, découvrez l'esquinté, vous ne serez pas déçu !

Une fois encore un très beau et très grand livre. Philippe Bouteiller a non seulement l'art de nous faire voyager, mais aussi de recréer des mondes disparus avec une justesse et une authenticité rares. J'affectionne cette écriture instinctive, cette façon bien à lui de décrire les choses sans longueur mais avec précision, cette humanité qu'il parvient à saisir, cet humour qui ruisselle. Et cet amour éternel de la Normandie.

Nous voilà replonger dans la campagne normande. Après les Blondel, Philippe Bouteiller nous narre l'existence d'un jeune homme Jean bien fait de sa personne. Il est heureux ! L'auteur nous fait découvrir tous les outils et gestes d'un maréchal ferrant qui exécute son art à merveille et croque la vie à pleines dents.
Tout cela .... jusqu'à ce que la folie meurtrière de 1914 anéantisse des existences entières.
C'est enthousiasmant et c'est émouvant !
IL FAUT LIRE L'ESQUINTE !

Ce roman d'une grand humanité m'a bouleversée. L'histoire se passe au début du 20ème Siècle. Jean, le héros, est un homme épris de liberté, amoureux de la vie et des femmes, passionné par les chevaux et son métier de maréchal-ferrant. Mais parfois, le destin peut jouer des mauvais tours...
Encore une fois, Philippe BOUTEILLER, nous émerveille par sa belle écriture narrative et des dialogues en patois hauts en couleur. A lire absolument.