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sur 1550 notes
Une vallée perdue, tout une ambiance, le Gour noir voilà où trois frères et une soeur vivent avec leur parents. le père, sa famille lui est assez étrangère, il ne sait pas parler à ses enfants tout comme à sa femme. C'est une victime de l'atrocité de la guerre, et quelque chose s'est brisé en lui. Comme si il était soumis à une fatalité qu'ils semblent d'ailleurs tous vivre dans ce lieu lugubre sous les ordres tous d'un tyran du nom de Joyce, le patron de cette fameuse centrale électrique, cette araignée géante, comme disait si bien la grand mère des petits, qui happe chacun des habitants de ce lieu.

Ces quatre jeunes sont soudés, très solidaires de leur frère Luc, qui est un peu simple mais adorable. Sincèrement ce dernier m'a beaucoup touchée, il est d'une intelligence rare et sensible ! Dans cette noirceur, celui ci apporte de la fraîcheur je trouve, de la spontanéité, du rire. Oui il m'a fait bien rire !! Ces quatre jeunes ont une soif de vivre, vivre autrement avec une volonté de défaire les chaînes qui les lient inlassablement à un destin tout tracé. Parviendront-ils à s'en libérer ?

Il y aurait tant à dire mais je ne dévoilerai rien de plus. J'en ai certainement déjà trop dit. Rien ne sert à être bavarde, seule mon idée est de vous inviter à lire ce bijou de littérature, si ce n'est déjà fait !

Buveurs de vent est un grand roman autour de la famille, la liberté, l'amour. Une fois de plus Franck Bouysse m'a complètement séduite. J'ai plongé dans cette histoire comme ces quatre enfants du haut de leur viaduc, avec innocence, joie et profondeur !
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L'ombre de Franck Bouysse s'étend davantage à chaque roman, dans le paysage littéraire français. Son précédent livre, Né d'aucune femme, n'était rien de moins qu'un chef d'oeuvre, je n'ai pas peur d'utiliser ce superlatif. Avec son arrivée dans la grande maison Albin Michel, il fallait récidiver sans se trahir. Objectif atteint.

Buveurs de vent, rien que le titre est une merveille de poésie, qui attise l'imaginaire. Il est parfaitement bien choisi.

Bouysse c'est d'abord une écriture, travaillée, mots pesés, prose fouillée, si loin des stéréotypes. Il façonne chaque phrase, mais il n'est pas du genre à se regarder écrire, à la différence de certains. Une langue bien à lui, unique.

Car elle ne prend réellement tout son sens qu'à travers des personnages forts et une vraie histoire.

Et quelle histoire ! Romanesque au possible, une magnifique aventure portée par des protagonistes qui, tous, marquent les esprits et touchent au coeur, chacun à leur manière.

Buveurs de vent est une ode à la littérature, celle de l'évasion, des grands espaces. Celle des hommes aussi, et de leur liberté entravée et malmenée. L'écrivain ne s'en cache pas et cite nombre de références ou les distille avec subtilité, Stevenson, London, Verne et tant d'autres. Oui, l'amour des livres s'épanche dans ces pages.

Après un prologue, le récit débute par un image forte. Quatre jeunes suspendus par une corde à un viaduc, dans l'attente d'un train qui passe, pour en sentir les vibrations. Métaphoriquement, tout est là. Une fratrie soudée qui veut vivre, vibrer dans un monde figé, dans cette vallée enclavée sous le joug d'un seul homme, cruel et omnipotent.

Cette image s'imprime sur nos rétines, rendue tellement réelle par les mots si puissants de l'auteur.

C'est comme s'il avait passé un cap, il a inventé un vrai monde, étriqué certes par sa géographie, mais foisonnant par les émotions ressenties et les personnages qu'il a créé. Jusqu'à un final digne du reste de l'histoire.

Le récit se déroule dans un passé proche, non daté, mais pas pollué par les nouvelles technologies. Franck Bouysse raconte avant tout la nature, plus forte que tout, mais il va plus loin cette fois-ci. Comme s'il s'était davantage ouvert au monde.

D'ailleurs, cette vallée du Gour Noir prend parfois d'autres airs, une autre substance, on se croirait presque dans un western à certains moments.

Les protagonistes sont des gens simples, c'est paradoxalement leur force. Une fratrie composée d'individualités bien marquées, dans une famille de taiseux, entre une mère bigote et un père qui communique par les coups.

Trois frères et une soeurs, soudés comme les doigts d'une main amputée par un environnement qui a tout pour les étouffer. Mais, ils savent chercher la beauté du monde, même s'il faut creuser à mains nues pour la trouver, jusqu'à en saigner.

La liberté, leur quête, chacun à sa manière. Une liberté dont il faut payer le prix, pour être soi-même.

Et c'est la jeune femme de la fratrie qui doit se battre plus que n'importe qui. Encore une fois un personnage féminin marquant chez l'écrivain, libre et courageuse.

Franck Bouysse arrive à se renouveler tout en restant totalement fidèle à ses principes et ses valeurs. On y retrouve nombre de ses thématiques chères, voire obsessionnelles. Outre le lien avec la nature, ce qui frappe à nouveau c'est cette manière de raconter la transmission qui saute une génération. Parce la fratrie n'est que le centre, il y a aussi en périphérie ce grand-père particulièrement touchant. Oui, le livre est multiple, davantage que les précédents.

L'auteur écrit toujours du Noir, c'est dans son ADN. le roman noir pour raconter, décrire, ressentir. Une intrigue sombre, dure. Mais, jamais il n'a autant laissé passer des traits de lumière et d'amour (sous toutes ses formes). Sa fratrie, des enfants adultes en devenir, est lumineuse.

Et, de manière assez inédite pour lui, il développe un aspect sociétal, preuve que cette histoire est décidément plus ouverte sur le monde que les précédentes.

Il était sans doute attendu au tournant après le grand succès de Né d'aucune femme. Franck Bouysse reste fidèle à lui-même, à sa sensibilité, à son amour pour les mots et pour ses personnages. Buveurs de vent est un roman follement romanesque, inoubliable, noir et lumineux. Meurtrissant et touchant. Vivant, et raconté comme seul Bouysse sait le faire.

Oui, il récidive. Voilà une fois encore un livre mémorable, foisonnant, de ceux qui vous touche au plus profond de votre âme et y reste gravé.
Lien : https://gruznamur.com/2020/0..
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Quatre enfants issus d'une même famille. Marc, Mathieu, Mabel et Luc composent cette fratrie et sont très liés entre eux. Ils vivent dans un village retiré au fond d'une vallée bien sinistre (au nom évocateur de Gour Noir)et à la nature hostile où un entrepreneur mégalomane et tyrannique - Joyce - a tissé son emprise au travers de l'édification d'un barrage, d'une centrale électrique attenante et de carrières. En somme tout un chacun dans la vallée travaille pour lui et il a le contrôle de toutes ces personnes en raison d'une mainmise sur l'ensemble des commerces et activités mais aussi des faits et gestes de ses habitants via le recours à des espions et hommes de main qu'il use à sa guise et sans scrupule.

Malgré des airs de roman noir, aux accents de drame familial ou encore sous les apparences d'une chronique sociale de campagne, Franck Bouysse livre avec sa plus belle plume dans un style poétique et parfois magique un conte contemporain sur l'émancipation, le désir de liberté face à la soumission permanente infligée. Un récit lumineux avec des personnages authentiques dont on partage les blessures et les tourments.
C'est pour ma part un réel coup de coeur que ces "Buveurs de vent" qui soufflent un vent de rébellion et de liberté tout au long du récit.
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Les quatre fantastiques

Marc, Matthieu, Luc et Mabel. Trois frères et leur soeur sont au coeur du nouveau roman de Franck Bouysse qui réussit, après Né d'aucune femme, un nouveau roman aussi noir que lumineux.

Au moins depuis Né d'une femme (qui vient de paraître en poche), on sait combien Franck Bouysse a la faculté de concocter des histoires sombres et lumineuses, qui vont creuser l'âme humaine au plus profond de leur essence. Pour ses débuts chez Albin Michel, il ne déroge pas à la règle, bien au contraire. Buveurs de vent apporte une nouvelle preuve de son talent, servi par une plume étincelante qui a conservé l'efficacité du polar. Et certains codes, comme la découverte dès la première page d'un cadavre et d'un mystère qui va hanter le lecteur jusqu'à l'épilogue. Nous voici convoqués dans une vallée qui, comme toujours chez l'auteur ne sera pas précisément située dans l'espace et le temps. On découvre le sinistre Gour Noir au moment «où un corps réduit à l'état de cadavre à la gorge tranchée et lavée de tout son sang dériva sur les eaux de la rivière, tourbillonna, se cogna à des rochers, avant de s'empaler sur une branche cassée et effilée par une force tempétueuse».
Après cette scène d'ouverture, nous faisons la connaissance de Marc, Matthieu, Luc et Mabel. «Quatre gamins, quatre vies tressées, liées entre elles dans une même phrase en train de s'écrire. Trois frères et une soeur nés du Gour Noir». Pour défier le sort et pour oublier les coups de ceinturon que leur inflige leur père, ils ont inventé un jeu, s'accrocher chacun à une corde attachée au viaduc au moment où passe la locomotive, faisant vibrer le pont et leur corps. Une sensation exaltante, mais aussi une sorte de pacte qui les réunit.
Outre Martin et Martha, leurs parents, leur grand-père Élie complète la famille installée dans ce lieu contrôlé par Joyce. En quelques années cet homme a réussi à prendre le pouvoir sur toute la communauté, à s'approprier les terres, à faire plier les plus récalcitrants. «Il possédait toute la ville, et la rue principale s'était ramifiée, tel un mycélium. Chaque rue portait son nom suivi d'un numéro, à l'exception de Joyce Principale».
On comprend alors parfaitement l'envie de la fratrie de fuir, de s'évader de ce lieu oppressant. Pour l'un, la nature sera salvatrice, les arbres et les rivières, les sentiers qui s'éloignent de la centrale électrique, symbole de puissance et d'asservissement. Pour l'autre, ce sera la littérature, même si son père a interdit que des livres entrent dans la maison après avoir vécu un épisode traumatisant durant la guerre. Il va trouver dans les livres toutes les armes pour résister. C'est aussi la littérature, mais de manière plus indirecte, qui offre au troisième le moyen de briser ses chaînes. Il a entendu l'histoire de l'île au trésor et se persuade alors qu'il est Jim Hawkins, qu'il trouvera le trésor. Et comme souvent, celui que l'on imagine le «simplet» va démontrer que croire en ses rêves suffit à déplacer des montagnes. Reste Mabel, à la fois plus fragile et plus volontaire. Chassée du domicile, elle va trouver un travail de serveuse et faire l'objet de convoitises qui vont la mettre en grand danger…
Auteur de ces «quatre fantastiques» vont se cristalliser événements et rumeurs, épisodes dramatiques et déchirements, avant que ne se lève un souffle de révolte. Mais n'en disons pas plus, de peur de vous gâcher le plaisir de cette intrigue aussi soigneusement construite qu'une toile d'araignée, fil après fil – à l'image des cordes qui pendent au-dessus du viaduc – solide et fragile à la fois.
Impressionnant de maîtrise, Franck Bouysse livre ici un traité de résistance, un éloge de la littérature et un chant d'amour plein de poésie caché sous un roman noir. Sans oublier de poser quelques questions essentielles qui, à l'instar de ses personnages, continuent à nous accompagner une fois le livre refermé: « On se demande souvent après coup à quel moment la vie s'est transformée en destin incontrôlable, quand la machine s'est emballée, si c'est un enchaînement d'événements passés qui préside au changement ou si le changement lui-même est inscrit dans l'avenir.»


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Telle Félix sentant monter une irrépressible contrariété devant son Whiskas goût "pâté de campagne" alors qu'évidemment c'était goût "saumon sauvage" qu'il fallait prendre, longtemps j'hésitai avant de me lancer dans le dernier Bouysse, échaudée par plusieurs critiques bien plus tièdes que pour le punchy "Né d'aucune femme".

De fait, le début n'est pas fantastiquement convaincant ; l'auteur semble avoir mal réglé la pression au tuyau (t'as vérifié les injecteurs, Francky ?) : les adjectifs, verbes, adverbes giclent en tourbillons et , même en retroussant ses manches et en claquant du fouet , il semble galérer à les faire monter à leur bonne place sur le tabouret.

Et ce titre, vacillant un poil entre poétique et pouetique ? Bouysse se serait-il télétransporté sous la peau de Christian Signol, frôlant dangereusement au passage l'étagère des G comme Virginie , avec des titres exquis tel "Que ne bruissent que les scintillantes étoiles" ?
Non, mais si, il est bien ce titre en vrai.

Le coup de tonnerre de l'évidence ne frappe pas forcément les - nombreux et hétéroclites- personnages. Ils m'ont semblé un peu figés , comme des santons dans une crèche, tout le monde est là mais pas grand chose à se dire, ah d'accord c'était le sujet ok.

Heureusement le jeune Matthieu revivifie un peu l'attention par son amour puissant de la nature, il sent même les arbres lui parler à travers les pieds, c'est tentant, je veux les mêmes. La jeune Mabel nous remet aussi en selle par son impétueuse sensualité , j'adhère totalement en voilà une bonne idée, la panacée à tous les coups durs de la vie ("les inévitables aspérités de la vie" , copyright mon tonton Jean-Pierre de Vannes).

Au fil du texte, les dialogues à la cow-boy qui nous enchantèrent dans ses autres ouvrages reprennent enfin du poil de la bête, c'est vif, ça envoie, on s'y retrouve, ouf.

Il manque quand même une homogénéité, je trouve. Ce n'est que mon avis, d'amoureuse déçue de l'univers enveloppant et du style claquant de ses précédents romans.
Et si un livre est une auberge espagnole où l'on trouve surtout ce qu'on y a apporté, eh beh mon flamenco fut assurément sans duende.

Quoi qu'il en soit, reprenant sans vergogne le souffle à trémolo gaullien, je conclurai : groupie dégrisée, groupie désoeuvrée mais groupie délibérée :)
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J'avais une crainte en ouvrant ce livre, celle d'être déçue après le magistral « Né d'aucune femme ».
C'était sans compter sur le talent de Franck Bouysse qui réussit en quelques phrases à nous entraîner son univers plein de mystère.
Sa plume est parfaite pour décrire les lieux, souvent hostiles, les sentiments exacerbés de personnages souvent à la dérive.
Lorsque l'on entre chez Franck Bouysse, on ne se retrouve pas chez les Bisounours.
Les êtres sont bruts, durs au mal, volontaires, hargneux parfois, profondément humains souvent.
Dans la vallée du Gour, ils sont quatre, inséparables, trois frères et une soeur.
Mabel, belle, rebelle, rêve de liberté.
Marc aime les livres.
Mathieu est un contemplatif, la nature est son domaine, les arbres ses amis.
Luc, l'enfant différent parle aux animaux et rêve des pirates de l'île au trésor.
Pas facile pour eux de grandir entre une mère bigote et indifférente et un père abimé par les horreurs de la guerre.

Je ne vous en dirai pas plus. Les livre de Franck Bouysse se lisent, ils ne se racontent pas.
Franck Bouysse est un conteur, un magicien des mots. Son écriture est finement ciselée, travaillée, les mots sont d'une justesse et d'une sensibilité incroyable, une beauté et une poésie rare s'en dégagent.

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Que pourrais-je ajouter aux louanges qui fleurissent chaque jour sur les réseaux à propos de Buveurs de vent de Franck Bouysse ?
Que pourrais-je ajouter à celles que j'ai maintes fois exprimées à propos d'un auteur que je vénère ?
Je vais pourtant apporter ma pierre à l'édifice.
Buveurs de vent... Quel titre ! Rien que ça, vous êtes piégé.
Une fois de plus l'auteur m'a bluffé, il m'a embarqué dans les pas de ses personnages.
La fratrie d'abord.
Luc, l'éternel enfant, Mathieu, qui ne fait qu'un avec la nature, Marc, lecteur insatiable ou Mabel,  l'électron libre.
Les parents, Martin le taiseux et Martha la bigote.
Élie, le grand-père estropié.
Au Gour noir, une vallée coupée du monde, on survit.
Ici, la vie dépend d'une seule personne.
Un homme arrivé un jour et qui a mis la main sur l'endroit. Tout lui appartient, même la vie des gens.
Son ombre s'étend tel un spectre sur la vallée.
Alors, pour respirer l'air pur, rien de tel qu'une corde jetée d'un viaduc. Une corde à laquelle on se suspend dans le vide. Libre.
Et sinon, l'écriture, me direz-vous ?
Toujours aussi maîtrisée, toujours aussi envoûtante.
L'encre est noire bien sûr, on est chez Bouysse. Mais ici, je dirai qu'elle tire sur le gris, moins violente, moins sombre, même dans le drame on aperçoit une lueur, une petite flamme...
Noir c'est noir, il y a toujours de l'espoir...
Et sur des ruines, on peut bien reconstruire ?
Alors, comme moi et tant d'autres lecteurs , laissez-vous emporter par cette plume magistrale.


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Je me rappellerai longtemps des quatre enfants de ce roman qui restera dans ma mémoire après une longue panne de lecture. Gros coup de coeur pour Buveurs de vent dont je recommande vivement la lecture. Je découvre un auteur exceptionnel. Tout est agréable dans son écriture : le style, le déroulement, les intrigues, le dénouement, les pages se lisent avec un grand plaisir, on ne s'ennuie pas une seconde et c'est avec un grand regret que l'on referme ce livre. Désormais je suivrai tous les écrits de Franck Bouysse pour lequel j'ai eu un énorme coup de foudre littéraire.
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J'ai beaucoup aimé la poésie qui émane de ce roman. Une fratrie attachante où chaque membre est un petit phénomène à lui seul. Comment ne pas tomber en empathie avec Luc, se rêvant pirate dans l'île au trésor, Matthieu et son irrépressible envie de plonger dans la nature, Marc et sa passion chevillée au corps pour les livres et enfin Mabel, libre de corps et d'esprit. Oui, des frères et soeur très attachants et très liés entre eux, presque de façon animale.

Comment ne pas aimer aussi les images apportées par l'écriture, comme ces cordes suspendues au-dessus du viaduc permettant de ressentir dans le corps les vibrations du train, de se balancer dans l'air et de boire le vent à chaque impulsion. Quelle liberté ! Quelle sauvagerie aussi !

Il y a tant de beauté dans ces pages et tant de vilénie aussi, apportée par les hommes. Parce que les hommes sont cruels entre eux et qu'un petit pouvoir sur l'autre annihile toute humanité.

Mais malgré tout, je n'ai pas succombé à l'ivresse de ces Buveurs de vent. Trop de points communs avec « Né d'aucune femme » (une enclave hors du temps, un patron féroce et omnipotent, un père empli de culpabilité, une fille rêvant de liberté, un personnage extérieur venu en aide...) m'ont donné l'impression de lire une histoire bien trop proche.
Alors certes, un ton plus léger est présent grâce aux personnages de Snake et Double qui ressemblent plus aux pieds nickelés qu'à d'intrépides tueurs, certes l'écriture est magnifique, les références littéraires nombreuses, les métaphores poétiques (trop ?), mais les thèmes développés sont les mêmes : famille, transmission, tyrannie, soumission...
Voilà pourquoi au final, mon ressenti est en demi-teinte.
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Après "Né d'aucune femme", qui avait connu un succès foudroyant et avait été courronné de prix dont le prestigieux prix des lectrices de ELLE, Franck Bouysse, avec son dernier opus en date Buveurs de vent ( avec un changement d'éditeur il est désormais chez Albin Michel) nous plonge dans le Gour Noir

Dans cette vallée isolée, tous les hommes et les femmes qui y vivent semblent être sous la coupe de Joyce, propriétaire de la centrale électrique, tyran mégalomane qui épuise ceux qui sont sous ses ordres tant la terreur imposée par les hommes de main de Joyce est prégnante..

Parmi les habitantss du Gour Noir, on suit précisemment trois frères et une soeur, très proches les uns des autres, liés, nés du Gour Noir. » Leurs noms : Mabel – Luc – Mathieu – Marc - tous les quatre nés du Gour Noir, tous les 4 aux caractères bien différents, de Marc le fou de littérature à Mabel, belle et sauvage en passant par Luc, l'enfant différent que Mabel cherche à protéger du monde extérieur.

Nos quatre jeunes héros vont progressivement décider que la soumission à Joyce est terminé et vont se mettre à le défier, à leur risque et péril

Franck Bouysse est souvent décrit comme un « écrivain paysagiste » qui sait bien décrire la nature, un monde parfois hostile et rude où la beauté et la poésie de la nature se mêlent en une danse envûtante mais pernicieuse.

On reconnait ici comme dans "Né d'aucune femme", la même prose poétique et métaphorique et les thématiques habituelles (famille, la transmission, la tyrannie et soumission) de l'écrivain dans cette tragédie qui emprunte à la grande fresque humaine et inhumaine en même temps.


Alors certes, le style est parfois un peu ampoulé, Bouysse ne ménage pas sur certaines figures de style un peu lourdes et qui les méchants qui le sont vraiment ( très méchants) pourront agacer ceux qui refusent le manichéisme

Mais ceci étant dit, le talent de conteur de Bouysse est évidente et sa facon de raconter cette une épopée où la nature enveloppe les hommmes et les âmes reste assez singulière dans un paysage littératire français plus à laise avec les récits intimistes et nombrilistes.

Le livre connait un succès énorme en librairie et il figure en tête du palmarès des Libraires - Livres Hebdo donc on ne fera pas la fine bouche et on vous conseillera comme tout un chacun d'aller vous enivrer avec ces Buveurs de vent..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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