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EAN : 9782364686687
320 pages
Editions du sous-sol (06/10/2023)
4/5   5 notes
Résumé :
L’Hirondelle sur le radiateur et Je te laisse dormir sont les deux livres qu’Edith Bruck
a écrits pendant les derniers mois de la vie de son mari Nelo Risi, poète et cinéaste, frère de Dino Risi, et après sa mort, survenue en 2015. Nous les rassemblons ici dans un seul ouvrage sous le titre : Je te laisse dormir.
Ce livre est le témoignage bouleversant d’une histoire d’amour, à travers lequel Edith Bruck évoque sa dévotion poignante à l’égard de son ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je te laisse dormir, une autobiographie sublime qui peint la dévotion d'Edith Bruck pour son mari, pour sa famille, pour la mémoire des proches aimés.

Cette autobiographie est l'une des plus belles que j'ai lue. L'autrice fait tourner son histoire autour de son mari, poète et réalisateur. C'est une autobiographie composite, sa vie est peinte par le biais d'un entremêlement de sentiments, d'événements. Edith Bruck retrace la violence de sa déportation et des camps de concentration qu'elle nomme « l'Au-delà ». La douleur du passé conditionne sa vie, ses sentiments et l'intégralité de ses actes, toujours emprunts de dévotion.

La douleur et l'amour se mêlent dans chaque page, d'où une lecture parfois complexe car d'une force poignante. Edith Bruck trace l'histoire de son nouveau pays, l'Italie, pays de Nelo, son mari. Une dimension intimiste s'installe par la description d'entretien avec des auteurs italiens, la correspondance entre Edith et Nelo, ainsi que des lettres de Primo Levi.

Un dernier point qui mérite un éloge, la douceur de la traduction. Il est complexe de parvenir à retranscrire les sensations d'un auteur. Cette traduction de René de Ceccatty, est légère, mais la profondeur lexicale est sublime.

Le tour de force d'une bonne autobiographie, comme Je te laisse dormir, est de faire ressentir un besoin d'en savoir plus sur l'auteur, sur ses oeuvres.
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J'ai acheté ce livre le jour de sa sortie, sans connaître ni Edith Bruck ni Nelo Risi.

Ce récit conte le témoignage d'une femme au chevet de son mari italien, autrefois poète et réalisateur, désormais atteint d'Alzheimer. Ça bouleverse plus d'une vie, un tel changement. Je vous le confirme, puisqu'on le vit avec elle pendant plus de 300 pages.

Ce livre est découpé en trois parties.

L'hirondelle sur le radiateur raconte l'avant, celui où elle voit l'homme perdre ses souvenirs et ses réflexes jusqu'à sa dignité. le couple est réduit à une relation femme-enfant, terrassé d'incompréhensions qui ressassent tous les jours la même pièce de théâtre. Nelo s'inquiète, pose des questions dont il ne comprend pas les réponses, s'énerve et s'ennuie. Edith se bat pour trouver les bonnes réponses qui apaiseront son mari, et s'inventer une tranquillité d'esprit. La lenteur de cette partie m'a assommée ; j'avais le sentiment d'être clouée au lit avec eux, et j'ai moi-même ressenti la lourdeur de ce quotidien mise en abîme.

« […] mon amour ne peut que prolonger sa vie mais jusqu'à quand ? Quand ? C'est ce que je lui crie intérieurement. »

Entre les deux, une courte intervention d'Edith Bruck annonce la mort de Nelo Risi.

Je te laisse dormir raconte l'après, celui où la charge mentale s'est envolée avec les gestes d'amour qu'il restait. En lisant ces lignes, j'ai compris la nécessité de la première partie pour ressentir l'écho de la perte. Edith y ressasse des souvenirs qui accentuent le manque d'un homme qui a eu ses torts, mais qui laisse un vide immense dans sa vie de femme.

« Enfin, je peux dire qu'il me manque, comme le pain aux affamés, et qu'il vivra en moi tant qu'il me sera donné de vivre. »

J'ai eu beaucoup de mal à me faire un avis sur ce récit. Comment juger la réalité des sentiments d'une femme veuve et meurtrie par la guerre ?

Malgré les longueurs, elle ne fait qu'exposer les réalités d'une maladie mais aussi d'un amour qui se prouve avant de se dire. Et pour ça, je ne regrette absolument pas d'avoir attendu près de 200 pages.

« Je te donnerais tous les baisers que tu ne m'as pas donnés, et les caresses pour lesquelles tu n'avais pas le temps. »
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On a l'impression d'être intime avec Edith Bruck, autrice hongroise survivante du terrible Auschwitz.
Dans ce livre, elle raconte son quotidien auprès de son mari atteint d'Alzheimer qui dépérit peu à peu et l'après. Une fois qu'il est mort, elle lui écrit une lettre, qui lui est directement adressée. J'ai tout simplement adoré, c'était tellement chargé émotionnellement. Les scènes dans le lit avec Nelo Risi son mari qui marmonne, la touche, sont d'un réalisme saisissant, il a des hallucinations et des visions incohérentes, quasiment horrifiques, il voit des gens au plafond, en met dans sa poche, et on dirait que toute l'oeuvre de Bruck forme un seul et même ouvrage, on retrouve Olga son aide à domicile, les tics de language de sa mère quand elle parle de Dieu ou du « bois humide », ses yeux « bleu-violet », il y a comme un fil entre tous ses textes. Définitivement un recueil de textes qui ne m'a pas du tout laissé indifférent.
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critiques presse (3)
LaCroix
07 décembre 2023
Trois textes mettent au jour l’amour infini que l’autrice hongroise porta au poète et cinéaste italien, son compagnon pendant soixante ans.
Lire la critique sur le site : LaCroix
NonFiction
31 octobre 2023
Edith Bruck relate les dernières années de la vie de son mari atteint d'Alzheimer, Nelo Risi, et, ce faisant, leur relation conjugale asymétrique.
Lire la critique sur le site : NonFiction
LeMonde
17 octobre 2023
Edith Bruck rapporte des dialogues absurdes, des gestes inconsidérés, une violence quotidienne, la perte de toute inhibition, une lucidité intermittente.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
-Ma toute petite, me disais-tu sur le ton d'un vieux sage, aimer ne signifie pas enlever à l'autre ce qui lui plaît, aimer veut dire concéder et non pas interdire.
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Enfin, je peux dire qu'il me manque, comme le pain aux affamés, et qu'il vivra en moi tant qu'il me sera donné de vivre.
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Qui peut connaître jusqu’au fond un autre, s’il n’en connaît même pas assez sur lui-même ?
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« le Pain perdu », d'Edith Bruck, c'est à lire aux éditions du Seuil.
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