L'idée est très intéressante, traitée dans un style fluide et plutôt agréable à lire. de plus, même si l'histoire peut paraître manquer un peu de force littéraire, de recul... Bref, si on peut craindre une littérature de comptoir, pas forcément très fine et intellectuelle, on aurait tort de ranger
Vermicelle au pays des sourds parmi les centaines de mélos, destinés à faire pleurer la ménagère de plus de cinquante ans.
En effet, son originalité réside dans la description du personnage principal.
Caroline Capossela évite le pathos en créant un personnage, certes attachant, mais non pas en tant que victime d'une maladie injuste ; plutôt en tant qu'être humain, décrit sous tous les angles, y compris les plus antipathiques. Vermicelle est plutôt orgueilleux, et son intelligence le rend capable d'utiliser ses points forts pour manipuler un peu les autres et tirer les bons côtés de sa situation.
On regrette simplement de rester un petit peu dans le flou à la fin du roman : une deuxième lecture s'impose pour séparer les différents niveaux de lecture possible et être sûr d'avoir saisi toutes les subtilités d'une fin perturbante qui retourne la situation un peu comme, pour citer un exemple récent, celle de Shutter Island.
Bref, un bon premier roman, qui ne bouleverse pas son monde mais qui se lit vite et bien, et qui laisse pensif un petit moment.