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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce que j'ai ressenti:


▪️Des fils et des flocons par milliers…

Que passe l'hiver mais que reste le charmant souvenir de cette histoire, une fois la féerie rencontrée au pied de la montagne du Wegg… Quel roman mais quel roman! Tout un univers de blanc et de magie qui prend vie en tournant les pages, et que de tragédies dans la pureté de ce paysage! C'est un roman Fantasy enchanteur et mystérieux qui tisse son intrigue au coeur de la fête du Solstice d'hiver, quand les flocons tombent tellement drus, que la force des traditions et des contes oraux prennent enfin tout leurs sens. Des liens et des destins qui s'entrelacent au coeur de la Clairière. Des fils d'amour, d'amitié mais aussi de haine et de pouvoir féroce qui prennent leurs origines dans un lieu secret. Des Clans réunis pour perpétuer les souvenirs et les promesses d'engagements. Stig Feyren assiste à sa première cérémonie et se réjouit déjà de mêler son fil de destin à son clan, si tordu soit-il…Mais il ne se doutait pas que c'est lui, le coeur du noeud, et d'un battement d'ailes, il nous fera voyager dans cette communauté étrange et lointaine…

"-Tout est dans le coeur des hommes, Stig, le pire comme le meilleur."

▪️Des fils et des ailes déployées…

David Bry nous entraîne dans une histoire envoûtante au milieu de clans aux pouvoirs magiques, avec des croyances et prophéties d'un autre temps. Des êtres capables de se transformer, de disparaître, de passer au travers des frontières, de deviner les futurs. Et le temps Que passe l'hiver, je me suis laissée allée avec plaisir dans cet environnement glacé. J'aurai aimé voler juste à côté du corbeau et de l'aigle, caresser le roi-cerf, me mesurer à la force de l'ours, me perdre dans les yeux des prophétesses…La magie d'un conte tient à celui qui le raconte. Et David Bry le fait avec tant de passion et d'enchantement, que ce moment de lecture a quelque chose de merveilleux. On part à l'aventure, et on y croit parce que l'atmosphère est là, givrée et teintée de danger, lumineuse autant que sombre. J'ai adoré son héros, Stig. Attendrissant, en transition vers son destin d'adulte, c'est un personnage très réussi, avec ses doutes et son idéalisme. Je me suis prise aux jeux de cette symbolique de fils qui viennent se mêler autour de ces augures néfastes et c'était juste fascinant, à vous en faire pulser vos points cardinaux…

"-Et que certains d'entre nous devront sans doute disparaître, avant que passe l'hiver."

▪️Des fils et des vers sublimes…

Et s'il ne faudrait ne retenir qu'une chose, c'est la poésie qui surgit de ses pages. La poésie qui s'impose entre les strates de pouvoirs, celle qui resplendit de beauté dans les paysages réinventés, celle qui dynamise un héros dans son complexe d'infériorité…La poésie, qui commence chaque nouveau chapitre, qui fait le lien entre tous ses multiples personnages et leurs destins. La poésie comme fil tenu qui tient toute une histoire, grâce à son pouvoir élévateur. Il est peut être temps maintenant pour vous d'allez découvrir cette folle histoire d'un jeune poète au pied bot, et n'attendez pas Que passe l'hiver pour vous laisser charmer par les festivités de ce solstice…Une très belle découverte et une ambiance que je ne suis pas prête d'oublier…



Les rêves ne meurent jamais
Seuls, emportent avec eux
Les coeurs et les âmes;
N'y laissent que des larmes.





Ma note Plaisir de Lecture 9/10


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Pour ce solstice d'hiver, il me fallait partir, loin ! Arpenter des paysages enneigés, me perdre dans une blancheur infinie et un silence assourdissant, avec l'espoir de flairer une piste qui réaliserait mon souhait de m'emporter dans un ailleurs saisissant...
Et comme un sérac venu s'écraser sur mon chemin, ce roman a surgi devant moi !

« Un fil du destin se brise. Un autre se renforce. »

Se fondre dans ce récit de fantasy, c'est comme...
S'enfoncer dans un huis-clos de givre, emprisonnant les 30 strophes d'une ode initiatique sculptée dans la glace, et dont l'emprise de marbre se resserre dès les premiers vers.
Explorer un lieu hors du temps, y attendre la nuit la plus longue de l'année - celle qui dure plus, bien plus que le jour - dans une tension croissante et un sentiment de froide inexorabilité.
Marcher dans une neige rougie de sang et sous un ciel plombé de mauvais augures. Y voir la vapeur de son souffle balayée par un vent chargé de cendres funestes, où le sel des larmes se cristallise avant d'atteindre le sol.
Se tenir aux aguets dans cette ambiance cotonneuse et immobile, où chaque flocon tourbillonne dans l'attente du prochain secret, ou cadavre à recouvrir.
Etre à la croisée d'un monde dont l'avenir se tisse au bord de la montagne du destin, sur lequel souffle la bise polaire d'une tragédie en devenir, et assister au drame qui se noue, impuissante et transie.

« Un fil se brise, un autre se renforce. »

Rejoindre ses personnages, c'est un peu...
Se perdre dans le regard noir et abyssal d'un roi impressionnant, aux bois de cerf immenses, et souverain d'une clairière légendaire sur laquelle le glas pourrait bien sonner.
Identifier quatre clans, venus des quatre points cardinaux, tous détenteurs de pouvoirs particuliers, et s'inquiéter de leur loyauté et des plans qu'ils pourraient ourdir tandis qu'ils s'observent en chien de faïence.
Scruter les prophétesses à la peau marquée de runes, et les augures inscrits dans les nuages et le cri des loups, avec un sombre pressentiment.
Apercevoir des créatures et esprits venus de derrière le voile, et ne pas s'en approcher sans crainte.
Mais surtout accompagner un jeune homme à sa première cérémonie du solstice. S'attrister de le voir rejeté par son père, seigneur d'un clan qui possède le don de se métamorphoser en animal. le suivre lors de ses envolées au-dessus des cimes immaculées. Sentir l'air pur s'engouffrer dans son bec, et le sentiment de paix qui l'étreint, lorsqu'il prend sa forme de corbeau. L'aimer tel qu'il est, placer beaucoup d'espoirs en lui, et espérer qu'il en réchappera. Mais aussi voir grandir sa désillusion, sa peur et son chagrin, à mesure que la célébration du solstice approche, que la mort rôde de plus en plus près, et...

« Que certains fils du destin s'effilochent, quand d'autres se consolident. »

Que passe l'hiver... oui, mais pas le souvenir de cette lecture ❤
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Un fil se brise, un autre se renforce.

A l'occasion du solstice d'hiver, les chef·fe·s de clans viennent renouveler leurs voeux au roi cornu, accompagné·e·s de leurs proches et gens d'armes.
Mais dans ce lieu retiré, les festivités prennent un goût de cendres. Alors que les morts et accidents suspects se multiplient, seul Stig semble en prendre l'ampleur sans deviner ce qui se joue parmi les fils du destin.
L'un se brise, un autre se renforce. Pour le meilleur ; parfois le pire.

Ici l'on se change en bête, disparaît dans les ombres, invoque des esprits ou lit les fils du destin.
Ici l'on assiste aux festivités pour la première fois, plein·e d'espoir et d'attentes pour ces moments rêvés mille fois. Ici l'on déchante vite.
Car ce roman est une tragédie de théâtre.

C'est un huis clos à ciel ouvert, ceint de denses forêts et d'une falaise abrupte, à l'horizon bouché de neige et de nuit. Glacial et crépusculaire.
L'ambiance est immersive, l'on sent le froid nous geler, le vent mordre, les flocons fondre sur nos joues humides. La nuit nous enserrer. Et la joie, la liberté – la libération – de voler, transformé·e en corbeau.
L'atmosphère se sublime d'une certaine poésie et d'une mélancolie planante. On sent poindre la fin d'une ère. Plus philosophique, il interroge les notions de destin, de libre arbitre.
C'est un chant de barde, de poète.

C'est une enquête parmi les morts, les intrigues et manipulations. Étouffante à mesure que l'étau se resserre, sachant se ménager néanmoins des moments de respiration bienvenus.
C'est une quête de soi avec un personnage principal attachant, face à ou en compagnie d'une galerie de personnages plus en retrait mais bien brossés, avec des personnages féminins diversifiés et intéressants. Ici les femmes peuvent être vieilles ou jeunes, cheffes de clan, soldate expérimentée ou inconnue, dévorée d'ambition, possesseures d'un grand pouvoir ou cachant de lourds secrets...
Une quête de soi où le mépris d'un père pour un pied bot forge une différence, un goût pour les légendes et la nature, une ouverture sur le monde et sur les autres, une humanité qui sera une force.

C'est surtout un excellent roman lu dans les derniers jours de grand froid.
Et c'est ce qu'il fallait.
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Je ne sais plus pourquoi j'avais ajouté ce livre dans ma wishlist, j'avais dû lire une très belle chronique sur ce sujet, le voir passer dans des PAL du Cold Winter Challenge. J'ai craqué dessus alors qu'il était en occasion, en ayant un peu oublié son résumé je l'admets, néanmoins, je l'ai vite sorti de ma PAL et j'en suis méga contente ! Ce livre a été une petite claque, c'est un livre percutant, avec une atmosphère très particulière, une intrigue palpitante, un univers soigné et des personnages captivants. C'est sans nul doute un très beau coup de coeur de cette année 2021 !

L'histoire nous transporte dans un monde aux allures nordiques, au coeur de l'Hiver, avec de la neige à perte de vue, au sein d'un monde respectueux d'un folklore très précis. Il existe quatre clans, chaque clan a un pouvoir qui lui est propre, chaque clan possède ses prophétesses, chaque clan jure fidélité au roi de la Clairière, le roi aux bois de cerf. Ce dernier vit sur le Wegg et le solstice de l'Hiver est une fête immense durant laquelle les quatre clans peuvent se côtoyer. J'ai adoré les explications de l'auteur sur chaque détail de son monde, la religion, la politique, le lien entre les clans et le roi, entre les prophétesses et le monde des dieux, sur les clans eux-mêmes. C'était toujours bien construit, pertinent, passionnant et loin d'être indigeste. D'autant plus que l'atmosphère est formidable, elle m'a conquise dès les premiers instants avec tout ce monde recouvert de neige, ces côtés nordiques dans les descriptions des lieux ou des vêtements. J'avais les musiques du jeu vidéo Skyrim dans la tête, je me sentais clairement au coeur de l'Hiver, entre le froid mordant et le feu de cheminée réconfortant.

Parce qu'en vérité, le roman est très sombre. L'ambiance est loin d'être réjouissante et plus le récit avance plus les atrocités se succèdent, les drames, les déconvenues. Et enfin, le final. L'apothéose, un final inoubliable, où les révélations et l'amertume se croisent, où tout est renversé. J'ai beaucoup aimé cette manière d'osciller entre le doux et l'amer, entre les bons moments et les horreurs, entre la tension et l'exploration, entre l'apaisement et les interrogations. Tout est parfaitement maîtrisé. du rythme lent et contemplatif, avec ces pics d'intensités dramatiques et ces actions captivantes. Des émotions qui font un sacré tour de piste, la colère, la tristesse, l'envie de croire, d'espérer, avant la cruelle vérité et réalité. Tout est fait dans une minutie qui m'a ravie du début à la fin.

Surtout que j'aime bien ces histoires de huis-clos. Je les trouve toujours très difficiles à écrire, parce qu'il faut maîtriser chaque détail pour accuser et innocenter tout le monde. Je n'avais pas retrouvé cette sensation, cette expérience de lecture depuis « Et ils étaient dix » d'Agatha Christie. L'auteur dévoile lors de certains interludes des fragments de la réalité et même quand le pot-aux-roses est exposé, il parvient à me surprendre encore. Mais quelle vérité, c'était glaçant à lire et à comprendre pour ma part. L'intrigue a parfaitement su me tenir en haleine, j'étais suspicieuse, sur mes gardes, j'avais surtout compris que l'auteur n'épargne personne, absolument personne ne ressortira indemne de ce solstice d'Hiver.

Stig et ses amis d'infortune mènent une enquête dangereuse. Stig était si heureux d'aller à la célébration du solstice d'Hiver que j'ai adoré le voir se battre, chercher, explorer les environs pour aider le roi de la Clairière, mais surtout pour garder la vie sauve. C'est un personnage principal très attachant, il est sensible et perspicace, pourtant il a une grande naïveté, il est soucieux des choses qui sont naturelles et invisibles, il a un très grand respect pour son patrimoine, pour ses croyances. J'ai adoré le suivre chapitre après chapitre.

Les autres personnages ne sont pas en reste. En bien comme en mal, ils sont humains, j'ai aimé les comprendre, les apprécier, les détester, parfois les trois à la fois. Ils sont plus difficilement accessibles, plus mystérieux, donc je me suis peut-être moins attachée à eux. D'autant plus que les morts se succédant, ça devient très compliqué de s'attacher aux survivants, la peur de les voir partir, la peur de se dire que le coupable est l'un d'eux… En tout cas, ça n'enlève en rien le fait qu'ils soient intéressants, bien construits. Enfin, je dois dire que j'ai beaucoup aimé découvrir au fil des chapitres les strophes d'un poème dont le créateur est révélé à la toute fin, les strophes sont très bien écrites et lire le poème en entier à la toute fin est davantage percutant.
Lien : https://la-citadelle-d-ewyly..
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Le début m'a paru un peu lent, voire répétitif, mais alors que les personnages et le décor, pris dans la neige et la glace, se posent, les évènements s'enchaînent de sorte à ce vous ne puissiez plus décoller du canapé. Empoisonnements, suicides, parricide, les morts s'accumulent et n'épargnent pas notre héros qui espérait depuis longtemps assister aux renouvellement des voeux auprès du roi (un homme aux bois de cerf) lors du solstice d'hiver. le rêve vire à un cauchemar sanglant durant lequel Stig, jeune homme au pied bot rejeté par son père, devra démêler le vrai du faux alors que le sort s'acharne contre lui et ceux qu'il aime. J'ai beaucoup apprécié son caractère, l'amour qu'il porte à son frère (successeur du clan Feren) alors qu'il aurait pu le jalouser, et le fait qu'il soit infirme et doute de sa valeur.

Le roman traite du libre-arbitre, du fait que le destin repose sur une infinité de possibilités et que les hommes choisissent eux-mêmes leur voie. Or, Stig et ses amis subissaient les évènements sans pouvoir réagir alors que les complotistes bénéficiaient d'une certaine marge de manoeuvre. Parmi eux se trouve un personnage féminin méprisable qui méritait la mort, mais qui s'en sort sans avoir à rendre des comptes. C'est un scandale, l'auteur est un sadique qui se joue de nos nerfs !

Quant à l'univers dont la plume révèle la beauté, il s'avère complexe, presque trop pour un one-shot et aux questions restant sans réponse. Pourquoi les clans ne peuvent-t-il pas aller au delà de la Lisière qui borde leur terres par exemple ? D'un autre côté, le mystère qui entoure ces zones d'ombre laisse au lecteur la possibilité de tirer lui-même ses conclusions.

En définitive, ce livre m'a laissée un peu (un chouia, trois fois rien) sur ma faim parce que j'en aurais voulu plus ^^, mais il fait partie de ceux qui vous emprisonnent entre leurs lignes. Si l'hiver est passé, il est resté longtemps à vif dans mon esprit après avoir tourné la dernière page.
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J'ai découvert la plume de David Bry avec ce roman. Pas déçue du tout, bien au contraire.

J'ai beaucoup apprécié l'histoire, vécue par Stig, le cadet Feyren mal aimé de son père. Je l'ai trouvé attachant, j'ai bien aimé sa rêverie, sa gaucherie, et sa philosophie de la vie. le voilà embarqué pour un moment festif, qu'il attendait tant, et qui ne l'est finalement pas du tout. Autour de lui, les morts pleuvent, et tout ce qui fait son monde est menacé.

Le texte est d'une très grande qualité. Ce huis clos étouffant est extrêmement bien travaillé, tant les lieux et l'espace restreints que la structure du texte, tout en répétitions/anaphores/refrains. La tension débute dès le début, et se ralentit, ne diminue jamais; c'est une longue pente douce vers un point d'orgue magistral. Ca donne un peu le vertige…
L'ambiance est habilement rendue par plusieurs jeux de couleurs (clair/obscur, visible/caché, aplats/détails…), et jeux de textures. J'ai aussi aimé la musicalité du roman, avec ses airs d'épopée, ses phrasés mélodiques et les échos qui se retrouvent tout au long des pages.

Enfin, j'ai beaucoup aimé le levier de l'intrigue, ce sac de nœuds, de fils intriqués; il m'aurait plu de grimper cette montagne pour voir de mes yeux à quoi ça ressemblait. Comme Stig, je me suis perdue, j'ai dû chercher et tirer le bon fil pour comprendre cette histoire, et j'ai bien aimé la fin du récit. Pour moi, ça ne pouvait pas se poursuivre, le roman raconte une transition, le passage d'un monde ancestral à un autre.
J'ai apprécié de voir Stig évoluer au fil des pages, car que passe l'hiver est un roman d'apprentissage, dans lequel le héros grandit, mûrit, se perd, se retrouve, décide, choisit.

Bref, j'ai vraiment passé un très bon moment de lecture, j'ai hâte maintenant de lire la princesse au visage de nuit qui m'attend sagement :-)

La chronique complète est ici : https://zoeprendlaplume.fr/david-bry-que-passe-lhiver/
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J'ai (enfin) lu Que passe l'hiver et c'était trop bien, je l'ai dévoré.

C'est l'histoire de Stig, qui est super content parce qu'il est enfin assez grand pour assister à la kermesse du royaume ! Malheureusement, (je vous laisse imaginer la suite, je ne vais pas non plus spoiler).

J'ai adoré l'ambiance glaciale et sinistre où le malheur plane.

L'histoire m'a également beaucoup plu, on peut y voir beaucoup de choses, un roman d'apprentissage, un récit d'émancipation et une histoire d'acceptation de soi. le côté policier de l'intrigue (j'ai pensé à un whodunit) a bien marché sur moi. Enfin, la réflexion sur le destin et sur le libre arbitre, assez central au récit, pas forcément très original, mais assez efficace, m'a bien intéressé !
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« Que passe l'hiver » propose un récit doux amer où des siècles de traditions sont mis à mal.
Stig, jeune homme qui attendait avec impatience son premier solstice d'hiver sur le Wegg, se retrouve au coeur de machinations. Les morts s'entassent et il semble être l'un des rares à voir le danger se profiler à l'horizon.

J'ai vraiment pris plaisir à découvrir cet univers qui ne se révèle pas tout à fait. Stig est un héros que j'ai aimé suivre et à travers qui j'ai ressenti beaucoup d'émotion.
C'est un récit violent par bien des aspects et le sentiment d'oppression et la tension est palpable au fur et à mesure que l'histoire se révèle.
Le dénouement laisse planer le doute quant à la survie de ce monde. L'auteur nous propose en effet une fin ouverte laissant un Stig hébété, mais semblant avoir encore un rôle à jouer. Une fin bien frustrante en somme, car j'aimerais beaucoup continuer à voler auprès de Stig et découvrir les bouleversements que ce solstice va apporter à son peuple.
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J'ai beaucoup avancé dans mon Cold Winter Challenge en janvier (11 livres lus de ma PAL d'origine, une grosse poignée d'autres ajoutés en cours de route) et un roman se détache clairement du lot : Que passe l'hiver de David Bry, idéal pour la saison et que je ne peux que vous conseiller pour l'hiver prochain !
Si vous aimez la fantasy qui se déguste en un seul tome et qui immerge son lecteur dans une ambiance feutrée celtico-nordique, vous serez servis.

La neige est omniprésente. On imagine une ambiance poudrée, douce ; elle semble figer le paysage et amoindrir le moindre son, le moindre geste… et pourtant ! Il s'en passe des choses dramatiques sur cette montagne du Wegg où les 4 clans sont réunis pour renouveler leurs serments au roi cornu à l'occasion du solstice d'hiver.
Chacun des clans possède un pouvoir particulier : se glisser dans les ombres, invoquer des esprits, rêver des fils du destin et se transformer en animal. C'est avec cette dernière capacité qu'est né notre jeune héros – Stig – et la famille de celui-ci.

Ce jeune homme né avec un pied bot, adoré par son frère aîné, délaissé par son père est la pierre angulaire à tout l'édifice et celui qui comprend petit à petit les manigances et rouages mis en place.
C'est un personnage attachant pour lequel j'ai eu beaucoup d'empathie. Il parvient à dépasser son handicap notamment grâce au pouvoir de sa famille qui lui permet de se transformer en corbeau (son père en ours, son frère en loup). Sous cette forme, c'est la liberté totale, pas de difficultés à se déplacer, juste la légèreté et la vitesse du vol. J'adorerais moi aussi pouvoir me transformer en oiseau (en petit rapace) pour prendre de la hauteur sur les choses (et les situations vécues) et ressentir l'absence de prise au sol, la liberté des airs.

Les personnages qui gravitent autour de Stig sont assez nombreux. Certains deviennent des amis malgré l'appartenance à d'autres clans et les conflits sous-jacents car dans cette histoire, il est aussi question d'amitiés. Des amitiés non évidentes mais que l'on choisit de poursuivre. le choix versus la loi du sang.
Mon seul regret pendant cette lecture est peut-être lié à la relative superficialité de ces personnages secondaires qui auraient eu le potentiel d'être beaucoup plus étoffés, mais tout n'aurait peut-être pas tenu en un seul tome…

On découvre Stig alors qu'il va participer pour la première fois aux festivités du solstice d'hiver. Il est impatient car chaque année, son frère lui en fait des récits plus extraordinaires les uns que les autres. Cette année sera donc pour lui l'occasion de prouver sa force et ses capacités et de partager une « chasse » avec son aîné.
Mais le destin est en marche, les accidents se succèdent, les morts (suspectes) se multiplient… Un fil se brise et c'est l'effet boule de neige : tous les évènements s'enchaînent et Stig paraît impuissant.
Sur la montagne du Wegg, les fils se mêlent et se démêlent. Destin tout tracé ou libre-arbitre en jeu ? Plusieurs chemins possibles s'offrent aux personnages, à eux de choisir leur voie…

Quelle plongée à la fois poétique et violente (que de morts !) ! Quelle immersion ! Que de beaux messages plein d'humanité dans ce récit, plein de tendresse pour son jeune héros… Mais aussi quelle tristesse ! David Bry décrit Que passe l'hiver comme une tragédie, le mot est parfaitement choisi.
Vivement le prochain roman de fantasy de l'auteur (prévu en avril aux éditions HSN). Je pense que là encore, il y aura tous les ingrédients pour m'emporter !
Lien : https://bazardelalitterature..
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J'avais dit que je n'achèterais des livres que des auteurs présents à la Foire du Livre de Bruxelles. C'était sans compter sur mon envie de découvrir ce livre depuis sa sortie, sur sa magnifique couverture qui m'attirait comme un aimant, et sur les mots de l'éditeur qui ont fini de me convaincre. Et j'ai bien fait de craquer. ;)

Stig est un jeune garçon au pied bot, fils du chef du clan des Feyren. Il va assister pour la première fois à la fête du solstice, durant laquelle les clans renouvellent leur serment de loyauté à l'Ordrain, fils du dieu Urian. C'est aussi l'occasion de festoyer autour de banquets, musique et contes. Cette année cependant, les choses ne se passent pas comme prévu : les morts s'enchaînent et les fils du destin s'emmêlent et rendent leur lecture floue. le Wegg n'est plus un endroit sûr, mais qui complote dans l'ombre?

En commençant ce livre, j'ai eu un peu peur : l'ouvrage débute par 3 pages de listes de clans et de leurs membres. Je me suis dit que je ne m'en sortirais jamais avec tous ces personnages ! Mais heureusement, chacun est introduit à son tour, et on s'y retrouve assez facilement au final. Il existe 4 clans et chacun possède un don magique : les Feyren se changent en animaux, les Oren lisent les différents fils du destin dans leurs rêves, les Dewe se rendent invisibles en marchant entre le monde réel et le Voile et les Lugen contrôlent les esprits. J'ai trouvé cet univers des clans et de leurs pouvoirs fascinant à découvrir !

Nous nous retrouvons dans un monde fermé : toute l'intrigue se déroule sur le Wegg et dans ses environs. L'ambiance, au départ joyeuse, devient vite sombre et angoissante : les morts sont de plus en plus nombreux, qui sera le prochain à mourir? Un complot se trame et la tension monte de plus en plus, jusqu'à éclater lors des révélations finales. J'ai beaucoup aimé la réflexion sur le destin proposée par l'auteur. Au final, sommes-nous réellement maîtres de nos actions ou notre destin est-il déjà tracé? Chaque acte posé par un personnage renforce ou brise un fil du destin et tisse un certain chemin, avec toujours davantage de possibilités.

L'univers proposé par l'auteur m'a aussi rappelé le moyen-âge, avec ses grands banquets, ses festivités entre le roi et ses vassaux pour prêter serment, les contes oraux déclamés par un barde, les fresques murales dans la salle commune. Un monde ancré dans les traditions et les vieilles croyances. le fait que la réalité soit connectée au monde des esprits, créatures magiques envoûtantes, mais terriblement dangereuses, m'a également beaucoup plu.

J'ai vraiment apprécié le personnage de Stig, jeune homme qui ne croit pas en lui et qui ne voit pas ses forces à cause de son handicap. Comme il ne doit pas devenir chef de clan (son frère, avec qui il a une magnifique relation, est l'héritier), il s'est nourri de contes et de légendes de la Clairière et possède un don d'orateur hors pair. Il va créer des liens forts avec des jeunes d'autres clans, qui vont leur permettre de déceler les indices qui les mèneront à la vérité, chacun mettant son pouvoir de clan au service du groupe d'amis. Cependant, Stig accorde bien trop facilement sa confiance, et cela lui jouera également des tours.

Si la narration principale suit le point de vue de Stig, des interludes nous permettent de voir à travers les yeux de personnages d'autres clans, et nous donnent des indices importants sur les machinations en cours et leurs origines. D'autres protagonistes m'ont captivée, notamment les prophétesses, femmes tatouées qui sont revenues du pays des morts, soi-disant sans âme, et qui lisent les signes du Dieu Urian dans les phénomènes naturels. Et bien sûr, j'ai adoré le personnage du roi cerf Cudwich, figure fantomatique qui est présent sans l'être vraiment, qui hante les paysages enneigés du Wegg. On ne sait pas où le trouver, mais il est là quand il faut pour dispenser sa sagesse et ses conseils. Un être mystérieux à l'aura mystique.

Le style d'écriture de l'auteur est très beau, à la fois poétique, sans en faire trop, et fluide. Chaque chapitre du livre commence par une strophe d'une légende contée, la légende de la dernière fête du solstice racontée par Stig Feyren. La seule chose qui fait que ce livre n'est pas un coup de coeur pour moi est que j'y ai trouvé certaines longueurs. Les éléments de l'enquête qu'on connaissait déjà sont souvent répétés. En fait, j'avais un peu l'impression d'entendre une de ces chansons qui répètent à chaque nouveau couplet les éléments du précédent en y ajoutant un nouveau. Cela donnait une certaine musicalité au texte, mais m'a quand même paru trop répétitif à mon goût.

Un monde fascinant de traditions et de légendes, de magie et de mystère, qui nous emmène dans les montagnes enneigées du Wegg prêter serment au fils du Dieu Urian. le complot qui se trame sera-t-il déjoué par notre héros ? Quels fils du destin ont été tissés pour lui et par lui?
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