Ce livre est la traduction française du premier recueil de nouvelles de cet auteur berlinois paru en allemand en 2012 complétée par rapport à l'édition originale. Sur la quarantaine d'histoires trois sont des contributions de
JP Bouzac (dont il ne sera pas question ici). Autant dire que le lecteur aura largement l'occasion d'apprécier l'humour de
Henry Spietweh en lisant les histoires restantes issues de sa souris que présente cette première édition francophone. Si l'auteur et photographe nous emmène un peu partout sur la planète – nous y reviendrons – c'est un séjour d'études dans la capitale européenne qui lui a inspiré le plus grand nombre d'anecdotes. Observateur impitoyable de ses semblables et du grand théâtre de l'absurde qu'est la vie sur terre Spietweh s'amuse et de donne pas dans la dentelle.
Il y a fort à parier que son analyse quasi ethnographique de la Belgique, sa découverte astronomique et révolutionnaire d'un « trou de ver » à la piscine municipale de Schaerbeek, ses tribulations kafkaesques d'une administration l'autre, son admiration sans limites pour la conduite automobile à la belge ou bien ses réflexions existentielles sur le petit royaume décidément bien exotique, donne envie à plus d'un lecteur, que dis-je, d'une lectrice, de franchir la frontière (de l'après Schengen ?) pour se plonger dans ce monde étrange et sympathique.
Au gré des ses histoires nous suivons l'auteur en Russie, en Ukraine, en Italie, au Moyen-Orient… et en France. Mais les amateurs de la vie quotidienne outre-Rhin ne sont pas oubliés pour autant. Aix-la-Chapelle, Cologne, Berlin sont le cadre d'aventures peu communes parce que quotidiennes.
Comme il se doit pour un livre d'histoires de voyages, d'allers et de retours le lecteur se trouve souvent dans un avion, un aéroport, une gare, sur une autoroute… Mais le voyage en Absurdistan se contente aussi bien d'un appartement en cours de déménagement, d'un bureau, d'un supermarché ou d'un cabinet médical.
En résumé, un livre inrésumable qui ne laissera personne indifférent !