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L'un de mes livres de chevet.
La poésie de René Guy Cadou, c'est la vie mise en vers. La vie et ses sentiments, ses regards posés sur les amis, la nature, la femme aimée. Une poésie qui nous réconcilie avec nous -mêmes.
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Voici le livre qui recueille l'oeuvre, et pour ainsi dire, la vie complète d'un poète.
La poésie de Cadou me fait l'effet d'être des plus autobiographiques et des plus intuitives qui soient. Dans cette somme extraordinaire de vers composée sur si peu de temps (Cadou est l'éphémère qui ne vit que 31 années), l'urgence de témoigner est pareille à l'urgence de vivre du passereau. Dire la grande parole soufflée dans le vent du pays de Brière. Cadou est sans doute un poète des petites gens (voyez que passent l'artisan, l'écolier de campagne et son maître, le père de famille besogneux, le facteur, le curé...) et des petites choses de la vie de tous les jours. Mais les ramassant tous et toutes dans son chant, il en fait un hymne ample et transcendant. C'est le chant de la Vie, du coeur antédiluvien des hommes dans l'espoir et l'agonie.
L'obsessionnel pressentiment de mort qui traverse ces poèmes est le marqueur de la destinée tragique du poète. En plein, en creux, dans la lumière comme dans les ombres, l'idée en est omniprésente le faisant double de son père chéri et perdu.
En exil d'une société qui ne peut le reconnaître il affronte cette jeunesse de sa mort dans la soupente de sa maison d'école en tissant ligne à ligne son éternité d'encre.
L'appel d'un chien au loin, un train passé, et la grande silhouette marchant d'un Christ pour escorter l'homme redevenu enfant dans sa marche définitive.
Les poèmes en offrande à Hélène qui fut celle à venir, celle qui fut et resta sont l'accomplissement de l'autre destin du poète, destin amoureux et celui-ci pareillement accompli la plume à la main.
Le chant est dit, il résonne et résonnera encore.
Je referme le livre...
Ah ! Que la campagne native me manque !

(Cette édition regroupe également les notes de Cadou sous le titre "Usage interne")
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LE livre, l'oeuvre que j'aimerais emporter dans ma tombe... mais qui m'accompagne quotidiennement dans cette vie.
Un poète trop méconnu... mort si jeune.

Tout est dans ces poèmes, et ses poèmes sont en tout.

La vie.

Une oeuvre.

Entière.
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Comme Apollinaire, un poète qui me porte à travers la/ma vie.
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un grand et vrai bonheur ! presque du claude roy c'est peu dire, presque du charles vildrac, presque du verlaine : à succuler à petites et grandes gorgées, sans modération aucune : prévoir ceci cela ? JAMAIS !! (Giono)
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René-Guy Cadou (1920-1951) fait partie de ces artistes qu'on ne met jamais en avant, mais qui sont là, solides, images d'une certaine stabilité, d'une certaine permanence, pas le génie, mais le bon artisan (artisan et artistes sont de la même famille), pas la super star, mais l'acteur honnête qui produit un travail ciselé et qui, mieux que la superstar, est "aimé" de son public (la superstar, elle, ou plutôt son image, n'est qu'adulée).
René-Guy Cadou est mort à 31 ans, comme André Chénier ou Franz Schubert. Sa courte vie se résume en quelques lignes Parents instituteurs (on pense à François Seurel), instituteur lui-même, il épouse une institutrice (Hélène, poétesse elle-même), et passe quasiment toute sa vie dans une salle de classe. Au point même que, après la classe, il accueille ses amis sur les bancs désertés par les élèves, pour échanger sur les poètes et la poésie : c'est ce qu'on a appelé l'Ecole de Rochefort : autour de lui, on trouve Jean Bouhier, Michel Manoll (qui deviendra son biographe), Jean Rousselot, Marcel Béalu, Lucien Becker ou encore Luc Bérimont. Plus d'autres, et non des moindres, qui de près ou de loin se sont reconnus dans cette "école" (ou comme disait René-Guy Cadou : "tout au plus une cour de récréation") : Maurice Fombeure, Luc Decaunes, Eugène Guillevic, Alain Borne, Georges-Emmanuel Clancier ou Pierre Béarn.
La poésie de René-Guy Cadou est empirique : elle se nourrit de la terre de son enfance, des prés et des champs, des étangs et des marais et des personnes qui vivent dans cet univers. Elle puise sa force et son inspiration dans cette salle de classe, tout comme dans l'amour de ses parents, de sa femme Hélène et de l'amitié de ses frères en poésie... Cadou est un bucolique, à la façon de Francis Jammes ou de Paul Fort. Mais, à la différence de ces deux grands devanciers, il élargit son propos et lui donne une dimension humaine : sa poésie est parcourue d'intenses émotions. Ses poèmes de guerre, par exemple montrent un Cadou à la fois patriotique et attentif ô combien aux "dommages collatéraux" de la guerre (cf "Les fusillés de Chateaubriant"). Quant aux poèmes d'amour dédiés à sa femme Hélène, ce sont des modèles du genre, son lyrisme n'est sans doute pas aussi éclatant que celui d'Aragon, mais tout autant riche en authenticité et en émotion.
René-Guy Cadou est aujourd'hui un peu oublié. Les amateurs de poésie le connaissent, mais le grand public ne se souvient que de quelques poèmes appris à l'école, notamment celui-ci :
AUTOMNE


Odeur des pluies de mon enfance.
Derniers soleils de la saison !
A sept ans comme il faisait bon,
Après d'ennuyeuses vacances,
Se retrouver dans sa maison !

La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées,
Sentait l'encre, le bois, la craie,
Et ces merveilleuses poussières
Amassées tout un été.

O temps charmant des brumes douces,
Des gibiers, des longs vols d'oiseaux !
Le vent souffle sous le préau,
Mais je tiens entre paume et pouce
Une rouge pomme à couteau.

(Les amis d'enfance – 1965)


Un grand poète à (re)découvrir : vous apprécierez son authenticité, sa droiture intellectuelle et morale, son honnêteté foncière, vous aimerez la clarté et l'émotion de ses poèmes, vous serez charmé(e)s par sa petite musique, vous sentirez à travers ses vers, les odeurs de la classe et celles de la terre mouillée, vous retrouverez un peu de votre enfance...
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Automne

Odeur des pluies de mon enfance.
Derniers soleils de la saison !
A sept ans comme il faisait bon,
Après d'ennuyeuses vacances,
Se retrouver dans sa maison !

La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées,
Sentait l'encre, le bois, la craie,
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été.

Ô temps charmant des brumes douces,
Des gibiers, des longs vols d'oiseaux !
Le vent souffle sous le préau,
Mais je tiens entre paume et pouce
Une rouge pomme à couteau.

René-Guy CADOU - 1920/1951
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Si la poésie française n'avait pas existé, qu'aurais-je fait de ma vie?????
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Un de mes livres de chevet, pour m'oxygéner
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