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L'absence de chapitres voulue par l'auteur, donne d'emblée un rythme particulier, ressemblant à l'horizon qui s'étire devant les yeux de Théo.
Le Capitan, ce vent au nom de personnage fanfaron et pleutre des comédies à l'ancienne en est le Maestro et donne une dimension presque mystique à cette histoire.
C'est dans ce décor que Théo a décidé de s'installer :
« Alors cesser de fuir. le Monde est une partie de cache-cache jouée d'avance. le planqué, retranché, encaverné, immobile, tout comme celui qui sort, qui court, s'évertue à se perdre, seront tous les deux bien vite nus, tétanisés sous l'oeil rond de la Terre et des Lunes qui ne nous lâchent pas. »
Il n'a que 27 ans et il s'invente une vie dans une quête de sens, de cohérence.
Mayacumbra c'est où vous avez décidé quand vous le voulez, nous avons tous un Mayacumbra.
S'éloigner du monde c'est souvent mieux le retrouver.
Il s'est construit une cabane très habitable à flanc de volcan. Il a tout fait lui-même, de ses mains, avec pour aide son fidèle compagnon l'âne Ferdinand.
Plus bas se côtoient le peuple de la forêt et un village fait de bric et de broc autour d'une épicerie générale comme cela se faisait au Canada avec les pionniers.
Ces villageois sont bigarrés, ils ont tous un passé, des secrets…
Raymond un curé déjanté, Giacomino l'errant, Cyrus et la mère Talloche les épiciers, Solstice le garagiste et ami de Théo, Balthazar le manchot et Lita femme de Moreno et maîtresse de Théo.
C'est une peinture haute en couleurs bien incarnée, que nous dessine l'auteur.
Portraits où alterne la caricature et la finesse. Souvent drôles mais surtout attachants.
Tous vivent là, dans un paysage de rêve malgré ou grâce à la rudesse des lieux.
C'est un paysage de tous les possibles, c'est un horizon qui s'ouvre…
Il ne faut pas croire que laisser tomber la pelisse du passé se fait avec simplicité et facilité.
Les angoisses sont là ; la proximité du volcan est comme les battements du coeur, un mystère, un essentiel.
Les petites phrases qui lui signifiaient qu'il n'était jamais au bon endroit, au bon moment sont les antiennes du cauchemar.
Il faut se réinventer.
Ici, dire que la nature est un personnage à part entière n'est pas une métaphore.
J'ai aimé ses couleurs, les sautes d'humeur, ses soubresauts, sa beauté comme sa cruauté, car la vie est tout cela.
L'amour omniprésent, prégnant comme une évidence, simple et compliqué.
Une philosophie ?
Et soudain, la nature change avertit celui qui est attentif.
Lita le sent, elle qui vient de la forêt et vit au village.
L'histoire bascule.
Alain Cadéo joue avec ses mots de contrebande pour notre plaisir de lecteurs.
Car tous font sens qu'ils vous invitent à la poésie ou à la philosophie, vous y trouverez la vie, celle où l'humain a de l'importance.
L'auteur est allé encore plus loin dans sa singularité, faisant de son écriture une empreinte, trace profonde et durable dans l'esprit de ses lecteurs.
Lire sa prose c'est voyager dans un ailleurs aussi lointain que proche car c'est en nous que sont les clefs de l'énigme.
Western à la française, la conquête s'ouvre sur de vastes horizons et creuse les profondeurs de l'âme.
De belles observations sur le langage qui est mouvant, sur la littérature et ce qu'elle a à offrir.
C'est dans ces creux que se bâtit la réflexion vagabonde du lecteur.
Un beau roman d'aventure mâtiné de poésie avec pour destrier JJ Rousseau.
Le but ne serait-il pas de nous faire connaître : « La joie, ce n'est pourtant rien d'autre que de suivre, d'accompagner le Monde, ce maître aquarelliste. Ce n'est rien d'autre que, libres et ivres de couleurs, légers, nous laisser imprégner de toute sa palette. Sans l'ombre d'une défense, sans un soupçon d'a priori, sans l'idée même de profit. C'est être au coeur conscient de la lumière, là où vibre, tremble, bouge, danse, oscille, vit , meurt, apparaît, disparaît. »
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 7 novembre 2019.
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Si vous avez envie de dépaysement et de sortir des sentiers battus, le bout du monde vous attend. Mayacumbra, pauvre village qui ‘'fait penser à une plaque d'eczéma, une tache de gale sur une immense peau rousse de bison étalée sous les derniers filets de brume'', est un lieu de vie quelque peu hostile au pied du volcan "la corne de Dieu", où une poignée d'hommes et de femmes arrivés de nulle part et d'ailleurs, tentent de reconstruire leur vie.
Théo doux rêveur, poète à ses heures, a quitté le monde douillet de sa famille pour atterrir loin de tout et vivre sur la pente du volcan dans une petite cabane construite de ses mains, avec pour seul compagnon son âne Ferdinand, et la présence occasionnelle de Lita. Il lui faut descendre au Kokinos pour trouver âme qui-vive, le café du village où se côtoient des personnages au passé pas toujours recommandable.
Par petites touches, l'histoire et les personnages sont révélés. Un univers particulier, souvent rude, des personnages rustres et divers, de l'amitié et de l'amour, des peurs et des superstitions, autant d'ingrédients pour faire un bon roman. Mais il ne serait pas grand-chose sans la magie des mots d'Alain Cadéo. Poète, romancier, conteur, il nous envoûte et nous offre un plaisir immense, celui que la justesse des mots et la maîtrise de la langue peuvent procurer. Un régal sans ostentation. Une pierre précieuse taillée avec art et simplicité afin de mettre en valeur sa pureté et tout son éclat.
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Voyage dans une sorte de bout du monde étrange et réel à la fois où les hommes vivent à la lisière de la loi ... Ce sera la destination finale de Théo qui a quitté notre société refusant sa fuite en avant, sorte de carrousel fou , pour trouver refuge sous l'aile protectrice d'un volcan à mi-chemin entre la terre et le ciel. Une fois encore l'écriture extrêmement poétique d'Alain Cadeo est au rendez-vous et nous entraîne dans une réflexion sur le manichéisme ... sur ce que l'âme humaine compte de meilleur et de pire ...Pour connaître la morale de l'histoire lisez le livre
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Un moment d'anthologie.
Quand un journaliste découvre en direct la beauté d'un nouveau roman et... démarre son interview ! A la grande surprise de l'auteur. Bravo Philippe de Riemaecker pour cette magnifique prouesse.
Lien : https://youtu.be/cC6Oc9rG_pc
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J'ai eu un peu peur au début car l'éditeur annonce qu'il n'y aura pas de chapitre dans ce roman. Il explique pourquoi et je le comprends, mais je n'aime pas ça d'habitude alors je crois les doigts!

Ici, l'auteur nous emmène avec Théo, dans un endroit nommé Mayacumbra. Ce lieu existe pour tout le monde, mais n'est pas le même pour tous. En effet, c'est l'endroit où l'on souhaite être, où l'on se sent bien, où le bonheur nous tend les bras. Mayacumbra, c'est le lieu où tout le monde aimerait être, surtout quand ça ne va pas...

Pour Théo, c'est sur les hauteurs d'un volcan, dans une petite cabane où il vit sommairement avec son âne Ferdinand. Et il nous raconte les paysages. Oui! Il nous les raconte vraiment! On y est aussi, on vit sur ce volcan, on l'entend, on le sent. Alain Cadéo est tellement fort pour nous faire ressentir la moindre brise, le petit feu, le léger bruit... On ressent tout grâce aux mots qu'il nous livre. On se promène, on voyage, on sort de notre quotidien pour être bien, apaisé et heureux.

Et Lita, cette femme au doux prénom qui est celle qui hante les rêves de notre Théo. Elle est ici, elle est ailleurs. Elle le poursuit mais elle le fuit. Elle fait son bonheur ou son malheur...

J'adore le titre, la couverture et l'auteur. C'est un roman à découvrir, un auteur à rencontrer, une musique à écouter, un poème à lire et un voyage auquel il faut participer.

Alain Cadéo est un vrai poète, un doux meneur de mots. Il les manie de telle manière qu'on a envie de les manger, de les gober, de nous les approprier. Il rend les textes magiques. Merci à lui pour sa confiance et pour ses mots toujours justes.
Lien : http://leslecturesdemaryline..
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J'ai, par la lecture de ce roman, découvert la plume d'Alain Cadéo.
Un immense merci à Willy (l'ami passeur de mot Belge) qui m'a permis cette découverte.
Il y a de la poésie dans chaque page. Ce roman exhale un amour incroyable pour ces humains, cabossés de la vie, dont Alain nous parle avec tendresse, avec passion. En sachant mettre dans la lumière les failles et les qualités de chacun. de ces âmes perdues au bout du monde.

Extrait de la préface du roman écrite par Sylvie le Bihan :
« Il y a chez Alain Cadéo, le chant de la nature et la bienveillance aride des hommes élevés au soleil, il y a, dans ses textes, les ombres des forêts et de leurs bruits, de leurs cris qui n'effraient plus celui qui dort, niché la tête dans les étoiles, il y a dans « Mayacumbra » un style ciselé, enrobé par le rêve d'un amour impossible et il y a, chez Alain Cadéo, le petit garçon qui dessine des mots sur les nuages, un souffle, qui, chargé de ses contes, traverse les montagnes… »

L'histoire :
Celle de Théo, qui un jour a quitté la « civilisation », sa famille, bourlingué dans de nombreux endroits et fini par s'arrêter là. Au bout du monde. Plus précisément au-dessus du bout du monde. Sur le flan de la bête, juste endormie, ce volcan qui surplombe Mayacumbra. Il va aller au bout de lui-même, relever son défi, et construire de ses mains sa maison, son refuge, avec l'aide de Ferdinand son âne, son compagnon, son ami. Là, accroché à la bête qui peut l'écraser d'un soubresaut, il va défier les éléments et lui-même. Il va vivre en harmonie avec la nature âcre qui l'entoure et l'égayer de fleurs et de sculptures, tout comme il s'enivre de réflexions et de mots. Car Théo aime les mots. Il remplit des pages, pour ponctuer chacune de ses nombreuses transformations. Puis il y a les mots qui chantent pour celle qu'il aime. Celle pour qui il reste. Car au plus profond de lui, il sait qu'elle ne quittera jamais Mayacumbra, ni son mari. Lita, telle une fleur dans sa robe de velours rouge, égaye le paysage volcanique et illumine ses nuits. Elle est son trésor. Son éternité.

Lorsqu'il a besoin de provisions ou de compagnie, il dévale la pente qui le conduit à Mayacumbra. le village qui tient plus du bidonville. Un ramassis de bicoques et une boutique, la seule, le Kokinos, qui sert d'épicerie, de café et même d'hôtel. Certains inconscients s'égarent parfois jusque-là. Mais ne restent pas.
Ce lieu improbable est tenu par un couple qui ne l'est pas moins : Cyrus le patron, si gras qu'il a plus de seins que son épouse. Une asiatique acariâtre et méprisante. Elle n'aime que ses chats. Et dans ce lieu traînent tous ceux qui ont arrêté leur route là. Ils ont tous leurs raisons. Plus ou moins avouables. Mais ici seule la solidarité compte. Elle est la garante de leur survie dans ce lieu oublié. Vivent là :
Solstice, le garagiste. Celui qui a pris Théo sous son aile et présenté aux autres. Pablo Moreno, le mari de Lita. Biribine et Rolombus, les inséparables qui tiennent la scierie. Puis Arnosen, le flic maigre et fou. Balthazar le manchot, ancien guerrier Tchèque. le Duc qui sert entre autre de soigneur. Sauvignac, dit « Kaissacha » représentant illuminé de toutes les religions et enfin Giacimono, le dernier arrivé.

Tous échoués là. A cohabiter, dans le respect et la méfiance. Toujours se méfier pour survivre. Solstice le répète inlassablement à Théo.
Et la vie s'écoule. Au fil du temps, de la nature, des herbiers que Théo enrichit chaque jour, de son roman-bureau. Ce lieu qui l'abrite aussi bien que le ventre d'une mère et d'où sa création sortira. Il en est certain. Puis l'attente, douloureuse, délicieuse, des rares visites nocturnes de son amour. Tout cela en défiant La Corne de Dieu, le volcan auquel il est accroché.

Extrait P.80 : « Ah, le coeur des volcans ! Celui-là, le vieux Biribine prétend qu'il l'a entendu se remettre à battre, à gronder comme un soudard en goguette, il y a une dizaine d'années. Un gros rire sous cape, un roulement de tambour, un sale coup que l'on prépare. Biribine en est sûr, ça pétera au moment où on s'y attend le moins. »

Et Théo écrit pour occuper le temps qui s'étire :
Extrait P.254 : « - La pensée est une incorrigible errante, une sublime vagabonde. C'est plus fort qu'elle, il faut toujours qu'elle se barre dans tous les sens. Je m'étais pourtant juré de la dompter. Rien à faire, cette bohémienne n'en fait qu'à sa tête. »

Mais parfois le mal, le vrai, cette noirceur innommable est portée par l'humain. Elle est sournoise cette noirceur. Elle se cache. Et soudain, telle la foudre, elle frappe, encore et encore.
Et, lorsque qu'elle se déclenche, la nature se réveille pour tout balayer.
Et les légendes naissent.



Mon ressenti :
Un roman à part. Immensément lumineux.
J'ai entendu le vent souffler, bruire la source, senti les pierres rouler sous mes pas qui accompagnaient ceux de Théo et de Ferdinand dans le sentier.
J'ai rêvé de ce bureau enveloppant, tel un cocon, qui permet aux mots chrysalides de s'envoler au loin tels de somptueux papillons.
Un immense merci Alain pour ces mots et ces réflexions qui m'ont portée très loin et m'ont fait vibrer.
En espérant avoir la chance d'échanger un jour en face à face.

Ami(e)s lecteurs, vous l'aurez compris, ce roman m'a portée comme rarement. Amoureux des mots, je ne peux que vous encourager à vivre vous aussi cette expérience.

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Mayacumbra est le dernier roman de Alain CADEO publié aux éditions La Trace en cette fin d'année 2019.

Fan inconditionnel de l'auteur, à la fois de sa plume et de sa personne, je ne pouvais pas faire l'impasse. Et pourtant… En ces temps noirs et difficiles, en ces temps de doutes et de remises en question, en ces temps de fatigue accumulée et de perte d'envie, rien n'était gagné.

La vraie littérature à l'écriture exquise

Un texte de Alain, c'est forcément fort et marquant, c'est forcément littéraire et érudit, c'est forcément un apprentissage tel un cours de lettres des plus grands spécialistes. Lire Alain CADEO, c'est réfléchir, c'est s'élever, c'est revenir aux fondamentaux, à la réelle signification de l'écriture, du poids et de la valeur des mots, du sens des valeurs.

Je me suis donc refusé de lire Mayacumbra sans envie, sans moral, sans temps disponible.

« Où que l'on se trouve dans le monde, on ne peut jamais être tranquille longtemps. On passe sa vie à attendre, le pire ou le meilleur. »

Vous l'avez compris, j'attendais d'être débarrassé des charges mentales destructrices, j'attendais ce break de fin d'année non pas à l'ombre du noyer comme l'été, mais au calme de mes forêts landaises. Là où les odeurs sauvages se mélangent avec les champs des oiseaux, le cri du coq…, là où pollution et embouteillages sont des mots inconnus, là où règne calme et sérénité.

Et quel meilleur lieu pour cheminer avec Théo et son âne Ferdinand sur les chemins. A l'instar de Théo, je suis un solitaire, je revendique ma liberté mais j'aime l'humain, j'aime le contact multiculturel qui enrichit, qui rend humble et utile.

Dans notre monde de trahison, cupidité, orgueil et culte de l'image, à l'instar de Théo j'ai envie de fuir. J'ai envie de tout quitter et de partir sur les chemins. de Compostelle me concernant… ou de Santiago du Chili… et donc de Mayacumbra. Mayacumbra, Compostelle… si éloigné si proche, si comparable.

« Il n'y a que les choses en lesquelles on croit qui existent, tant pis pour ceux qui doutent ».

En cheminant au fil des pages, on se délecte de la musicalité des phrases, du choix des mots, des digressions toujours fort à propos de Alain. S'il donne son avis, il ne l'assène pas, l'impose encore moins. A l'inverse, il « pose cela la » comme il serait d'usage de dire aujourd'hui. Il interpelle, il jette un pavé dans la mare ou une bouteille à la mer. Chacun est libre, selon sa sensibilité, de saisir la balle au bond et approfondir. Souvent cela fait mouche tant cela pique et c'est documenté. C'est surtout d'une immense justesse.

S'il n'y a pas de chapitre, on est loin d'être perdu ou découragé. Bien au contraire, il est difficile de lâcher le livre tant la poésie nous subjugue, les références à De Nerval, Rimbaud, Baudelaire nous éclairent. Si le rythme se confond avec celui du marcheur, comme lui il est plus ou moins dynamique en fonction des chemins, de l'état de fatigue ou de moral au fil des pages. La encore, soulignons que la volonté d'avancer est inébranlable. A petit pas ou à grande vitesse, s'arrêter est inconcevable.

Ce livre est un met addictif mais tellement sain. On le savoure tel qu'il est : point besoin d'ajouter quoique ce soit. Il nous ravit, il nous fait sourire, il nous émeut. Ce livre est une pépite d'or massif, ce livre est source de lumière. Ce livre est salvateur.

Alain CADEO, ce pèlerin des mots…

Alain CADEO confirme ici qu'il est un orfèvre, qu'il est un auteur majuscule, un pèlerin des mots.
J'ai évoqué précédemment le choix des mots et la musicalité des phrases. On constate en effet que l'auteur est particulièrement attentif à la fabrication de ces dernières, à « l'assemblage » des mots. IL se lit agréablement et dois également être une pure merveille à écouter. Souvent j'ai lu à voix haute des passages et ai eu une sensation encore plus forte, plus marquante.
L'écriture, c'est la marque de fabrique de Alain CADEO. Elle est tellement caractéristique et reconnaissable. Comme le bon vin, elle se bonifie dans le temps.
L'auteur laisse une empreinte, une trace durable, indélébile dans nos esprits de lecteur, d'amoureux des livres.

« Quel est le con qui pourrait dire que les mots ne sont rien ? C'est sans doute celui qui est entouré d'une foule de bavards inutiles. »

400 pages c'est long ? Vraiment ? N'êtes vous pas les premiers à foncer voir le dernier Star Wars qui dure un temps certain ? Ou un Tarantino ?
Non vraiment, ouvrez Mayacumbra, adoptez Théo et son âne Ferdinand, découvrez Lita.

Je vous assure que ce conte restera longtemps gravé en vous, que non seulement vous ne le regretterez pas, mais que vous en sortirez réconcilier avec la littérature, la vraie, celle qui mérite qu'on dépense une grosse vingtaine d'euros. le temps n'est rien quand il est bien utilisé. On ne perd jamais de temps avec les belles et bonnes choses.

Un ami disait cet après-midi « tout le monde devrait écrire, mais seuls quelques-uns doivent publier ». Mon cher Alain, surtout ne nous abandonne pas ! Je sais que tu écris tous les jours, je ne peux te croiser sans un cahier, une feuille, un bout de nappe et ton stylo. Offre-nous encore de somptueux textes, incite-nous encore à réfléchir, maintiens dans l'actualité des thèmes et des auteurs que le monde actuel veut banaliser, oublier. Compte sur moi, compte sur nous pour en parler.

Il est dur pour moi d'écrire et de vous faire imaginer tout ce que j'ai ressenti en lisant Mayacumbra. D'aucuns diront que je manque d'objectivité. Je le sais, je l'assume et le revendique. Les auteurs à texte, ceux pour qui l'art est dans la phrase, le choix méticuleux des mots, les rythmes entrainant, les expressions travaillées, les temps inusuels… non seulement il faut les remercier mais il faut les faire connaitre, les mettre en avant.
Un dernier mot ? Pour ma part, ce sera vivement… la suite 😉

Je vous souhaite une bonne lecture et vous laisse avec l'auteur : « Ne dit-on pas que les grandes rencontres sont des électrochocs ? Elles nous laissent vidés, sonnés, coeurs battants, comme en apnée, dans une zone se situant entre le cortex et le bassin, là où enfin il n'est plus nécessaire de réfléchir. Là, où il est simplement lumineux, évident, que l'urgence est d'assembler, enfin, ce qui était perdu, disséminé depuis la nuit des temps. ».

5/5 INCONTOURNABLE – COUP DE COEUR


Lien : https://www.alombredunoyer.c..
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Le coup de coeur d'Eppy Fanny
Un roman à part. Immensément lumineux. J'ai entendu le vent souffler, bruire la source, senti les pierres rouler sous mes pas qui accompagnaient ceux de Théo et de Ferdinand dans le sentier. J'ai rêvé de ce bureau enveloppant, tel un cocon, qui permet aux mots chrysalides de s'envoler au loin tels de somptueux papillons. Un immense merci Alain pour ces mots et ces réflexions qui m'ont portée très loin et m'ont fait vibrer.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Bonjour à toutes et à tous…

Note de l'éditeur :

L'absence de chapitres dans ce livre,
s'explique par la dimension intemporelle du récit.
L'auteur, en effet, n'a pas souhaité marquer de
chronologie, les césures sont seulement
des respirations…



Moi, qui justement aime être rythmé lors de mes lectures par des chapitres, j'ai eu un peu peur… Mais finalement je m'y suis fait assez vite, d'ailleurs, c'est le rythme global du roman qui en a été impacté.

L'écriture d'Alain Cadéo est très différente de tout ce que j'ai lu jusqu'à présent. Alain Cadéo aime les mots, aime écrire. Cela se ressent très vite. Il n'y a pas que le fond qui est important, la forme prend toute sa place dans ce récit. Peut-être un peu trop parfois, créant certaines longueurs, que j'ai vite pardonné, car se sont justement ces phrases là, qui m'ont permis de trainer en étirant le temps, créant ainsi un véritable univers à part entière. Des phrases qui résonnent comme une musique, comme un poème…

L'auteur nous emmène dans un endroit magnifique nommé Mayacumbra.
Sur un volcan, dans une petite cabane vit Théo et son âne Ferdinand. Théo a fuit ses démons et les villes.
Il vit seul près d'un hameau perdu au milieu de nulle part.
En effet, c'est l'endroit où il souhaite être, où il se sent bien, où il se sent vivre, où le bonheur lui tend les bras…

… Et ce bonheur se nomme Lita. Mais Lita est mariée à Moreno…

J'ai écouté Théo me raconter ses paysages, j'ai vécu sur le volcan, j'ai entendu le moindre bruit, ressenti la moindre brise sur ma peau.
Je me suis promené avec les habitants de ce bout du monde, j'ai caressé la peau de Lita, j'étais Théo…

Un volcan qui vit, un hameau de paumés, une cabane perdue à la limite du néant, de pauvres villageois aux gueules burinées…
Lita et Théo, Théo et Lita qui se donnent quelques heures de passion et de tendresse…
Alain Cadéo est un vrai poète, il joue avec ses mots, les manie comme un magicien.
Il m'a permis de voyager sans aucune contrainte, autre que celle de me laisser aller à travers ce beau roman initiatique.

Mayacumbra” fait partie de ces ouvrages qui m'ont transporté dès les premières phrases, c'est un vrai baume au coeur.
Merci à Tom Noti et aux Éditions La Trace, pour cette très belle découverte.

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Extrait :
« Il faut posséder un hamac pour comprendre le temps et ses méandres. Théo a enfin remonté la pendule afin que tout soit parfait. Un « parfait » illusoire, arrangements humains, le droit aussi à ces détails qui sont comme un répit. Puis il s'est accordé un moment de repos, une sorte de sieste féconde. Il s'est dit qu'il allait avoir un des meilleurs sommeils qui soit, un coma bien heureux… Et il s'est balancé, doucement, laissant auparavant venir dans sa tête un flot de pensées claires qu'il note dans son dernier cahier. Ça, comme on l'appelle, c'est le temps de Dieu. Et rien, absolument rien, ne peut gâcher de tels moments.»
Lien : http://leressentidejeanpaul...
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Alain Cadéo reste fidèle à ses thèmes de prédilection en mettant en scène des âmes cabossées préférant vivre isolées en communion avec la nature loin du bruit et de la pollution des villes.

Dans ce nouveau récit on retrouve avec plaisir, sa plume poétique qui s'habille également du lieu qui l'entoure, tantôt enivrante et tantôt pleine de rage qui laisse présager la douce fureur des hommes et le réveil du volcan.

Cette histoire reflète les spectacles que mère nature peut nous offrir, habillée d'arc en ciel les jours de pluie, de coups de tonnerre les soirs d'orages, pour finir par une tornade dévastatrice.

Une nouvelle histoire surprenante, dans un style plus brut, qui m'a un peu moins emportée par rapport à ces premiers romans mais qui reste néanmoins un bon moment de lecture.

Alain en doux rêveur, amoureux des mots et des âmes sensibles s'est installé le temps d'un roman au pied d'un volcan pour sculpter dans la roche un récit mystérieux où l'amour semble impossible, mais le rêve éternel.

C'est à suivre à La Trace, sa nouvelle maison d'édition depuis Des mots de contrebande.

Lien : https://dealerdeligne.wordpr..
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