La profession d'instrumentiste telle qu'elle s'exerce aujourd'hui n'existait pas alors. On peut relever des compositeurs ne jouant d'aucun instrument : André Philidor par exemple ; mais tous les joueurs d'instruments étaient compositeurs; ils écrivaient de la musique, non seulement pour leur instrument, mais aussi dans des genres différents : musique vocale, latine ou profane, cela pour des destinations définies. La plupart du temps ces travaux leur étaient commandés par leur seigneur et maître.
Nos étonnants XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles français donnent le spectacle de l'Art, sous ses multiples manifestations, exercé, presque exclusivement, par des individus, non pas isolés, mais appartenant à des dynasties.
De plus, nous voyons ces dynasties d'artistes fusionner entre elles, et chercher à accrocher, pour ainsi dire, tous les chaînons d'une grande chaîne artistique, en s'unissant par les liens du mariage que contractaient fréquemment deux de leurs enfants respectifs; si bien que, peintres et sculpteurs, architectes et peintres, musiciens et organiers, facteurs d'espinettes ou de clavecins, étaient tous plus ou moins parents ou alliés, et semblent ne plus former qu'un vaste corps, divers en ses parties, mais homogène quant à son essence.
Les Couperin offrent un exemple des dynasties d'artistes qui fleurirent aux XVIIe et XVIIIe siècles, et honorèrent si hautement l'art français. Dans cet harmonieux ensemble ils apportent une importante contribution ; ce n'est pas le moindre de leurs titres à notre reconnaissance et à notre admiration.