malgré le scintillement difficilement supportable
le spectateur doit suivre
le rythme industriel
il est au cœur d'une véritable accélération
du temps et de l'espace
un mouvement qui enregistre le monde
le copie
le mécanise
le projette
le visiteur n’en croit pas ses yeux
le monde nouveau a une architecture en trompe-l’œil
royaume-usine
parc-laboratoire
centre de détention enchanté
le monde nouveau prend
toutes les formes
tous les espaces
il est sans limites
Le trouble attirait une foule considérable
de plus en plus d'exécutions
de plus en plus de têtes séparées
de corps mutilés
la mort se démultipliait
grâce à un jeu de cordes et d'une lame
une véritable machination
pour rendre la mort
mécanique
la révolution était également
industrielle
dès l’entrée
le visiteur est saisi par la magie
du lieu
l’espace se démultiplie
grâce aux jeux de lumières et de miroirs
le visiteur peut avancer
au milieu des changements de décors
palais de cristal
monumental
champ de bataille
assourdissant
parc d’attractions
merveilleux
Marie sauvée
de la décapitation
grâce à son savoir-faire
pour pétrir la glaise et couler la cire
Marie employée
pour réaliser les masques mortuaires
de ses amis de la cour
et de tant d’autres victimes
de la machine révolutionnaire
TEXTE | Patrick Bouvet ENVIRONNEMENT SONORE | Térence Meunier ŒUVRES | Jason Rhoades & Sylvie Fleury Lectures extraites de "Canons", de Patrick Bouvet.