Un vent d'espièglerie soufflera sur la petite société un peu guindée et bien polie imaginée par
Vincent Cuvellier.
Non pas que l'allure soit une mauvaise chose, c'est juste que rien ne dépasse, aucune petite folie ne s'y passe ici, de temps en temps, et surtout, surtout, les enfants ne jouent jamais.
Jamais, vous dis-je.
C'est tellement rigide et ennuyeux que la pluie refuse de déranger quoi que ce soit au paysage.
Et puis, un jour, l'impensable, l'incroyable se passe:
" ...un enfant qui vole....un qui a une tête marrante avec des tâches se rousseur et des cheveux en bataille. Il tire la langue. Et il rigole!...il prend son élan et vole vers les gens!
La dame ouvre son parapluie, l'homme tient son chapeau qui s'est déja envolé, leurs enfants ouvrent la bouche et disent "Oh!", et l'enfant qui vole, vole, les sourcils froncés, en direction de tous ces gens...".
Existe t-il cet enfant qui vole?
Les habitants auraient-ils alors beaucoup trop d'imagination?
Ça serait étonnant.
Tandis que les uns se gardent bien de se trouver éprouver par le "vent" qui souffle, les autres se laissent volontiers contaminer par cet élément perturbateur.
Oh mon dieu, les enfants deviennent tous fous. Ils jouent!!
Comment parer à cette catastrophe qui entâchera l'ordinaire comme une bataille de purée et dont jamais on ne se redressera l'attitude?
Nous ne savons pas exactement jusqu'où l'auteur
Vincent Cuvellier souhaitait porter son idée, sur le fait qu'un enfant reste un enfant.
Dans le jeu certainement, jusqu'à la bêtise, c'est possible.
Toujours est-il que l'imaginaire fait un raid aérien sur ces mômes bridés de règles très très strictes et cela devient récréatif, sans doute aussi salvateur.
Les illustrations sont joliment "tâchées" de couleurs fluo, nous ne sommes pas très loin des compositions colorées à la Matisse avec
Aurore Callias.
Un texte jouissif et réjouissant sur l'enfance.