Gavin Bowd est un universitaire écossais qui, entre autres, est le traducteur et ami de
Michel Houellebecq. Il a des liens très forts avec la France et vient de publier d'étonnants souvenirs dans ce récit bien nommé "
Mémoires d'outre-France".
Dans la première partie du livre il raconte son adhésion au parti communiste au tout début des années 1980, quand il est très jeune, et sa volonté d'aller voir de près les pays de l'Est. Il va entreprendre un voyage (à Moscou, en RDA par exemples) puis il s'attardera en France où j'aurais pu le croiser à la fête d l'humanité en 1985.
Gavin Bowd évoque ses propres engagements et raconte comment il a vécu « la fin du plus grand rêve du 20ème siècle ».
Sur son parcours, il va croiser la route des adeptes de
Guy Debord et du situationnisme. Puis il va oeuvrer au rapprochement de la littérature française et du rock anglais mancunien (de Manchester) par l'intermédiaire des inrocks, journal pour lequel il va travailler. Il va aussi participer aux Lettres françaises, la revue littéraire qui été dirigée par
Aragon et qui lui permettra de rencontrer
Jean Ristat.
Dans la deuxième partie du livre il raconte sa rencontre avec
Michel Houellebecq (et Clément son chien) et comment il est devenu son ami et son traducteur mais aussi les difficultés de traduction de certaines expressions (assez drôle) comme «Broute-moi la bande de Gaza (mon gros colon juif)». D'ailleurs,
Michel Houellebecq lui adressera «
la Possibilité d'une île» avec cette dédicace : «A mon meilleur traducteur dans la langue de Donald Duck.»
Gavin Bowd a donc vraiment beaucoup de choses à raconter d'autant plus qu'il connait beaucoup de monde. Il est donc parfois difficile de le suivre mais j'ai adoré cette déambulation dans le 20e siècle qui fourmille d'anecdotes sur une période que j'ai vécu et sur des gens que j'ai connu.