Ce roman t'offre une plongée en abîme dans les rouages des grandes entreprises.
Behnaz est jeune, ambitieuse, talentueuse. En entrant dans cette grande boite, elle est persuadée qu'un brillant avenir s'offre à elle. Elle qui ne ménage ni son temps, ni ses efforts pour faire sa place et donner de la valeur ajoutée à l'entreprise. Elle qui n'hésite pas à mettre sa vie personnelle entre parenthèse, en pause totale meme, pour s'offrir corps et âme au monde des affaires et y faire sa place.
Behnaz est touchante. Sa jeunesse, fraîche et naïve, m'a touchée en plein coeur. Elle a cette conviction, comme de nombreux jeunes, qu'elle va pouvoir changer les choses, s'imposer. Qu'elle a un grand avenir dans ce monde-là : celui des sociétés du CAC 40, de l'argent et des contrats, des tableaux et des chiffres, des réunions et des analyses.
Mais rapidement Behnaz se heurte aux réalités. Celles de ces personnalités arrivistes, qui n'hésitent pas à te faire un grand sourire en plantant leur couteau dans ton dos, celles des réunionites aiguës qui ne servent à rien si ce n'est à imposer la personnalité qui aura été la plus grande gueule, à défaut d'être efficace ou brillante.
Mais après une lutte terrible au cours de laquelle Behnaz menace de perdre son âme, elle aura peut être finalement la chance de se trouver vraiment.
Ce livre m'a touchée à contretemps. Je dois t'avouer qu'en le refermant, j'étais un poil énervé par cette froideur, cette insensibilité. Faut dire que lire ce genre de roman, un dimanche au soleil sur ta terrasse avec les pieds dans la piscine et un verre de rosé dans une main, ne t'aide pas à te mettre dans l'ambiance, c'est certain. Parce que dans la première partie du roman, l'immersion dans cette grosse boite impersonnelle, où les personnalités les plus fragiles sont mises au placard, est glaçante.
L'auteure ne t'épargne ni les tableaux Excel, ni le langage "corporate", ni les petites bassesses entre collègues. Tu t'y sens à l'aise comme un poisson sur le sable. du coup, j'étais incommodée en le lisant, je ne me retrouvais pas dans tant de froideur.
Mais après coup, deux ou trois jours après l'avoir lu, c'est la descente aux enfers de Behnaz qui m'est restée. La façon dont elle a lentement, mais violemment, perdue pied dans ce monde si policé mais en même temps si violent. Et la façon dont, finalement, elle va réorienter sa vie.
C'est bizarre ce roman, c'est après coup que je l'ai apprécié. Certes l'écriture m'a laissée de marbre, mais il y a quelques vérités au travers de ces pages, que tout ceux qui ont un jour mis un pied dans une grosse boite sauront apprécier à leur juste valeur.
Et je ne souhaite qu'une chose à Behnaz, que cette expérience lui ait servie de leçon, pour savoir que la vie est ailleurs et qu'elle puisse s'offrir une existence autrement plus épanouissante !
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