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3,72

sur 1550 notes
Je vais rejoindre le groupe des lecteurs déçus par ce roman, pourtant jusqu'à maintenant j'avais aimé les romans de Franck Bouysse.
Cette fois, la magie n'a pas opéré : je n'ai pas été conquise par le cadre et n'ai pas trouvé les personnages principaux attachants. Trop de noirceur, de non-dits, des longueurs. Bref, je me suis ennuyée. Je ne recommanderais pas ce roman mais c'est juste mon avis.
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Dans ce nouvel univers de Franck Bouysse, le mal habite toute la vallée du Gour noir, sous la coupe de Joyce le tyran dictateur qui possède la centrale, les carrières et toute la ville avec pour seule ambition : régner par la peur. Il est « la toute puissance » .

Les buveurs de vent : une vie de soumission, de résignation, d'abus de pouvoir, de silences lourds à porter mais aussi des éclats de lumière, des promesses et la beauté du pardon.
Ce roman explore les zones d'ombre de l'âme humaine et la puissance de la nature.

J'ai été touchée par cette fratrie soudée, unie :
Marc féru de littérature, son refuge
Matthieu adorateur et protecteur de la nature
Luc le petit dernier, différent, qui vit sa vie dans le roman de Jules Verne « l'île aux trésors »

Et puis "y a Mabel ! Qu'est belle comme un soleil ! "
De cette beauté rare, sauvage, envoutante, mais jamais provocante ,
Qui a décidé depuis toute petite de régner sur son existence, une folle ambition, un monde à créer, à peupler et à étendre. Déjà reine sans le savoir !
Elle est l'antithèse de sa mère, explorant le plaisir sous toutes ses formes, en moquant "la mauvaise réputation".

"Tu pourras te débrouiller tout seul, maintenant que tu sais comment faire.
Et si ça marche qu'avec toi ?
Ça marchera pareil avec ta main, il suffira que tu penses à une jolie fille.
Je penserai à toi, alors.
Si tu veux, en attendant de penser à une autre… Tu garderas bien le secret, d'accord ?
D'accord, j'en parlerai à personne.
Luc tâtonna un instant avant de trouver la main de sa soeur, celle qui avait tenu le mouchoir.
Je penserai jamais à une autre que toi, dit-il en étranglant les derniers mots.
Des larmes se mirent à couler sur ses joues. Il se retint de les essuyer, renifla, se pencha en avant et une larme s'écrasa sur la main de sa soeur.
Pourquoi tu pleures ?
Ça t'arrive jamais à toi, de pleurer à l'envers ?
Mabel se mit de nouveau à caresser les cheveux de son frère, concentrée sur les angles révélés par la pâle lueur.
Ça ne m'est pas arrivé souvent, dit-elle au bout d'un moment."

La mère Martha, bigote résignée, étriquée, morte sans le savoir.
Martin le père de retour de guerre, vidé, sans attentes, sans désirs : il ne sait plus ce qu'est l'amour et voit ses enfants comme des animaux à dresser.
Il va peu à peu s'ouvrir au contact de Gobbo un marin échoué là …
et souhaiter devenir "meilleur" ...

Elie le grand père, l'ange gardien de ses quatre petits enfants, attentif et aimant
Le pilier discret de cette famille.

Toute cette soumission, ces chaînes, vont engendrer la rébellion.
Le temps est venu de la révolte intime et de la mutinerie solidaire
Le temps est venu de se démuseler, de retrouver sa dignité,
Parce qu'à trop subir, à trop se taire, on perd son humanité.

Un final grandiose : hymne à toutes les libertés !






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je suis d'accord avec toutes les critiques positives
une histoire très spéciale que l'on a envie de lire
sans s'arrêter
qui donne envie de se pencher sur tous les romans
de cet auteur empli de talent
il y a tant de situations compliquées dans cette histoire
mais elles se lisent presque en une fois !
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« Ils voulaient fuir leur misère et les étoiles leur paraissaient trop loin. » Nietzche
*
Une lecture très sombre bercée par l'écriture magnétique de Laurent Bouysse. L'auteur nous emmène dans une vallée enclavée du Massif central où les habitants, le coeur étriqué et desséché, vivent sans espérance et sans amour. Dans ce coin du monde, vivre est un bien grand mot, leur existence se désagrège dans le silence, la rancoeur, l'indifférence ou le mépris vis à vis des plus faibles.
C'est un roman plein de contrastes, à la fois lumière et ténèbres, force et faiblesse, pouvoir et asservissement, douceur et violence, domination et obéissance, soumission et liberté.
*
Ils sont quatre, trois frères et une soeur, unis par un lien plus fort que le sang. Marc, amoureux des livres, Matthieu fervent défenseur de la nature, Luc simple d'esprit et la belle et lumineuse Mabel, insaisissable et ciment de la fratrie.
Enfants du Gour noir, vidés de leur joie de vivre à coups de ceinturon, d'humiliation et de silence, ils rêvent de s'évader. Suspendus dans le vide sous la voûte d'un viaduc, ils défient leur destin et rêvent d'émancipation chacun à leur manière.
*
Mais la centrale électrique et le barrage sont comme un monstre, telle une immense araignée qui tisse sa toile de tuyaux noirs, emprisonnant les hommes et aspirant leur soif de vivre.
Maître de cette bête, Joyce, entouré de ces cerbères, hommes lâches, méprisables et malsains, mène le village à la baguette. Et qui s'y frotte, s'y pique.
Lorsque deux hommes de Joyce seront retrouvés morts, un vent de révolte soufflera, le mot « espoir » gagnera les esprits des plus téméraires et emportera tout sur son passage.
*
Comme toujours, j'ai été séduite par la puissance de l'écriture de Laurent Bouysse, à la fois poétique et acerbe. Les dialogues se mélangent à la narration, s'imprègnent d'une atmosphère lourde et prégnante. le récit se mêle à la rudesse de la vie des hommes et celle omniprésente de la forêt et de la rivière.
*
Ce roman ne fait pas l'unanimité, mais il m'a beaucoup plu. Je me suis laissée imprégner par les mots de Laurent Bouysse. La fin inattendue m'a laissée pantoise et m'a permis de comprendre les intentions de l'auteur que je n'avais pas dessellé jusqu'au dénouement.
*
« Aucune aliénation n'a rendu quelqu'un heureux. »
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Vous voulez un roman noir sans sucre ni édulcorant ? Pas d'hésitation, prenez un roman de Franck Bouysse. Celui-ci n'y déroge pas.

Après m'y être reprise à deux fois lors de ma lecture des premières pages, sûrement un manque de concentration de ma part, j'ai plongé dans ce livre en apnée jusqu'à la fin.

L'auteur plante le décor ; le Gour Noir, lieu qui apparaît très vite rude et où la nature domine l'homme de toute sa hauteur et sa puissance. Les personnages principaux, une fratrie de trois frères et une soeur, liés entre eux comme les doigts d'une main, un père taiseux aux mains un peu trop lestes, une mère décalée et un grand père qui fait de son mieux pour rattraper les défaillances des parents. Dans ce lieu où il ne semble pas y avoir grand chose à faire hormis travailler soit à la centrale électrique, soit aux carrières et le soir aller boire un verre, ou plusieurs, au bar du coin, un homme s'érige en despote, se servant de certains pour faire régner sa loi et la terreur.

C'est écrit dans une très belle langue, parfois poétique. L'auteur ne lésine pas sur l'utilisation de paraboles, de métaphores, personnifiant à de nombreuses reprises la Nature : "De grandes fougères jaunies laquées de givre se pavanaient en bordure du chemin, telles de vieilles bourgeoises décharnées visitant une exposition. L'automne commençait à teinter les feuilles des grands hêtres froissées par le vent. En fond sonore, la rivière colmatait le silence de sa voix monocorde."

Un roman fort, envoûtant, d'une grande intensité.
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Un livre fort, puissant et noir également. Joyce est un véritable dictateur, qui a ses gardes-chiourmes à tous les étages de ce petit village, qui pourrait être n'importe où, et qui ne laisse rien passer. C'est un « monstre ». Il règne par la terreur et personne ne se rebiffe de peur des représailles.

C'est chaque fois la même chose. Un compromis en entraîne un autre, et c'est l'engrenage… (Tiens, tiens, je viens également de lire « la Vague » de Todd Strasser !). Mais, c'est sans compter sur les enfants du GOUR NOIR.
Lorsque vous ouvrez un livre de Franck BOUYSSE, vous ne savez pas du tout où vous mettez les pieds. C'est noir, mais surprenant à chaque fois. Il y a une tension dans le livre, du début à la fin.

D'ailleurs, il était sur la liste pour le concours « du livre Inter ».
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Avec « Buveurs de vent », le quatrième roman de Franck Bouysse dans lequel je m'immerge, j'ai retrouvé le style imagé et charnel qui m'avait tant séduit, une plume impressionniste peignant des paysages oppressants mais poétiques, des personnages tout en arêtes, en rondeurs ou en fêlures.

Les buveurs de vent sont trois frères et une soeur prénommés Matthieu, Marc, Luc… et Jean, qui préfère le nom de Mabel au grand dam de sa mère bigote qui aurait voulu composer sa brochette d'apôtres. Mabel est une jeune fille à la beauté effrayante et aux appétits inextinguibles de liberté, qui a pour ses frères un amour et une tendresse inaltérables. Matthieu et Marc travaillent à la carrière et le petit dernier, Luc, est un esprit rêveur qui parle aux animaux et s'imagine dans la peau de Jim Hawkins dans « L'Île au trésor » de Stevenson. Une fratrie unie par une profonde connivence et qui brille malgré l'ombre écrasante de parents qui n'ont jamais su aimer ou qui ont oublié.

Et dans cette vallée reculée au milieu de laquelle coule une rivière impétueuse, une ombre encore plus grande pèse et enserre, celle de l'homme qui possède tout, l'usine hydroélectrique, la carrière, la ville et même les noms des rues, jusqu'à la dignité des hommes et des femmes qui vivent en sa toile implacable. Mais malgré la peur et l'oppression, le poids du quotidien et le renoncement à la parole, des choses vont éclore dans les poitrines, des sentiments et des fiertés oubliés qui peut-être en viendront à changer ce monde englué.

Il y a du « Germinal » dans ce roman qui délivre ce qu'il promet. Malgré un démarrage un peu lent et une fin trop vite prévisible, Franck Bouysse réussit à faire vivre ses quatre buveurs de vent dans un univers convaincant aux allures de fable allégorique. Peut-être pas mon préféré de l'auteur à ce jour, mais assurément une histoire marquante et enivrante.
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La famille Volny habite au Gour Noir, une vallée encastrée dans la montagne. Ils sont 4 frères et soeurs : Marc, passionné de lecture, Matthieu qui aime la nature, Luc leur frère un peu handicapé et leur soeur Mabel à la sensualité naissante. Ils vivent avec leurs parents et leur grand-père Elie, blessé autrefois à l'usine dirigée par Joyce, patron aussi de la centrale électrique qui fait vivre le village. Mabel, qui découvre la sexualité avec les garçons du village, est mise dehors par sa mère et va devoir travailler à la taverne pour subvenir à ses besoins. Mais sa beauté attire l'attention d'hommes pas très recommandables, comme Double qui travaille pour Joyce. Double disparaît mystérieusement et est retrouvé mort peu après. Parallèlement, deux braconniers, Renoir et Salles, sont tués par une explosion en pleine nature. Matthieu avoue à ses frères sa culpabilité. A la centrale électrique, les ouvriers commencent à revendiquer, ils veulent être entendus par Joyce mais il n'est pas prêt à faire le moindre effort à leur égard. Est-il encore temps de sauver la situation ?

Je n'avais jamais rien lu de Franck Bouysse encore mais ce titre figurait dans mes pense-bête depuis longtemps. J'ai passé un agréable moment avec ce livre même si j'ai eu du mal au début à entrer dans l'histoire et que les personnages sont très nombreux. Un fois dépassé ce stade, le livre se lit avec plaisir. Il y a des rebondissements dans l'histoire, ce qui fait qu'on ne s'ennuie pas et permet de maintenir l'attention toujours en éveil.
Je me suis attachée à cette famille avec ces 4 frères et soeurs pourtant si différents mais proches les uns des autres et réunis notamment autour de la bienveillance d'un grand-père qui devine les choses sans qu'elles soient dites et cherche la paix dans sa famille.
Certaines scènes sont déstabilisantes notamment celles où Mabel tient le rôle principal, elles m'ont mise mal à l'aise même.
L'écriture de ce roman est étonnante, les dialogues sont enchâssés dans le récit lui-même, il n'y a pas de ponctuation spécifique, ils font partie du récit lui-même.
Quant à la fin du roman, elle est terrible, elle se laisse deviner plus qu'elle n'est explicite, elle laisse le lecteur sans voix, personnellement je l'aurais vraiment souhaité différente.
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L'auteur nous plonge dans une atmosphère gris ardoise, dans un milieu rural et un autre temps.

« Pour témoigner de ce qui arriva ensuite, il faudrait peindre le silence avec des mots, même si les mots ne suffiront jamais à traduire une réalité, et ce n'est pas nécessaire. Il le faudra pourtant. Témoigner du dérisoire et du sublime ».

Voici la légende du Gour Noir – une vallée au milieu de nulle part. La loi du plus fort fait rage et user de malice et d'instinct conditionne la survie afin d'échapper à l'injustice.
La rivière, les carrières, le viaduc, la centrale électrique, le barrage.

« Quatre ils étaient, un ils formaient, forment, et formeront à jamais (…) Quatre gamins, quatre vies tressées, liées entre elles dans une même phrase en train de s'écrire. Trois frères et une soeur nés du Gour Noir ».

Une ambiance de dur labeur, un propriétaire tyrannique, vautré dans sa toute puissance et s'arrogeant tous les droits ; et la rencontre des villageois, une fratrie en particulier, dans une vallée au coeur de laquelle tous semblent déjà prédestinés, tous semblent « pris » dans la toile de l'araignée qui agrippe ses proies, les emprisonne.

« En vérité, les âmes dociles qui peuplaient ce coin de monde étaient prisonnières de la toile au jour de leur naissance ».

Beaucoup de paraboles et de poésie sur la rudesse du milieu, la transmission, la résignation.
Relations humaines – tendres, bestiales, tourmentées, souffrances ressenties, rêves refoulés, révoltes et débordements.

Quatre frères et soeur unis par un même souffle, « Buveurs de vent », vent de liberté, vent d'insoumission.
*
« La beauté est une humaine conception. Seule la grâce peut traduire le divin. La beauté peut s'expliquer, pas la grâce. La beauté parade sur la terre ferme, la grâce flotte dans l'air, invisible. La grâce est un sacrement, la beauté, le simple couronnement d'un règne passager ».
*
J'avais découvert l'auteur avec "Né d'aucune femme" que j'avais apprécié.
J'ai aimé aussi "Buveurs de vent" où j'ai retrouvé la même plume et une atmosphère commune par certains points.
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Né d'aucune femme avait été mon coup de coeur de 2019, le roman coup de poing qui m'avait bouleversée et donné envie de lire d'autres oeuvres de Franck Bouysse tant son écriture poétique et viscérale m'avait laissée K-O. Alors, avec la publication de son nouveau roman m'était apparue une promesse d'un nouvel et intense moment de lecture, mais malheureusement, j'ai déchanté. Après un début de lecture fastidieux ( j'ai lutté pour lire les 80 ères pages), j'ai eu tout de même un regain d'intérêt quand la narration a délaissé la description de "l'araignée" ( métaphore archi lourde de la centrale) pour se focaliser sur les membres de cette fratrie et notamment sur Mabel dont le cheminement laissait présager un récit très puissant. Et bien non, le soufflet est retombé ! La faute je pense à un style trop travaillé voire artificiel, noyé sous les métaphores et les comparaisons et qui a nui à mon immersion dans le récit. Aussi, les personnages aux portraits archétypaux ( la belle, le vieux, le petit fourbe, la grosse brute, le méchant tyrannique) se croisent dans un décor qui semble construit avec des panneaux de bois comme un vieux studio de cinéma. La nature a beau être évoquée, je n'ai pas vu l'espace, au contraire. Bref, cette lecture pour moi a sonné faux.
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