Le Visuddhimaga - le Chemin de la Pureté - est un très gros ouvrage (plus de 800 pages dans son édition française) qui se veut un guide des pratiques pour qui cherche à s'engager dans la voie du Bouddha.
Ecrit dans les années 430 ap. J.C par le moine Budhhaghosa, ce livre est destiné au départ aux moines bouddhistes. Il s'agit d'un commentaire des textes canoniques, à des fins de mise en application concrète.
Il se divise en quatre grandes parties - la discipline, la concentration, le terrain de la sagacité et la sagacité - elles mêmes divisées en 23 chapitres qui traitent de question aussi variées que la pureté de la vie, les quatre attitudes saintes ou les moyens rigoureux. Pour ces derniers, qui sont au nombre de 13, on note "se nourrir d'aumônes", "demeurer dans la forêt", "se vêtir de rebuts".
Le chemin de la pureté, qu'il soit bouddhiste ou de quelque autre religion, est un chemin éminemment ardu et difficile, ce que traduit ce livre d'un abord peu aisé.
Il est à l'opposé du Dhammapada (dont j'ai publié une critique au cours de ce mois de juin), mais à qui cherche à mieux connaître le bouddhisme, et en particulier le bouddhisme theravada, il permettra une approche approfondie.
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Ce livre est d'une lecture difficile il faut l'avouer mais tous ses détails profiteront au pratiquant convaincu. La traduction me semble très bonne et les commentaires du traducteur sont très utiles.
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Une nuit, un dieu vint s’approcher du Bienheureux, le Bouddha alors qu’il séjournait près de Savatthi, et lui demanda afin de dissiper ses doutes :
« Enchevêtrement à l’intérieur, enchevêtrement à l’extérieur,
Tout ce qui naît est pris dans cet enchevêtrement.
Voici, Gotama, la question que je pose :
Qui peut démêler cet enchevêtrement ? »
Et le Bouddha dit alors :
« L’homme intelligent et ferme dans sa discipline
Qui développe son esprit et sa sagesse
Comme un moine énergique et sage
Peut démêler cet enchevêtrement. »
Ainsi parla le Seigneur.
Samyutta Nikâya, I, 13.
Il y a bien une souffrance, mais pas de souffrant ;
Il y a bien un acte, mais pas d’acteur ;
Il y a bien une extinction, mais personne pour s’éteindre ;
Il y a bien une Voie, mais pas de voyageur
Et l'on parle aussi de bonne conduite lorsque le moine est respectueux, déférent, retenu et plein de respect humain, que ses vêtements de dessous et de dessus sont bien mis, qu'il va et vient, regarde de face et de côté, étend et plie les membres avec sérénité, qu'il garde les yeux baissés, que sa posture est juste, qu'il garde la porte de ses sens, qu'il prend la juste quantité de nourriture, qu'il est constamment attentif, vigilant et conscient, qu'il a peu de désirs, se contente de ce qu'il a, est énergique, respecte les bonnes conduites et y attache beaucoup d'importance.
[...] que ferait un ascète d'un riche vêtement? Les ascètes doivent ramasser des chutes de tissu ou des haillons dans un cimetière, ou sur un tas d'ordures et s'en coudre une cape. Que ferait un ascète d'une nourriture succulente ? Les ascètes doivent vivre des aumônes qu'ils recueillent en mendiant. Que ferait un ascète d'un logement confortable? Les ascètes doivent demeurer au pied d'un arbre ou en plein air. Que ferait un ascète de remèdes compliqués? Les ascètes doivent se soigner avec de l'urine fermentée et des noix de myrobolan broyées.
La confusion quant à la nature des créations empêche de saisir les caractéristiques particulières et générales des créations et porte à croire que les créations constituent un moi-autonome, ou appartiennent à un moi-autonome, qu'elles sont permanentes, agréables et belles